*Rimbaud en mille morceaux - 5e et dernier volet : Le mystique. Diffusion sur France Culture le 31 juillet 2015. “Rien de banal ne germe dans cette tête, écrivait le principal du collège de Charleville, ce sera le génie du Mal ou le génie du Bien.” Photographies : “Autoportraits de Rimbaud à Harar” en 1883. Arthur crache sur Dieu mais ne peut s’empêcher de s’y référer partout où son imagination vient se cogner sur le sens même de la vie. De « La saison en enfer » jusqu’à son agonie à Marseille Rimbaud joue avec la foi. Paul Claudel en fera un « mystique à l’état sauvage » comme Stanislas Fumet un « mystique contrarié ». Mais c’est un ascète qui trouve dans le silence, l’ennui et la souffrance une part de lumière. Celle qui l’a illuminée enfant en lisant la Bible à Charleville alors qu’il découvre l’existence de Cham, l’enfant noir de Noé quelque part en Abyssinie. Sa proximité avec les missionnaires d’Harar comme l’amour qu’il porte à sa sœur Isabelle catholique pratiquante laisse planer le doute. Ou pourquoi, depuis sa mort, des écrivains de toutes obédiences spéculent autant sur le caractère mystique du poète que sur son agnosticisme déclaré.* *Avec la participation de : Yves Simon, Philippe Besson, Alain Sancerni, Yanny Hureaux et Jean Rouaud.* *Réalisation : Jean-Michel Djian et Charlotte Roux.* *Prise de son : Pierric Charles et Thomas Robine* *Mixage : Alain Joubert* *Archives : Virginie Le Duault avec la collaboration de Marine Decaëns de l’INA* *Recherche discographique : Romain Couturier* *Thèmes : Littérature| Poésie| Génie| Mystique| Aden| Arts et Cultures| Harar| Arthur Rimbaud* *Source : France Culture* #ArthurRimbaud #Poésie #UneSaisonEnEnfer #LesIlluminations #GrandeTraversée #RimbaudEnMilleMorceaux #LeMystique #PaulClaudel #StanislasFumet #Cham #Abyssinie #YvesSimon #PhilippeBesson #AlainSancerni #YannyHureaux #JeanRouaud #JeanMichelDjian #FranceCulture
Ces 500 minutes d'extase radiophonique auront passé tellement trop vite, un meteor vivifiant à l'image du sujet épluché couche par couche. Je regrette déjà ne plus en être vierge. J'errerai dans l'espoir d'y trouver un prolongement digne de ce nom. J'ai bien déniché quelques compléments de programme, mais bon, est-ce que ce sera à la hauteur ? Heureusement que la poésie peut se relire sans cesse.
Je suis content que vous puissiez réécouter, chaque année, sur ma chaîne, les cinq volets de cette émission- fleuve passionnante. Merci pour votre commentaire enthousiaste !
Je suis l’autre ;) Je suis réellement d’outre-tombes Jadis si je me souviens bien était celle d’Arthur A chaque être plusieurs autres vies me semblaient dûes … :) 😇
Je ne vois pas comment Isabelle-la-soeur aurait pu, même si elle les avait lus, avant le 10 novembre 1891. aussi improbable que cela puisse paraître, aurait pu comprendre les textes de son frère.
1:45 Rimbaud est un mystique car il a été un messager de Dieu sans le savoir. Lorsqu'il définit son travail de poète, il dit qu'il faut être voyant et le mysticisme c'est découvrir ce qu'il y'a derrière les choses, l'invisibilité caché derrière les choses. Il a toujours rejeté le religieux, il n'est pas un mystique au sens religieux du terme, il est un mystique au sens cosmique du terme, il a l'impression de vivre, d'être le cosmos et en fait d'être Dieu.
