J'ai un avis similaire mais c'est l'ex historienne en moi qui est scandalisée par cette notion de réécriture. Parce qu'on présente un texte comme écrit par un auteur donc à une époque donné sans précisé que x années plus tard quelques autres personnes se sont amusées à modifier le texte. On fait basculer une source primaire à secondaire sans que les conséquences sur la représentation historique, la compréhension de l'époque, de l'auteur et de sa pensée.... non non et non. Vive les notes et les analyses !
J'espère que dans quelques dizaines d'années quand nous étudierons ce phénomène, on pourra se dire "ce fut une courte mais terrible période"... En tout cas, je m'y pencherai peut-être, si je m'en sens les compétences et si j'ai le temps... Le futur nous le dira. Merci pour votre commentaire en tout cas, je n'y avais pas pensé, mais c'est un sujet auquel je suis particulièrement sensible (je suis étudiant en histoire). Et merci à mademoiselle pour sa vidéo, bien sûr.
Je suis absolument d'accord. C'est encore une défaite terrible pour la littérature, qui suffoque déjà pas mal à notre époque... Plutôt que de s'embêter à la prendre au sérieux, à la contextualiser et à la critiquer, on préfère purement et simplement supprimer ce qui nécessiterait ce travail. J'espère de tout cœur que Flaubert ne subira pas ça, lui qui pesait ses mots jusqu'à la moindre préposition... Puissent ces bourrins ne pas toucher à son travail d'orfèvre.
Tout à fait d'accord ! Ayant lu récemment 1984 je n'ai pu m'empêcher d'y voir un sacré parallèle dans la réécriture en continue de l'histoire au profit d'une idéologie et invisibilisant ainsi le passé
Comment puis-je aimer cette vidéos des milliers de fois!!!! Je suis d'accord avec chacun des mots que tu as prononcés. Moi-même je me positionne plutôt à gauche mais cette course au "wokisme" aveugle me préoccupe beaucoup. On voit toutes sortes de gens (étudiants, professeurs, journalistes, etc) qui abdiquent leur esprit critique de peur de ne pas être considérés assez ouverts et finissent en fait par devenir prudes et obtus. Quelle tristesse!
En tant qu’amoureuse des livres, c’est un sujet qui me questionne depuis quelques temps et j’ai absolument adoré cette vidéo. Au delà du fait que je rejoigne ton avis, celui-ci a été énoncé, développé et illustré de manière très éloquente et agréable (j’ai beaucoup apprécié que tu rythmes ton discours et la musique en fond) . Toutes les sources et les exemples fournis démontrent d’un vrai effort de réflexion et de recherche! Si je peux rebondir sur un truc qui me semble en lien: je constate de plus en plus dans des vidéos booktube des critiques quant à la « représentation » dans les ouvrages. J’ai parfois pu entendre des lectrices se plaindre de ne pas se sentir représentées parce que il n’y a pas de personnage avec un problème de santé mentale, non-heterosexuel ou de couleur. Il est bien sûr nécessaire de pouvoir lire/voir des personnages qui ne sont pas blancs/hétérosexuels/neurotypiques mais ce discours me gêne un petit peu parce que il entraine rapidement des raccourcis type: il n’y a pas de personnages de couleur, cet auteur est raciste (je l’ai déjà entendu). Pour un exemple plus concret: les reproches faits à JK Rowling quant au manque de diversité dans la saga Harry Potter. Parce que il n’y a pas de personnages principaux explicitement de couleur ou non-hétérosexuels, on vient nier les messages importants de la saga et c’est une raison (de plus) de « cancel » l’autrice. Je pense qu’il y a pleins d’ouvrages, d’auteurs et d’autrices qui abordent ses thématiques et ne serait-ce pas moins frustrant de chercher son plaisir de lecture dans ces œuvres plutôt que taper sur des auteurs qui ne les abordent pas?
Tout à fait d'accord avec ton commentaire ! En le lisant, je me suis dit que la diversité est une exigence effectivement importante, mais qu'elle devrait se trouver à l'échelle du paysage médiatique et artistique global, pas à l'échelle de chaque oeuvre individuelle. Exiger de chaque auteur ou actrice de représenter la palette complète de tous les êtres humains qui existent, ça me paraît déjà illusoire (il manquera toujours quelqu'un) et potentiellement irréaliste (si j'écris un livre sur Wall Street, ce serait déformer la réalité que de ne pas écrire une majorité de personnages qui soient des hommes blancs privilégiés par exemple). Sans compter que ça peut pousser l'auteur à parler de personnages qu'il ne connaît pas du tout et donc à se planter... Mieux vaut lire des oeuvres diversifiées plutôt que de tout attendre d'une seule oeuvre, à mon avis !
Je suis totalement d’accord avec toi ! Et au final le problème n’est pas les auteurs ici mais plutôt les éditeurs qui ne sont pas assez ouvert dans leurs choix de livres avec des diversités ! Je rajouterais aussi que beaucoup réclame tel ou tel diversité dans un livre quitte à attaquer certains auteurs si ils ne le font pas par contre j’ai aussi vue des auteurs être attaqués parceque apparemment quand ils faisaient de la diversité c’était mal fait ! C’est sans fin !
En dehors de la SF et cie, on écrit à partir de ce qu'on connaît. En voulant inventer des personnages à la mode actuelle, on risque de ne pas être crédible ou pire, de dire ingénument quelque chose qui trouve le moyen de choquer ceux, dont c'est devenu la vocation, de l'être à tout propos. J'ai eu pendant des années un collègue noir qui attribuait ces anathèmes à un manque de culture approfondie et à une certaine hypocrisie. Je lui en laisse la responsabilité, mais certifie l'exactitude de ses paroles. Il était très cultivé et érudit en littérature et en art.
Je crois qu'on a tendance à voir ce débat avec nos lunettes françaises, en le prenant par le bout d'une vision noble de la littérature et de la culture. On se dit, mince est-ce le retour de la censure pour Baudelaire, Hugo, Colette, que sais-je encore... Pour moi c'est surtout le stade ultime d'une vision éminemment productiviste et consumériste de la culture. On s'adapte à un public au maximum, comme un entrepreneur cherche une cible marketing. C'est ce qui se passe pour les séries netflix et on en parle un peu moins, comme si on avait acquis que ce n'était pas des oeuvres. Alors que des livres c'est sacré... Si Agatha ou Roal Dahl sont victimes de cela ce n'est pas parce qu'on considère leurs oeuvres comme racistes ou grossophobes, c'est uniquement parce qu'on estime que ce sont des auteurs qui vendent en masse même encore aujourd'hui après leur mort. Faire passer le message qu'on adapte les écrits au public c'est susciter de nouveau un mystère et un intérêt pour ces oeuvres, une façon comme une autre de buzzer et de mettre une petite pièce dans la machine. C'est à mon sens donc seulement le symptôme d'un stigmate capitaliste : vendre un produit qui colle au maximum aux attentes d'un jeune public, à l'esprit d'une génération qui est très sensible aux questions de discrimination, de racisme et de phobies en tout genre... Ce n'est donc pas par idéologie selon moi mais par cynisme et par intérêt mercantile que les maisons d'édition s'adonnent à cela. Mais selon moi, ce mouvement ne touchera pas la littérature française considérée comme sacrée depuis longtemps et qui n'intéresse que peu le marché du livre. On a de quoi s'inquiéter davantage pour la littérature jeunesse et young adult. Mais en même temps, j'imagine que dans trente ans on regardera les oeuvres produites maintenant comme imprégnées d'une forme d'idéologie pro inclusion qui reflètent une certaine réalité dans la société ni plus ni moins.
Je travaillais justement sur un article à ce sujet ce week-end. Comme toi, j'ai grandi avec des lectures qui pourraient être "problématiques" selon les critères qui semblent être en vogue. Cependant, ce sont justement ces lectures, et toutes les autres, qui ont forgé mon discernement. Lorsque je choisis de lire un livre, car c'est bel et bien un choix (les lectures imposées c'était à l'école, faut arrêter de croire qu'on DOIT lire telle ou telle chose parce que c'est dans l'air du temps ou que sais-je), c'est l'histoire et les mots de l'auteur que je veux lire. Et non une version édulcorée, trafiquée selon je ne sais quels critères. Je pense être assez mature pour faire la part de chose, pour contextualiser (au besoin je fais des recherches) et le cas échéant arrêter une lecture qui viendra réellement me poser problème (éventuellement réveiller des choses que je ne souhaite pas). Au-delà de l'aspect de l'atteinte à l'intégrité intellectuelle, pour le coup de l'auteur comme du lecteur, je m'interroge sur les répercussions à plus long terme... Dans quelques décennies, peut-être même avant, tout un tas de sujets, de problématiques, de faits auront été si minimisés ou carrément invisibilisés qu'ils sembleront au mieux anecdotiques et au pire n'auront jamais existé puisque disparus de l'imaginaire/la pensée collective. À ce moment-là, il ne faut plus diffuser des documentaires/interviews non plus ou les "épurer". Il y a peu, j'ai revu un documentaire sur Dr Martin Luther King Jr, et que ce soit de sa part, de celle du journaliste ou d'autres personnes qui intervenaient le terme "negro" était énormément utilisé. Parce qu’à cette époque, on utilisait ce mot, aujourd'hui ce ne serait pas imaginable, sauf dans certains milieux... Il y a tout un élan vers un polissage de la pensée collective que je trouve terrifiant et dangereux. Les réécritures, sensitivy readers et autres TW en sont la démonstration. S'il ne s'agissait seulement que d'une infantilisation, mais je crains que ce soit bien pire... Qu'une maison d'édition ajoute en début de livre une mise en contexte, ça oui. On ne connaît pas toujours à quelle époque, dans quel milieu l'auteur a écrit. Mais de prendre les lecteurs pour des idiots, ça, c'est non.
Tout à fait d'accord avec toi. Je suis responsable du service handicap d'une bibliothèque, nous proposons des collections et des animations accessibles. Ma précedesseure était en situation de handicap elle-même, ce qui n'est pas mon cas. Elle s'est toujours battue pour dire que le handicap n'était pas une compétence mais une expérience, dans laquelle certes ont peut puiser, mais qu'elle espérait bien avoir été embauchée pour son CV, pas sa cécité. Alors je trouve très dérangeant que la qualification principale des "sensitivity readers" soit leurs traumas... c'est même dégradant pour eux si on ne leur demande même pas de compétences pour faire le job, mais juste des caractéristiques de leur identité personnelle, c'est bien trop essentialisant mais ne semble pas les choquer ?
Bravo et merci pour ce contenu et cette réflexion de qualité ! Quand j'entends parler de "révision", de "TG", de "sensitive reader", de littérature "positive" ... ce que j'entends vraiment c'est censure, prétendue moralité et -uniformisation ... alors MERCI !
Je suis entièrement d'accord avec la première partie sur les corrections. On est beaucoup dans le côté cache misère. Ça m'intriguerait aussi de savoir qui est la première personne qui a eu cette idée, parce que cacher les oppression ne fera jamais rien avancer. D'autant que par exemple, le mot "fat" n'est pas forcément à proscrire. J'ai déjà vu passer se débat et certaines personnes grosses ne se sentent pas attaquée par ce mot et souhaiteraient qu'il redevienne un simple mot et plus une forme d'insultes mais d'autres si puisqu'il leur a toujours été dit pour les malmener psychologiquement. Par contre, j'ai quelques nuances pour les TW et les sensitive readers. Pour les TW, cela depend lesquels. Non, des fois, un sujet très sensible n'est en aucun cas visible dans le titre ou le résumé et certains thèmes peuvent vraiment déclencher de vraies crises de panique ou d'angoisse aux lecteurices. Exemple, j'ai subi un attouchement étant enfant et ça ne me dérange pas forcément de le voir dans un livre si je suis au courant (dans ce cas, c'est ma responsabilité) mais quand j'ai lu Lullaby de Cécile Guillot dont le résumé ne mentionnait pas ce sujet et qu'il est arrivé à la fin assez brutalement, j'ai commencé à me sentir très mal. J'écris moi-même et si je publie quelque chose, je préfère préciser parce que mon but est de partager et d'aider, non pas d'aggraver l'état de santé des gens. Ces TW sont importants. Pour les sensitive readers, personnellement, je les ai toujours vu plutôt comme des bêta lecteurs qui peuvent permettre à l'auteurice de ne pas commettre des erreurs qu'iel ne veut pas commettre. Par exemple, je compte écrire un livre avec une femme noire en personnage principal, le thème du livre est les violences que subissent les femmes donc je vais forcément parler du racisme et étant blanche vivant dans une société raciste, bien que je fasse tout pour ne pas l'être, je risque tout de même d'en faire preuve parce que mon cerveau reste influencé par notre société, donc en plus des recherches, je compte bien faire appel à des sensitives readers pour avoir des avis de personnes concernées (et ce sont bien de simples avis, elles ne pourront pas modifier mon texte, je déciderai si j'ai l'envie de faire des modifications ou non). Ce sont des nuances, sinon je suis totalement d'accord sur le fait de cacher des comportements mauvais par certains de ces procédés.
"L'ennui avec les J**fs, c'est notre impuissance à les tromper sur les questions d'argent..." "Dix petits nègres" - Agatha Christie - Edition "Livre de Poche" page 9 Cette phrase - qui n'avait pas marqué mon souvenir en première lecture, il y a bien des années - m'a fait hurler de rire lorsque je l'ai relu récemment. Si ceux qui critiquent le titre avaient lu le roman, ils auraient bondi au plafond et seraient encore en orbite. Mais replaçons la dans le contexte: ce livre nous présente un personnage plutôt antipathique: le capitaine Lombard. Ce personnage mène une affaire douteuse et tout son environnement est présenté de son "point de vue". En termes plus clair, l'opinion présentée plus haut n'est pas celle d'un narrateur neutre (Agatha Christie) mais bien celle du personnage. Retirer cette phrase plairait sans doute aux intégristes de l'inclusivité, mais elle diffuserait l'idée totalement fausse que l'antisémitisme n'existait pas dans la très respectable Grande Bretagne de la fin des années 30 (première édition en 1939, l'action se déroule au début des années 30). Et si l'Europe de l'époque avait été un peu moins antisémite, le nazisme aurait-il pu s'imposer en Europe aussi facilement ? J'ai d'énormes doute sur ce point. Cette petite phrase ne dénonce pas "les juifs", mais la bonne société des années 30, pleine de certitude sur sa "civilisation".
Tout à fait d'accord ! À la limite, les TW qui indiquent des violences détaillées, je peux comprendre, mais censurer des livres déjà publiés sous prétexte de bonne moralité, c'est juste effacer l'histoire et mentir aux lecteurs qui ne pourront pas la contextualiser.
Adolescent j'étais très admiratif de Jules Verne, j'aime toujours beaucoup mais a cette âge on mithifie ceux qu'on admire. Un jour je lie Robure le conquérant et je suis choquer de la description d'un personnage noir. Ça n'a pas fait de moi un raciste, ça ne m'a pas tromatise non plus. Mais ça m'a fait comprendre que ce qui est acceptable a une époque ne l'est peut être plus a une autre. Que les mentalités peuvvent changer et que les grande figure de l'histoire ne sont pas parfaitent.Qu'avoir fait des chose bien même admirable ne veux pas dire qu'on ne peut pas agire mal sur d'autre. Si ce texte avait été corrigé j'aurais raté une grande leçon.
