Jonas : L'idée de Dieu permet-elle de justifier le mal ?

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  • เผยแพร่เมื่อ 2 ต.ค. 2024
  • Cette fois-ci nous effectuerons un retour à la pensée de Hans Jonas principalement connu pour son apport à la pensée écologique en nous penchant sur un texte moins connu : "Le concept de Dieu après Auschwitz". Nous verrons en quoi l'analyse que Jonas fait de cet événement historique majeur qu'est la Shoah permet de redéfinir Dieu comme autre qu'un être perpétuellement tout puissant et bon. Y a-t-il un degré de violence historique tel que plus aucune idée de progrès caché à travers l'histoire ne peut être avancée ? La violence terrible vécue par l'humanité empêche-t-elle de concevoir encore l'existence de Dieu ou d'un Dieu réellement bon et tout puissant ? Nous verrons en quoi la thèse d'un Dieu "délibérément" impuissant est une originalité de la pensée de Jonas qui constitue un ultime apport en théologie.
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ความคิดเห็น • 18

  • @Non-mq7ru
    @Non-mq7ru 10 หลายเดือนก่อน +4

    Vous êtes très productif en ce moment !
    Le problème du mal est une véritable boucle sans fin : la confrontation entre les manichéens et Saint Augustin, faisant suite à la conversion de ce dernier, a été ravivée par Bayle et Leibniz, puis Voltaire et Rousseau se sont respectivement rangés du côté de l'un et de l'autre à l'occasion du désastre de Lisbonne, et enfin, les mêmes réflexions renaissent à l'occasion de la Shoah, qui a choqué le XXe siècle de la même façon. Je pense pour ma part que ce débat est plutôt stérile, et les tentatives de résolution du problème du mal ne sont d'ailleurs rien d'autre qu'un effort vain pour contourner le trilemme d'Épicure et justifier la présence d'un mythe hérité des juifs, Dieu, au sein d'une religion moralement très profonde, le christianisme. Jonas, en tant que juif, me semble pousser la niaiserie très loin en ne faisant rien d'autre que jouer avec le paradoxe de l'omnipotence pour aboutir à une justification qui n'a absolument aucun sens moral.
    En vérité, il y a un moyen de répondre dans l'esprit du christianisme, mais cela implique d'y voir une critique inavouée du théisme juif. Le problème qui s'impose aux juifs (ou aux chrétiens qui prennent l'Écriture au sens propre) est que Dieu, conçu comme l'association d'une volonté toute-puissante et d'un intellect parfait, ne devrait pas vouloir d'un monde dans lequel le mal existe. Or, c'est pour cette même raison que les chrétiens adorent le Christ, soit un homme qui incarne Dieu, ouvrant les yeux sur le monde, et renonçant à son existence propre pour délivrer le monde du mal. Il suffirait que nous changions de perspective sur le Dieu désincarné de l'Ancien Testament, en le tenant pour un simple prototype idéal de l'homme libéré, et que nous révision le dogme de la Création (c'est, certes, un grand sacrifice pour quiconque estime la racine juive du christianisme), et alors tout prendrait son sens.
    Ainsi, le monde serait le fruit d'une volonté omnipotente _qui n'est pas_ dotée d'intellect ; cette volonté ne serait rien d'autre que la réalité elle-même, qui trouverait en l'homme sa manifestation la plus authentique ; et, en obtenant la plus parfaite connaissance de sa propre nature et du mal, celui-ci cesserait de vouloir et se supprimerait lui-même, entraînant le monde entier avec lui. Cette nature était déjà en lui, car tous les degrés de manifestation de la volonté n'ont de sens que pour un intellect parfait, celui de Dieu, mais il ne peut émerger qu'après avoir éprouvé toutes les souffrances de l'univers en remontant graduellement la grande chaîne des êtres, ce qui produit en lui la résignation. C'est dans le bouddhisme mahāyāna que cette vérité est exprimée de la façon la plus adéquate, avec la notion de nature du bouddha, ainsi que l'identité entre le saṃsāra et le nirvāṇa. La véritable théologie vise à montrer par allégories cette contradiction entre Dieu et sa création, et c'est une grande preuve de niaiserie typiquement philosophique que d'essayer de les concilier pour contenter la raison.

    • @philo-man511
      @philo-man511  10 หลายเดือนก่อน +2

      Personnellement je trouve la question du mal dans le monde (au plan métaphysique en tout cas) passionnante. Je suis plutôt d'accord avec vous dans la mesure où je ne crois ni en Dieu (en un sens "classique" en tout cas) ni au libre-arbitre. Toutefois, je ne pense pas que Jonas exclue la morale de son affaire puisqu'il fait de la responsabilité le centre de sa réflexion (ici aussi face à un Dieu qui se serait "retiré"). Je suis d'accord sur tout le reste étant bouddhiste au plan philosophique et adhérant pleinement à une conception "eckartienne" de la foi.

