🖖Ce média dépend de vous! 👉Pour soutenir mon travail linktr.ee/intensementpodcast 👉Vous pouvez aussi souscrire à la chaine pour seulement 1.99/mois directement sur TH-cam en clickant sur le bouton "rejoindre"! Merci intensément 🥰😀😍 Si vous désirez commander le livre d'Adeline Lacroix 👉amzn.to/46kfiWh
Merci pour cet entretien qui s’inscrit dans une exigence constante de cette chaîne d’ honnêteté intellectuelle sur le sujet. J’ ai lu le livre d’ Adeline Lacroix qui est vraiment remarquable.
Généralement je n’ai pas de problème avec mon identité de genre, je ne me considère pas comme trans ou non-binaire et les questions de genres ne m’intéressent même pas beaucoup, il ne faut même pas compter sur moi pour apprendre des nouvelles formes grammaticales parce que je n’arrive pas à vraiment croire sincèrement que ce soit important. Mais au sujet de l’autisme je ne suis vraiment pas à l’aise avec le fait d’être une fille. D’une part j’ai l’impression que ça ne me correspond pas. Par exemple mon autisme n’est pas invisible, il a été vu pour la première fois quand j’avais trois ans, en 1990 alors que le syndrome d’Asperger est entré dans le DSM en 1994. Donc à ce moment là il s’agissait d’une suspicion d’autisme sur les critères de l’autisme avec déficience. Je n’avais qu’une seule et unique activité en récréation qui consistait à tourner indéfiniment autour du poteau en faisant des cercles d’environ un mètre de diamètre, j’avais une stéréotypie qui consistait à frapper mes genoux l’un contre l’autre quand j’étais assise et qui dérangeait en classe. D’autre part j’ai un peu peur de ne pas être comprise parce que les gens vont partir du principe que mon autisme est féminin parce que je suis une fille. Du coup par exemple, alors que je demandais qu’on fasse des tests pour la dyspraxie on m’a répondu que dans mon cas c’était plus utile de faire un bilan sensoriel alors que je m’en branle de l’aspect sensoriel de mon autisme: je mets des boules Quies et je ne pratique pas le sexe et j’adapte la luminosité de mon écran, et tous les problèmes sensoriels de ma vie sont résolus. Niveau douleur en tout cas, parce qu’après il y a un autre problème qui est que j’ai souvent du mal à comprendre ce qu’on me dit oralement, mais ça c’est peut être plutôt neurologique. C’est assez menaçant en fait pour moi cette histoire d’autisme féminin parce que je le perçois comme « à tout moment on peut penser que j’ai un autisme plus léger ou que je ne suis pas vraiment autiste parce que même si j’ai le diagnostic je n’aurais jamais que la version féminine atténuée de l’autisme » et ça m’angoisse quand j’y pense. Un peu comme si ma reconnaissance de handicap se heurtait au fait que je sois une fille. Pourtant concrètement j’ai l’AAH en ce moment donc il n’y a rien de réel. C’est juste que comme je ne sais jamais ce que les gens pensent je me monte la tête en imaginant que les gens pensent que je fais des caprices et que je ne suis pas si autiste que ça, tout un délire uniquement basé sur le fait d’entendre parler de l’autisme féminin 😆
Oui je comprends très bien... je crois que comme pour tout, et c'est le'cas ici, il ne faut pas faire de généralités, et toujours nuancer, c'est finalement ce que nous apprenons avec des personnes comme Adeline Lacroix...