C’est passionnant de t’écouter, tout d’abord je suis totalement d’accord. Il faut absolument continuer à protéger ces textes qui sont des témoins de notre histoire
Excellente vidéo, je partage à 100% ton point de vue et en tant que plasticienne, artiste, je suis terrifiée par cette nouvelle censure. La censure est historiquement fasciste, et celà me glace le sang que la gauche ait pris le même chemin...
Phénomène montant qui est très inquiétant, tu en parles remarquablement bien, je n'aurais pas dit mieux, je trouve incroyable la manière dont les justifications apportées aux idées mises en action ces dernières années ont pour résultat exactement ce contre quoi ils prétendent lutter 🤔
Voilà à quoi mène la bien-pensance. Bientôt les articles de journaux seront du style "Il y a peu de temps, dans un lieu non précisé, une certaine personne aurait effectué une certaine action vis-à-vis d'une autre personne". Comme ça personne ne se sentira agressé.
1000 fois d'accord avec ta fin sur la tendance de "quasi nécessité de réaliser un livre sur ses traumas et sur sa part identitaire". Merci pour cette analyse ça donne à réfléchir ✨
Bien d'accord avec toi. Ta vidéo m'a fait prendre du recul sur des choses que je commençais à intégrer et à ne plus trop réfléchir. Réécrire le passé, c'est oublier ce qui était la norme à l'époque et les combats menés.
Étant québécoise vivant à Montréal, je tiens à vous félicitez de votre travail. En effet, je pense que c'est pour un effet de mode que plusieurs maisons d'éditions Québécoise utilisent les lecteurs sensibles ou utilisent les traumavertissements. Personnellement, ça me fait peur pour notre démocratie et je ne suis pas à l'aise avec cette méthode, je refuse même de lire les écrivains et écrivaines qui font appellent à ces soi disant "spécialistes". Je crois fondamentalement que dans la vie, lorsqu'on lit, il est bon d'être confronté, bousculé et même choqué dans nos idées.
Cette censure n'est qu'un aspect, évidemment symptomatique et grave, de la société actuelle, qui se veut aseptisée, lisse et uniforme (malgré les appels à la "diversité", ne soyons pas naïfs). Sauf que la nature, et la nature humaine particulièrement, est bâtie sur la violence et la compétition depuis la nuit des temps. Oui, il y a de la haine, de la jalousie, de l'envie... Mais aussi du partage, de la noblesse, de la compassion. Le rôle des écrivains est de témoigner de tout cela. Ils sont notre miroir et nous permettent de méditer, évoluer et peuvent largement changer la face du monde pour le lecteur. A nous de lutter contre ces pratiques de mutilation des textes. Bravo et merci d'aborder ce sujet. 1000 fois d'accord avec vos propos.
Cette communauté de lecteurs qui ne considèrent les livres que comme un produit m'inquiète énormément. Comment peut-on prétendre aimer la littérature si on n'y recherche que du divertissement et par conséquent, qu'on rejette tout ce qui est susceptible de froisser ses principes moraux ? On a déjà perdu tellement de textes à cause du "politiquement correct" ! Et ces gens sont persuadés d'être du bon côté de l'histoire... Ce sont de bons petits agents du capitalisme, rien d'autre. Nous vivons une époque bien paradoxale : l'information n'a jamais été aussi accessible et il semblerait pourtant qu'on n'ait jamais eu aussi peu de recul sur notre propre société. Ces gens qui promeuvent ce qui n'est rien d'autre que de la censure, se rendent-ils compte que les moines qui ont délibérément choisi d'effacer l'œuvre de Sappho pensaient eux aussi être dans leur bon droit ? Que si nous avons perdu la majorité de la littérature antique, ce n'est pas seulement à cause de l'incendie la bibliothèque d'Alexandrie et de l'épreuve du temps, mais bien à cause de personnes qui comme eux, ont choisi de censurer des auteurs et des autrices car ils et elles ne correspondaient pas à la moralité de leur époque ? Dans 200 ans, ces personnes seront jugées bien sévèrement. À cause d'elles le "grand public" aura oublié que le racisme était omniprésent à l'époque d'Agatha Christie ou ne lira plus que les poèmes les plus neutres des Fleurs du Mal en oubliant que Baudelaire, malgré son génie, était tout de même un sacré pervers.
Vidéo incroyable 🙌🙌🙌 vous avez réussi à mettre en vidéo absolument tout ce que je me dit depuis quelques temps merci pour cette vidéo Je vous découvre au travers de celle ci et je suis heureuse que TH-cam m’ai proposé votre vidéo ☺️
C'est scandaleux et ça me prend aux tripes. Avec l'effet insidieux qu'un auteur ou une autrice en quête de publication pourrait avoir en tête cette petite alarme d'autocensure. Merci pour cette vidéo, Emy!
Concernant les réécritures, je suis d'accord avec toi. C'est dommage de penser qu'il faille gommer les mentalités de certaines époques car le passé est le passé et il est évident que la société a évolué sur bien des sujets, mais les auteurs et autrices écrivent dans leur contexte géographique, social, religieux etc... Leur littérature est le reflet de leur époque et de leurs croyances, en cela, je trouve important de conserver au maximum leurs textes tels qu'ils et elles les ont travaillés, et d'écrire des préfaces ou des postfaces pour contextualiser. En revanche concernant les trigger warnings, je les trouve parfois très bienvenus. Il serait illusoire de penser que toutes les personnes rentrant en librairie ou en bibliothèque demandent conseil et ne vont chercher que dans les rayons qui a priori correspondent à leurs catégories d'âge. Je pense notamment aux adolescent(e)s. Beaucoup piochent leurs idées lecture sur les réseaux sociaux et ceux-ci peuvent mettre le focus de façon très prononcée sur des œuvres qui regorgent de violences sexuelles et/ou psychologiques, qui sont banalisées et romantisées, sans forcément encourager l'esprit critique derrière. En tant que libraire, perso ça me questionne. Je n'ai pas envie de vendre un roman avec une scène de viol à tous les chapitres à des gamines de collège. Mais de un, je ne peux pas lire tous les livres de tous mes rayons (même si j'aimerais), donc je ne connais pas le contenu exact de certains livres, de deux, même si parfois en cas de doute je demande l'âge, certain(e)s passent entre les mailles du filet. Elles sont à un âge où lire ce genre de choses est très émoustillant, on est passées par là, mais il y a quand même une responsabilité des adultes autour d'au moins prévenir du contenu du livre, voire de ne pas le vendre si vraiment c'est viols à répétition et autres horreurs et que la personne à la caisse a 11 ans... Sans trigger warning sur la couverture ou au début du livre, on manque d'info sur le contenu et ça ne ferait vraiment pas de mal, surtout pour ce qui concerne la culture du viol qui a encore de beaux jours devant elle. Les maisons d'édition en ce moment se régalent de la dark romance parce que ça vend très bien mais ça attire des publics parfois un peu trop jeunes pour ces relations très toxiques entre adultes. Enfin, mettre un trigger warning n'est pas une censure. ça n'empêche pas le livre de se retrouver en rayon ou en bibliothèque, surtout si l'ouvrage en question est très populaire. Ni d'être acheté.
Le problème c'est que ce ne sont pas les dark romances qui sont visées par les TW. Les éditeurs ciblent justement les adolescentes et c'est ça qui est inquiétant, et que ces livres aient tant de succès... 😞 Je ne sais pas si les TW sont une bonne solution parce que dans ce cas-là on pourrait mettre un TW sur tous les thrillers, les livres qui parlent de guerre, d'esclavage, tous les romans où il y a au moins une scène de violence... ça en ferait un paquet ! Où mettre la limite ? Ou alors ce ne serait que pour les livres jeunesse/YA... Pourquoi pas... mais ça pourrait aussi avoir l'effet inverse, puisque ça fait subversif de lire un livre "interdit" pour les ados. Il y a bien des labels -16 sur les jeux-vidéos comme GTA et pourtant des enfants de primaire y jouent... Pas sûre que ça aide 😕 Mais c'est une vraie question. C'est aussi là où votre rôle de libraire est primordial, c'est déjà bien que tu y fasses attention.
Le problème je pense, c'est qu'il n'y aura bientôt plus de limites aux trigger warnings alors vu que tout est devenu matière à choquer ou faire du mal. (Et non, je ne pense pas exagérer.) On est tout de même à une époque où la censure prend des proportions considérables et inquiétantes. Pour te donner un ex, une fac de Californie a banni (!) le mot "field" au sein de sa faculté. La raison évoquée : ça pourrait rappeler aux personnes noires que leurs ancêtres travaillaient dans des champs en tant qu'esclave. C'est choquant. Doit-on s'attendre à un prochain trigger warning quand il y a de l'esclavage dans un roman ? Dois-je avoir un trigger warning à chaque fois qu'une femme se fait marier par sa famille, ou qu'elle se fait violer par son mari ? Oui, c'est douloureux, mais c'est notre passé (et parfois encore notre présent) et il ne faut pas chercher à l'éviter. C'est vraiment bizarre cette tendance à vouloir fermer les yeux... Pour ce que tu dis dans la deuxième partie de ton commentaire, je comprends mais... on a tous grandi avec cette culture du viol. Comme tu dis, elle a encore de beaux jours devant elle apparemment - même si je vois quelques légères améliorations tout de même en Occident. Et les livres dont tu parles n'ont pas de trigger warnings en général, j'ai l'impression qu'on les retrouve plutôt dans des livres de fiction "normale".
Bonjour, Emy! Merci beaucoup pour cette brillante vidéo , je me sens moins seule sur le sujet ! Et tu as bien su montrer ce qui se cache en fait derrière ces gens qui croient faire le bien en censurant les livres !on ne le dit pas assez! Bonne fin de journée !
Vendre+twitter...et oui c est aussi "simple" que cela. Le combat est faussé je suis tellement en accord avec vous! " A qui profite le crime" est un début de reflexion certe facile , mais il faut tristement se mettre au niveau des bénéficiaires / actionnaires pour comprendre pas mal de choses... Merci beaucoup pour votre travail !
À propos des TW et des sensitivity readers, mon avis est encore en évolution car je pense que ça part de bonnes intentions, tout dépend de comment c'est fait. Je suis d'accord avec toi sur le fait que mettre des TW partout est infantilisant, et de toute façon c'est un travail sans fin car personne n'est sensible aux mêmes choses ! Mais je comprends la nécessité pour certaines personnes d'y avoir accès. Étant très cinephile, il m'est arrivé de me taper des scenes traumatisantes de vi*l sur grand écran que RIEN dans le programme, synopsis du film etc ne m'avait permis d'anticiper et ça peut être atroce. Il me paraîtrait pertinent de mettre en place une sorte de ressource globale, peut-être un site collaboratif qui permette de recenser les TW sur beaucoup de sujets et d'oeuvres pour que les personnes qui se savent sensibles puissent s'y repérer, plutôt que de marquer direct le livre d'un tampon qui peut le desservir...
Une vidéo vraiment complète et passionnante! J'ai répondu il y a peu à un questionnaire sur les TW, pour une jeune fille qui prépare un mémoire. Entre autre, il y avait la question: "Pensez vous que le gouvernement doive interdire la vente à des mineurs des œuvres qui posent des problèmes éthiques et moraux". J'ai répondu non, évidemment. Mais j'ai regretté que ce soit une question fermée. Comme j'ai pu le marquer dans l'encart permettant de rajouter un avis: Il n'y a pas loin de la prévention à la censure, surtout sur des sujets aussi fluctuant que la morale. Ces réécritures, ce "lissage" politiquement correct des œuvres, me file vraiment la trouille parce que jusqu'où ça va aller? Et après les livres, on s'attaquera à quoi? En revanche je suis favorable aux TW quand ils sont fait de manière factuelle (c'est à dire pas en néon tricolore pointant le livre en mode "fuyez pauvres fous"). Une phrase sur la page qui suit la page de titre (vous me suivez? Je me pers moi-même) disant sobrement: ce livre aborde des thématiques telles que.... Personnellement, je peux tout lire. Mais je ne me sens pas infantilisée si il y a cette mention. Par exemple quelqu'un qui a été victime d'un viol peut mal vivre de tomber sur une scène de viol au détour d'un roman. Je trouve que cet "avertissement" n'enlève rien à ceux qui n'ont pas de "limites" mais qu'il peut permettre à des personnes plus fragiles, que ce soit de manière ponctuelle ou permanente, de ne pas être confrontés à des sujets qui peuvent les blesser.
Je trouve beaucoup de ce qui a été exprimé dans cette vidéo très interessant, et je suis globalement d'accord avec les idées présentées. Mais je souhaite mentionner dans le cas de trigger warning que je les apprécie personnellement. Ils me permettent de contextualiser ma lecture avant de la débuter, d'ajuster mes attentes, et dans certains cas, oui, de remettre le livre à plus tard. Quand ma tante s'est suicidée il y a quelques années, j'étais incroyablement bouleversée et perturbée en lisant des textes qui abordaient ce sujet. Les trigger warning m'ont permis de sois éviter certains livres sachant que je n'étais pas capable de les lire dans mon état, ou de savoir à quoi m'attendre. Être pris au dépourvu par un sujet personnellement difficile n'est pas agréable, et je ne commence pas forcément à lire un texte après en avoir discuté avec des bibliothécaires/libraires, ou avoir lu des revues en ligne, donc les trigger warnings me permettent de prendre des décisions plus éclairées quand à mes choix de lectures.
Merci beaucoup pour cette très intéressante et intelligente vidéo. Je suis complètement d'accord, on ne peux pas changer le passé et on ne doit pas réécrire les textes. C'est un manque de respect pour les auteurs même si on n'est pas d'accord avec ce qu'ils ont écrit, et surtout, c'est une offense à notre intelligence et notre esprit critique. Par pitié, laissez nous penser par nous-mêmes et laissons nos jeunes construire leur propre esprit critique en toute connaissance de la réalité des faits et des écrits. Merci encore !
Cette vidéo est très intéressante mais j’aimerais apporter mon point de vue sur les TW en tant que personne concernée…Et je réponds en même temps à des commentaires que j’ai pu lire. Alors non une scène de vi*l dans un livre n’est pas plus facile à gérer que dans un film pour les personnes qui ont des traumas (comme j’ai pu le lire en commentaires). Ce n’est pas infantiliser les gens à mon sens mais enfin accepter que ce que vous faites vivre à vos personnages certaines personnes des vrais humains le vivent dans la vraie vie. Je ne dis pas bien sûr de faire une liste aussi longue que le bras car chaque sensibilité et différente mais pour moi mentionner que l’un livre aborde « le sucuide, le vi*l, les violences conjugales ou de la violence psychologique, la dépression…» c’est juste de la prévenance. Et quand on pense que les TW sont totalement inutiles ça prouve juste à quel point certaines personnes sont privilégiées par rapport à d’autres… J’ai d’ailleurs plus jeune vécu des moments de lectures difficiles avec les œuvres imposées à lire à l’école. Et même si j’ai survécu à ça, en attendant on se sent très mal…La lecture est un plaisir pas une épreuve. 😢 Et je suis pour la mise en place d’avertissements, car les ignorer ça continue d’invisibiliser les traumas. Et ça devrait être pareil au cinéma même si les trouver est quand même plus simple qu’en littérature. Après que les ME refusent de les mettre c’est un autre problème mais en tant auteure (moi même j’écris), jamais n’oserais dire que j’infantiliserai mes lecteurs de les avertir de sujets sensibles. Voilà mon avis avec toute bienveillance ☺️
Je suis d'accord, je ne lis pas beaucoup et la plupart des romans que je lis sont les romans à l'origine des grosses saga que j'apprécie pour apporter plus d'informations à ces univers que j'adore. Une fois j'ai tenté un livre qui était donné dans un stand d'aide aux étudiants (avec de la nourriture, d'autres produits etc...), le livre était sublime j'ai adoré mais la scène de vi*l tellement tellement inattendue m'a fait particulièrement me sentir mal pendant plusieurs semaines, les détails abominables, franchement j'en regrette presque d'avoir lu le livre tellement je n'étais pas préparée mentalement à vivre ça...
