ÉPICURE - Faire le tri dans nos désirs : la philosophie du bonheur d'Epicure (Lettre à Ménécée, 2/2)
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- เผยแพร่เมื่อ 5 ส.ค. 2024
- Dans cette vidéo nous explorons en détail la classification des désirs élaborée par Epicure, qui est essentielle dans sa philosophie du bonheur de manière générale. On trouve des textes importants sur ce sujet à la fois dans les maximes capitales, les sentences vaticanes, et dans sa Lettre à Ménécée. Il faudra aussi s'appuyer sur l'ouvrage de Lucrèce intitulé De rerum natura (De la Nature), ainsi que sur l'ouvrage de Cicéron intitulé De Finibus bonorum et malorum (Des termes extrêmes des biens et des maux).
Un grand merci à Pollux pour son dessin d'introduction !
Voici un lien vers son site : salutpollux.com/
Et son compte instagram : / salutpollux
Un grand merci également à Romain Boussot de mediaclasse qui a animé l'image des Danaïdes. Son site : www.mediaclasse.fr/
Quelques citations :
« Une étude rigoureuse des désirs permet de rapporter tout choix et tout refus à la santé du corps et à l'absence de trouble dans l'âme, puisque c'est cela la fin de la vie bienheureuse. C'est en effet en vue de cela que nous faisons tout, afin de ne pas souffrir et de ne pas éprouver de craintes. Une fois que cet état s'est réalisé en nous, toute la tempête de l'âme se dissipe, le vivant n'ayant pas besoin de se mettre en marche vers quelque chose qui lui manquerait, ni à rechercher quelque autre chose, pour parfaire le bien-être de l'âme et celui du corps. » (Lettre à Ménécée)
« Quelqu’un ayant demandé à Epicure comment il fallait s’y prendre pour devenir riche, celui-ci répondit : ce n’est pas en augmentant les biens, mais en diminuant les besoins » (Stobée, Florilège, XVII, 37)
« Par naturels et nécessaires, Epicure entend les désirs qui nous délivrent de la douleur, comme celui de boire quand on a soif. Parmi les naturels et non nécessaires, sont ceux qui ne font que varier les plaisirs, sans supprimer aucune douleur, comme le désir de boire du bon vin. Parmi les autres, qui ne sont ni naturels ni nécessaires, on range par exemple le désir des couronnes et des statues. Les désirs dont la non-satisfaction n’est pas une cause de douleur ne sont pas nécessaires : il est facile de leur imposer silence quand leur satisfaction est chose difficile ou peut causer quelque dommage. Les désirs naturels dont la non-satisfaction n’est pas une cause de douleur et qui se présentent sous la forme d’un appétit violent sont des désirs formés par une opinion creuse : et ils ne se dissipent pas, non pas du fait de leur propre nature, mais du fait de l'opinion creuse de l'homme » (Diogène Laërce)
« Aujourd’hui l’or et la pourpre tourmentent la vie des hommes, l’épuisent dans les guerres. [… Mais] il n’y a rien de douloureux à ne pas avoir d’habit de pourpre aux grands ramages d’or, pourvu que nous protège une étoffe plébéienne. Le genre humain peine donc en vain, en pure perte, toujours consumant son âge en futiles soucis. C’est qu’il ne connaît pas de limite à la possession, il ne sait pas jusqu’où le vrai plaisir peut croître. » Lucrèce, De la nature, chant V, v. 1423-1433)
« Voici ce qui charmait et réjouissait nos ancêtres quand ils étaient rassasiés […] : souvent, entre soi, couchés sur l’herbe tendre, ils choyaient allégrement leur corps à peu de frais, surtout quand le temps souriait et que la saison parsemait de mille fleurs les prairies verdoyantes. Alors ils s’adonnaient aux jeux, devisaient et riaient, c’était alors vraiment que s’épanouissait la muse agreste [Thalie, muse notamment de la comédie]. Alors leur gaieté folâtre les invitait à ceindre leur tête et leurs épaules de fleurs et feuilles tressées, ils s’avançaient sans mesure, remuaient lourdement leur corps, et d’un pied lourd frappaient la terre mère. Ainsi naissaient les rires, les doux éclats de joie […]. S’ils avaient à veiller, pour se consoler du sommeil, ils modulaient leur voix sur les tons variés du chant » (Lucrèce, De la nature, chant V, v. 1390-1406
00:00 Introduction
00:36 le bonheur comme absence de trouble
02:21 Se rendre moins dépendant des aléas de la fortune
04:14 La tripartition des désirs
06:07 Les désirs vains
16:37 Les désirs naturels non-nécessaires
20:57 Les désirs naturels et nécessaires
22:27 Sobriété et dépendance à l'égard de la fortune
24:24 Outro
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Tes vidéos servent à quelque chose !