Je me permets d'apporter mon point de vue parce que je ne vois pas la notion d'autisme au féminin de la même manière, et que la problématique que vous soulevez n'est pas présente dans mon approche. Peut-être que ça ne vous aidera pas, peut-être aussi que ma vision n'est pas juste, mais elle est différente et peut vous intéresser comme ça m'a intéressée de découvrir la votre. Je précise que je ne suis pas autiste, en tous cas pas (auto)diagnostiquée, je n'ai pas non plus de problème d’identité de genre personnellement, mais les deux sujets m'intéressent et me questionnent. Il est possible également que je n'ai pas bien saisi votre propos, ce n'est que mon interprétation. Je le précise parce que je perçois votre vision de l'autisme au féminin comme faisant partie du spectre, c'est-à-dire comme une forme d'autisme qui serait, comme les autres, définie par le DSM et caractérisée par une liste de symptômes. Il me semble que c'est plus complexe que ça. Il s'agirait plutôt, selon moi, d'une expression différente de l'autisme causée non pas par des caractéristiques biologiques liées au sexe féminin mais par les inégalités sociétales entre les deux genres. En gros, c'est la vision de la femme/fille instaurée par notre société qui influe sur le comportement des femmes en général et particulièrement sur les femmes autistes (différemment selon le type, le suivi, etc.) en raison de leur rapport aux codes sociaux. De ce que j'ai compris à travers mes recherches sur le sujet, ces petites filles captent très tôt les attentes de la société à leur égard en tant que filles, jeunes filles puis femmes. Elles comprennent qu'elles doivent s'adapter, imiter, tout faire pour ne pas se faire remarquer quitte à masquer leur autisme, leurs différences. C'est une des raisons pour lesquelles les femmes sont moins diagnostiquées que les hommes, ce qui biaise également l'étude sur les femmes autistes, la vision de celles-ci par la société et donc leur visibilité. D'où, selon moi, ce côté "autisme léger" lorsqu'on évoque l'autisme au féminin. Comme si, même dans le handicap, il fallait qu'on reste douce et légère, féminine. La peur aussi de se faire traiter d'hystérique simplement pour oser exprimer ses émotions, ses angoisses ou pire encore, ses problèmes psy. Non pas que ce soit plus facile pour les hommes, il y a des difficultés communes et propres aux deux genres. L'autre raison du manque de diagnostic des femmes/filles est, comme dans tout le milieu médical, l'absence d'étude de la femme. On se réfère aux hommes depuis des siècles lorsqu'il s'agit d'étudier le corps humain, on commence à peine à s'intéresser au corps féminin et aux différences entre les deux, et c'est la même chose pour le cerveau et tout ce qui touche à la psyché. Du coup, si les petites filles ne présentent pas les mêmes symptômes ou ne les expriment pas de la même façon que les petites garçons observés, elles peuvent passer à côté du diagnostic, ou se faire diagnostiquer d'une forme plus légère parce qu'elles auront davantage appris à s'assimiler et à s'adapter au reste de la société et que la société n'a pas les mêmes attentes envers eux. Par exemple, une petite fille passionnée par l'équitation qui reste dans sa chambre pendant des heures à jouer avec des petits chevaux et à lire tout ce qui touche à sa passion sans jamais s'en divertir n’inquiétera pas autant ses parents qu'un petit garçon qui fera exactement les mêmes activités obsessionnelles avec sa propre passion au lieu d'aller jouer dehors avec les autres petits garçons. Je ne pensais pas écrire autant, mais il y a tellement à dire sur le sujet, tellement de facteurs rentrent en compte pour ce qui est du diagnostic, de la vision des autres et de notre propre expression de nos différences quelles qu'elles soient. Je pense qu'il ne faut pas attendre trop de reconnaissance de la société, non pas qu'il ne faille pas défendre ses droits et rendre, en l'occurrence, l'autisme visible pour qu'il soit mieux accepté et considéré, au contraire. Je pense que c'est nécessaire de valider son propre diagnostic, son handicap ou sa différence et de se sentir légitime sans attendre la validation par les autres même si c'est difficile. C'est le seul moyen de les éduquer aussi sur le sujet. Parce qu'au final, d'après votre expérience et votre témoignage, l'autisme au féminin est tellement stéréotypé et dévalué que, parce que vous êtes fille/femme, vous devez justifier votre diagnostic et votre degré de handicap. Tout l'inverse de l'objectif souhaité par la mise en lumière de l'autisme au féminin..
Je me demande a quel point notre éducation genrée, influence les manifestations de l'autisme chez les garçon comme chez les filles (capacité a masquer/compenser). Et a qu'elle point le point de vue des observateurs est également biaisé par notre genre lorsqu'elles sont détecter (ou pas...).