    • @Non-mq7ru
      @Non-mq7ru 10 หลายเดือนก่อน +2

      @@philo-man511 Je voulais plutôt dire que le mythe élaboré par Jonas a une signification morale pauvre. Peut-être que je n'ai tout simplement pas assez bien compris ce qu'il y a derrière, sur la responsabilité, l'humanité, etc. Mais ça ne me semble pas suffisamment toucher à la métaphysique pour justifier l'intervention du mythe. D'ailleurs, je ne sais pas si Jonas croit en son Dieu d'une façon littérale, mais si c'est le cas, alors il apporte bien plus de problèmes que de réponses, et n'importe quel philosophe ayant réfléchi sur le problème du mal lui objecterait qu'il défend très mal Dieu, si du moins je l'ai bien compris.

    • @philo-man511
      @philo-man511  10 หลายเดือนก่อน +1

      Alors oui en ce sens on peut dire que c'est un piètre avocat de Dieu et comme vous le soulignez : son analyse crée plus de problèmes qu'autre chose, c'est en partie ce qui m'a donné envie de parler de lui car je pense qu'un moderne (et la faiblesse qui caractérise souvent la modernité ;) ) permet de bien reposer certains vieux problèmes qui méritent d'être éclairés dans un second temps par la sagesse des anciens (la fameuse vidéo à suivre que je compte soigner tout particulièrement), tel était le sens de ma démarche ^^

    • @Non-mq7ru
      @Non-mq7ru 10 หลายเดือนก่อน +3

      @@philo-man511 Dans ce cas, j'ai hâte d'entendre la suite. Ça tombe bien que vous vous penchiez sur le problème du mal, étant donné que je suis actuellement en train de travailler dessus. J'ai un peu de mal à deviner les auteurs dont vous voulez parler. En écoutant la fin de cette vidéo, je m'imaginais qu'il s'agirait de Voltaire et Rousseau, ou encore de Leibniz et Bayle, mais maintenant vous parlez de "sagesse des anciens". Mystérieux...

    • @philo-man511
      @philo-man511  10 หลายเดือนก่อน +1

      @@Non-mq7ru quand je dis "ancien" c'est très relatif héhé. Il y en a au moins un dans la liste qui est bon... ;)

  • @pourquoipas971
    @pourquoipas971 10 หลายเดือนก่อน +1

    Que de circonvolutions q tenter de sauver Dieu… je trouve le monde beaucoup simple à concevoir sans lui…😂

    • @philo-man511
      @philo-man511  10 หลายเดือนก่อน

      C'est ce que nous verrons prochainement 😉

  • @SaidNeggaoui
    @SaidNeggaoui 3 หลายเดือนก่อน +1

    quand n'est-il du peuple élu !...ne fait il que du bien ?!...les massacres à GAZA ne sont-ils pas semblables aux massacres du peuple Juif..?!...pourtant les PALESTINIENS ne sont pas le peuple élu !...les PALESTINIENS S'IL SONT reconnus ?...😢

    • @philo-man511
      @philo-man511  3 หลายเดือนก่อน

      Ce n'est pas le propos ici mais oui le peuple de Gaza a l'heure actuelle subit un grave préjudice qui devrait nécessairement figurer dans tous les manuels d'histoire plus tard.

    • @SaidNeggaoui
      @SaidNeggaoui 3 หลายเดือนก่อน

      @@philo-man511 les manuels d'histoire !...s'écrivent maintenant...
      on voit bien que vous avez un décalage horaire !...il est maintenant...🤔

    • @philo-man511
      @philo-man511  3 หลายเดือนก่อน

      @@SaidNeggaoui Non... Les manuels scolaires sont réécris à chaque nouvelle réforme de l'éducation nationale et le seront quand le massacre sera terminé. Et ce jour-là les "taiseux" qui relativisent ce massacre en prendront pour leur grade.

  • @toutetrien6621
    @toutetrien6621 10 หลายเดือนก่อน +2

    Qu'est ce que le mal, si ce n'est d'être le fumier qui permet au bien d'être le mieux

  • @Melendilettes
    @Melendilettes 10 หลายเดือนก่อน +2

    Dieu était-il en vacances pendant la Shoah et y est-il encore ? Cette question plus tragique que comique revient souvent dans certaines discussions théologiques au sein de la communauté juive. On y retrouve souvent lors de ces discussions une argumentation proche de Jonas. Dieu n'est pas un " père Noël bienveillant" dont le devoir était d’empêcher la Shoah. Il n'est pas de son devoir de nous priver des conséquences néfastes de nos choix. Si Dieu privait les humains des conséquences de leurs actes à chaque fois que cela occasionnait de la souffrance et du Mal, serait-ce encore une vie? Cet argument a du mal à convaincre l' athée non dogmatique que je suis mais je trouve néanmoins qu'il conserve une vraie force. En tout cas, le sujet est passionnant, tragique et vertigineux. Merci de l'avoir traité avec la rigueur qu'il mérite. Le plaisir vient de l'écoute mais plus encore des questionnements que suscite votre vidéo. Lorsqu'une fois terminée, on se pose et on se met à réfléchir sur ce que l'on vient d'entendre.