Bonjour. Et merci pour ce message, car il est éclairant sans être agressif. Avant de le lire, j'étais totalement opposé à ces "mises en garde" (désolée, je ne parle pas anglais). Mais en fait je me rends compte que je devrais préciser : mettre en début de livre un avertissement standard, c'est un peu comme dire aux lecteurs potentiels "attention, cet auteur écrit de mauvaises choses, ne vous laissez pas séduire". En revanche, un avertissement simple, venu de l'auteur lui-même, (et ça change tout), je comprends. J'ai eu un exemple tout récemment. J'étais intéressée par un roman de fantasy dont le résumé me semblait très, très prometteur. La couverture en outre est très belle. Je commence à le feuilleter et là je vois que l'auteur a laissé un avertissement au début : son livre va parler de viol et de meurtre, en effet, mais aussi de morts animales. Étant très sensible sur ce sujet, j'ai apprécié d'être avertie, et je n'a pas acheté le livre. Donc oui, avertir que des passages peuvent choquer, et pourquoi, OK. Mais pas à la manière d'une pancarte lumineuse genre "ne lisez pas ça, c'est un mauvais livre".
Oui en lissant les écrits, quelque part on nie l'histoire et on sert les classes dominantes, puisque les traces des vraies pensées sont effacées. Merci pour cette vidéo passionnante.
Je suis pas mal en désaccord avec toi. Je suis d'accord qu'il est désastreux de ré-écrire des livres, je trouve ça absurde au possible. Par contre je pense que c'est le rôle des maisons d'édition de proposer des versions annotées, qui explique en quoi tel ou tel élément est pas acceptable ou problématique d'une manière ou d'une autre, surtout quand il s'agit de littérature jeunesse. Évidemment c'est le taf des parents d'accompagner la lecture de leur enfant, mais c'est pas toujours possible, et pour moi les maisons d'éditions doivent, sans modifier le texte original, expliquer aux enfants ce qu'iels lisent et en quoi c'est le fruit d'une époque, avec tous les défauts que cela peut comporter. Je serais pas aussi catégorique pour les traductions, qui ajoutent parfois des sous texte racistes ou sexistes qui n'étaient pas présent dans l'œuvre original. Pour les TW par contre; je pourrais pas être plus en désaccord. Déjà car les TW ne s'adressent pas à toustes, ils ne s'adressent qu'à celleux qui en ont besoin. Si toi tu peux te confronter sans problème à des récits durs c'est parfait, mais il y a des personnes qui ont vécu des traumatismes, qui ont une sensibilité à certaines choses, et ça ne coûte pas grand chose d'avertir ces personnes là. Alors évidemment pas au début de chaque page, ce serait hyper lourd, mais dans les premières pages, ça me semble pas un gros compromis à faire pour rendre le monde un peu plus doux à celleux qui en ont besoin. Et ça éviterait peut être que des gamines de 13 ans se retrouvent avec des bouquins dans les mains qui romantisent le viol sans savoir à quoi elles s'exposent. Pour les sensitivity readers, je suis d'accord que ça ne doit pas être une obligation et que ça doit pas remplacer un travail de recherche. Mais c'est une manière comme une autre de s'assurer qu'on passe pas à côté de son sujet. Je vois pas ce qu'il peut y avoir de choquant à ça. Je fais partie d'une portion de la population minoritaire, des œuvres de fiction sortent régulièrement à notre sujet, et la différence entre les auteurices qui sont venus demander aux concerné'e's si leurs écrits pouvaient correspondre à notre réalité, et celleux qui n'ont pas pris cette précaution là, la différence est énorme. Et c'est tellement rageant et usant de voir que certain'e's sont pris'es pour argent comptant en disant des dingueries alors qu'iels auraient pu mieux se renseigner... comme en se faisant relire. Bref tout ça pour dire que je suis d'accord qu'il faut défendre la littérature et la liberté d'écrire et lire ce qu'on veut. Mais si on peut le faire en évitant d'écorner aux passages les personnes en situation d'oppression systémique, c'est mieux quand même.
J'ai trouvé très intéressante ta vidéo ! Merci pour ton point de vue argumenté et très clair ! Il est question d'esprit critique , et j'avais jusque la pas réfléchis aux "dérives" des TW. Comme l'explique qqn.e en commentaire, justement les TW permettent de prévenir un lectorat très jeune sur certaines lectures de jeunesses/YA qui ne soient pas de "leur âge" (ou que s'iels s'y aventurent , que les lecteurices soient au courant). Je n'avais pas pensé que ça pourrait etre utilisé à terme sur des essais pour censurer des passages de notre histoire, qu'on ne peut pas réécrire et qu'il est important d'en avoir des traces pour éviter de recommencer.... Bref, merci encore, ça va me faire réfléchir !
Coucou et merci pour cette nouvelle brillante vidéo ! Que dire de plus ? Ton approche est claire et tellement bien structurée que j'en perds mes mots. Je suis également estomaquée par cette situation. Un besoin hypocrite de polisser tout et n'importe quoi afin de ne pas déroger à la bien pensance actuelle qui selon moi est loin d'être bienveillante. Preuve en est avec les divers scandales lancés pour un oui et pour un non. L'instit anglaise en est un parfait exemple. Une honte. Bref. C'est une tendance qui me consterne... Que ça touche les oeuvres actuelles ou celles passées. Cela reflète une tendance à infantiliser le lectorat. Car évidemment, tout ce que dit un auteur, la lectrice ou le lecteur le prendra pour vérité suprême ; effectivement... On l'a privé.e de cerveau à la naissance, c'est bien connu. Il ne peut donc avoir aucun avis critique ni prétendre à une faim culturel. 💩🤡
Globalement, je vous suis tout à fait sur cette question. La réécriture dénie l'intelligence du lecteur et transforme l’œuvre en ce que l'on voudrait qu'elle soit (ce qui change d'ailleurs selon l'époque et la personne). Le but de tout cela est pour moi seulement commercial : si on ne laisse pas "Les Dix Petits Nègres" en titre, c'est bien que l'éditeur craint une baisse des ventes sur ce seul critère. Là encore, l'intelligence du lecteur (=sa capacité à lire une 4e de couverture) est amplement méprisée. Par contre, je ne suis pas opposé aux avertissements en début de livre quand ils contextualisent l’œuvre et préviennent de certains contenus. Cela ne me semble pas intrusif ni ne m'empêche de lire. Je pense que certaines préfaces de nos classiques pouvaient déjà s'attacher à relever certaines problématiques. Je vois plus cela comme de l'honnêteté intellectuelle : "voici le livre et l'auteur que j'édite, l'époque et le monde dont il est issu, voici les qualités mais aussi les problèmes pour le regard contemporain ; désormais bonne lecture, ce livre est entre vos mains, vous voici seul juge de votre lecture." Pour moi, l'idéal serait peut-être dans la note de bas de page qui pourrait renseigner et contextualiser précisément le passage concerné. Après, c'est mes restes d'étudiants de lettres qui m'influencent, je pense. ^^
Je suis pas une grande lectrice donc peut être que mon avis n’est pas très pertinent, mais je pense que ces histoires de trigger ça me parait infantilisant, c’est comme si on prenait les gens pour des cons pcq ils peuvent (selon les gens qui font cette préface trigger) pas lire et remettre ça dans le contexte eux mêmes. Et puis, peut être que ça va paraître bizarre ce que je vais dire, mais ça placerait la personne qui fait ce trigger comme qlq avec une morale supérieur qui s’appliquent à tlm, alors que c’est pas le cas. Dans ce cas là par exemple, il faudrait mettre un trigger warning avant n’importe quel texte religieux aussi, mais comment tu fais ça ? Je pense que mettre sa moraline de personne lambda ou pas, avant un texte, c’est priver le ou la lectrice, de sa liberte de se faire son propre avis. Et c’est vrai que certains textes peuvent etres choquants, mais ça ne peut pas traumatiser quelqu’un comme une image pourrait le faire par exemple, donc on peut se passer des trigger à l’écrit, là ou dans le cinéma ou l’audiovisuel, ça serait un peu plus utile parce que + pertinent. J’espère que je me suis pas trop mal exprimé, désolée d’avance
Merci pour cette vidéo super intéressante ! Je suis absolument d'accord et scandalisée par ces réécritures et en effet ce sont des appareils critiques, des contextualisations, des dialogues qu'il faut mettre en place ! Cependant, je ne suis pas tout à fait d'accord pour les sensitive readers : pour les textes déjà écrits, c'est clair que ça n'a pas de sens, mais pour les livres qu'on écrit, c'est toujours bien d'avoir un avis extérieur, et encore plus si j'écris par exemple sur un aspect de vie ou de parcours ou qu'importe, où je souhaiterais juste avoir un retour pour écrire au mieux. Cela n'empêche pas de se renseigner, d'étudier à fond bien sûr, mais voilà, dans certains cas/certaines histoires, je trouve le concept de sensitive readers plutôt cohérent.
Merci pour cette réflexion extrêmement intéressante! Votre manière d'exposer les différents aspects de cette problématique est très éclairante et j'admire tant la qualité de votre argumentation que votre éloquence ! Bravo et Merci ❤️
Petit commentaire rapide pour dire que j’ai beaucoup apprécié cette vidéo, et en particulier la séparation que tu fais entre « plaisir de lecture » qui dépend de la qualité de l’écriture, de ses mots, de la construction des descriptions ou échanges entre personnages (je ne suis pas une experte en livre) et l’aspect moral de l’œuvre. Un livre ne devient pas mauvais des lors où il serait perçu comme sexiste, raciste, avant de redevenir bon des décennies plus tard lorsque les propos tenus à l’intérieur ne choquent plus. Un livre n’a pas comme critère de qualité sa défense d’une certaine morale. Le résumer à ça c’est enlever à la littérature tout son aspect artistique… J’ai entendu des avis similaires au tiens dans le monde du cinéma également, ce qui renforce mon idée que la séparation entre le plaisir qu’on a à voir un film, lire un livre, et la moral de l’œuvre se fait naturellement pour les personnes qui considèrent ces médias comme une forme d’art, non pas comme un produit purement mercantile. C’est exactement ce que tu disais en te rendant compte que les maisons d’édition font appel à des sensitivity readers dans le but d’éviter des scandales. Ces personnes ne sont plus dans l’optique de créer des œuvres mais simplement de vendre leurs produits au plus grand nombre.
Moi j'avoue que je ne comprends pas qu'on s'insurge du fait de mettre des TW ou de remplacer le mot "nègre" par "noir". Dans les deux cas, ça ne dénaturé rien de l'oeuvre, et ça préserve certaines personnes. Perso, je ne suis pas noire mais je comprends que les enfants ou les jeunes noirs soient mal à l'aise à l'idée qu'on leur pose des lectures à l'école qui colle du "nègre" à tous les coins de pages. Par contre, je souffre d'un état de stress post-traumatique, et j'avoue que je suis franchement soulagée quand les TW me permettent soit d'éviter une scène qui déclenche, soit de m'y préparer mentalement. Et surtout, je ne vois pas DU TOUT où est le problème pour les autres lecteurs. Au même titre qu'on me rétorque souvent des trucs du genre "Bah si t'aimes pas t'as qu'à pas lire !", Personne n'oblige qui que soit à lire les TW. Il existe plein de manière de les dissimuler pour empêcher la tentation directe, et ça permet aux personnes comme moi de se préserver, donc où est le problème ? Pour être honnête, il n'y a que les personnes non concernées par ces problématiques pour penser très sérieusement que ces procédures tiennent de la "bien pensance". Elles ont une raison d'être et permettent de préserver une large catégorie de personnes. Que l'on considère ces gens comme des "fragiles" ou que sais-je ne fait que refléter un manque de recul flagrant. Que l'on s'offusque de voir certaines oeuvres dépouillées de leur substance, oui, je le conçois. Mais qu'on s'offusque juste pour des TW ou des "nègre" qui deviennent "noirs", j'avoue, pour moi, c'est vraiment de la bouderie bourgeoise. 🤷🏻♀️ Qu'on s'in
Je fais des grosses distinctions entre les éléments que tu aborde ! Par exemple, la censure de Roal dahl me choque, la réécriture du titre d’Agathe Christie non. Lisant beaucoup de fantasy j’ai beaucoup lu d’Holmes auteurs qui avaient une vision sexiste de la femme et ça a tout de même conditionnée mon rapport au corps. Maintenant comme tu dis, je lis des autrices de fantasy ou je ne trouve pas du tout ce problème. Et la censure n’est pas la solution dans ce sens. Mais seulement le mot n**** pour définir les noirs à force d’y être confronté ça a un impact négatif je pense le remplacer par noir me semble logique. Concernant les sensitive Readers je trouve ça intéressant pour par exemple les blancs qui écrivent sur un personnage principal noir sans connaître certaines particularités liés au vécu des noirs et pas être à côté de la plaque. Après, la aussi si juste ils veulent écrire un livre raciste tant pis on le lira pas. Je n’ai aucun problème avec de la contextualisation en début de libre je trouve ça bien. Voilà un peu ma pensée à ce propos.
Je trouve que ces réécritures laissent tellement de place à de la propagande…sous couvert de bienveillance. Il y a deux ans au Canada où j’habite, des gens avaient BRÛLÉ des livres qui contenaient des représentations stéréotypées des autochtones…Ces personnes n’étaient même pas de la communauté !
Quel magnifique discours pour l’esprit critique et la connaissance! Je ne peux qu’adhérer et admirer la manière dont vous amenez votre propos. Je cite tout de même une raison pour laquelle il est intéressant et honnête de modifier un texte: c’est pour le rendre accessible, particulièrement aux personnes qui ne pourraient pas le comprendre. Je pense à des adaptations de romans pour la jeunesse, où il s’agit de retirer les passages inappropriés aux enfants mais surtout de l’adapter aux capacités d’attention et de compréhension des enfants. Il slagit aussi des livres destinés à apprendre une langue et des publications en facile à lire et a comprendre, destinées aux personnes ayant des atteintes cognitives.
