Oui, c'est une proposition qui pourrait faire sens. Personnellement, je dirais que l'opposition théorique entre la société et l'individu se transforme en une complémentarité dans la pratique. Ainsi, il n'y a pas de société sans individus, et il n'y a pas d'individu sans société.
Bonjour Monsieur, Dans une de vos réponses en commentaire, je constate que vous indiquez considérer que la société et l'individu exercent un rapport de complémentarité dans la pratique, malgré leur opposition théorique. Serait-il ainsi pertinent de penser que l'on peut en dire autant du lien entre la psychologie à la sociologie ? Sans forcément être en parfait accord, ces deux sciences me semblent s'influencer mutuellement. La notion du conditionnement, par exemple, est un phénomène autant social que psychologique.
Vous avez raison de la complémentarité entre des modèles destinés à l'analyse de la société et ceux destinés à l'analyse des individus. Elias est un de ces sociologues qui tentent de montrer comment les individus et la société sont interdépendants. Il considère qu'il impossible de comprendre les comportements individuels sans tenir compte des structures sociales, et inversement, les structures sociales ne peuvent être comprises sans une analyse des comportements individuels. Goffman est aussi un exemple de sociologue qui a su naviguer entre ces deux disciplines. Cependant, les tendances dominantes en psychologie se sont longuement concentrés principalement sur des individus et les tendances dominantes en sociologie n'examinaient que les structures sociales, les institutions et les relations entre les groupes sociaux. Il faut également comprendre cette opposition épistémologique résistent par des acteurs représentant des institutions de ces disciplines avec des intérêts, des notions, des méthodes et des ambitions politiques différentes. Néanmoins, depuis les années 70, les tentatives de dépassement se sont multipliés des côtés au profit des spécialisation sur des thématique spécifique : sciences de l'éducation, criminologie,... ces disciplines sont ont abandonné des oppositions épistémologiques au profit de leur objet d'études.
Monsieur bonjour, j’ai regarder vos vidéos pour la 2ème fois je relève quelques questions ? Voici mes question: Concernant la méthode Durkheniène; pouvez vous expliquer en brève comment Durkhein conceptualisé l’idée de « fait social » et en quoi cette notion est centrale pour expliquer le social par le social? 2. Comment Durkheim distingue il les faits individuels des faits sociaux? Pourquoi c’est important dans sa méthode sociologie Merci Aoulad Youssef Chaima
Expliquer le social par le social signifie trois choses pour Durkheim : 1. pas d'explication d'ordre naturel 2. par d'explication d'ordre individuel 3. le social n'est pas la somme des comportement individuel. Donc, le social a une logique externe aux rationalité individuelles. Cette considération rejoint la manière dont il conceptualise le fait social comme des manières d’agir, de penser et de sentir qui sont "extérieures" aux individus. Le fait que le fait social est considéré comme extérieur aux logiques individuelles se traduit par son pouvoir de coercition sur les individus et par le fait qu'il s'impose à eux.
En d'autres mot, il distingue les faits individuels des faits sociaux en se basant sur ces deux critères : - 1. l’extériorité : cela veut dire qu'ils existent indépendamment des individus et sont hérités par ces derniers. 2. la contrainte : cela veut dire qu'ils façonnent et limitent les actions des individus. Ex : les normes juridiques, les systèmes éducatifs, les règles morales sont des faits sociaux car ils existent indépendamment des individus et régulent leurs comportements.
Bonjour Monsieur, Est-ce qu'on pourrait par exemple pour la période contemporaine comparer le suicide dans les pays sécularisés et ceux qui ne le sont pas..Est-ce que cette étude serait accepter (par rapport à un problème de neutralité, pas tout blanc ou noir, être biaisé)? Est-ce que ça serait une thématique propre à la sociologie et pas à d'autres disciplines comme la politique ou encore l'anthropologie ? En sachant aussi qu'il y a d'autres types de spiritualités qui prennent de plus en plus de place en Occident (médiation, croyance en une force mais sans pratique). Yousra Azouag.
Bonjour Sunshine, on peut toujours comparer le taux de suicide de ces pays et, dans la continuité de la théorie durkheimienne du suicide, proposer l’hypothèse qu’une faible cohésion religieuse des pays sécularisés explique le taux de suicide plus élevé de ces derniers comparativement aux pays non-sécularisés. Cependant, avec un peu de recherche, on se rend rapidement compte que les données empiriques au niveau mondial ne soutiennent pas cette hypothèse.
Est-ce que cette étude serait accepter (par rapport à un problème de neutralité, pas tout blanc ou noir, être biaisé)? Quel problème de neutralité ? Il n’y a pas de problème de neutralité. Considérer un certain nombre de pays comme sécularisés et d’autres comme non sécularisés sur la base d’indicateurs objectivés ne pose aucun problème de neutralité.