11:58 Rimbaud est un mystique contre l'esprit des religions et contre les religions du salut car elles promettent le repos c'est-à-dire leur paradis après la mort. Ce n'est cependant pas ce qui intéresse Rimbaud, il exige le paradis des religions sur terre, durablement, maintenant "Qu’il vienne, / Le temps dont on s’éprenne". Il désire l'éternité physiquement et durablement sur terre, il faut etendre le mot mystique - qui n'est pas assez esprit - pas seulement à l'œuvre mais aussi à la vie, à l'œuvre-vie comme une exigence qui en marque à la fois la limite, la brûlure et aussi la grandeur
17:30 Une haine, qui n'est pas l'obstacle à l'appétit sexuel, qui Rimbaud précipite à la poursuite de Dieu. - Dans le poème Soleil et Chair, on voit "l'homme alors était chaste et doux" il appelait la Femme : l'être de virginité dont la fonction est d'élever l'âme humaine au dessus de la prison terrestre à la beauté du jour - Mai 1870. En Mai 1871, il écrit Venus Anadyomene. Hier c'était la femme messagère de l'infini, qui apprennait à l'homme la beauté divine et aujourd'hui c'est la derision vociferante jetée sur le corps féminin : entre les deux il s'est passé d'après Guillemin, la traversée d'une expérience, comme si l'âme prise au piège de la beauté et ayant vu à quoi mène ce transport où on croit aimer au-delà du monde, et pressentir l'éternité vomissait de degout dans la convulsion de son détrompement. C'est un garçon qui vous dit tout à coup et violemment : c'est donc ça l'amour; puis tout de suite après : c'est donc ça la vie. L'effrayant privilège de Rimbaud c'est l'intolérance, cette retombée, ce désenchantement, cette constations amère de la distance qu'il y'a entre l'idéal et le réel, dans un monde où l'action n'est pas la sœur du rêve. Cela donne un spasme d'horreur chez Rimbaud et toute la ferveur qui l'animait, cela lui paraît être une blague
20:08 Quand il y'a la guerre avec tous ces soldats mort, quand il voit la répression des versaillais contre les communards (où son cœur tout entier allait) qui lui paraissaient comme des gens qui luttaient pour la justice et pour la liberté, tout flambe en lui. Le mal est dans l'inertie d'un Dieu qui existe peut-être mais qui regarde cet univers affreux dont il est responsable. Alors la révolte contre ce potentiel monstrueux, la révolte contre ce qu'il appelle les absurdités de la priere (ces pauvres bavant leur foi mendiante et stupide), révolte contre ce Christ (cet éternel voleurs des énergies). Cependant à travers ce grondement de brasier de la saison, elles y sont les propositions de l'espérance, elle y est la nostalgie de la pureté, il y est l'espoir d'une grande lumière qui dissoudre tous les obstacles. Rimbaud qui pour ne pas se rendre et ne plus souffrir avait cherché le chemin de l'absence à soi-même et de l'extenuatioon, va ressusciter aux portes de la mort non pas dans la lâcheté d'une panique mais dans l'embrasement d'une adhésion. Cette espèce de déchaînement ou de soulèvement torrentiel du ventre de l'enfer. Ce déchaînement de oui et non, d'espoir et de désespoir, d'adoration et de crachat et de sanglots, tout ce vortex et toute cette trombe qu'était La Saison en enfer c'était malgré lui vers le ciel comme une prière en forme de hurlement. Ce que je demande, ce que je recalme, je n'en sais rien et si je pouvais parler, dit Rimbaud, je ne crirai pas. Et tout se passe comme si Dieu lui répondait "quand ferais tu donc m'échapper si réduit si blotti que tu te fasses, crois-tu donc qu'il est si facile de ne pas m'aimer - pour ne pas me préférer, il n'aurait fallut pas me connaître."
36:28 Rimbaud écrit à une époque où s'exerçait avec une grande force les effets de l'héritage du Dieu mort, on ne meurt pas sans laisser un testament, héritage à gérer. Ce qui paraît catastrophique dans le testament, lorsqu'il a été ouvert selon Bonnefoy, c'est que Dieu avait légué à l'être humain devenu laïque, devenu incroyant l'illusion qu'il y'avait dans l'esprit humain quelque chose de supranaturelle qui le différenciait de la nature, des bêtes. Rimbaud a souffert d'avoir en lui cet orgueil de l'esprit qui devrait abdiquer, qui ne le fait et qui donc empoisonne sa relation d'être humain à lui-même. Orgueil qui fait que, ne se sentant pas au plan de la nature, il subit de plein fouet la condamnation moral que le christianisme fait peser sur les rapports sensuels, sexuels; et cela est une nouvelle façon d'être volé de son rapport à soi-même. L'échec de Rimbaud est fondamentalement important pour nous car il est la révélation des processus par lesquels on échoue et qui sont signifiants pour nous - qui représente la condition humaine dans ce qu'elle a de plus intérieur. Ce mariage avec l'orgueil de l'esprit l'a voué à la solitude, son cœur était en quelques sortes fermé, interdit par ce sentiment de séparation que l'orgueil métaphysique lui imposait.