Excellente vidéo. Je vous félicite pour cette analyse riche, claire et concise. Vive votre intelligence découlant de vos connaissances acquises. Gabrielle
En ce qui concerne les sensitivity readers, si ça peut aider des auteurs dans leur processus de renseignement, pourquoi pas ! Mais ça pose beaucoup de questions. - Est-ce que ça deviendrait (au moins officieusement) obligatoire ? - Y a-t-il une formation spécifique pour devenir sensitivity reader ou suffit-il d'être concerné par le sujet ? Dans le second cas, quelle est la légitimité d'un sensivity reader pour parler pour TOUTE sa communauté ? - Qu'est-ce qui est considéré comme offensant ? Ce concept est-il seulement réellement défini ? Est-ce que ce terme a des limites légales et juridiques, ou est-ce que c'est vraiment propre à chacun ? Pour l'instant, ça me paraît quand même être ultra subjectif. - Est-ce qu'on considère que n'importe quel mot raciste/sexiste/homophobe etc est offensant en soi ? La littérature peut proposer des personnages et/ou narrateurs dont les pensées et le discours peuvent être implicitement désavoués par l'auteur lui-même. (Ex : "Lolita" de Nabokov) Mettre en scène des personnages racistes dans un roman portant sur la colonisation, par exemple, cela serait-il encore possible ? - Aurait-on besoin d'un sensitivity reader pour chaque commaunauté qu'on décrit ? Bien sûr qu'au premier abord ça peut paraître progressiste quand des minorités discriminées s'emparent de ce concept d'"offensant" et de cette position de "sensitivity reader", mais quand on le met dans les mains d'autres communautés ça devient tout de suite dystopique... Faudra-t-il des sensitivity readers si on écrit un roman qui met en scène des communautés religieuses par exemple ? Peut-on imaginer des sensitivity readers conservateurs, d'extrême-droite ? Car après tout pourquoi pas, eux aussi pourraient se sentir offensés... Bref, ça me paraît être un potentiel danger pour la liberté d'expression et ça me paraît très très touchy de se penser assez dans "le droit chemin" pour décider de ce qui est moral ou non à la place de l'auteur. Mais si les auteurs veulent eux-mêmes collaborer avec des personnes extérieures, je n'y vois pas forcément de problème, ça peut faire partie du processus de recherche si ce n'est pas imposé.
Merci pour cette vidéo :)Tu m'as apporté de nouveaux éléments pour nourrir cette réflexion que j'ai depuis un moment ;) Même si je ne suis pas en accord sur tout ce que tu as mentionné, j'ai réellement apprécie ce contenu, toujours bien sourcé !
Merci pour cette vidéo! Je suis en total accord avec chacune de tes paroles! Pourquoi modifier des textes alors qu’on pourrait juste les contextualiser, les expliquer, les critiquer? On veut fournir aux enfants des textes « parfaits » mais quelle illusion! Et le monde, il est parfait? N’est ce pas mieux de leur expliquer? D’en faire un « teaching moment »? Ça me rend folle, je trouve ça rabaissant de penser que les enfants puis plus tard les lecteurs n’ont pas la capacité d’être critique, de se renseigner etc… L’affaire des « yeux en amande » me choque… déjà car c’est factuel mais aussi parce que ça n’a rien de dévalorisant! Je trouve meme que c’est un compliment, c’est un trait physique très beau! Ça prouve bien qu’il y aura toujours quelqu’un pour s’offenser de tout et de rien…
🙌 Merci beaucoup pour cette vidéo ! 🙌Comme je te l'avais dit, j'avais moi aussi envie de faire une vidéo sur le sujet car c'est une URGENCE de parler de toutes ces conneries - et ton travail ici est génial, documenté autant que le permet une vidéo de vingt minutes, et doté d'un sens critique (en voie de disparition). Pour rajouter quelques exemples de réécritures de l'oeuvre de Roald Dahl dont je me souviens, ils ont également changé "Kypling" par "Steinbeck", et changé une femme décrite comme secrétaire en "top scientist". N'importe quoi... Pour qui se prennent-ils ? J'ai trouvé ton avis sur les sensitivity readers et TW très intéressantes également. Si je comprends pourquoi certains souhaitent certains TW, certains TW que j'ai vus étaient absolument stupides et allaient encore dans cette mode de victimisation super malsaine à notre époque (qui ne peut que desservir). Et je trouve honnêtement aussi que c'est de l'infantilisation. Pour ce qui est sensitivity readers, j'ai un avis très mitigé là aussi depuis que j'ai découvert cette pratique. Cela signifie qu'on ne laisse plus le choix aux gens d'utiliser les termes qu'ils souhaitent, de se tromper éventuellement (ce n'est plus acceptable de nos jours apparemment !), ou juste d'aller à contre-courant des termes à la mode. Je ne connaissais pas l'ex que tu cites avec les yeux en amandes, mais je suis scandalisée jusqu'où ça a pu aller pour cette femme. NIQUE LA CENSURE.
Bonjour, je partage tout à fait ton point de vue. C'est une des raisons pour lesquelles j'aime de temps à autre travailler sur le mouvement de la négritude avec mes classes de 3e, simplement pour apprendre à contextualiser un langage, un point de vue, un texte... Le terme "négritude" fait malheureusement de plus en plus réagir les élèves qui s'imaginent immédiatement que je suis raciste et que j'emploie un mot non autorisé. Mais cela ne fait que renforcer ma certitude de l'importance d'enseigner ainsi... Je trouve ta présentation très claire et bien construite même si je n'ai pas pleinement profité des exemples donnés, n'étant pas bilingue 😉 Émilie
Entièrement d'accord ! Ça fait du bien d'entendre tous ces arguments, si bien exprimés. J'espère réussir à men souvenir pour défendre la position dans les débats ! 👌
Très intéressant, je suis vraiment d'accord avec ton propos. C'est effrayant de ne pas connaître les textes originaux et de ne pas se confronter à des idées problématiques qui vont nous faire réfléchir et dvpper notre esprit critique. Je n'avais jamais trop réfléchi au côté pecunier, mais effectivement ça paraît évident que c'est au centre de fe phénomène.
Tes vidéos ressemblent de plus en plus à des éditos solidement argumentés🙏 C’est l’histoire des cochons qui réécrivent le passé dans La Ferme aux animaux. Sauf qu’Orwell dénonçait une méthode de propagande visant à la désorientation, l’acculturation, nécessaires à la fabrique d’esclaves d’un régime totalitaire. Les gouvernements des pays riches d’aujourd’hui se soucient très peu de savoir, j’imagine, si la ferme inclut un poulet noir. On est plutôt, comme tu le dis, dans une démarche publicitaire. Les éditeurs ont l’air de redouter une campagne de publicité négative sur les RS qui ferait chuter les ventes. Les TW ressemblent aux listes d’effets secondaires des médicaments ou aux étiquettes « nettoyage à sec » des vêtements, pour se prémunir de réclamations ou procès. Est-ce que leurs craintes sont justifiées, est-ce que les lecteurs refusent effectivement de lire un livre s’ils ne sont pas assurés d’avance que ce livre les confortera dans leurs opinions ? Il faut dire qu’ici on est dans le cas particulier de la littérature jeunesse, donc une littérature qui est perçue comme normative par les parents, très soucieux de la morale de l’histoire, de ce qu’ils préfèrent cacher à des enfants trop jeunes, des valeurs â inculquer. Le phénomène s’étend à toute la littérature de genre il me semble et c’est compréhensible : quand on se tourne vers ces livres pour s’évader et se divertir, on ne veut pas être confronté à la misogynie, au racisme, de la vraie vie.
C'était intéressant, même si sur certains points je suis un peu en désaccord. Mais en tous cas ici je voulais juste te dire que je préférais tes vidéos sans musique, ou seulement en entendant de loin la musique de chez toi. C'est beaucoup plus apaisant et on arrive mieux à se concentrer sur tes propos. Bonne semaine à toi !
Et puis c'est assez ironique quand on voit que des succès comme 50 shades of Grey, Calendar Girl (qui glamourise la prostitution) ou Captive et tous ces romans bien sexistes ne sont pas questionnés. Comme toi, je ne vois pas du tout ce qui est "féministe" dans ces ré-écritures. Quant aux TW ça me parait moins pertinent pour un livre (que pour un film au cinema par exemple) puisque si l'on est vraiment gêné-e par une scène on peut toujours refermer le livre, les dégâts sont moins violents. Si ça se généralise ça voudra dire que, par défaut, tous les livres qui n'ont pas de TW sont "safe" ou "non-violents" ?... Qui peut se permettre d'en juger ?... C'est dangereux comme vision.
C’est peut être moins pertinent pour toi mais ça l’est pour beaucoup ! Perso j’ai acheter un livre 20 euros voir plus j’ai pas envie de lire une scène de viole qui me trigger beaucoup ou une scène de bully . La sensibilité des uns et des autres et discutable et un livre par ses mots peut être bien plus choquant qu’une scène au cinéma . D’autant plus que cela ne vous gêne en rien d’avoir une page avec des TW car vous n’êtes pas obligé de la lire . Ça évite aussi aux enfants ados de se lancer dans des livres qui peuvent être clairement pas de leur âge (ça aide les parents tout du moins). Et c’est quand même pas difficile de savoir les trigger qui sont indispensable a mettre (viole, violence physique ou morale, mutilation, suicide, meurtre, bully ) bref ça prend pas 3 pages et ça rassure .
Pour apporter une touche de légèreté (sur le fond, je partage entièrement votre opinion : ces pratiques font froid dans le dos), je voudrais citer le travail plein d'humour, parfois potache, d'une artiste et écrivaine française, Clémentine Mélois, qui a rebaptisé cent chefs-d'œuvre de la littérature, comme par exemple : Père et Gay, Les Frères Bogdanov, Maudit Bic, Les Individus en situation de précarité, Le Crépuscule des idoles des jeunes, etc. (La série et le livre s'appellent "Cent titres") PS -- "Je n'ai pas souhaité qu'on les modifiât…" Alors, là, respect !!!
Bonjour, Etant historienne et passionnée y compris par la littérature, j'ai toujours pensé que les préfaces, postfaces, notes de bas de page pouvaient être des clés pour expliciter un contexte, un avis de l'auteur à l'époque et donc respecter le travail d'un écrivain et ou d'une écrivaine. En tant qu'auteure, je détesterais qu'on touche à mon texte sans mon avis (je sais quels messages j'ai voulu faire passer ou dénoncer !) ou à titre posthume... Une note, une explication en amont, oui... Je pense qu'il faut expliquer aux lecteurs, aux enfants... et surtout faire en sorte d'attiser le côté critique de la pensée d'un être humain... C'est ce qui est nous permet d'avancer et ne pas refaire les erreurs du passé... qui, en tant de passionnée d'Histoire, me heurte beaucoup.
Je n'avais pas pris le temps de réflechir à cette question. Maintenant je comprends pourquoi cela me créait un malaise. On efface notre histoire, notre passé, on réécrit de manière uniforme au nom de l'éthique ? ou au nom de la morale ? la frontière semble diminuer entre les 2 ... Et évoluer vers une négation de l'existant, passé, présent ou futur. Nos meilleurs auteurs d'anticipation l'avait vu venir... Merci pour cette vidéo.
Complètement de votre avis, marre de cette censure, faisons confiance à l'intelligence du lecteur....Il faut mettre les oeuvres dans leur contexte. Lire un livre avec des propos racistes ou antisémites n'a jamais rendu raciste ou antisémite....au contraire en se rendant compte du chemin fait, on a envie de poursuivre la lutte contre les discriminations. C'est hallucinant ce qui se passe depuis 2000, je suis plus agée que vous et quand j'ai fait mes études de lettres, nous mettions tout dans le contexte...Et cela nous cultivait en histoire...marre de la cancel culture. Bravo à vous
La seule exception que je vois à cela, ce sont les nouveaux manuels scolaires. Dans lesquels je voudrais qu'enfin, les stéréotypes (sexistes, racistes...) ne continuent pas à être enseignés.
Je suis tombé par hasard sur cette vidéo je partage la réflexion sur le danger des réécritures. Récemment Steven Spielberg se faisait la même réflexion sur le même problème sur le cinéma. Une oeuvre doit rester attachées à son époque et son auteur et fait parti de notre Histoire
Je suis entièrement d'accord avec toi.. cette tendance me fait vraiment froid dans le dos. Je n'aime pas du tout ce qui est en train de se profiler... comme tu le dis, ces révisions rappellent tout sauf les régimes démocratiques, simplement. On peut y donner les noms qu'on veut, même les plus doux, c'est bel et bien de la censure.
Je suis tout à fait d'accord avec toi. En France, du moins, une oeuvre de l'esprit est inviolable, notre droit est très protecteur à ce sujet, mais j'ignore ce qu'il en est des oeuvres étrangères... et je suis choquée de constater que ce genre de modifications sont rendues possibles. Dans la musique on ajoute un "bip" à la radio parce que les chansons sont publiées à des heures de grande écoute. Mais réécrire un texte revient à peindre sur un De Vinci. Ca me choque depuis que je vois ça. Merci pour cette vidéo.
Plutôt qu'expurger les livres, on ferait mieux d'expurger Twitter... Merci pour cette vidéo magnifique et essentielle. Comme toutes tes vidéos, elles devraient être visionnées par des millions de gens ! Merci pour ton travail et pour ton courage - car il en faut beaucoup, de nos jours, pour rester libre de pensées et de paroles dans ce monde qui est à la fois incroyablement politiquement correct et en même temps d'une violence extrême...
J'ai un avis similaire mais c'est l'ex historienne en moi qui est scandalisée par cette notion de réécriture. Parce qu'on présente un texte comme écrit par un auteur donc à une époque donné sans précisé que x années plus tard quelques autres personnes se sont amusées à modifier le texte.
On fait basculer une source primaire à secondaire sans que les conséquences sur la représentation historique, la compréhension de l'époque, de l'auteur et de sa pensée.... non non et non. Vive les notes et les analyses !
L' "ex historienne" en moi est aussi scandalisée par toute cette censure 😡
👆🏻
J'espère que dans quelques dizaines d'années quand nous étudierons ce phénomène, on pourra se dire "ce fut une courte mais terrible période"... En tout cas, je m'y pencherai peut-être, si je m'en sens les compétences et si j'ai le temps... Le futur nous le dira.
Merci pour votre commentaire en tout cas, je n'y avais pas pensé, mais c'est un sujet auquel je suis particulièrement sensible (je suis étudiant en histoire). Et merci à mademoiselle pour sa vidéo, bien sûr.
Je suis absolument d'accord. C'est encore une défaite terrible pour la littérature, qui suffoque déjà pas mal à notre époque... Plutôt que de s'embêter à la prendre au sérieux, à la contextualiser et à la critiquer, on préfère purement et simplement supprimer ce qui nécessiterait ce travail.
J'espère de tout cœur que Flaubert ne subira pas ça, lui qui pesait ses mots jusqu'à la moindre préposition... Puissent ces bourrins ne pas toucher à son travail d'orfèvre.
Vidéo brillante qui mériterait d’être largement diffusée, merci!
Tout à fait d'accord ! Ayant lu récemment 1984 je n'ai pu m'empêcher d'y voir un sacré parallèle dans la réécriture en continue de l'histoire au profit d'une idéologie et invisibilisant ainsi le passé
C'est en effet on ne peut plus flagrant !