Est-ce que ça serait une thématique propre à la sociologie et pas à d'autres disciplines comme la politique ou encore l'anthropologie ? Pas du tout. La sociologie est une discipline mère qui a donné naissance à des approches disciplinaires différentes. Nous considérons les raisonnements de toutes les sciences sociales comme convergents en expliquant les réalités sociales par le social, en considérant ces dernières comme des constructions sociales, des acquis et non des éléments innés et fruits des processus de socialisation.
En sachant aussi qu'il y a d'autres types de spiritualités qui prennent de plus en plus de place en Occident (médiation, croyance en une force mais sans pratique). Ces nouvelles formes de spiritualités peuvent être analysées comme des formes rationalisées de spiritualités immanentes. Premièrement, parce qu’elles ne se définissent pas exclusivement par une transcendance, et deuxièmement, parce que, comme tu l’as remarqué, elles ne sont guère aussi ritualisées que les religions abrahamiques, par exemple. Cependant, cette analyse que je propose n’est pas basée sur des données empiriques organisées.
@@nurbakhshamir8594 Merci pour la clarification. Désolé de mettre un peu écarté du sujet principal. ça me permet aussi de voir la distinction entre ces disciplines.
Lorsqu'une personne se suicide, elle croit généralement le faire pour des raisons personnelles, d'ordre psychologique. Or, la cohésion sociale se mesure par un certain nombre d'indicateurs externes à la conscience de l'individu. Quelques exemples d'indicateurs de la cohésion sociale : le nombre de membres du clergé dans une zone géographique, l'implication des préceptes religieux dans les règles de la vie quotidienne, le taux de participation à des activités communautaires,... La personne qui se suicide ne pense pas qu'elle met fin à ses jours parce que le nombre de membres du clergé est bas dans sa zone géographique. Cette logique est externe à sa rationalité individuelle. Cela illustre la différence entre l'explication individuelle et l'analyse sociologique du suicide, telle que développée. Ainsi, les taux de suicide varient en fonction de facteurs sociaux, indépendamment des motifs personnels invoqués par les individus. Dans une telle approche, on met en lumière l'importance des structures sociales et de la cohésion sociale dans l'explication des faits apparemment individuels comme le suicide.
Bon cours
La société et l'individu- un tout hermétiquement ouvert !
Oui, c'est une proposition qui pourrait faire sens. Personnellement, je dirais que l'opposition théorique entre la société et l'individu se transforme en une complémentarité dans la pratique. Ainsi, il n'y a pas de société sans individus, et il n'y a pas d'individu sans société.
Bonjour Mr , pouvez-vous définir ESSENTIALISME
Bonjour Monsieur,
Dans une de vos réponses en commentaire, je constate que vous indiquez considérer que la société et l'individu exercent un rapport de complémentarité dans la pratique, malgré leur opposition théorique. Serait-il ainsi pertinent de penser que l'on peut en dire autant du lien entre la psychologie à la sociologie ? Sans forcément être en parfait accord, ces deux sciences me semblent s'influencer mutuellement. La notion du conditionnement, par exemple, est un phénomène autant social que psychologique.
Vous avez raison de la complémentarité entre des modèles destinés à l'analyse de la société et ceux destinés à l'analyse des individus. Elias est un de ces sociologues qui tentent de montrer comment les individus et la société sont interdépendants. Il considère qu'il impossible de comprendre les comportements individuels sans tenir compte des structures sociales, et inversement, les structures sociales ne peuvent être comprises sans une analyse des comportements individuels. Goffman est aussi un exemple de sociologue qui a su naviguer entre ces deux disciplines.
Cependant, les tendances dominantes en psychologie se sont longuement concentrés principalement sur des individus et les tendances dominantes en sociologie n'examinaient que les structures sociales, les institutions et les relations entre les groupes sociaux. Il faut également comprendre cette opposition épistémologique résistent par des acteurs représentant des institutions de ces disciplines avec des intérêts, des notions, des méthodes et des ambitions politiques différentes.
Néanmoins, depuis les années 70, les tentatives de dépassement se sont multipliés des côtés au profit des spécialisation sur des thématique spécifique : sciences de l'éducation, criminologie,... ces disciplines sont ont abandonné des oppositions épistémologiques au profit de leur objet d'études.
Très bien, je comprends. Un grand merci pour votre réponse détaillée !