Final éblouissant comme cette fulgurance dont le dernier biographe fait état chez un môme mal léché dans une campagne médiocre. Comment cela fut-il possible? il ne comprend pas et quoiqu'athée la mettrait bien sur le compte d'une grasse divine. Et pourquoi ne serait-ce pas le fait de mémoires passées qui se firent leurs ames sur le terrreau catholique où son enfance a grandi? Ces génies ne pourraient-ils pas être liés à des existences antérieures dont ici la mémoire n'aurait pas été perdue? Puis pouruoi s'est-elle tarie cette source au bout de trois ans? Ou bien au contraire le voyage au de plus en plus lointain n'aurait-il pas été la poursuite de sa poésie par d'autres moyens? Dans cette auréole de mystère autour de la personne Rimbaud et de son itinéraire de vie n'y aurait-il donc pas aussi une part de boule de gomme? Dommage en tous cas à mon goût qu'on ait donné dans ce 5ème épisode une si grande place à des imitateurs du genre rimbaldien à la grandiloquence pâlotte, car n'est pas génie qui veut.
*Rimbaud en mille morceaux - 5e et dernier volet : Le mystique. Diffusion sur France Culture le 31 juillet 2015. “Rien de banal ne germe dans cette tête, écrivait le principal du collège de Charleville, ce sera le génie du Mal ou le génie du Bien.” Photographies : “Autoportraits de Rimbaud à Harar” en 1883. Arthur crache sur Dieu mais ne peut s’empêcher de s’y référer partout où son imagination vient se cogner sur le sens même de la vie. De « La saison en enfer » jusqu’à son agonie à Marseille Rimbaud joue avec la foi. Paul Claudel en fera un « mystique à l’état sauvage » comme Stanislas Fumet un « mystique contrarié ». Mais c’est un ascète qui trouve dans le silence, l’ennui et la souffrance une part de lumière. Celle qui l’a illuminée enfant en lisant la Bible à Charleville alors qu’il découvre l’existence de Cham, l’enfant noir de Noé quelque part en Abyssinie. Sa proximité avec les missionnaires d’Harar comme l’amour qu’il porte à sa sœur Isabelle catholique pratiquante laisse planer le doute. Ou pourquoi, depuis sa mort, des écrivains de toutes obédiences spéculent autant sur le caractère mystique du poète que sur son agnosticisme déclaré.*
*Avec la participation de : Yves Simon, Philippe Besson, Alain Sancerni, Yanny Hureaux et Jean Rouaud.*
*Réalisation : Jean-Michel Djian et Charlotte Roux.*
*Prise de son : Pierric Charles et Thomas Robine*
*Mixage : Alain Joubert*
*Archives : Virginie Le Duault avec la collaboration de Marine Decaëns de l’INA*
*Recherche discographique : Romain Couturier*
*Thèmes : Littérature| Poésie| Génie| Mystique| Aden| Arts et Cultures| Harar| Arthur Rimbaud*
*Source : France Culture*
#ArthurRimbaud #Poésie #UneSaisonEnEnfer #LesIlluminations #GrandeTraversée #RimbaudEnMilleMorceaux #LeMystique #PaulClaudel #StanislasFumet #Cham #Abyssinie #YvesSimon #PhilippeBesson #AlainSancerni #YannyHureaux #JeanRouaud #JeanMichelDjian #FranceCulture
I realize I am kinda randomly asking but does anyone know of a good website to stream newly released series online ?
@Justice Adriel Flixportal =)
@Cassius Juan thank you, signed up and it seems like a nice service :) Appreciate it !
@Justice Adriel no problem xD
Un récit vraiment complet et profond sur la vie fulgurante d'A Rimbaud .
Passionnant, merci bcp
Vraiment très intéressant ce dernier volet, rien de banal n'a effectivement germé dans la tête de ce génie de Rimbaud !Passionnant
Ces 500 minutes d'extase radiophonique auront passé tellement trop vite, un meteor vivifiant à l'image du sujet épluché couche par couche. Je regrette déjà ne plus en être vierge. J'errerai dans l'espoir d'y trouver un prolongement digne de ce nom. J'ai bien déniché quelques compléments de programme, mais bon, est-ce que ce sera à la hauteur ? Heureusement que la poésie peut se relire sans cesse.