La question à 1:12 "écrire ce LIVRE" a une réponse (pendant 2 mn) à mon avis hors sujet. Un livre est classiquement imprimé sur du papier, vendu-acheté, stocké dans un rayonnage. La réponse fournie aurait été valable par exemple pour une page web conséquente sur le sujet, en accès libre et maintenue à jour (des recherches tant historiques que récentes), avec des hyperliens. Sur des aspects récents, en France, il y a par exemple la synthèse bibliographique dense de Pr Anouck Amestoy au congrès de Autisme France en 2022 à Rennes et en ligne. Bref, je n'ai pas compris pourquoi un livre.
Parce que là question n’était pas “pourquoi écrire un livre” mais “pourquoi écrire CE livre” : c’est sous-entendu “pourquoi avoir écrit le contenu de ce livre?”. C’est une figure de style qui s’appelle la métonymie: par exemple, lorsque l’on dit “ j’ai bu la bouteille entière” en fait nous avons bu le contenu de la bouteille. Je crois que cette figure de style n’existe pas en langue allemande, mais elle existe bien pour la langue française
Pour ma part, la suspicion d'autisme a été abordée par la seconde épouse de mon père qui a travaillé avec des enfants autistes plus complexes donc je confirme que les professionnels de santé qui ont travaillé avec des autistes plus complexes seront plus à même de faire un diagnostic au plus proche du terrain de la personne demandeuse d'une réponse.
Le champ médical se penche tellement plus sur l'autisme masculin que sur l'autisme féminin... même si ça change ces dernières années, pour le mieux Mais bon les influenceurs rattrapent bien le coup, en tant qu'amab je connais beaucoup moins bien l'autisme au masculin qu'au féminin à force de ne voir que des vidéos qui parlent des filles mdrrr c'est plutôt bon signe en vrai. Surtout qu'on parle beaucoup des femmes autistes et des hommes autistes sans questionner plus que ça le rapport au genre des autistes qui est bien plus complexe que la cishétéronormativité, il faudrait parler aussi des autistes non-binaires, intersexes, transgenres etc
C’est dingue cette époque où chacun chercher à s’etiqueter comme du bétail. Nous sommes des hommes libres d’être différents par nos chois culturels, religieux, de centre d’intérêt, etc etc mais nous sommes avant tout différent par notre simple physiologie et psychologie qui diffère d’un individu à l’autre et tout ce mélange d’inné et d’acquis fait des êtres humains des gens différents comme qui dirait qu’un saule est différent d’un peuplier mais qu’ils ont en commun d’être des arbres et d’avoir de ce simple fait des besoins identiques et malgré tout différents. Une petite quantité d’individus eugénistes a décrété depuis le 19eme siècle qu’il y aurait une norme et que tout ce qui sort de cette norme devra être étiquetée handicapé!!!! C’est honteux er selon moi c’est une tromperie sociale dans un monde où les gens sont tellement en mal de reconnaissance qu’ils sont prêts à tout pour intégrer un groupe plutôt qu’être heureux et hier de cultiver leurs différences et les partager avec bienveillance. Cette civilisation fait fausse route et j’espère que nombreux s’en rendront compte rapidement. Mon parcours personnel n’est pas plis facile que celui d’un autre, la vie est un apprentissage permanent d’acceptation de soi et donc d’évolution et de progrès permettant à notre conscience d’être satisfaite d’avoir pris corps dans la matière. Si on ressasse ses difficultés on ne les dépasse pas alors que le chemin est d’apprendre à s’aimer soi pour aimer les autres. Et cela ne se fera que lorsqu’on aura le courage de dire à ces fous eugénistes et élitistes que leur modèle d’humanité est totalement dysfonctionnel. Oui nous sommes tous différents et devrions avoir le temps d’apprendre à nous connaître pour nous accepter mais dans une société où l’humain est une ressource qui doit être utile alors pas de temps pour la découverte individuelle et l’acceptation des uns et des autres… le modèle est totalement à revoir
Interview intéressante sur l’autisme au féminin, par contre au niveau TDAH je conseillerai à Madame Lacroix de regarder l’interview de Sébastien Henrard . Je résume le dialogue : Raf : cela veut dire que si on a un trouble neuro développémental et ne pas en souffrir on appelle pas ça un TDAH? Sébastien HENRARD :Exactement… D’un point de vue physiologique, Il aura un câblage identique , mais on parlera alors de FONCTIONNEMENT (un peu plus atypique😂).Attention, il est important pour une personne qui a un TDAH de comprendre que son trouble pourrait ne plus lui causer de retentissement. La comparaison avec le petit copain qui ramène les clés oubliées c’est un peu léger scientifiquement comme explication de ses doutes du trouble neurodéveloppemental sans retentissement! Cela se constate sur les réseaux par des personnes ayant été diagnostiquées TDAH et qui croient et diffusent l’idée que le TDAH (trouble Clinique)c’est pour la vie( en le confondant avec le trouble neurodeloppemental qui lui est pour la vie et encore pas toujours, chez certains jeunes il pourrait y avoir une maturation du cerveau)😉
Bonne réflexion... sauf que si j'ai bien compris ce que dit Adeline. Elle précise bien qu'elle pense avoir des "traits tdah" , mais pas de tdah... pour le reste là où je te rejoins c'est que moi aussi j'ai tendance à ne pas faire la distinction... mais je suis toujours confus avec le principe...
