Au revoir Bernard - Poétique du ciel #89

Poète du ciel, tu l’étais indéniablement. Tu aimais les mots et, même lorsqu’il s’agissait de sujets techniques, tu savais merveilleusement distiller de la poésie dans tes livres, tes articles ou dans tes commentaires de meetings. Par ton style si personnel et chaleureux, tu savais nous embarquer avec toi. Comme lors de ce vol en Cap 10 que tu fis en Angleterre et que tu racontas dans « Manche et manette ».
En voici un extrait pour te dire au revoir, te remercier et te dire qu’à travers tes mots, éternels et précieux, tu seras toujours là et que l’on ne t’oubliera pas.
www.aerobuzz.fr/culture-aero/...

[@rogermontreau8432]

Bernard Chabbert… un conteur extraordinaire. Au delà des démonstrations en vol, sa voix, ses commentaires et ses anecdotes m’ont tant fait rêver, sublimant de ce ton paisible l’évolution de l’aviation. Je me souviens qu’une année, au salon du Bourget, ce n’était pas sa voix que diffusaient les haut parleurs. La magie poétique ne fut pas au rendez-vous et ne le sera plus. Les avions, orphelins, ne voleront plus jamais avec la même grâce, la même émotion. Je suis si triste.
Merci Mr Chabbert

[@bthouanel1]

La disparition de Bernard Chabbert m'a doublement choqué. D'abord car je le connaissais personnellement depuis le début des années 1980, et ensuite car il se prénommait Bernard comme moi. Il était un de nos grands (au propre et au figuré) aînés avec lequel nous partagions les pages dans plusieurs magazines et notamment INFO -PILOTE où j'avais la lourde tâche de faire vivre chaque mois la rubrique des "Histoires Extraordinaires " de l'aviation. Bernard était la grande star d'INFO-PILOTE. Quand il parlait on l'écoutait religieusement , et quand il écrivait on le lisait à la ponctuation prête. Toujours calme et posé , il n'était jamais avare de conseils ni d'anecdotes. J'avais une grande considération pour lui même si souvent de bonnes âmes du milieu prétendaient qu'il avait un égo surdimensionné . Sauf que , Bernard Chabbert était sans nul doute le journaliste aéronautique et spatial numéro un en France depuis bon nombre d'années . Ses connaissances, son expérience, son vécu, faisaient qu'il connaissait énormément de sujets dans bien des domaines. On sentait dans ses écrits, dans ses commentaires, qu'il tenait cela secrètement de son père dont il parlait finalement très peu. C'était presque bizarre que Bernard ne parlait pas trop de son Papa. Et pourtant... Gustave Chabbert était un personnage plus qu'hors normes. Aviateur, pilote, pionnier, il était un héros de la ligne Aéropostale aux côtés des Mermoz , Guillaumet, Saint-Exupéry aux ordres de Didier Daurat. Il devint par la suite un des co-fondateurs de la compagnie Air France puis l'un de ses dirigeants. Pour faire court, c'est Gustave Chabbert qui, à la fin de la dernière guerre, se déplaça chez Douglas à Santa Monica et chez Lockheed à Burbank, en Californie pour commander les DC-3, DC-4 et Constellation qui allaient constituer la flotte d'Air France. Un grand Monsieur qui allait participer à la création d'autres compagnies comme Air Atlas, et Air Mauritius. Et là j'ai pu comprendre que souffrant d'une accuité visuelle défaillante, le jeune Bernard Chabbert n'avait pu devenir pilote de ligne comme son papa. Et d'un autre côté, il lui en voulait quelque part de cet handicap et de cette frustration. Après une courte période dans la musique et la chanson, Bernard Chabbert s'est donc lancé dans le journalisme aéronautique et spatial en suivant les dernières missions Apollo pour le compte de la station radio périphérique Europe Un. Ce fut là le grand départ multipliant les collaborations dans la presse spécialisée, dans les grands médias, la publication de livres à succès. Et comme sa frustration de n'avoir pas été pilote professionnel aidant, il passa tous ses brevets lui permettant de réaliser des centaines d'essais en vol de machines diverses et variées, avant de se lancer lui-même dans l'aviation de collection, avec son épouse hôtesse de l'air sur Concorde, et un fils tout aussi passionné que lui au point de devenir ce que son père n'avait pu réaliser :pilote de ligne et finalement instructeur. Le regretté scénariste Jean-Michel Charlier ne s'y était pas trompé en choisissant B. Chabbert comme co-auteur pour tenter de relancer la série des Chevaliers du Ciel en 1987. Puis il y eut la consécration avec l'émission TV "Pégase" diffusée sur France 3 dans les années quatre-vingt dix. Et puis, et puis il y avait le timbre de sa voix de conteur épicurien de l'aviation et de l'espace qu'il était, retentissant .dans les meetings aériens en France et à l'étranger , dont le prestigieux Salon du Bourget. De grands anciens comme Jacques Noetinger ou MIchel Marrand m'avaient dit à la fin du siècle passé, que Bernard Chabbert était le "Number One" et qu'il ne serait vraisemblablement jamais remplacé. Ce jeudi 15 septembre 2022, j'ai pris conscience que Bernard Chabbert de par son parcours, son savoir, son expérience, son patrimoine familial , restera unique dans l'histoire de la presse aéronautique...

[@mekateknik3717]

Un homme qui aimait les avions et les avions devaient l'aimer aussi certainement!... il nous manqueras ce Monsieur