Comment puis-je aimer cette vidéos des milliers de fois!!!! Je suis d'accord avec chacun des mots que tu as prononcés. Moi-même je me positionne plutôt à gauche mais cette course au "wokisme" aveugle me préoccupe beaucoup. On voit toutes sortes de gens (étudiants, professeurs, journalistes, etc) qui abdiquent leur esprit critique de peur de ne pas être considérés assez ouverts et finissent en fait par devenir prudes et obtus. Quelle tristesse!
En tant qu’amoureuse des livres, c’est un sujet qui me questionne depuis quelques temps et j’ai absolument adoré cette vidéo. Au delà du fait que je rejoigne ton avis, celui-ci a été énoncé, développé et illustré de manière très éloquente et agréable (j’ai beaucoup apprécié que tu rythmes ton discours et la musique en fond) . Toutes les sources et les exemples fournis démontrent d’un vrai effort de réflexion et de recherche!
Si je peux rebondir sur un truc qui me semble en lien: je constate de plus en plus dans des vidéos booktube des critiques quant à la « représentation » dans les ouvrages. J’ai parfois pu entendre des lectrices se plaindre de ne pas se sentir représentées parce que il n’y a pas de personnage avec un problème de santé mentale, non-heterosexuel ou de couleur. Il est bien sûr nécessaire de pouvoir lire/voir des personnages qui ne sont pas blancs/hétérosexuels/neurotypiques mais ce discours me gêne un petit peu parce que il entraine rapidement des raccourcis type: il n’y a pas de personnages de couleur, cet auteur est raciste (je l’ai déjà entendu). Pour un exemple plus concret: les reproches faits à JK Rowling quant au manque de diversité dans la saga Harry Potter. Parce que il n’y a pas de personnages principaux explicitement de couleur ou non-hétérosexuels, on vient nier les messages importants de la saga et c’est une raison (de plus) de « cancel » l’autrice. Je pense qu’il y a pleins d’ouvrages, d’auteurs et d’autrices qui abordent ses thématiques et ne serait-ce pas moins frustrant de chercher son plaisir de lecture dans ces œuvres plutôt que taper sur des auteurs qui ne les abordent pas?
Tout à fait d'accord avec ton commentaire ! En le lisant, je me suis dit que la diversité est une exigence effectivement importante, mais qu'elle devrait se trouver à l'échelle du paysage médiatique et artistique global, pas à l'échelle de chaque oeuvre individuelle. Exiger de chaque auteur ou actrice de représenter la palette complète de tous les êtres humains qui existent, ça me paraît déjà illusoire (il manquera toujours quelqu'un) et potentiellement irréaliste (si j'écris un livre sur Wall Street, ce serait déformer la réalité que de ne pas écrire une majorité de personnages qui soient des hommes blancs privilégiés par exemple). Sans compter que ça peut pousser l'auteur à parler de personnages qu'il ne connaît pas du tout et donc à se planter... Mieux vaut lire des oeuvres diversifiées plutôt que de tout attendre d'une seule oeuvre, à mon avis !
Je suis totalement d’accord avec toi ! Et au final le problème n’est pas les auteurs ici mais plutôt les éditeurs qui ne sont pas assez ouvert dans leurs choix de livres avec des diversités !
Je rajouterais aussi que beaucoup réclame tel ou tel diversité dans un livre quitte à attaquer certains auteurs si ils ne le font pas par contre j’ai aussi vue des auteurs être attaqués parceque apparemment quand ils faisaient de la diversité c’était mal fait ! C’est sans fin !
En dehors de la SF et cie, on écrit à partir de ce qu'on connaît. En voulant inventer des personnages à la mode actuelle, on risque de ne pas être crédible ou pire, de dire ingénument quelque chose qui trouve le moyen de choquer ceux, dont c'est devenu la vocation, de l'être à tout propos. J'ai eu pendant des années un collègue noir qui attribuait ces anathèmes à un manque de culture approfondie et à une certaine hypocrisie. Je lui en laisse la responsabilité, mais certifie l'exactitude de ses paroles. Il était très cultivé et érudit en littérature et en art.
Je crois qu'on a tendance à voir ce débat avec nos lunettes françaises, en le prenant par le bout d'une vision noble de la littérature et de la culture. On se dit, mince est-ce le retour de la censure pour Baudelaire, Hugo, Colette, que sais-je encore... Pour moi c'est surtout le stade ultime d'une vision éminemment productiviste et consumériste de la culture. On s'adapte à un public au maximum, comme un entrepreneur cherche une cible marketing. C'est ce qui se passe pour les séries netflix et on en parle un peu moins, comme si on avait acquis que ce n'était pas des oeuvres. Alors que des livres c'est sacré... Si Agatha ou Roal Dahl sont victimes de cela ce n'est pas parce qu'on considère leurs oeuvres comme racistes ou grossophobes, c'est uniquement parce qu'on estime que ce sont des auteurs qui vendent en masse même encore aujourd'hui après leur mort. Faire passer le message qu'on adapte les écrits au public c'est susciter de nouveau un mystère et un intérêt pour ces oeuvres, une façon comme une autre de buzzer et de mettre une petite pièce dans la machine. C'est à mon sens donc seulement le symptôme d'un stigmate capitaliste : vendre un produit qui colle au maximum aux attentes d'un jeune public, à l'esprit d'une génération qui est très sensible aux questions de discrimination, de racisme et de phobies en tout genre... Ce n'est donc pas par idéologie selon moi mais par cynisme et par intérêt mercantile que les maisons d'édition s'adonnent à cela. Mais selon moi, ce mouvement ne touchera pas la littérature française considérée comme sacrée depuis longtemps et qui n'intéresse que peu le marché du livre. On a de quoi s'inquiéter davantage pour la littérature jeunesse et young adult. Mais en même temps, j'imagine que dans trente ans on regardera les oeuvres produites maintenant comme imprégnées d'une forme d'idéologie pro inclusion qui reflètent une certaine réalité dans la société ni plus ni moins.
Je fais mon grand oral sur les sensitivity readers et ce commentaire m’a plus aidé que les autres vidéos 😭😭😭
Je travaillais justement sur un article à ce sujet ce week-end. Comme toi, j'ai grandi avec des lectures qui pourraient être "problématiques" selon les critères qui semblent être en vogue. Cependant, ce sont justement ces lectures, et toutes les autres, qui ont forgé mon discernement. Lorsque je choisis de lire un livre, car c'est bel et bien un choix (les lectures imposées c'était à l'école, faut arrêter de croire qu'on DOIT lire telle ou telle chose parce que c'est dans l'air du temps ou que sais-je), c'est l'histoire et les mots de l'auteur que je veux lire. Et non une version édulcorée, trafiquée selon je ne sais quels critères. Je pense être assez mature pour faire la part de chose, pour contextualiser (au besoin je fais des recherches) et le cas échéant arrêter une lecture qui viendra réellement me poser problème (éventuellement réveiller des choses que je ne souhaite pas).
Au-delà de l'aspect de l'atteinte à l'intégrité intellectuelle, pour le coup de l'auteur comme du lecteur, je m'interroge sur les répercussions à plus long terme... Dans quelques décennies, peut-être même avant, tout un tas de sujets, de problématiques, de faits auront été si minimisés ou carrément invisibilisés qu'ils sembleront au mieux anecdotiques et au pire n'auront jamais existé puisque disparus de l'imaginaire/la pensée collective.
À ce moment-là, il ne faut plus diffuser des documentaires/interviews non plus ou les "épurer". Il y a peu, j'ai revu un documentaire sur Dr Martin Luther King Jr, et que ce soit de sa part, de celle du journaliste ou d'autres personnes qui intervenaient le terme "negro" était énormément utilisé. Parce qu’à cette époque, on utilisait ce mot, aujourd'hui ce ne serait pas imaginable, sauf dans certains milieux...
Il y a tout un élan vers un polissage de la pensée collective que je trouve terrifiant et dangereux. Les réécritures, sensitivy readers et autres TW en sont la démonstration. S'il ne s'agissait seulement que d'une infantilisation, mais je crains que ce soit bien pire... Qu'une maison d'édition ajoute en début de livre une mise en contexte, ça oui. On ne connaît pas toujours à quelle époque, dans quel milieu l'auteur a écrit. Mais de prendre les lecteurs pour des idiots, ça, c'est non.
Tout à fait d'accord avec toi.
Je suis responsable du service handicap d'une bibliothèque, nous proposons des collections et des animations accessibles. Ma précedesseure était en situation de handicap elle-même, ce qui n'est pas mon cas. Elle s'est toujours battue pour dire que le handicap n'était pas une compétence mais une expérience, dans laquelle certes ont peut puiser, mais qu'elle espérait bien avoir été embauchée pour son CV, pas sa cécité. Alors je trouve très dérangeant que la qualification principale des "sensitivity readers" soit leurs traumas... c'est même dégradant pour eux si on ne leur demande même pas de compétences pour faire le job, mais juste des caractéristiques de leur identité personnelle, c'est bien trop essentialisant mais ne semble pas les choquer ?
Bravo et merci pour ce contenu et cette réflexion de qualité ! Quand j'entends parler de "révision", de "TG", de "sensitive reader", de littérature "positive" ... ce que j'entends vraiment c'est censure, prétendue moralité et -uniformisation ... alors MERCI !
Je suis entièrement d'accord avec la première partie sur les corrections. On est beaucoup dans le côté cache misère. Ça m'intriguerait aussi de savoir qui est la première personne qui a eu cette idée, parce que cacher les oppression ne fera jamais rien avancer. D'autant que par exemple, le mot "fat" n'est pas forcément à proscrire. J'ai déjà vu passer se débat et certaines personnes grosses ne se sentent pas attaquée par ce mot et souhaiteraient qu'il redevienne un simple mot et plus une forme d'insultes mais d'autres si puisqu'il leur a toujours été dit pour les malmener psychologiquement.
Par contre, j'ai quelques nuances pour les TW et les sensitive readers. Pour les TW, cela depend lesquels. Non, des fois, un sujet très sensible n'est en aucun cas visible dans le titre ou le résumé et certains thèmes peuvent vraiment déclencher de vraies crises de panique ou d'angoisse aux lecteurices. Exemple, j'ai subi un attouchement étant enfant et ça ne me dérange pas forcément de le voir dans un livre si je suis au courant (dans ce cas, c'est ma responsabilité) mais quand j'ai lu Lullaby de Cécile Guillot dont le résumé ne mentionnait pas ce sujet et qu'il est arrivé à la fin assez brutalement, j'ai commencé à me sentir très mal. J'écris moi-même et si je publie quelque chose, je préfère préciser parce que mon but est de partager et d'aider, non pas d'aggraver l'état de santé des gens. Ces TW sont importants.
Pour les sensitive readers, personnellement, je les ai toujours vu plutôt comme des bêta lecteurs qui peuvent permettre à l'auteurice de ne pas commettre des erreurs qu'iel ne veut pas commettre. Par exemple, je compte écrire un livre avec une femme noire en personnage principal, le thème du livre est les violences que subissent les femmes donc je vais forcément parler du racisme et étant blanche vivant dans une société raciste, bien que je fasse tout pour ne pas l'être, je risque tout de même d'en faire preuve parce que mon cerveau reste influencé par notre société, donc en plus des recherches, je compte bien faire appel à des sensitives readers pour avoir des avis de personnes concernées (et ce sont bien de simples avis, elles ne pourront pas modifier mon texte, je déciderai si j'ai l'envie de faire des modifications ou non).
Ce sont des nuances, sinon je suis totalement d'accord sur le fait de cacher des comportements mauvais par certains de ces procédés.
"L'ennui avec les J**fs, c'est notre impuissance à les tromper sur les questions d'argent..."
"Dix petits nègres" - Agatha Christie - Edition "Livre de Poche" page 9
Cette phrase - qui n'avait pas marqué mon souvenir en première lecture, il y a bien des années - m'a fait hurler de rire lorsque je l'ai relu récemment. Si ceux qui critiquent le titre avaient lu le roman, ils auraient bondi au plafond et seraient encore en orbite.
Mais replaçons la dans le contexte: ce livre nous présente un personnage plutôt antipathique: le capitaine Lombard. Ce personnage mène une affaire douteuse et tout son environnement est présenté de son "point de vue".
En termes plus clair, l'opinion présentée plus haut n'est pas celle d'un narrateur neutre (Agatha Christie) mais bien celle du personnage. Retirer cette phrase plairait sans doute aux intégristes de l'inclusivité, mais elle diffuserait l'idée totalement fausse que l'antisémitisme n'existait pas dans la très respectable Grande Bretagne de la fin des années 30 (première édition en 1939, l'action se déroule au début des années 30).
Et si l'Europe de l'époque avait été un peu moins antisémite, le nazisme aurait-il pu s'imposer en Europe aussi facilement ? J'ai d'énormes doute sur ce point.
Cette petite phrase ne dénonce pas "les juifs", mais la bonne société des années 30, pleine de certitude sur sa "civilisation".
Tout à fait d'accord ! À la limite, les TW qui indiquent des violences détaillées, je peux comprendre, mais censurer des livres déjà publiés sous prétexte de bonne moralité, c'est juste effacer l'histoire et mentir aux lecteurs qui ne pourront pas la contextualiser.
Adolescent j'étais très admiratif de Jules Verne, j'aime toujours beaucoup mais a cette âge on mithifie ceux qu'on admire. Un jour je lie Robure le conquérant et je suis choquer de la description d'un personnage noir. Ça n'a pas fait de moi un raciste, ça ne m'a pas tromatise non plus. Mais ça m'a fait comprendre que ce qui est acceptable a une époque ne l'est peut être plus a une autre. Que les mentalités peuvvent changer et que les grande figure de l'histoire ne sont pas parfaitent.Qu'avoir fait des chose bien même admirable ne veux pas dire qu'on ne peut pas agire mal sur d'autre. Si ce texte avait été corrigé j'aurais raté une grande leçon.
C’est passionnant de t’écouter, tout d’abord je suis totalement d’accord. Il faut absolument continuer à protéger ces textes qui sont des témoins de notre histoire
Excellente vidéo, je partage à 100% ton point de vue et en tant que plasticienne, artiste, je suis terrifiée par cette nouvelle censure. La censure est historiquement fasciste, et celà me glace le sang que la gauche ait pris le même chemin...
Malheureusement, il faut aussi se souvenir que la censure sévissait dans l'Union Soviétique...
Phénomène montant qui est très inquiétant, tu en parles remarquablement bien, je n'aurais pas dit mieux, je trouve incroyable la manière dont les justifications apportées aux idées mises en action ces dernières années ont pour résultat exactement ce contre quoi ils prétendent lutter 🤔
Voilà à quoi mène la bien-pensance. Bientôt les articles de journaux seront du style "Il y a peu de temps, dans un lieu non précisé, une certaine personne aurait effectué une certaine action vis-à-vis d'une autre personne". Comme ça personne ne se sentira agressé.
1000 fois d'accord avec ta fin sur la tendance de "quasi nécessité de réaliser un livre sur ses traumas et sur sa part identitaire". Merci pour cette analyse ça donne à réfléchir ✨
Bien d'accord avec toi. Ta vidéo m'a fait prendre du recul sur des choses que je commençais à intégrer et à ne plus trop réfléchir. Réécrire le passé, c'est oublier ce qui était la norme à l'époque et les combats menés.