@@intensementpodcast Alors je me permets d’expliquer 😊 Le TDAH c’est un ensemble de troubles : le trouble neurodeveloppemental implique une manière de fonctionner différente. Si tu te trouves dans un environnement non adapté à ton trouble, neurodeveloppemental, et/ou si au niveau psychologique tu as des croyances non adaptées, tu vas développer d’autres troubles psychologiques… Bref si tu adaptes ta manière de penser et si ton environment est adapté, ton comportement va changer et tu peux ne plus avoir de TDAH, c’est à dire peu de répercussions négatives sur ton quotidien. Ton trouble du développement, qui n’est donc plus un TDAH ,tu peux alors à ce stade en faire une force, (ou alors tu t’étais pas rendu compte avant que c’était une force et tu en prends conscience) comme l’avait expliqué la chercheuse masquée dans une de tes vidéo sur l’autisme…
🖖Ce média dépend de vous! 👉Pour soutenir mon travail linktr.ee/intensementpodcast 👉Vous pouvez aussi souscrire à la chaine pour seulement 1.99/mois directement sur TH-cam en clickant sur le bouton "rejoindre"! Merci intensément 🥰😀😍
Si vous désirez commander le livre d'Adeline Lacroix 👉amzn.to/46kfiWh
Merci pour cet entretien qui s’inscrit dans une exigence constante de cette chaîne d’ honnêteté intellectuelle sur le sujet.
J’ ai lu le livre d’ Adeline Lacroix qui est vraiment remarquable.
Merci!
Merci à vous deux pour cette interview!
Généralement je n’ai pas de problème avec mon identité de genre, je ne me considère pas comme trans ou non-binaire et les questions de genres ne m’intéressent même pas beaucoup, il ne faut même pas compter sur moi pour apprendre des nouvelles formes grammaticales parce que je n’arrive pas à vraiment croire sincèrement que ce soit important. Mais au sujet de l’autisme je ne suis vraiment pas à l’aise avec le fait d’être une fille. D’une part j’ai l’impression que ça ne me correspond pas. Par exemple mon autisme n’est pas invisible, il a été vu pour la première fois quand j’avais trois ans, en 1990 alors que le syndrome d’Asperger est entré dans le DSM en 1994. Donc à ce moment là il s’agissait d’une suspicion d’autisme sur les critères de l’autisme avec déficience. Je n’avais qu’une seule et unique activité en récréation qui consistait à tourner indéfiniment autour du poteau en faisant des cercles d’environ un mètre de diamètre, j’avais une stéréotypie qui consistait à frapper mes genoux l’un contre l’autre quand j’étais assise et qui dérangeait en classe.
D’autre part j’ai un peu peur de ne pas être comprise parce que les gens vont partir du principe que mon autisme est féminin parce que je suis une fille. Du coup par exemple, alors que je demandais qu’on fasse des tests pour la dyspraxie on m’a répondu que dans mon cas c’était plus utile de faire un bilan sensoriel alors que je m’en branle de l’aspect sensoriel de mon autisme: je mets des boules Quies et je ne pratique pas le sexe et j’adapte la luminosité de mon écran, et tous les problèmes sensoriels de ma vie sont résolus. Niveau douleur en tout cas, parce qu’après il y a un autre problème qui est que j’ai souvent du mal à comprendre ce qu’on me dit oralement, mais ça c’est peut être plutôt neurologique.