Monsieur bonjour, j’ai regarder vos vidéos pour la 2ème fois je relève quelques questions ? Voici mes question: Concernant la méthode Durkheniène; pouvez vous expliquer en brève comment Durkhein conceptualisé l’idée de « fait social » et en quoi cette notion est centrale pour expliquer le social par le social? 2. Comment Durkheim distingue il les faits individuels des faits sociaux? Pourquoi c’est important dans sa méthode sociologie
Merci Aoulad Youssef Chaima
Expliquer le social par le social signifie trois choses pour Durkheim :
1. pas d'explication d'ordre naturel
2. par d'explication d'ordre individuel
3. le social n'est pas la somme des comportement individuel. Donc, le social a une logique externe aux rationalité individuelles. Cette considération rejoint la manière dont il conceptualise le fait social comme des manières d’agir, de penser et de sentir qui sont "extérieures" aux individus. Le fait que le fait social est considéré comme extérieur aux logiques individuelles se traduit par son pouvoir de coercition sur les individus et par le fait qu'il s'impose à eux.
En d'autres mot, il distingue les faits individuels des faits sociaux en se basant sur ces deux critères : - 1. l’extériorité : cela veut dire qu'ils existent indépendamment des individus et sont hérités par ces derniers.
2. la contrainte : cela veut dire qu'ils façonnent et limitent les actions des individus.
Ex : les normes juridiques, les systèmes éducatifs, les règles morales sont des faits sociaux car ils existent indépendamment des individus et régulent leurs comportements.
Bonjour Monsieur,
Est-ce qu'on pourrait par exemple pour la période contemporaine comparer le suicide dans les pays sécularisés et ceux qui ne le sont pas..Est-ce que cette étude serait accepter (par rapport à un problème de neutralité, pas tout blanc ou noir, être biaisé)? Est-ce que ça serait une thématique propre à la sociologie et pas à d'autres disciplines comme la politique ou encore l'anthropologie ? En sachant aussi qu'il y a d'autres types de spiritualités qui prennent de plus en plus de place en Occident (médiation, croyance en une force mais sans pratique).
Yousra Azouag.
Bonjour Sunshine,
on peut toujours comparer le taux de suicide de ces pays et, dans la continuité de la théorie durkheimienne du suicide, proposer l’hypothèse qu’une faible cohésion religieuse des pays sécularisés explique le taux de suicide plus élevé de ces derniers comparativement aux pays non-sécularisés. Cependant, avec un peu de recherche, on se rend rapidement compte que les données empiriques au niveau mondial ne soutiennent pas cette hypothèse.
Est-ce que cette étude serait accepter (par rapport à un problème de neutralité, pas tout blanc ou noir, être biaisé)?
Quel problème de neutralité ? Il n’y a pas de problème de neutralité. Considérer un certain nombre de pays comme sécularisés et d’autres comme non sécularisés sur la base d’indicateurs objectivés ne pose aucun problème de neutralité.
Est-ce que ça serait une thématique propre à la sociologie et pas à d'autres disciplines comme la politique ou encore l'anthropologie ?
Pas du tout. La sociologie est une discipline mère qui a donné naissance à des approches disciplinaires différentes. Nous considérons les raisonnements de toutes les sciences sociales comme convergents en expliquant les réalités sociales par le social, en considérant ces dernières comme des constructions sociales, des acquis et non des éléments innés et fruits des processus de socialisation.
En sachant aussi qu'il y a d'autres types de spiritualités qui prennent de plus en plus de place en Occident (médiation, croyance en une force mais sans pratique).
Ces nouvelles formes de spiritualités peuvent être analysées comme des formes rationalisées de spiritualités immanentes. Premièrement, parce qu’elles ne se définissent pas exclusivement par une transcendance, et deuxièmement, parce que, comme tu l’as remarqué, elles ne sont guère aussi ritualisées que les religions abrahamiques, par exemple. Cependant, cette analyse que je propose n’est pas basée sur des données empiriques organisées.
@@nurbakhshamir8594 Merci pour la clarification. Désolé de mettre un peu écarté du sujet principal. ça me permet aussi de voir la distinction entre ces disciplines.
Bonjour Monsieur, pourquoi le fait qu'une personne se sucide ou pas dépend de cette logique externe c'est-à-dire la cohésion sociale ?
Lorsqu'une personne se suicide, elle croit généralement le faire pour des raisons personnelles, d'ordre psychologique. Or, la cohésion sociale se mesure par un certain nombre d'indicateurs externes à la conscience de l'individu. Quelques exemples d'indicateurs de la cohésion sociale : le nombre de membres du clergé dans une zone géographique, l'implication des préceptes religieux dans les règles de la vie quotidienne, le taux de participation à des activités communautaires,...
La personne qui se suicide ne pense pas qu'elle met fin à ses jours parce que le nombre de membres du clergé est bas dans sa zone géographique. Cette logique est externe à sa rationalité individuelle. Cela illustre la différence entre l'explication individuelle et l'analyse sociologique du suicide, telle que développée. Ainsi, les taux de suicide varient en fonction de facteurs sociaux, indépendamment des motifs personnels invoqués par les individus. Dans une telle approche, on met en lumière l'importance des structures sociales et de la cohésion sociale dans l'explication des faits apparemment individuels comme le suicide.