Étant québécoise vivant à Montréal, je tiens à vous félicitez de votre travail. En effet, je pense que c'est pour un effet de mode que plusieurs maisons d'éditions Québécoise utilisent les lecteurs sensibles ou utilisent les traumavertissements. Personnellement, ça me fait peur pour notre démocratie et je ne suis pas à l'aise avec cette méthode, je refuse même de lire les écrivains et écrivaines qui font appellent à ces soi disant "spécialistes". Je crois fondamentalement que dans la vie, lorsqu'on lit, il est bon d'être confronté, bousculé et même choqué dans nos idées.
Cette censure n'est qu'un aspect, évidemment symptomatique et grave, de la société actuelle, qui se veut aseptisée, lisse et uniforme (malgré les appels à la "diversité", ne soyons pas naïfs). Sauf que la nature, et la nature humaine particulièrement, est bâtie sur la violence et la compétition depuis la nuit des temps. Oui, il y a de la haine, de la jalousie, de l'envie... Mais aussi du partage, de la noblesse, de la compassion. Le rôle des écrivains est de témoigner de tout cela. Ils sont notre miroir et nous permettent de méditer, évoluer et peuvent largement changer la face du monde pour le lecteur. A nous de lutter contre ces pratiques de mutilation des textes. Bravo et merci d'aborder ce sujet. 1000 fois d'accord avec vos propos.
Cette communauté de lecteurs qui ne considèrent les livres que comme un produit m'inquiète énormément. Comment peut-on prétendre aimer la littérature si on n'y recherche que du divertissement et par conséquent, qu'on rejette tout ce qui est susceptible de froisser ses principes moraux ? On a déjà perdu tellement de textes à cause du "politiquement correct" ! Et ces gens sont persuadés d'être du bon côté de l'histoire... Ce sont de bons petits agents du capitalisme, rien d'autre.
Nous vivons une époque bien paradoxale : l'information n'a jamais été aussi accessible et il semblerait pourtant qu'on n'ait jamais eu aussi peu de recul sur notre propre société. Ces gens qui promeuvent ce qui n'est rien d'autre que de la censure, se rendent-ils compte que les moines qui ont délibérément choisi d'effacer l'œuvre de Sappho pensaient eux aussi être dans leur bon droit ? Que si nous avons perdu la majorité de la littérature antique, ce n'est pas seulement à cause de l'incendie la bibliothèque d'Alexandrie et de l'épreuve du temps, mais bien à cause de personnes qui comme eux, ont choisi de censurer des auteurs et des autrices car ils et elles ne correspondaient pas à la moralité de leur époque ? Dans 200 ans, ces personnes seront jugées bien sévèrement. À cause d'elles le "grand public" aura oublié que le racisme était omniprésent à l'époque d'Agatha Christie ou ne lira plus que les poèmes les plus neutres des Fleurs du Mal en oubliant que Baudelaire, malgré son génie, était tout de même un sacré pervers.
Une vidéo essentielle et brillante ! Ces nouvelles formes de censure sont très inquiétantes...
Vidéo incroyable 🙌🙌🙌 vous avez réussi à mettre en vidéo absolument tout ce que je me dit depuis quelques temps merci pour cette vidéo
Je vous découvre au travers de celle ci et je suis heureuse que TH-cam m’ai proposé votre vidéo ☺️
C'est scandaleux et ça me prend aux tripes. Avec l'effet insidieux qu'un auteur ou une autrice en quête de publication pourrait avoir en tête cette petite alarme d'autocensure. Merci pour cette vidéo, Emy!
Concernant les réécritures, je suis d'accord avec toi. C'est dommage de penser qu'il faille gommer les mentalités de certaines époques car le passé est le passé et il est évident que la société a évolué sur bien des sujets, mais les auteurs et autrices écrivent dans leur contexte géographique, social, religieux etc... Leur littérature est le reflet de leur époque et de leurs croyances, en cela, je trouve important de conserver au maximum leurs textes tels qu'ils et elles les ont travaillés, et d'écrire des préfaces ou des postfaces pour contextualiser.
En revanche concernant les trigger warnings, je les trouve parfois très bienvenus. Il serait illusoire de penser que toutes les personnes rentrant en librairie ou en bibliothèque demandent conseil et ne vont chercher que dans les rayons qui a priori correspondent à leurs catégories d'âge. Je pense notamment aux adolescent(e)s. Beaucoup piochent leurs idées lecture sur les réseaux sociaux et ceux-ci peuvent mettre le focus de façon très prononcée sur des œuvres qui regorgent de violences sexuelles et/ou psychologiques, qui sont banalisées et romantisées, sans forcément encourager l'esprit critique derrière. En tant que libraire, perso ça me questionne. Je n'ai pas envie de vendre un roman avec une scène de viol à tous les chapitres à des gamines de collège. Mais de un, je ne peux pas lire tous les livres de tous mes rayons (même si j'aimerais), donc je ne connais pas le contenu exact de certains livres, de deux, même si parfois en cas de doute je demande l'âge, certain(e)s passent entre les mailles du filet. Elles sont à un âge où lire ce genre de choses est très émoustillant, on est passées par là, mais il y a quand même une responsabilité des adultes autour d'au moins prévenir du contenu du livre, voire de ne pas le vendre si vraiment c'est viols à répétition et autres horreurs et que la personne à la caisse a 11 ans... Sans trigger warning sur la couverture ou au début du livre, on manque d'info sur le contenu et ça ne ferait vraiment pas de mal, surtout pour ce qui concerne la culture du viol qui a encore de beaux jours devant elle. Les maisons d'édition en ce moment se régalent de la dark romance parce que ça vend très bien mais ça attire des publics parfois un peu trop jeunes pour ces relations très toxiques entre adultes. Enfin, mettre un trigger warning n'est pas une censure. ça n'empêche pas le livre de se retrouver en rayon ou en bibliothèque, surtout si l'ouvrage en question est très populaire. Ni d'être acheté.
Le problème c'est que ce ne sont pas les dark romances qui sont visées par les TW. Les éditeurs ciblent justement les adolescentes et c'est ça qui est inquiétant, et que ces livres aient tant de succès... 😞 Je ne sais pas si les TW sont une bonne solution parce que dans ce cas-là on pourrait mettre un TW sur tous les thrillers, les livres qui parlent de guerre, d'esclavage, tous les romans où il y a au moins une scène de violence... ça en ferait un paquet ! Où mettre la limite ?
Ou alors ce ne serait que pour les livres jeunesse/YA... Pourquoi pas... mais ça pourrait aussi avoir l'effet inverse, puisque ça fait subversif de lire un livre "interdit" pour les ados. Il y a bien des labels -16 sur les jeux-vidéos comme GTA et pourtant des enfants de primaire y jouent... Pas sûre que ça aide 😕 Mais c'est une vraie question.
C'est aussi là où votre rôle de libraire est primordial, c'est déjà bien que tu y fasses attention.
Le problème je pense, c'est qu'il n'y aura bientôt plus de limites aux trigger warnings alors vu que tout est devenu matière à choquer ou faire du mal. (Et non, je ne pense pas exagérer.) On est tout de même à une époque où la censure prend des proportions considérables et inquiétantes. Pour te donner un ex, une fac de Californie a banni (!) le mot "field" au sein de sa faculté. La raison évoquée : ça pourrait rappeler aux personnes noires que leurs ancêtres travaillaient dans des champs en tant qu'esclave. C'est choquant. Doit-on s'attendre à un prochain trigger warning quand il y a de l'esclavage dans un roman ? Dois-je avoir un trigger warning à chaque fois qu'une femme se fait marier par sa famille, ou qu'elle se fait violer par son mari ? Oui, c'est douloureux, mais c'est notre passé (et parfois encore notre présent) et il ne faut pas chercher à l'éviter. C'est vraiment bizarre cette tendance à vouloir fermer les yeux...
Pour ce que tu dis dans la deuxième partie de ton commentaire, je comprends mais... on a tous grandi avec cette culture du viol. Comme tu dis, elle a encore de beaux jours devant elle apparemment - même si je vois quelques légères améliorations tout de même en Occident. Et les livres dont tu parles n'ont pas de trigger warnings en général, j'ai l'impression qu'on les retrouve plutôt dans des livres de fiction "normale".
Bonjour, Emy! Merci beaucoup pour cette brillante vidéo , je me sens moins seule sur le sujet ! Et tu as bien su montrer ce qui se cache en fait derrière ces gens qui croient faire le bien en censurant les livres !on ne le dit pas assez! Bonne fin de journée !
Merci d'avoir pris le temps de commenter :)
Vendre+twitter...et oui c est aussi "simple" que cela. Le combat est faussé je suis tellement en accord avec vous!
" A qui profite le crime" est un début de reflexion certe facile , mais il faut tristement se mettre au niveau des bénéficiaires / actionnaires pour comprendre pas mal de choses...
Merci beaucoup pour votre travail !
Merci pour cette vidéo, c’est intéressant d’entendre ta réflexion sur ce sujet 🌱
Quand j’ai entendu ça, cela m’a franchement fait pensé à 1984. Peut-être George Owell n’avait pas totalement tord sur sa vision du futur.
À propos des TW et des sensitivity readers, mon avis est encore en évolution car je pense que ça part de bonnes intentions, tout dépend de comment c'est fait. Je suis d'accord avec toi sur le fait que mettre des TW partout est infantilisant, et de toute façon c'est un travail sans fin car personne n'est sensible aux mêmes choses ! Mais je comprends la nécessité pour certaines personnes d'y avoir accès. Étant très cinephile, il m'est arrivé de me taper des scenes traumatisantes de vi*l sur grand écran que RIEN dans le programme, synopsis du film etc ne m'avait permis d'anticiper et ça peut être atroce.
Il me paraîtrait pertinent de mettre en place une sorte de ressource globale, peut-être un site collaboratif qui permette de recenser les TW sur beaucoup de sujets et d'oeuvres pour que les personnes qui se savent sensibles puissent s'y repérer, plutôt que de marquer direct le livre d'un tampon qui peut le desservir...
Au niveau du cinéma il y a un site qui s'appelle Does the Dog Die
@@00jdn Merci pour la suggestion, je ne connaissais pas du tout !
Une vidéo vraiment complète et passionnante!
J'ai répondu il y a peu à un questionnaire sur les TW, pour une jeune fille qui prépare un mémoire. Entre autre, il y avait la question: "Pensez vous que le gouvernement doive interdire la vente à des mineurs des œuvres qui posent des problèmes éthiques et moraux".
J'ai répondu non, évidemment. Mais j'ai regretté que ce soit une question fermée. Comme j'ai pu le marquer dans l'encart permettant de rajouter un avis: Il n'y a pas loin de la prévention à la censure, surtout sur des sujets aussi fluctuant que la morale.
Ces réécritures, ce "lissage" politiquement correct des œuvres, me file vraiment la trouille parce que jusqu'où ça va aller? Et après les livres, on s'attaquera à quoi?
En revanche je suis favorable aux TW quand ils sont fait de manière factuelle (c'est à dire pas en néon tricolore pointant le livre en mode "fuyez pauvres fous"). Une phrase sur la page qui suit la page de titre (vous me suivez? Je me pers moi-même) disant sobrement: ce livre aborde des thématiques telles que....
Personnellement, je peux tout lire. Mais je ne me sens pas infantilisée si il y a cette mention. Par exemple quelqu'un qui a été victime d'un viol peut mal vivre de tomber sur une scène de viol au détour d'un roman. Je trouve que cet "avertissement" n'enlève rien à ceux qui n'ont pas de "limites" mais qu'il peut permettre à des personnes plus fragiles, que ce soit de manière ponctuelle ou permanente, de ne pas être confrontés à des sujets qui peuvent les blesser.
Excellente réflexion. Merci pour ce travail.
Une analyse éclairante et de qualité, comme d'habitude.
Je trouve beaucoup de ce qui a été exprimé dans cette vidéo très interessant, et je suis globalement d'accord avec les idées présentées. Mais je souhaite mentionner dans le cas de trigger warning que je les apprécie personnellement. Ils me permettent de contextualiser ma lecture avant de la débuter, d'ajuster mes attentes, et dans certains cas, oui, de remettre le livre à plus tard. Quand ma tante s'est suicidée il y a quelques années, j'étais incroyablement bouleversée et perturbée en lisant des textes qui abordaient ce sujet. Les trigger warning m'ont permis de sois éviter certains livres sachant que je n'étais pas capable de les lire dans mon état, ou de savoir à quoi m'attendre. Être pris au dépourvu par un sujet personnellement difficile n'est pas agréable, et je ne commence pas forcément à lire un texte après en avoir discuté avec des bibliothécaires/libraires, ou avoir lu des revues en ligne, donc les trigger warnings me permettent de prendre des décisions plus éclairées quand à mes choix de lectures.
Merci beaucoup pour cette très intéressante et intelligente vidéo. Je suis complètement d'accord, on ne peux pas changer le passé et on ne doit pas réécrire les textes. C'est un manque de respect pour les auteurs même si on n'est pas d'accord avec ce qu'ils ont écrit, et surtout, c'est une offense à notre intelligence et notre esprit critique. Par pitié, laissez nous penser par nous-mêmes et laissons nos jeunes construire leur propre esprit critique en toute connaissance de la réalité des faits et des écrits. Merci encore !
Oui! L'esprit critique c'est indispensable.. il ne faut pas le voler aux jeunes !
Cette vidéo est très intéressante mais j’aimerais apporter mon point de vue sur les TW en tant que personne concernée…Et je réponds en même temps à des commentaires que j’ai pu lire.
Alors non une scène de vi*l dans un livre n’est pas plus facile à gérer que dans un film pour les personnes qui ont des traumas (comme j’ai pu le lire en commentaires). Ce n’est pas infantiliser les gens à mon sens mais enfin accepter que ce que vous faites vivre à vos personnages certaines personnes des vrais humains le vivent dans la vraie vie.
Je ne dis pas bien sûr de faire une liste aussi longue que le bras car chaque sensibilité et différente mais pour moi mentionner que l’un livre aborde « le sucuide, le vi*l, les violences conjugales ou de la violence psychologique, la dépression…» c’est juste de la prévenance.
Et quand on pense que les TW sont totalement inutiles ça prouve juste à quel point certaines personnes sont privilégiées par rapport à d’autres…
J’ai d’ailleurs plus jeune vécu des moments de lectures difficiles avec les œuvres imposées à lire à l’école. Et même si j’ai survécu à ça, en attendant on se sent très mal…La lecture est un plaisir pas une épreuve. 😢
Et je suis pour la mise en place d’avertissements, car les ignorer ça continue d’invisibiliser les traumas. Et ça devrait être pareil au cinéma même si les trouver est quand même plus simple qu’en littérature.
Après que les ME refusent de les mettre c’est un autre problème mais en tant auteure (moi même j’écris), jamais n’oserais dire que j’infantiliserai mes lecteurs de les avertir de sujets sensibles.
Voilà mon avis avec toute bienveillance ☺️
Je suis d'accord, je ne lis pas beaucoup et la plupart des romans que je lis sont les romans à l'origine des grosses saga que j'apprécie pour apporter plus d'informations à ces univers que j'adore. Une fois j'ai tenté un livre qui était donné dans un stand d'aide aux étudiants (avec de la nourriture, d'autres produits etc...), le livre était sublime j'ai adoré mais la scène de vi*l tellement tellement inattendue m'a fait particulièrement me sentir mal pendant plusieurs semaines, les détails abominables, franchement j'en regrette presque d'avoir lu le livre tellement je n'étais pas préparée mentalement à vivre ça...