C’est assez menaçant en fait pour moi cette histoire d’autisme féminin parce que je le perçois comme « à tout moment on peut penser que j’ai un autisme plus léger ou que je ne suis pas vraiment autiste parce que même si j’ai le diagnostic je n’aurais jamais que la version féminine atténuée de l’autisme » et ça m’angoisse quand j’y pense. Un peu comme si ma reconnaissance de handicap se heurtait au fait que je sois une fille. Pourtant concrètement j’ai l’AAH en ce moment donc il n’y a rien de réel. C’est juste que comme je ne sais jamais ce que les gens pensent je me monte la tête en imaginant que les gens pensent que je fais des caprices et que je ne suis pas si autiste que ça, tout un délire uniquement basé sur le fait d’entendre parler de l’autisme féminin 😆
Oui je comprends très bien... je crois que comme pour tout, et c'est le'cas ici, il ne faut pas faire de généralités, et toujours nuancer, c'est finalement ce que nous apprenons avec des personnes comme Adeline Lacroix...
Je me permets d'apporter mon point de vue parce que je ne vois pas la notion d'autisme au féminin de la même manière, et que la problématique que vous soulevez n'est pas présente dans mon approche. Peut-être que ça ne vous aidera pas, peut-être aussi que ma vision n'est pas juste, mais elle est différente et peut vous intéresser comme ça m'a intéressée de découvrir la votre. Je précise que je ne suis pas autiste, en tous cas pas (auto)diagnostiquée, je n'ai pas non plus de problème d’identité de genre personnellement, mais les deux sujets m'intéressent et me questionnent.
Il est possible également que je n'ai pas bien saisi votre propos, ce n'est que mon interprétation. Je le précise parce que je perçois votre vision de l'autisme au féminin comme faisant partie du spectre, c'est-à-dire comme une forme d'autisme qui serait, comme les autres, définie par le DSM et caractérisée par une liste de symptômes. Il me semble que c'est plus complexe que ça. Il s'agirait plutôt, selon moi, d'une expression différente de l'autisme causée non pas par des caractéristiques biologiques liées au sexe féminin mais par les inégalités sociétales entre les deux genres. En gros, c'est la vision de la femme/fille instaurée par notre société qui influe sur le comportement des femmes en général et particulièrement sur les femmes autistes (différemment selon le type, le suivi, etc.) en raison de leur rapport aux codes sociaux.
De ce que j'ai compris à travers mes recherches sur le sujet, ces petites filles captent très tôt les attentes de la société à leur égard en tant que filles, jeunes filles puis femmes. Elles comprennent qu'elles doivent s'adapter, imiter, tout faire pour ne pas se faire remarquer quitte à masquer leur autisme, leurs différences.
C'est une des raisons pour lesquelles les femmes sont moins diagnostiquées que les hommes, ce qui biaise également l'étude sur les femmes autistes, la vision de celles-ci par la société et donc leur visibilité. D'où, selon moi, ce côté "autisme léger" lorsqu'on évoque l'autisme au féminin. Comme si, même dans le handicap, il fallait qu'on reste douce et légère, féminine. La peur aussi de se faire traiter d'hystérique simplement pour oser exprimer ses émotions, ses angoisses ou pire encore, ses problèmes psy. Non pas que ce soit plus facile pour les hommes, il y a des difficultés communes et propres aux deux genres.
L'autre raison du manque de diagnostic des femmes/filles est, comme dans tout le milieu médical, l'absence d'étude de la femme. On se réfère aux hommes depuis des siècles lorsqu'il s'agit d'étudier le corps humain, on commence à peine à s'intéresser au corps féminin et aux différences entre les deux, et c'est la même chose pour le cerveau et tout ce qui touche à la psyché.
Du coup, si les petites filles ne présentent pas les mêmes symptômes ou ne les expriment pas de la même façon que les petites garçons observés, elles peuvent passer à côté du diagnostic, ou se faire diagnostiquer d'une forme plus légère parce qu'elles auront davantage appris à s'assimiler et à s'adapter au reste de la société et que la société n'a pas les mêmes attentes envers eux. Par exemple, une petite fille passionnée par l'équitation qui reste dans sa chambre pendant des heures à jouer avec des petits chevaux et à lire tout ce qui touche à sa passion sans jamais s'en divertir n’inquiétera pas autant ses parents qu'un petit garçon qui fera exactement les mêmes activités obsessionnelles avec sa propre passion au lieu d'aller jouer dehors avec les autres petits garçons.
