Les premières philosophies en Grèce - Séance 4 - par Annick Stevens - Théâtre Toursky - 2 avril 2014

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  • Les premières philosophies en Grèce - Séance 4 - le 2 avril 2014
    par Annick Stevens (www.philosophie...)
    Université populaire au Théâtre Toursky à Marseille

ความคิดเห็น • 29

  • @julianasoares7583
    @julianasoares7583 ปีที่แล้ว

    C´est magnifique, à chaque fois que je le vois.

  • @emiliengauthier6751
    @emiliengauthier6751 3 ปีที่แล้ว +1

    Bonjour Mme Stevens! Je vois bien la différence que vous précisez pour situer la nuance entre la posture sophistique et la posture relativiste ou sceptique, chacun mettant en doute la capacité d'accéder à la vérité mais certains (Sceptiques ou Relativistes) avec des méthodes et une intention plus honnêtes.... Je voulais savoir sur quoi se fonde cette distinction communément admise ? A-t-on des traces autres des Sophistes indépendantes que celles transmises par les philosophes ? Car si les reproches faits aux Sophistes (une argumentation intentionnellement trompeuse, une certaine bassesse intellectuelle) nous les tenons de ceux-là même qui cherchent à construire, à la même époque et parallèlement aux discours sophistes, des modalités de réflexion diamétralement opposées (je pense à Socrate, Platon, etc...) l'affaire n'est pas très très impartiale ! En réalité, le discours des Sophistes, sous des formes différentes, ne pouvait-il pas être aussi profond que celui que tiendront plus tard les Sceptiques ou les Relativiste par exemple? Quand on lit une intention trompeuse dans les formulations de Gorgias, n'y a-t-il pas juste chez l'auteur, convaincu de sa thèse, un usage comme un autre, d'un moyen qu'il sait par avance inadéquat (je parle du langage) pour accéder à la vérité? En somme si Gorgias abuse du langage (par les syllogismes) n'est-ce pas parce qu'il a pleinement accepter l'idée que le langage, peu importe l'argumentation, ne sera de toute façon pas pertinent pour remplir la fonction que certains veulent lui assigner = accéder à la vérité? Merci encore et toujours pour vos cours et vos échanges.

    •  3 ปีที่แล้ว +1

      Bonjour, et merci pour votre question très pertinente.
      Pour répondre d'abord au début de votre réflexion, il est important de distinguer ce qu'on appelle la posture sophistique et ceux qu'on a appelés les sophistes. Beaucoup de discours des "sophistes", même rapportés par leurs ennemis, ne sont pas sophistiques. Le terme de sophiste est devenu péjoratif seulement lorsqu'on a défini le sophisme comme un raisonnement non valide destiné à tromper. Mais nous avons beaucoup de traces (malgré beaucoup de pertes) de questions et théories proprement philosophiques avancées par des "sophistes". Protagoras est réfuté par Platon et Aristote en tant que relativiste, non pour des raisonnements non valides ou trompeurs.
      Le cas du texte de Gorgias sur le non-être est assez différent, parce qu'il est manifestement composé presque intégralement de raisonnements non valides, et sa structure montre à l'évidence une intention parodique et provocatrice. Peut-on cependant l'envisager comme un scepticisme par rapport au pouvoir du langage (et de la pensée) d'atteindre la vérité? C'est possible, quoique ce soit sous la forme d'un procédé détourné: on juxtaposerait deux thèses contradictoires (celle de Parménide et le traité du non-être) pour montrer qu'aucune des deux ne peut prétendre être plus vraie que l'autre. Ceci est cependant difficile à soutenir, parce que précisément on peut montrer que celle de Gorgias ne contient aucun élément logiquement valide, donc convaincant (bien sûr on peut s'interroger sur le rapport de la logique avec la vérité, mais pour faire court, disons en tout cas que la logique n'est pas une construction arbitraire, car elle formalise des propriétés observées dans les phénomènes). Par ailleurs, nous savons par d'autres textes que, pour Gorgias, le langage était un instrument redoutablement puissant parce qu'il pouvait convaincre à peu près de tout si on savait l'utiliser. Une interprétation sceptique du traité du non-être est cohérente avec cette attitude, en ajoutant la thèse que, non seulement le langage peut convaincre du vrai comme du non-vrai, mais qu'en plus il n'y a pas du tout de vrai. Cependant, il me semble peu probable que Gorgias cherchait réellement par ce traité à démontrer l'absence de vérité ou l'impossibilité pour nous de l'atteindre, car dans ce cas il aurait pu trouver des arguments beaucoup plus convaincants, comme l'a fait Protagoras à peu près à la même époque.
      Bien cordialement, Annick