Bonjour. Et merci pour ce message, car il est éclairant sans être agressif. Avant de le lire, j'étais totalement opposé à ces "mises en garde" (désolée, je ne parle pas anglais). Mais en fait je me rends compte que je devrais préciser : mettre en début de livre un avertissement standard, c'est un peu comme dire aux lecteurs potentiels "attention, cet auteur écrit de mauvaises choses, ne vous laissez pas séduire". En revanche, un avertissement simple, venu de l'auteur lui-même, (et ça change tout), je comprends. J'ai eu un exemple tout récemment. J'étais intéressée par un roman de fantasy dont le résumé me semblait très, très prometteur. La couverture en outre est très belle. Je commence à le feuilleter et là je vois que l'auteur a laissé un avertissement au début : son livre va parler de viol et de meurtre, en effet, mais aussi de morts animales. Étant très sensible sur ce sujet, j'ai apprécié d'être avertie, et je n'a pas acheté le livre. Donc oui, avertir que des passages peuvent choquer, et pourquoi, OK. Mais pas à la manière d'une pancarte lumineuse genre "ne lisez pas ça, c'est un mauvais livre".
Oui en lissant les écrits, quelque part on nie l'histoire et on sert les classes dominantes, puisque les traces des vraies pensées sont effacées. Merci pour cette vidéo passionnante.
Je suis pas mal en désaccord avec toi.
Je suis d'accord qu'il est désastreux de ré-écrire des livres, je trouve ça absurde au possible. Par contre je pense que c'est le rôle des maisons d'édition de proposer des versions annotées, qui explique en quoi tel ou tel élément est pas acceptable ou problématique d'une manière ou d'une autre, surtout quand il s'agit de littérature jeunesse. Évidemment c'est le taf des parents d'accompagner la lecture de leur enfant, mais c'est pas toujours possible, et pour moi les maisons d'éditions doivent, sans modifier le texte original, expliquer aux enfants ce qu'iels lisent et en quoi c'est le fruit d'une époque, avec tous les défauts que cela peut comporter. Je serais pas aussi catégorique pour les traductions, qui ajoutent parfois des sous texte racistes ou sexistes qui n'étaient pas présent dans l'œuvre original.
Pour les TW par contre; je pourrais pas être plus en désaccord. Déjà car les TW ne s'adressent pas à toustes, ils ne s'adressent qu'à celleux qui en ont besoin. Si toi tu peux te confronter sans problème à des récits durs c'est parfait, mais il y a des personnes qui ont vécu des traumatismes, qui ont une sensibilité à certaines choses, et ça ne coûte pas grand chose d'avertir ces personnes là. Alors évidemment pas au début de chaque page, ce serait hyper lourd, mais dans les premières pages, ça me semble pas un gros compromis à faire pour rendre le monde un peu plus doux à celleux qui en ont besoin. Et ça éviterait peut être que des gamines de 13 ans se retrouvent avec des bouquins dans les mains qui romantisent le viol sans savoir à quoi elles s'exposent.
Pour les sensitivity readers, je suis d'accord que ça ne doit pas être une obligation et que ça doit pas remplacer un travail de recherche. Mais c'est une manière comme une autre de s'assurer qu'on passe pas à côté de son sujet. Je vois pas ce qu'il peut y avoir de choquant à ça. Je fais partie d'une portion de la population minoritaire, des œuvres de fiction sortent régulièrement à notre sujet, et la différence entre les auteurices qui sont venus demander aux concerné'e's si leurs écrits pouvaient correspondre à notre réalité, et celleux qui n'ont pas pris cette précaution là, la différence est énorme. Et c'est tellement rageant et usant de voir que certain'e's sont pris'es pour argent comptant en disant des dingueries alors qu'iels auraient pu mieux se renseigner... comme en se faisant relire.
Bref tout ça pour dire que je suis d'accord qu'il faut défendre la littérature et la liberté d'écrire et lire ce qu'on veut. Mais si on peut le faire en évitant d'écorner aux passages les personnes en situation d'oppression systémique, c'est mieux quand même.
J'adhère totalement à votre discours. Merci madame. Je vais m'empresser de découvrir votre chaîne.
Bravo pour cet argumentaire de grande qualité et qui dépasse les convenances de groupes !
Merci beaucoup 🙏🏻
Merci pour cette vidéo géniale 👏🏻
J'ai trouvé très intéressante ta vidéo ! Merci pour ton point de vue argumenté et très clair ! Il est question d'esprit critique , et j'avais jusque la pas réfléchis aux "dérives" des TW. Comme l'explique qqn.e en commentaire, justement les TW permettent de prévenir un lectorat très jeune sur certaines lectures de jeunesses/YA qui ne soient pas de "leur âge" (ou que s'iels s'y aventurent , que les lecteurices soient au courant). Je n'avais pas pensé que ça pourrait etre utilisé à terme sur des essais pour censurer des passages de notre histoire, qu'on ne peut pas réécrire et qu'il est important d'en avoir des traces pour éviter de recommencer.... Bref, merci encore, ça va me faire réfléchir !
MERCI ! Merci mille fois pour cette vidéo. Tu retranscris ce que je ressens au sujet de ces "corrections" d'oeuvres et des trigger warning.
Merci pour ton point de vue, c'était très intéressant 😊
Coucou et merci pour cette nouvelle brillante vidéo ! Que dire de plus ? Ton approche est claire et tellement bien structurée que j'en perds mes mots. Je suis également estomaquée par cette situation. Un besoin hypocrite de polisser tout et n'importe quoi afin de ne pas déroger à la bien pensance actuelle qui selon moi est loin d'être bienveillante. Preuve en est avec les divers scandales lancés pour un oui et pour un non. L'instit anglaise en est un parfait exemple. Une honte. Bref. C'est une tendance qui me consterne... Que ça touche les oeuvres actuelles ou celles passées. Cela reflète une tendance à infantiliser le lectorat. Car évidemment, tout ce que dit un auteur, la lectrice ou le lecteur le prendra pour vérité suprême ; effectivement... On l'a privé.e de cerveau à la naissance, c'est bien connu. Il ne peut donc avoir aucun avis critique ni prétendre à une faim culturel. 💩🤡
Globalement, je vous suis tout à fait sur cette question. La réécriture dénie l'intelligence du lecteur et transforme l’œuvre en ce que l'on voudrait qu'elle soit (ce qui change d'ailleurs selon l'époque et la personne). Le but de tout cela est pour moi seulement commercial : si on ne laisse pas "Les Dix Petits Nègres" en titre, c'est bien que l'éditeur craint une baisse des ventes sur ce seul critère. Là encore, l'intelligence du lecteur (=sa capacité à lire une 4e de couverture) est amplement méprisée.
Par contre, je ne suis pas opposé aux avertissements en début de livre quand ils contextualisent l’œuvre et préviennent de certains contenus. Cela ne me semble pas intrusif ni ne m'empêche de lire. Je pense que certaines préfaces de nos classiques pouvaient déjà s'attacher à relever certaines problématiques. Je vois plus cela comme de l'honnêteté intellectuelle : "voici le livre et l'auteur que j'édite, l'époque et le monde dont il est issu, voici les qualités mais aussi les problèmes pour le regard contemporain ; désormais bonne lecture, ce livre est entre vos mains, vous voici seul juge de votre lecture."
Pour moi, l'idéal serait peut-être dans la note de bas de page qui pourrait renseigner et contextualiser précisément le passage concerné. Après, c'est mes restes d'étudiants de lettres qui m'influencent, je pense. ^^
Merci pour ton commentaire 🙂
Complètement d'accord avec toi !
Je suis pas une grande lectrice donc peut être que mon avis n’est pas très pertinent, mais je pense que ces histoires de trigger ça me parait infantilisant, c’est comme si on prenait les gens pour des cons pcq ils peuvent (selon les gens qui font cette préface trigger) pas lire et remettre ça dans le contexte eux mêmes. Et puis, peut être que ça va paraître bizarre ce que je vais dire, mais ça placerait la personne qui fait ce trigger comme qlq avec une morale supérieur qui s’appliquent à tlm, alors que c’est pas le cas. Dans ce cas là par exemple, il faudrait mettre un trigger warning avant n’importe quel texte religieux aussi, mais comment tu fais ça ? Je pense que mettre sa moraline de personne lambda ou pas, avant un texte, c’est priver le ou la lectrice, de sa liberte de se faire son propre avis. Et c’est vrai que certains textes peuvent etres choquants, mais ça ne peut pas traumatiser quelqu’un comme une image pourrait le faire par exemple, donc on peut se passer des trigger à l’écrit, là ou dans le cinéma ou l’audiovisuel, ça serait un peu plus utile parce que + pertinent.
J’espère que je me suis pas trop mal exprimé, désolée d’avance
Merci pour cette vidéo super intéressante ! Je suis absolument d'accord et scandalisée par ces réécritures et en effet ce sont des appareils critiques, des contextualisations, des dialogues qu'il faut mettre en place !
Cependant, je ne suis pas tout à fait d'accord pour les sensitive readers : pour les textes déjà écrits, c'est clair que ça n'a pas de sens, mais pour les livres qu'on écrit, c'est toujours bien d'avoir un avis extérieur, et encore plus si j'écris par exemple sur un aspect de vie ou de parcours ou qu'importe, où je souhaiterais juste avoir un retour pour écrire au mieux. Cela n'empêche pas de se renseigner, d'étudier à fond bien sûr, mais voilà, dans certains cas/certaines histoires, je trouve le concept de sensitive readers plutôt cohérent.
Merci pour cette réflexion extrêmement intéressante! Votre manière d'exposer les différents aspects de cette problématique est très éclairante et j'admire tant la qualité de votre argumentation que votre éloquence !
Bravo et Merci ❤️
Petit commentaire rapide pour dire que j’ai beaucoup apprécié cette vidéo, et en particulier la séparation que tu fais entre « plaisir de lecture » qui dépend de la qualité de l’écriture, de ses mots, de la construction des descriptions ou échanges entre personnages (je ne suis pas une experte en livre) et l’aspect moral de l’œuvre. Un livre ne devient pas mauvais des lors où il serait perçu comme sexiste, raciste, avant de redevenir bon des décennies plus tard lorsque les propos tenus à l’intérieur ne choquent plus. Un livre n’a pas comme critère de qualité sa défense d’une certaine morale. Le résumer à ça c’est enlever à la littérature tout son aspect artistique…
J’ai entendu des avis similaires au tiens dans le monde du cinéma également, ce qui renforce mon idée que la séparation entre le plaisir qu’on a à voir un film, lire un livre, et la moral de l’œuvre se fait naturellement pour les personnes qui considèrent ces médias comme une forme d’art, non pas comme un produit purement mercantile. C’est exactement ce que tu disais en te rendant compte que les maisons d’édition font appel à des sensitivity readers dans le but d’éviter des scandales. Ces personnes ne sont plus dans l’optique de créer des œuvres mais simplement de vendre leurs produits au plus grand nombre.
Encore une vidéo éclairante ! Merci pour tes réflexions et ton travail toujours sérieux critiques :)
Toujours un plaisir de vous écouter , merci pour votre travail.
Moi j'avoue que je ne comprends pas qu'on s'insurge du fait de mettre des TW ou de remplacer le mot "nègre" par "noir".
Dans les deux cas, ça ne dénaturé rien de l'oeuvre, et ça préserve certaines personnes.
Perso, je ne suis pas noire mais je comprends que les enfants ou les jeunes noirs soient mal à l'aise à l'idée qu'on leur pose des lectures à l'école qui colle du "nègre" à tous les coins de pages.
Par contre, je souffre d'un état de stress post-traumatique, et j'avoue que je suis franchement soulagée quand les TW me permettent soit d'éviter une scène qui déclenche, soit de m'y préparer mentalement.
Et surtout, je ne vois pas DU TOUT où est le problème pour les autres lecteurs. Au même titre qu'on me rétorque souvent des trucs du genre "Bah si t'aimes pas t'as qu'à pas lire !", Personne n'oblige qui que soit à lire les TW. Il existe plein de manière de les dissimuler pour empêcher la tentation directe, et ça permet aux personnes comme moi de se préserver, donc où est le problème ?
Pour être honnête, il n'y a que les personnes non concernées par ces problématiques pour penser très sérieusement que ces procédures tiennent de la "bien pensance". Elles ont une raison d'être et permettent de préserver une large catégorie de personnes.
Que l'on considère ces gens comme des "fragiles" ou que sais-je ne fait que refléter un manque de recul flagrant.
Que l'on s'offusque de voir certaines oeuvres dépouillées de leur substance, oui, je le conçois. Mais qu'on s'offusque juste pour des TW ou des "nègre" qui deviennent "noirs", j'avoue, pour moi, c'est vraiment de la bouderie bourgeoise. 🤷🏻♀️
Qu'on s'in
Je fais des grosses distinctions entre les éléments que tu aborde ! Par exemple, la censure de Roal dahl me choque, la réécriture du titre d’Agathe Christie non. Lisant beaucoup de fantasy j’ai beaucoup lu d’Holmes auteurs qui avaient une vision sexiste de la femme et ça a tout de même conditionnée mon rapport au corps. Maintenant comme tu dis, je lis des autrices de fantasy ou je ne trouve pas du tout ce problème. Et la censure n’est pas la solution dans ce sens. Mais seulement le mot n**** pour définir les noirs à force d’y être confronté ça a un impact négatif je pense le remplacer par noir me semble logique. Concernant les sensitive Readers je trouve ça intéressant pour par exemple les blancs qui écrivent sur un personnage principal noir sans connaître certaines particularités liés au vécu des noirs et pas être à côté de la plaque. Après, la aussi si juste ils veulent écrire un livre raciste tant pis on le lira pas. Je n’ai aucun problème avec de la contextualisation en début de libre je trouve ça bien. Voilà un peu ma pensée à ce propos.
Je trouve que ces réécritures laissent tellement de place à de la propagande…sous couvert de bienveillance. Il y a deux ans au Canada où j’habite, des gens avaient BRÛLÉ des livres qui contenaient des représentations stéréotypées des autochtones…Ces personnes n’étaient même pas de la communauté !
Quel magnifique discours pour l’esprit critique et la connaissance! Je ne peux qu’adhérer et admirer la manière dont vous amenez votre propos.
Je cite tout de même une raison pour laquelle il est intéressant et honnête de modifier un texte: c’est pour le rendre accessible, particulièrement aux personnes qui ne pourraient pas le comprendre. Je pense à des adaptations de romans pour la jeunesse, où il s’agit de retirer les passages inappropriés aux enfants mais surtout de l’adapter aux capacités d’attention et de compréhension des enfants. Il slagit aussi des livres destinés à apprendre une langue et des publications en facile à lire et a comprendre, destinées aux personnes ayant des atteintes cognitives.
Excellente vidéo. Je vous félicite pour cette analyse riche, claire et concise. Vive votre intelligence découlant de vos connaissances acquises.
Gabrielle
En ce qui concerne les sensitivity readers, si ça peut aider des auteurs dans leur processus de renseignement, pourquoi pas ! Mais ça pose beaucoup de questions.
