Les Grillons (trim. 2/2024)

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  • เผยแพร่เมื่อ 31 มี.ค. 2024
  • En France, les protestants quakers sont plus connus pour leurs anciennes friandises d’avoine que pour leurs rations alimentaires distribuées aux réfugiés de la guerre d’Espagne, puis aux victimes du nazisme, sous le nom de : American Friends Service Committee.
    Son directeur américain d’alors, Howard Kershner (1891-1990), opérait depuis Marseille. Dans un film sur leurs activités en mai 1942, il présente l’engagement des quakers en zone sud et notamment au Chambon-sur-Lignon.
    Les quakers soulagent la souffrance sans restriction de race, de religion ou de nationalité. Notre siège social est à Marseille et nous avons des délégations à : Lyon, Montauban, Toulouse, Perpignan et Montpellier.
    Tous les jours nous donnons de la nourriture à 84 500 écoliers. Nous accueillons 650 enfants dans 17 colonies situées à : Talloires (74), St-Maurice (Lyon), Écully (69), Le Chambon (43), Luc-en-Diois (26), St-Péray (07), St-Raphaël (83), La Rouvière (Marseille), Les Caillos (Marseille), St-Jérome (Marseille), Mouriés (13), Canet-Plage (66), La Coume (Mosset), Mosset (66), Larade (Toulouse), Condom (32) et Monteléone (Condom).
    Un rapport du pasteur Trocmé confirme cette aide quaker à la création d’un centre d’accueil au Chambon. On peut y lire : « Sur la proposition de Howard Kershner nous ouvrons un gîte pour 20-25 enfants aux Grillons. Le couple suisse Estoppey en est le responsable ».
    Henry (1896-1973) Estoppey est nommé pasteur d’Intres, près de Saint-Agrève, en 1940. Dans un premier temps, il loge aux Grillons qu’il connaît bien puisqu’en 1929, en tant qu’officier salutiste en poste au Chambon, il s’occupait de son annexe des Barandons où l’Armée du salut est bien implantée.
    Mais son travail paroissial à Intres amène Henry Estoppey à solliciter en été 1942, un couple d’amis salutistes alsaciens, Eugène (1904-1980) et Elizabeth (1910-1978) Munch, pour préparer la rentrée scolaire aux Grillons.
    De son côté, le pasteur André Trocmé sollicite son petit cousin Daniel (1912-1944) en recherche d’emploi. À son arrivée aux Grillons en octobre 1942, la relation entre Eugène Munch et Daniel Trocmé est tendue et les Munch quittent les Grillons en janvier 1943. Mais à l’arrestation de Daniel Trocmé par la police allemande le 29 juin 1943, puis sa déportation définitive, les Munch retrouvent la pleine direction des Grillons jusqu’en août 1945.
    Un jeune allemand de 14 ans, Peter Feigl, arrive aux Grillons le 16 janvier 1943 et y restera huit mois. Il y est envoyé par le directeur d’un des centres quakers de Marseille qui a déjà placé des enfants aux Grillons. Sa pension mensuelle de 300 Francs est payée par l’Union générale des israélites de France.
    Ernst (1888-1942) et Aga (1904-1942) Feigl et leur fils Peter ont fui l’Allemagne nazie en 1936. Avec l’aide des quakers, ils s’installent à Auch dans le Gers en juin 1940.
    Mais lors de la rafle du 26 août 1942 en zone sud, des policiers français arrêtent les parents Feigl et les transfèrent à Drancy avant de les déporter à Auschwitz une semaine plus tard.
    Peter qui passe l’été dans un centre quaker échappe à ce destin. Averti le lendemain, il commence alors un journal intime pour les retrouvailles espérées avec ses parents. Devenu orphelin, il est pris en charge par les quakers qui préparent son émigration légale aux États-Unis depuis Marseille prévu en novembre 1942. Mais l’envahissement allemand de la zone sud met un terme à ce projet et il est envoyé au Chambon.
    Après l’arrestation de Daniel Trocmé, les quakers redistribuent leurs enfants juifs du Chambon. Peter est envoyé à Figeac dans le Lot pour la rentrée scolaire 1943, puis passe en Suisse en mai 1944 avant de gagner les États-Unis.
    Les parents Feigl ne liront jamais le journal de Peter et nous avons, nous aussi, failli l’ignorer. Ce cahier confisqué par Daniel Trocmé avait disparu en 1943. Il réapparaît dans une brocante provençale 45 ans plus tard. Son auteur retrouvé aux États-Unis, alors devenu grand-père, le racheta pour 265 dollars et le rendit public. Au-delà des tristesses du jeune Peter, ces pages confirment le réseau solidaire entre les Grillons et les quakers.
    Remerciements pour leurs contributions, souvent involontaires mais essentielles :
    • wikimedia.org
    • Peter Feigl
    • Gisèle Polya-somogyi
    • United states holocaust memorial museum

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