Je ne pensais pas écrire autant, mais il y a tellement à dire sur le sujet, tellement de facteurs rentrent en compte pour ce qui est du diagnostic, de la vision des autres et de notre propre expression de nos différences quelles qu'elles soient. Je pense qu'il ne faut pas attendre trop de reconnaissance de la société, non pas qu'il ne faille pas défendre ses droits et rendre, en l'occurrence, l'autisme visible pour qu'il soit mieux accepté et considéré, au contraire. Je pense que c'est nécessaire de valider son propre diagnostic, son handicap ou sa différence et de se sentir légitime sans attendre la validation par les autres même si c'est difficile. C'est le seul moyen de les éduquer aussi sur le sujet. Parce qu'au final, d'après votre expérience et votre témoignage, l'autisme au féminin est tellement stéréotypé et dévalué que, parce que vous êtes fille/femme, vous devez justifier votre diagnostic et votre degré de handicap. Tout l'inverse de l'objectif souhaité par la mise en lumière de l'autisme au féminin..
Merci pour cet entretien très intéressant
Merci !
Intéressante vidéo
Merci à vous deux 🙏😍
Avec plaisir 😊
Je me demande a quel point notre éducation genrée, influence les manifestations de l'autisme chez les garçon comme chez les filles (capacité a masquer/compenser). Et a qu'elle point le point de vue des observateurs est également biaisé par notre genre lorsqu'elles sont détecter (ou pas...).
C'est effectivement pris en compte dans le livre d'Adeline
Super !
La question à 1:12 "écrire ce LIVRE" a une réponse (pendant 2 mn) à mon avis hors sujet. Un livre est classiquement imprimé sur du papier, vendu-acheté, stocké dans un rayonnage. La réponse fournie aurait été valable par exemple pour une page web conséquente sur le sujet, en accès libre et maintenue à jour (des recherches tant historiques que récentes), avec des hyperliens. Sur des aspects récents, en France, il y a par exemple la synthèse bibliographique dense de Pr Anouck Amestoy au congrès de Autisme France en 2022 à Rennes et en ligne. Bref, je n'ai pas compris pourquoi un livre.
Parce que là question n’était pas “pourquoi écrire un livre” mais “pourquoi écrire CE livre” : c’est sous-entendu “pourquoi avoir écrit le contenu de ce livre?”. C’est une figure de style qui s’appelle la métonymie: par exemple, lorsque l’on dit “ j’ai bu la bouteille entière” en fait nous avons bu le contenu de la bouteille. Je crois que cette figure de style n’existe pas en langue allemande, mais elle existe bien pour la langue française
OK, c'est une sorte de second degré qui m'avait échappé.@@sadsir
Diable, voilà que je parlais en métonymie sans que je l'eu saché...
@@intensementpodcast C’est une des particularités des HPI, il serai temps que le trouble du metonymisme soit reconnu par la communauté scientifique!🤪
Pour ma part, la suspicion d'autisme a été abordée par la seconde épouse de mon père qui a travaillé avec des enfants autistes plus complexes donc je confirme que les professionnels de santé qui ont travaillé avec des autistes plus complexes seront plus à même de faire un diagnostic au plus proche du terrain de la personne demandeuse d'une réponse.
Merci pour votre témoignage
Le champ médical se penche tellement plus sur l'autisme masculin que sur l'autisme féminin... même si ça change ces dernières années, pour le mieux
Mais bon les influenceurs rattrapent bien le coup, en tant qu'amab je connais beaucoup moins bien l'autisme au masculin qu'au féminin à force de ne voir que des vidéos qui parlent des filles mdrrr c'est plutôt bon signe en vrai.
Surtout qu'on parle beaucoup des femmes autistes et des hommes autistes sans questionner plus que ça le rapport au genre des autistes qui est bien plus complexe que la cishétéronormativité, il faudrait parler aussi des autistes non-binaires, intersexes, transgenres etc
Je pense que dans un futur pas si lointain on va y arriver...
