Les préfets Jean-Faure, Bach et Bousquet (Mai 2023)

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  • เผยแพร่เมื่อ 4 เม.ย. 2023
  • Après l’armistice, Pétain apparaît comme l’homme capable de sauvegarder le pays défait. Le congrès entérine largement ce choix en juillet 1940, et lui abandonne tout pouvoir démocratique. Le populaire vainqueur de Verdun en 1917 devient ainsi le chef de l’État français pour réaliser sa politique connue sous le nom de révolution nationale.
    Sans les élus de la défunte république, répudiés jusqu’au niveau cantonal, il va s’appuyer sur le corps préfectoral renforcé par de nouvelles attributions discrétionnaires, sans aucune comparaison actuelle. Sur ces 114 préfets jurant fidélité au gouvernement, deux retiennent notre attention.
    Tout d’abord André Jean-Faure en fonction au Puy-en-Velay au premier semestre 1941, qui organise la venue de Pétain dans le département. Une foule compacte accueille Pétain, écoute son discours devant la préfecture, avant le serment de fidélité à la révolution nationale d’une centaine de légionnaires. La journée se termine par une messe à la cathédrale, encadrée par quatre évêques.
    Le préfet Jean-Faure est connu comme un juriste émérite, sensible à la problématique des étrangers. Aussi après cette visite mémorable montrant sa capacité d’organisation, il est nommé à Vichy, comme inspecteur général des camps d’internement. Il supervise donc la gestion des camps de la zone sud, de l’été 1941 jusqu’en août 1943. A ce titre au printemps 1943, il contrôle avec une réelle sympathie les deux structures chambonnaises que sont le Coteau-fleuri et la maison des Roches.
    En avril 1942, quand Pétain charge Laval de former un nouveau gouvernement, Jean-Faure se maintient à son poste interministériel, toujours sous l’autorité bicéphale de l’Exécutif.
    Laval, qui s’attribue le ministère de l’Intérieur, s’adjoint alors un jeune préfet, René Bousquet, comme secrétaire général à la police. Mais avec une délégation générale de signature de Laval, Bousquet est en réalité le véritable ministre de l’Intérieur.
    Ce premier flic de France joue aussi un rôle de conseil auprès de son mentor, l’assistant dans ses déplacements ou lors de rencontres importantes. René Bousquet va ainsi jouer un rôle capital dans les répressions de cette époque.
    Au départ de Jean-Faure pour Vichy, le colonel Robert Bach le remplace à la préfecture du Puy-en-Velay. Il est donc le maître d’œuvre du maintien de l’ordre dans le département, ayant toutes les polices à sa disposition.
    Il est pleinement responsable des camps de travail du département, des arrestations des indésirables politiques, étrangers ou juifs, de la coopération avec les Allemands après l’occupation de la zone sud, et de la poursuite des réfractaires au service du travail obligatoire.
    Il est démis de ses fonctions après l’évasion de 79 communistes de la prison du Puy-en-Velay en octobre 1943.
    Tout-puissants dans leurs départements, ces préfets obéissent pleinement aux directives de Vichy pour appliquer la politique qui y est décidée, avec des conséquences dramatiques pour certains exclus de la société.
    Et pourtant à la Libération, ces fidèles préfets de Haute-Loire sont blanchis par la justice comme le fut René Bousquet, ordonnateur de la déportation fatale de 60000 juifs.
    Par la suite, ses amitiés avec Mitterrand lui permettent d’éviter toute révision du procès jusqu’à son assassinat en juin 1993.
    Remerciements pour leurs contributions, souvent involontaires mais essentielles :
    • wikimedia.org
    • Institut national de l’audiovisuel
    • Archives départementales de Haute-Loire
    • L’énigme Bousquet de P. Cabouat

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