    • @emiliengauthier6751
      @emiliengauthier6751 3 ปีที่แล้ว +1

      @ Mille et un merci Mme Stevens, pour toutes ces précisions!!! Par ailleurs j'ai fait erreur en croyant que ce que nous connaissons des thèses de Gorgias ne provenait que de ses contradicteurs...mais non! Bien cordialement

  • @Chironique
    @Chironique 10 ปีที่แล้ว +3

    Une simple remarque, dans livre II de son esquisse pyrrhonienne (critère de logique par lequel), Sextus Empiricus critique la doctrine de Gorgias en la présentant comme un "scepticisme dogmatique". Que pensez-vous de cette sentence ?

    • @KaisaAzriouli
      @KaisaAzriouli 10 ปีที่แล้ว

      L'ésprit qui parle - avec son articulation de fait?

  • @alexvernes9264
    @alexvernes9264 3 ปีที่แล้ว

    Vers 44 mn: être et flux. Etre, ou au moins avoir conscience d'un objet étant passe par le flux sanguin ou d'oxygène sans quoi il n'y a pas de conscience pour saisir cet objet, pas d'être. Le corps lui même est un flux: cheveux, ongle, cellule, tout se renouvelle. La théorie du chaos fait du fixe une fonction du mobile: c'est la figure du tourbillon, du vortex. A propos des espèces, on parle d'attracteurs, de bassins attracteurs, de flux de gènes, concept directement transposable à la cosmologie (et vérifié, l'autre aspect de la théorie étant la sensibilité aux conditions initiales). Ainsi dans ce paradigme (qui n'est pas si loin de la quantique), mouvement et fixité coexistent mais à des échelles différentes. Je meurs personnellement afin que vive l'espèce. Enfin, quelle différence entre "Je pense donc je suis" et "Je pense, donc j'existe". Et laquelle pourrait-on faire entre temps et durée ?
    Merci en tout cas de cette fertilisation. Il est tellement dommage que les scientifiques soient si ignorants de la philosophie, car à vous écouter, je me rends compte combien nombre de questions qui ont l'aspect, le goût, l'odeur de la science sont en fait philosophiques et posées depuis des millénaires. Cela rabattrait bien leur caquet aux fils de Prométhée que de s'en rendre compte.

  • @alexvernes9264
    @alexvernes9264 3 ปีที่แล้ว

    Une remarque pour orientaliser le débat: pas vraiment de verbe être en chinois sinon 是 (shi-4) , un humain marchant 疋 sous le soleil 曰. Etre est donc un mouvement, mais qui se fait sous le soleil, astre au statut ambiguë, puisque son retour est éternel, et que pour "être" éternel, il doit circuler. Je en sais trop qu'en déduire.

  • @punkpendulums
    @punkpendulums 9 ปีที่แล้ว +1

    1:01 les sophistes, caracteristiques, prof. de rhetorique, art oratoire, discours politique et judiciaires | 3:26 gorgias, sicilien, figures de style | 9:30 sophisme, syllogisme, ionesco, paralogisme, aristote