C’est dingue cette époque où chacun chercher à s’etiqueter comme du bétail. Nous sommes des hommes libres d’être différents par nos chois culturels, religieux, de centre d’intérêt, etc etc mais nous sommes avant tout différent par notre simple physiologie et psychologie qui diffère d’un individu à l’autre et tout ce mélange d’inné et d’acquis fait des êtres humains des gens différents comme qui dirait qu’un saule est différent d’un peuplier mais qu’ils ont en commun d’être des arbres et d’avoir de ce simple fait des besoins identiques et malgré tout différents.
Une petite quantité d’individus eugénistes a décrété depuis le 19eme siècle qu’il y aurait une norme et que tout ce qui sort de cette norme devra être étiquetée handicapé!!!! C’est honteux er selon moi c’est une tromperie sociale dans un monde où les gens sont tellement en mal de reconnaissance qu’ils sont prêts à tout pour intégrer un groupe plutôt qu’être heureux et hier de cultiver leurs différences et les partager avec bienveillance. Cette civilisation fait fausse route et j’espère que nombreux s’en rendront compte rapidement.
Mon parcours personnel n’est pas plis facile que celui d’un autre, la vie est un apprentissage permanent d’acceptation de soi et donc d’évolution et de progrès permettant à notre conscience d’être satisfaite d’avoir pris corps dans la matière. Si on ressasse ses difficultés on ne les dépasse pas alors que le chemin est d’apprendre à s’aimer soi pour aimer les autres. Et cela ne se fera que lorsqu’on aura le courage de dire à ces fous eugénistes et élitistes que leur modèle d’humanité est totalement dysfonctionnel. Oui nous sommes tous différents et devrions avoir le temps d’apprendre à nous connaître pour nous accepter mais dans une société où l’humain est une ressource qui doit être utile alors pas de temps pour la découverte individuelle et l’acceptation des uns et des autres… le modèle est totalement à revoir
Interview intéressante sur l’autisme au féminin, par contre au niveau TDAH je conseillerai à Madame Lacroix de regarder l’interview de Sébastien Henrard . Je résume le dialogue : Raf : cela veut dire que si on a un trouble neuro développémental et ne pas en souffrir on appelle pas ça un TDAH? Sébastien HENRARD :Exactement… D’un point de vue physiologique, Il aura un câblage identique , mais on parlera alors de FONCTIONNEMENT (un peu plus atypique😂).Attention, il est important pour une personne qui a un TDAH de comprendre que son trouble pourrait ne plus lui causer de retentissement. La comparaison avec le petit copain qui ramène les clés oubliées c’est un peu léger scientifiquement comme explication de ses doutes du trouble neurodéveloppemental sans retentissement! Cela se constate sur les réseaux par des personnes ayant été diagnostiquées TDAH et qui croient et diffusent l’idée que le TDAH (trouble Clinique)c’est pour la vie( en le confondant avec le trouble neurodeloppemental qui lui est pour la vie et encore pas toujours, chez certains jeunes il pourrait y avoir une maturation du cerveau)😉
Bonne réflexion... sauf que si j'ai bien compris ce que dit Adeline. Elle précise bien qu'elle pense avoir des "traits tdah" , mais pas de tdah... pour le reste là où je te rejoins c'est que moi aussi j'ai tendance à ne pas faire la distinction... mais je suis toujours confus avec le principe...
@@intensementpodcast Alors je me permets d’expliquer 😊 Le TDAH c’est un ensemble de troubles : le trouble neurodeveloppemental implique une manière de fonctionner différente. Si tu te trouves dans un environnement non adapté à ton trouble, neurodeveloppemental, et/ou si au niveau psychologique tu as des croyances non adaptées, tu vas développer d’autres troubles psychologiques…
Bref si tu adaptes ta manière de penser et si ton environment est adapté, ton comportement va changer et tu peux ne plus avoir de TDAH, c’est à dire peu de répercussions négatives sur ton quotidien. Ton trouble du développement, qui n’est donc plus un TDAH ,tu peux alors à ce stade en faire une force, (ou alors tu t’étais pas rendu compte avant que c’était une force et tu en prends conscience) comme l’avait expliqué la chercheuse masquée dans une de tes vidéo sur l’autisme…