Merci mon frère pour ton travail. Je suis heureux que ta chaîne existe et je pense qu'elle aurait intérêt à être plus connue.
Super ! Les exemples sont clairs et permettent de mieux aprehender les textes
Merciii
Merci pour cette explication claire .
Merci pour cette belle vidéo ! J'ai bien aimé le développement autour des désirs vains, avec de nombreux exemples parfois très imagés : la carrière des Césars, le mythe de Sisyphe, etc.
Merci beaucoup pour cette excellente et passionnante vidéo. Ça m'a intéressé de voir que ce qu'il dit sur une vie heureuse (où on a clarifié ses désirs et oû on peut y répondre) est assez complémentaire de la notion du bonheur chez les bouddhistes, où le bonheur = absence de souffrance.
Pour résumer : "quand un moustique m'a piqué, quel plaisir de me gratter, mais quel bonheur quand ça ne gratte plus" 😅
Dans le bouddhisme, plutôt que de chercher à répondre à tel ou tel désir et faire une classification des desirs, on va essayer de s'entraîner à ne plus être dans l'avidité de ce qui est agréable ni la répulsion de ce qui est désagréable. Je pense que ces 2 grilles de lecture sont très complémentaires :)
Merci ! 🙏❤☀️
Merci pour votre message et pour cette comparaison en effet très intéressante !
@ à 17mn45 vous dites "il faut toujours revenir au concept de bonheur = absence de trouble" du coup c'est vraiment exactement pour les bouddhistes en fait 🤓 C'est drôle de voir ces "ponts" culturels. 🥸
@ et au final on en revient au "Meden Agan" d'Aristote ;)
@@PauseConsciente Oui, sur ce concept d'absence de trouble, je vous mets un lien vers la 1ère vidéo sur Epicure, qui donne les détails : th-cam.com/video/7YDU2eeGSBA/w-d-xo.html
@ merci ! Je vais regarder ça 🤓
Mais vi mais vi vos vidéo servent à quelque chose... 😉
Intéressant, merci à toi pour cet éclaircissement sur la philosophie du bonheur d'Épicure, je ne suis forcément pas totalement d'accord avec tout ce qu'il dit/propose, étant moi-même plutôt stoïcien, néanmoins sa classification des désirs me semble être suffisamment originale pour qu'on puisse s'y arrêter !
Encore merci pour vos vidéos !
Merci, c'était limpide. J'&voue me sentir assez proche de cette façon de voir.
Très bonne vidéo, le contenu est clair ;)
Merci bcp
Est-ce que je me trompe si je dis que une personne vivant dans l'illusion, avec des représentations particulières, des désirs vains non satisfaits la font souffrir, et transforme donc, pour cette personne, des désirs vains en désires nécessaires ?
Surtout qu'Épicure parle de remarquer (vidéo part 1) sans raisonner le plaisir.
On peut penser à un drogué, une personne démente, l'égoïsme etc.
Super vidéo, merci!