- Est-ce que ça deviendrait (au moins officieusement) obligatoire ?
- Y a-t-il une formation spécifique pour devenir sensitivity reader ou suffit-il d'être concerné par le sujet ?
Dans le second cas, quelle est la légitimité d'un sensivity reader pour parler pour TOUTE sa communauté ?
- Qu'est-ce qui est considéré comme offensant ? Ce concept est-il seulement réellement défini ? Est-ce que ce terme a des limites légales et juridiques, ou est-ce que c'est vraiment propre à chacun ? Pour l'instant, ça me paraît quand même être ultra subjectif.
- Est-ce qu'on considère que n'importe quel mot raciste/sexiste/homophobe etc est offensant en soi ? La littérature peut proposer des personnages et/ou narrateurs dont les pensées et le discours peuvent être implicitement désavoués par l'auteur lui-même. (Ex : "Lolita" de Nabokov) Mettre en scène des personnages racistes dans un roman portant sur la colonisation, par exemple, cela serait-il encore possible ?
- Aurait-on besoin d'un sensitivity reader pour chaque commaunauté qu'on décrit ? Bien sûr qu'au premier abord ça peut paraître progressiste quand des minorités discriminées s'emparent de ce concept d'"offensant" et de cette position de "sensitivity reader", mais quand on le met dans les mains d'autres communautés ça devient tout de suite dystopique... Faudra-t-il des sensitivity readers si on écrit un roman qui met en scène des communautés religieuses par exemple ? Peut-on imaginer des sensitivity readers conservateurs, d'extrême-droite ? Car après tout pourquoi pas, eux aussi pourraient se sentir offensés...
Bref, ça me paraît être un potentiel danger pour la liberté d'expression et ça me paraît très très touchy de se penser assez dans "le droit chemin" pour décider de ce qui est moral ou non à la place de l'auteur. Mais si les auteurs veulent eux-mêmes collaborer avec des personnes extérieures, je n'y vois pas forcément de problème, ça peut faire partie du processus de recherche si ce n'est pas imposé.
ce n'est pas imposé, c'est juste qu'ils ne seront pas publiés s'ils ne marchent pas droit.
Merci pour cette vidéo :)Tu m'as apporté de nouveaux éléments pour nourrir cette réflexion que j'ai depuis un moment ;) Même si je ne suis pas en accord sur tout ce que tu as mentionné, j'ai réellement apprécie ce contenu, toujours bien sourcé !
Je suis en train de regarder cette vidéo et je te remercie pour cette prise de position. Merci vraiment.
Merci pour cette vidéo! Je suis en total accord avec chacune de tes paroles! Pourquoi modifier des textes alors qu’on pourrait juste les contextualiser, les expliquer, les critiquer? On veut fournir aux enfants des textes « parfaits » mais quelle illusion! Et le monde, il est parfait? N’est ce pas mieux de leur expliquer? D’en faire un « teaching moment »? Ça me rend folle, je trouve ça rabaissant de penser que les enfants puis plus tard les lecteurs n’ont pas la capacité d’être critique, de se renseigner etc…
L’affaire des « yeux en amande » me choque… déjà car c’est factuel mais aussi parce que ça n’a rien de dévalorisant! Je trouve meme que c’est un compliment, c’est un trait physique très beau! Ça prouve bien qu’il y aura toujours quelqu’un pour s’offenser de tout et de rien…
🙌 Merci beaucoup pour cette vidéo ! 🙌Comme je te l'avais dit, j'avais moi aussi envie de faire une vidéo sur le sujet car c'est une URGENCE de parler de toutes ces conneries - et ton travail ici est génial, documenté autant que le permet une vidéo de vingt minutes, et doté d'un sens critique (en voie de disparition).
Pour rajouter quelques exemples de réécritures de l'oeuvre de Roald Dahl dont je me souviens, ils ont également changé "Kypling" par "Steinbeck", et changé une femme décrite comme secrétaire en "top scientist". N'importe quoi... Pour qui se prennent-ils ?
J'ai trouvé ton avis sur les sensitivity readers et TW très intéressantes également. Si je comprends pourquoi certains souhaitent certains TW, certains TW que j'ai vus étaient absolument stupides et allaient encore dans cette mode de victimisation super malsaine à notre époque (qui ne peut que desservir). Et je trouve honnêtement aussi que c'est de l'infantilisation.
Pour ce qui est sensitivity readers, j'ai un avis très mitigé là aussi depuis que j'ai découvert cette pratique. Cela signifie qu'on ne laisse plus le choix aux gens d'utiliser les termes qu'ils souhaitent, de se tromper éventuellement (ce n'est plus acceptable de nos jours apparemment !), ou juste d'aller à contre-courant des termes à la mode. Je ne connaissais pas l'ex que tu cites avec les yeux en amandes, mais je suis scandalisée jusqu'où ça a pu aller pour cette femme.
NIQUE LA CENSURE.
Merci pour ce travail de qualité !
Voici un propos salutaire. Bravo.
Excellente analyse, comme d'habitude lorsque tu t'attaques à ce genre de sujets.
Encore une merveilleuse vidéo ! Je suis totalement en accord avec tes propos. C'est ce que j'essaie de faire comprendre aux élèves en histoire
Bonjour, je partage tout à fait ton point de vue. C'est une des raisons pour lesquelles j'aime de temps à autre travailler sur le mouvement de la négritude avec mes classes de 3e, simplement pour apprendre à contextualiser un langage, un point de vue, un texte... Le terme "négritude" fait malheureusement de plus en plus réagir les élèves qui s'imaginent immédiatement que je suis raciste et que j'emploie un mot non autorisé. Mais cela ne fait que renforcer ma certitude de l'importance d'enseigner ainsi...
Je trouve ta présentation très claire et bien construite même si je n'ai pas pleinement profité des exemples donnés, n'étant pas bilingue 😉 Émilie
Entièrement d'accord ! Ça fait du bien d'entendre tous ces arguments, si bien exprimés. J'espère réussir à men souvenir pour défendre la position dans les débats ! 👌
Très intéressant, je suis vraiment d'accord avec ton propos. C'est effrayant de ne pas connaître les textes originaux et de ne pas se confronter à des idées problématiques qui vont nous faire réfléchir et dvpper notre esprit critique. Je n'avais jamais trop réfléchi au côté pecunier, mais effectivement ça paraît évident que c'est au centre de fe phénomène.
Merci pour ton oppinion intéressante que je partage presque totalement et merci également à ta communauté et son esprit critique😉 😊
Merci pour ce bon sens et merci de prendre la parole à ce sujet 🙏
Tes vidéos ressemblent de plus en plus à des éditos solidement argumentés🙏
C’est l’histoire des cochons qui réécrivent le passé dans La Ferme aux animaux. Sauf qu’Orwell dénonçait une méthode de propagande visant à la désorientation, l’acculturation, nécessaires à la fabrique d’esclaves d’un régime totalitaire.
Les gouvernements des pays riches d’aujourd’hui se soucient très peu de savoir, j’imagine, si la ferme inclut un poulet noir.
On est plutôt, comme tu le dis, dans une démarche publicitaire. Les éditeurs ont l’air de redouter une campagne de publicité négative sur les RS qui ferait chuter les ventes.
Les TW ressemblent aux listes d’effets secondaires des médicaments ou aux étiquettes « nettoyage à sec » des vêtements, pour se prémunir de réclamations ou procès.
Est-ce que leurs craintes sont justifiées, est-ce que les lecteurs refusent effectivement de lire un livre s’ils ne sont pas assurés d’avance que ce livre les confortera dans leurs opinions ?
Il faut dire qu’ici on est dans le cas particulier de la littérature jeunesse, donc une littérature qui est perçue comme normative par les parents, très soucieux de la morale de l’histoire, de ce qu’ils préfèrent cacher à des enfants trop jeunes, des valeurs â inculquer.
Le phénomène s’étend à toute la littérature de genre il me semble et c’est compréhensible : quand on se tourne vers ces livres pour s’évader et se divertir, on ne veut pas être confronté à la misogynie, au racisme, de la vraie vie.
Merci pour cette vidéo! je suis tellement d'accord avec toi!
Merci pour cette vidéo documentée et essentielle. Merci de parler de ce sujet important et préoccupant.
Tellement d'accord. Merci pour ce propos posé et fourni.
C'était intéressant, même si sur certains points je suis un peu en désaccord.
Mais en tous cas ici je voulais juste te dire que je préférais tes vidéos sans musique, ou seulement en entendant de loin la musique de chez toi. C'est beaucoup plus apaisant et on arrive mieux à se concentrer sur tes propos.
Bonne semaine à toi !
Et puis c'est assez ironique quand on voit que des succès comme 50 shades of Grey, Calendar Girl (qui glamourise la prostitution) ou Captive et tous ces romans bien sexistes ne sont pas questionnés. Comme toi, je ne vois pas du tout ce qui est "féministe" dans ces ré-écritures. Quant aux TW ça me parait moins pertinent pour un livre (que pour un film au cinema par exemple) puisque si l'on est vraiment gêné-e par une scène on peut toujours refermer le livre, les dégâts sont moins violents.
Si ça se généralise ça voudra dire que, par défaut, tous les livres qui n'ont pas de TW sont "safe" ou "non-violents" ?... Qui peut se permettre d'en juger ?... C'est dangereux comme vision.
En effet !
C’est peut être moins pertinent pour toi mais ça l’est pour beaucoup ! Perso j’ai acheter un livre 20 euros voir plus j’ai pas envie de lire une scène de viole qui me trigger beaucoup ou une scène de bully . La sensibilité des uns et des autres et discutable et un livre par ses mots peut être bien plus choquant qu’une scène au cinéma . D’autant plus que cela ne vous gêne en rien d’avoir une page avec des TW car vous n’êtes pas obligé de la lire . Ça évite aussi aux enfants ados de se lancer dans des livres qui peuvent être clairement pas de leur âge (ça aide les parents tout du moins). Et c’est quand même pas difficile de savoir les trigger qui sont indispensable a mettre (viole, violence physique ou morale, mutilation, suicide, meurtre, bully ) bref ça prend pas 3 pages et ça rassure .
Pour apporter une touche de légèreté (sur le fond, je partage entièrement votre opinion : ces pratiques font froid dans le dos), je voudrais citer le travail plein d'humour, parfois potache, d'une artiste et écrivaine française, Clémentine Mélois, qui a rebaptisé cent chefs-d'œuvre de la littérature, comme par exemple :
Père et Gay,
Les Frères Bogdanov,
Maudit Bic,
Les Individus en situation de précarité,
Le Crépuscule des idoles des jeunes, etc.
(La série et le livre s'appellent "Cent titres")
PS -- "Je n'ai pas souhaité qu'on les modifiât…" Alors, là, respect !!!
Je partage ton avis, c'est ce que je disais dès que l'information est sortie
Super vidéo comme toujours.
Merci beaucoup pour ces propos justes et éclairés ! 🙏🏻
Bonjour,
Etant historienne et passionnée y compris par la littérature, j'ai toujours pensé que les préfaces, postfaces, notes de bas de page pouvaient être des clés pour expliciter un contexte, un avis de l'auteur à l'époque et donc respecter le travail d'un écrivain et ou d'une écrivaine.
En tant qu'auteure, je détesterais qu'on touche à mon texte sans mon avis (je sais quels messages j'ai voulu faire passer ou dénoncer !) ou à titre posthume... Une note, une explication en amont, oui...
Je pense qu'il faut expliquer aux lecteurs, aux enfants... et surtout faire en sorte d'attiser le côté critique de la pensée d'un être humain... C'est ce qui est nous permet d'avancer et ne pas refaire les erreurs du passé... qui, en tant de passionnée d'Histoire, me heurte beaucoup.
On vit dans une époque de régression vers l'obscurantisme et d'infantilisation tous azimuts. C'est pour le moins préoccupant.
Ah super, j'ai vu un "reportage" dessus hier soir et je me demandais justement ce que tu penserais de ce sujet. 😊
Brillant, éclairant, très intéressant et enrichissant. Un immense merci pour ce contenu essentiel. 👏
Excellente vidéo, merci et bravo👏👏
C'est choquant d'apprendre que ca arrive. Merci pour ta video.
Je n'avais pas pris le temps de réflechir à cette question. Maintenant je comprends pourquoi cela me créait un malaise. On efface notre histoire, notre passé, on réécrit de manière uniforme au nom de l'éthique ? ou au nom de la morale ? la frontière semble diminuer entre les 2 ... Et évoluer vers une négation de l'existant, passé, présent ou futur. Nos meilleurs auteurs d'anticipation l'avait vu venir... Merci pour cette vidéo.
Complètement de votre avis, marre de cette censure, faisons confiance à l'intelligence du lecteur....Il faut mettre les oeuvres dans leur contexte. Lire un livre avec des propos racistes ou antisémites n'a jamais rendu raciste ou antisémite....au contraire en se rendant compte du chemin fait, on a envie de poursuivre la lutte contre les discriminations. C'est hallucinant ce qui se passe depuis 2000, je suis plus agée que vous et quand j'ai fait mes études de lettres, nous mettions tout dans le contexte...Et cela nous cultivait en histoire...marre de la cancel culture. Bravo à vous
La seule exception que je vois à cela, ce sont les nouveaux manuels scolaires. Dans lesquels je voudrais qu'enfin, les stéréotypes (sexistes, racistes...) ne continuent pas à être enseignés.
Je suis tombé par hasard sur cette vidéo je partage la réflexion sur le danger des réécritures. Récemment Steven Spielberg se faisait la même réflexion sur le même problème sur le cinéma. Une oeuvre doit rester attachées à son époque et son auteur et fait parti de notre Histoire
Je suis entièrement d'accord avec toi.. cette tendance me fait vraiment froid dans le dos. Je n'aime pas du tout ce qui est en train de se profiler... comme tu le dis, ces révisions rappellent tout sauf les régimes démocratiques, simplement. On peut y donner les noms qu'on veut, même les plus doux, c'est bel et bien de la censure.
Très intéressant !!! Merci!!
Bravo pour cette vidéo très pertinente, je te rejoins complètement dans ton analyse 🧐
Vidéo brillante que je regarde pour la 4ème fois
Je suis tout à fait d'accord avec toi. En France, du moins, une oeuvre de l'esprit est inviolable, notre droit est très protecteur à ce sujet, mais j'ignore ce qu'il en est des oeuvres étrangères... et je suis choquée de constater que ce genre de modifications sont rendues possibles. Dans la musique on ajoute un "bip" à la radio parce que les chansons sont publiées à des heures de grande écoute. Mais réécrire un texte revient à peindre sur un De Vinci. Ca me choque depuis que je vois ça. Merci pour cette vidéo.
Plutôt qu'expurger les livres, on ferait mieux d'expurger Twitter...
Merci pour cette vidéo magnifique et essentielle. Comme toutes tes vidéos, elles devraient être visionnées par des millions de gens ! Merci pour ton travail et pour ton courage - car il en faut beaucoup, de nos jours, pour rester libre de pensées et de paroles dans ce monde qui est à la fois incroyablement politiquement correct et en même temps d'une violence extrême...
Tu a tout dis, merci pour cette vidéo très intéressante 🙂
Merci pour cette vidéo !