Debussy: Les Chansons de Bilitis

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  • เผยแพร่เมื่อ 7 ต.ค. 2024
  • Sasha Cooke, Mezzo soprano
    Laura Dahl, Piano
    Bing Concert Hall, Stanford Live
    Feb 4, 2024
    Poetry: Pierre Louÿs
    La flûte de Pan:
    Pour le jour des Hyacinthies, il m’a donné une syrinx
    faite de roseaux bien taillés, unis avec la blanche cire
    qui est douce à mes lèvres comme le miel.
    Il m’apprend à jouer, assise sur ses genoux; mais je
    suis un peu tremblante. Il en joue après moi, si
    doucement que je l’entends à peine.
    Nous n’avons rien à nous dire, tant nous sommes
    près l’un de l’autre; mais nos chansons veulent se
    répondre, et tour à tour nos bouches s’unissent sur la flûte.
    Il est tard; voici le chant des grenouilles vertes qui
    commence avec la nuit. Ma mère ne croira jamais que
    je suis restée si longtemps à chercher ma ceinture perdue.
    La chevelure:
    Il m’a dit: "Cette nuit, j’ai rêvé. J’avais ta chevelure
    autour de mon cou. J’avais tes cheveux comme un
    collier noir autour de ma nuque et sur ma poitrine.
    "Je les caressais, et c’étaient les miens; et nous
    étions liés pour toujours ainsi, par la même chevelure
    la bouche sur la bouche, ainsi que deux lauriers n’ont
    souvent qu’une racine.
    "Et peu à peu, il m’a semblé, tant nos membres
    étaient confondus, que je devenais toi-même ou que
    tu entrais en moi comme mon songe."
    Quand il eut achevé, il mit doucement ses mains sur
    mes épaules, et il me regarda d’un regard si tendre,
    que je baissai les yeux avec un frisson.
    Le tombeau de Naïades:
    Le long du bois couvert de givre, je marchais; mes cheveux
    devant ma bouche se fleurissaient de petits glaçons, et
    mes sandales étaient lourdes de neige fangeuse et tassée.
    Il me dit: "Que cherches-tu?"-"Je suis la trace du satyre.
    Ses petits pas fourchus alternent comme des trous dans
    un manteau blanc." Il me dit: "Les satyres sont morts.
    "Les satyres et les nymphes aussi. Depuis trente ans il
    n’a pas fait un hiver aussi terrible. La trace que tu vois est
    celle d’un bouc. Mais restons ici, où est leur tombeau."
    Et avec le fer de sa houe il cassa la glace de la source
    où jadis riaient les naïades. Il prenait de grands
    morceaux froids, et les soulevant vers le ciel pâle, il
    regardait au travers.

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