Quel est l'état de l'art et du débat de la philosophie contemporaine sur le thème des désirs et du bonheur?
Dans quelle mesure la philosophie d'Epicure (qui commence un peu à dater ^^) a été challengée et enrichie d'autres réflexions?
Je serais très curieux d'en savoir plus!
Bonjour, merci pour votre commentaire ! Votre question est difficile, car de manière générale elle implique une compréhension du statut de la philosophie éthique (au sens de la réflexion philosophique sur la manière de mener sa vie). Vous faites plus ou moins explicitement la supposition que l'histoire de la philosophie éthique serait très comparable à l'histoire des sciences (en parlant d'un état de l'art et de la philosophie contemporaine), or en l'occurrence, ce n'est peut-être pas comparable... Ce qui "challenge" (comme vous dites) la philosophie d'Epicure, pour moi, ce sont d'autres philosophies, comme celle des stoïciens, de Spinoza, mais surtout de Hegel, de Nietzsche, et aussi de philosophies antérieures à Epicure comme celles de Platon et d'Aristote... Epicure dit qu'il est préférable de se rendre autant que possible indépendant des aléas de la fortune, car plus nous en dépendons, et plus nous avons des raisons de craindre le futur. Il faut, autrement dit, viser la sobriété, chercher à être aussi auto-suffisant que possible... Je pense que ce n'est ni trivial ni absolument faux, néanmoins c'est un point de vue qui me paraît limité, ou incomplet. Je pense qu'on doit lui opposer une philosophie de l'engagement, suivant laquelle l'essentiel dans une vie humaine est plutôt de chercher à atteindre des objectifs concernant des causes importantes, ce qui implique que l'essentiel n'est pas de minimiser notre la dépendance à l'égard des aléas extérieurs. C'est notamment toute la philosophie de Hegel qui parle de cela (je fais ma thèse sur ce sujet), Nietzsche aussi est important sur le sujet. Et à vrai dire on pourrait déjà trouver quelques éléments dans ce sens chez Aristote aussi (avec son concept d'excellence, dont je parle dans mes vidéos sur Aristote). Pour revenir à la question plus générale du statut de la philosophie éthique, il me semble qu'il ne faut pas envisager ce domaine comme relevant d'un débat qui pourrait être tranché par un consensus d'experts (ce qui serait le cas pour des questions scientifiques), je l'envisage plutôt comme un domaine dans lequel chaque individu doit tenter de comprendre par lui-même les différentes positions et tensions en présence, afin de se faire sa propre philosophie. C'est pourquoi d'ailleurs j'essaie de faire des vidéos et des podcasts sur tous les "grands auteurs", afin que chacun puisse ensuite mener sa propre réflexion personnelle. C'est une conception de la philosophie éthique que certains jugent naïve ou dépassée, mais que je suis prêt à défendre, et qu'on pourrait éventuellement appeler le "personnalisme" ! Pour d'autres domaines de la philosophie, je n'ai pas la même conception d'ailleurs, il me semble qu'il y a des domaines de la philosophie qui se rapprochent un peu plus du modèle auquel vous semblez songer, d'autres domaines encore ou je développe une conception que j'appelle "paradigmatique" (ou paradigmatiste) de la philosophie : dans certains domaines, les différentes théories philosophiques sont peut-être à voir comme des paradigmes au sens de Kuhn (qui lui utilisaient ce concept pour parler des théories scientifiques). Voilà quelques éléments de réponse !
Merci beaucoup de cette réponse riche et détaillée! :)
Les phantasmes dans la catégorie des désirs vains ?
Bonjour. Si le fantasme est irréalisable, mais qu'on tente pourtant de le réaliser, alors c'est bien un désir vain. Si en revanche il est réalisable (que ce soit facile ou difficile), alors c'est plutôt un désir naturel non nécessaire.
@ MERCI je découvre la chaîne. Prospérité à toi ;-)