C'est définitivement, cet ultime volet, le plus déroutant des 5.
Je les réécoute chaque été depuis 2015. =)
Je suis content que vous puissiez réécouter, chaque année, sur ma chaîne, les cinq volets de cette émission- fleuve passionnante. Merci pour votre commentaire enthousiaste !
Je le garde pour demain. Il faut que je savoure ce dernier volet.. Merci Thibault !
De merveilleux commentaires à réécouter une mine précieuse de renseignements, l sur ce génie
il a vu cette lumiere qui amène a comprendre que la peur n'empeche pas la mort que la vie nous menent a vivre
Merci merci merci merci
Philippe Besson « ne sait pas s’il s’est converti », mais le sous-entend fortement. C’est tellement facile.
"Je est un autre" . 😇😉Arthur Rimbaud
Je suis l’autre ;) Je suis réellement d’outre-tombes
Jadis si je me souviens bien était celle d’Arthur
A chaque être plusieurs autres vies me semblaient dûes
… :) 😇
Je ne vois pas comment Isabelle-la-soeur aurait pu, même si elle les avait lus, avant le 10 novembre 1891. aussi improbable que cela puisse paraître, aurait pu comprendre les textes de son frère.
.........♥...
C'est de qui la musique à 11:30 ? Quelqu'un sait ?
Mais, Philippe Besson, ce n’était pas « un petit con », cf ses succès scolaires. Et que dire de votre réhabilitation de la sœur ?
23:48 Bouleversant.
1:45 Rimbaud est un mystique car il a été un messager de Dieu sans le savoir.
Lorsqu'il définit son travail de poète, il dit qu'il faut être voyant et le mysticisme c'est découvrir ce qu'il y'a derrière les choses, l'invisibilité caché derrière les choses.
Il a toujours rejeté le religieux, il n'est pas un mystique au sens religieux du terme, il est un mystique au sens cosmique du terme, il a l'impression de vivre, d'être le cosmos et en fait d'être Dieu.
9:00 Claudel, grâce à Rimbaud et les quelques fragments d'Illuminations l'ont révélé le surnaturel qui est accompagnement continuel du naturel.
11:58 Rimbaud est un mystique contre l'esprit des religions et contre les religions du salut car elles promettent le repos c'est-à-dire leur paradis après la mort. Ce n'est cependant pas ce qui intéresse Rimbaud, il exige le paradis des religions sur terre, durablement, maintenant "Qu’il vienne, / Le temps dont on s’éprenne".
Il désire l'éternité physiquement et durablement sur terre, il faut etendre le mot mystique - qui n'est pas assez esprit - pas seulement à l'œuvre mais aussi à la vie, à l'œuvre-vie comme une exigence qui en marque à la fois la limite, la brûlure et aussi la grandeur
17:30 Une haine, qui n'est pas l'obstacle à l'appétit sexuel, qui Rimbaud précipite à la poursuite de Dieu.
- Dans le poème Soleil et Chair, on voit "l'homme alors était chaste et doux" il appelait la Femme : l'être de virginité dont la fonction est d'élever l'âme humaine au dessus de la prison terrestre à la beauté du jour - Mai 1870. En Mai 1871, il écrit Venus Anadyomene.
Hier c'était la femme messagère de l'infini, qui apprennait à l'homme la beauté divine et aujourd'hui c'est la derision vociferante jetée sur le corps féminin : entre les deux il s'est passé d'après Guillemin, la traversée d'une expérience, comme si l'âme prise au piège de la beauté et ayant vu à quoi mène ce transport où on croit aimer au-delà du monde, et pressentir l'éternité vomissait de degout dans la convulsion de son détrompement. C'est un garçon qui vous dit tout à coup et violemment : c'est donc ça l'amour; puis tout de suite après : c'est donc ça la vie.
L'effrayant privilège de Rimbaud c'est l'intolérance, cette retombée, ce désenchantement, cette constations amère de la distance qu'il y'a entre l'idéal et le réel, dans un monde où l'action n'est pas la sœur du rêve.