    • @Non-mq7ru
      @Non-mq7ru 10 หลายเดือนก่อน +2

      Il y a tout de même une question qui est ignorée derrière tout ça, c'est celle de la valeur intrinsèque de la vie, qui apparaît comme un axiome. Or, s'il y a lieu de se plaindre, c'est parce que cette existence est un problème. Ceux qui se sentent à l'abri du mal ne le sont que pour une vie d'éphémère, infiniment courte. Que m'importe d'être libre et humain si ce n'est possible que dans un monde aussi détestable ?

    • @Melendilettes
      @Melendilettes 10 หลายเดือนก่อน +2

      J'avoue avoir hésité à commenter votre post car je ne suis pas certain d'être toujours bien "outillé" pour vous répondre et j'ai un peu peur de mal vous comprendre et d'être à côté de la plaque. Surtout que vos écrits sont toujours intéressants et pointus.
      Que m'importe d'être dans un monde agréable si ce n'est pour être esclave et perdre mon humanité . Tel pourrait éventuellement être la réponse de Jonas à votre dernière phrase. Si dieu m'empêche de faire le mal en acte ou en pensée, il me prive de mon humanité car je ne suis plus libre de mes choix, je n'ai plus de responsabilité,le monde n'a plus de sens. C'est même la négation de mon existence. La non intervention du divin est la garantie de notre liberté mais plus encore de notre humanité et ( pour reprendre votre expression) de la valeur intrinsèque de la vie.
      Après en tant qu'athé, c'est pour moi une sorte de faux problème et j'ai un peu l'impression de spéculer sur du vide mais je trouve qu'il y a une vraie profondeur dans ce type de raisonnement.

    • @Non-mq7ru
      @Non-mq7ru 10 หลายเดือนก่อน +2

      @Melendilettes Il ne faut pas se laisser impressionner par mon verbiage ; je suis déjà satisfait de savoir mes interventions comprises et appréciées, car je me trouve parfois moi-même trop obscur, voire même confus.
      Cette justification du mal par la valeur intrinsèque du libre-arbitre, sous prétexte que nous le retirer reviendrait à nous vider de notre être, à nous anéantir, je ne la trouve pas très convaincante. Pour moi, le problème ne se situe pas entre vivre avec un libre-arbitre dans un monde mauvais et être un automate dans un monde sans mal. Le problème est en fait plutôt, considérant ce dilemme dans lequel est tombé Dieu pour nous faire exister, s'il n'aurait pas été mieux que nous n'existions pas. Or, c'est justement cela que vous éludez, tout comme Jonas, du moins il me semble. Vivre dans un monde sans mal, "serait-ce encore une vie ?", mais qu'est-ce que notre vie a de si bon pour justifier la Shoah ? D'ailleurs, le mal ne s'arrête pas au simple mal moral - car c'est ce qui choque le plus dans Auschwitz -, mais il y a encore ce qu'on appelle improprement le mal physique, et qui désigne la souffrance en général. Or, ce mal là, provient-il du fait que Dieu nous a laissés libres de faire le mal ? C'est ce que suggère le dogme du péché originel. Mais dans ce cas, l'existence elle-même, dont la souffrance est une condition nécessaire, se retrouve réduite en définitive à un mal moral, à une faute. Par conséquent, nous nous retournons vers Dieu, et lui demandons : "pourquoi nous avoir créés alors que nous ne pouvions vivre qu'à condition de pécher et d'en subir les conséquences ?" Il sera difficile pour lui de se justifier, étant donné que cela reviendrait à nous dire que le bien en vue duquel le mal existe n'est en fait rien d'autre que le tourment par lequel on expie la faute que Dieu nous a condamnés à faire en nous donnant naissance. Vraiment, je ne peux pas vivre serein alors que je sais que tout le mal du monde, y compris celui que je subis, tient à cette force vitale qui m'habite. Il n'y a d'ailleurs pas besoin de croire en Dieu pour se sentir concernés par le problème du mal, car notre volonté de vivre tient en fait le rôle de l'actualisation perpétuelle de la création par Dieu.

    • @Melendilettes
      @Melendilettes 10 หลายเดือนก่อน +2

      @@Non-mq7ru J'aime beaucoup votre réponse. Le sérieux sans se prendre au sérieux. Merci d'avoir détaillé votre réflexion, d'avoir pris le temps et fait œuvre de pédagogie. Votre dernier post est limpide et c'est souvent de la confrontation que naisse les idées. Ce début de débat mériterait de se poursuivre autour d'un verre. Bonne journée.