Cela donne un spasme d'horreur chez Rimbaud et toute la ferveur qui l'animait, cela lui paraît être une blague
20:08 Quand il y'a la guerre avec tous ces soldats mort, quand il voit la répression des versaillais contre les communards (où son cœur tout entier allait) qui lui paraissaient comme des gens qui luttaient pour la justice et pour la liberté, tout flambe en lui.
Le mal est dans l'inertie d'un Dieu qui existe peut-être mais qui regarde cet univers affreux dont il est responsable. Alors la révolte contre ce potentiel monstrueux, la révolte contre ce qu'il appelle les absurdités de la priere (ces pauvres bavant leur foi mendiante et stupide), révolte contre ce Christ (cet éternel voleurs des énergies).
Cependant à travers ce grondement de brasier de la saison, elles y sont les propositions de l'espérance, elle y est la nostalgie de la pureté, il y est l'espoir d'une grande lumière qui dissoudre tous les obstacles.
Rimbaud qui pour ne pas se rendre et ne plus souffrir avait cherché le chemin de l'absence à soi-même et de l'extenuatioon, va ressusciter aux portes de la mort non pas dans la lâcheté d'une panique mais dans l'embrasement d'une adhésion.
Cette espèce de déchaînement ou de soulèvement torrentiel du ventre de l'enfer. Ce déchaînement de oui et non, d'espoir et de désespoir, d'adoration et de crachat et de sanglots, tout ce vortex et toute cette trombe qu'était La Saison en enfer c'était malgré lui vers le ciel comme une prière en forme de hurlement.
Ce que je demande, ce que je recalme, je n'en sais rien et si je pouvais parler, dit Rimbaud, je ne crirai pas. Et tout se passe comme si Dieu lui répondait "quand ferais tu donc m'échapper si réduit si blotti que tu te fasses, crois-tu donc qu'il est si facile de ne pas m'aimer - pour ne pas me préférer, il n'aurait fallut pas me connaître."
36:28 Rimbaud écrit à une époque où s'exerçait avec une grande force les effets de l'héritage du Dieu mort, on ne meurt pas sans laisser un testament, héritage à gérer.
Ce qui paraît catastrophique dans le testament, lorsqu'il a été ouvert selon Bonnefoy, c'est que Dieu avait légué à l'être humain devenu laïque, devenu incroyant l'illusion qu'il y'avait dans l'esprit humain quelque chose de supranaturelle qui le différenciait de la nature, des bêtes.
Rimbaud a souffert d'avoir en lui cet orgueil de l'esprit qui devrait abdiquer, qui ne le fait et qui donc empoisonne sa relation d'être humain à lui-même. Orgueil qui fait que, ne se sentant pas au plan de la nature, il subit de plein fouet la condamnation moral que le christianisme fait peser sur les rapports sensuels, sexuels; et cela est une nouvelle façon d'être volé de son rapport à soi-même.
L'échec de Rimbaud est fondamentalement important pour nous car il est la révélation des processus par lesquels on échoue et qui sont signifiants pour nous - qui représente la condition humaine dans ce qu'elle a de plus intérieur. Ce mariage avec l'orgueil de l'esprit l'a voué à la solitude, son cœur était en quelques sortes fermé, interdit par ce sentiment de séparation que l'orgueil métaphysique lui imposait.
Final éblouissant comme cette fulgurance dont le dernier biographe fait état chez un môme mal léché dans une campagne médiocre. Comment cela fut-il possible? il ne comprend pas et quoiqu'athée la mettrait bien sur le compte d'une grasse divine. Et pourquoi ne serait-ce pas le fait de mémoires passées qui se firent leurs ames sur le terrreau catholique où son enfance a grandi? Ces génies ne pourraient-ils pas être liés à des existences antérieures dont ici la mémoire n'aurait pas été perdue? Puis pouruoi s'est-elle tarie cette source au bout de trois ans? Ou bien au contraire le voyage au de plus en plus lointain n'aurait-il pas été la poursuite de sa poésie par d'autres moyens? Dans cette auréole de mystère autour de la personne Rimbaud et de son itinéraire de vie n'y aurait-il donc pas aussi une part de boule de gomme? Dommage en tous cas à mon goût qu'on ait donné dans ce 5ème épisode une si grande place à des imitateurs du genre rimbaldien à la grandiloquence pâlotte, car n'est pas génie qui veut.
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