  • @Oscar7468
    @Oscar7468 2 ปีที่แล้ว

    50:24: (Selon Gorgias se livrant à une critique de Parménide), "..tout repose sur l'exigence de la connaissance;... si l'on veut que la connaissance soit possible, alors il faut dire que quelque chose est;...si on dit que ça nous est complètement égal qu'elle soit possible, alors il nous est complètement égal aussi que quelque chose soit (51:22)...
    Est-ce qu'on veut ou pas que la connaissance soit possible, c'est un choix; or, n'oublions pas, comme l'avait déjà noté Annick Stevens, que pour Aristote, l'envie de connaître, de comprendre, est une caractéristique des humains, à partir de l'étonnement, lui-même source de curiosité.
    Or, comment ne pas souscrire à cette idée? Et il me semble que dès lors, la notion de "choix", à ce sujet, est inappropriée, et que Gorgias a tort, sur ce point (essentiel) en tout cas.
    Au demeurant, le seul fait pour Gorgias de "prendre au sérieux" l'opinion de Parménide n'indique-t-il pas au moins sa croyance en l'existence du dit Parménide, ainsi d'ailleurs que de la sienne propre, celle de Gorgias, qui tente ici de réfuter une position d'autrui? Etant entendu que la question de la nature du SUJET, évoquée ici à propos de Barbara Cassin, est restée problématique au moins depuis Descartes et son "Ego"...
    Tout cela quoi qu'il en soit, en plus des autres arguments des sophistes, ne montre-t-il pas déjà que leurs arguments ne PEUVENT ÊRTRE QUE FAUX, sophistiques y compris donc au sens actuel de l'adjectif?...
    Le coeur de la philosophie de l'Etre de Parménide me semblant résider dans le fait d'établir que seul l'Etre existe, et qu'il existe indubitablement: qu'il n'est pas niable.
    Et que par conséquent toute discussion sur le Non-Etre est dépourvue de sens et donc d'intérêt.
    Et c'est pour cela que j'avoue mon hostilité à toute la problématique que développera Heidegger, car lui, passera de la confirmation parménidienne de l'Etre à un questionnement sur son POURQUOI; or, à cette question-là, aucune réponse ne me paraît pouvoir être proposée;
    non seulement c'est impossible, mais la question elle-même ressemble beaucoup je trouve à un FAUSSE question, en elle-même déjà dépourvue de pertinence et de sens:
    car la question d'une raison (ou d'une "cause" si on s'en tient au domaine empirique) suppose déjà de faire appel à quelque chose de DISTINCT de l'Etre, qui n'y soit pas englobé, qui n'en fasse pas partie;
    n'importe quelle chose, en tant que limitée, est au moins susceptible de recevoir une explication par AUTRE CHOSE;
    l'Etre par contre, comme TOTALITE, ne peut donc se voir ni attribuer ni même être l'objet d'un questionnement, que cela porte sur ce qu'il signifie (exemple: quel est "LE SENS" du monde), ou sur sa nature.
    Par là-même, il me semble, soit dit en passant, que la question d'un FINALISME quelconque, surtout connoté religieusement, mais pas davantage présenté d'une manière plus "neutre", se trouve elle aussi d'emblée nulle et non avenue.
    Je reconnais volontiers que cette façon de voir doit beaucoup à une lecture de Schopenhauer, mais je crois que même sans lui, elle serait "justifiée" dans des termes analogues, voire exactement les mêmes.
    Je me suis laissé entraîner loin du cas particulier de Gorgias et des sophistes, là, mais ce propos est lié tout de même aux "retombées" de la philosophie de l'Etre de Parménide sur Heidegger, comme le signale du reste déjà dans ce cours Annick Stevens, Heidegger qui me paraît, A TORT OU A RAISON, avoir indument détourné vers la problématique de l'Etre,
    la seule phénoménologie concevable à mes yeux, celle de la conscience, qu'a développée Husserl bien sûr, mais aussi je crois un penseur plus récent, à mon avis en tout cas trop "éclipsé" par ses contemporains Sartre et même Camus dans une certaine mesure, très grand auteur littéraire mais pas véritablement un philosophe:
    à savoir Merleau-Ponty, qui lui, me paraît être un penseur d'une profondeur et d'une richesse de nuances dans sa pensée proprement extraordinaires...
    Je le reconnais: bien que nullement spécialiste en philosophie par ma formation surtout littéraire, j'ai bien du mal à être convaincu notamment par l'ontologie de Sartre, que semble défendre Annick Stevens comme fondement de la notion de liberté;
    mais je suis toujours profondément impressionné en l'écoutant par la clarté et aussi le caractère détaillé, si puissant aussi, de ses exposés, qui en tout état de cause sont une source à la fois de "nourriture" et de stimulation vraiment incomparable pour l'esprit, aussi bien critique qu'incitant à un approfondissement constant de la réflexion, et cela à partir non seulement d'une érudition impressionnante, mais aussi, voire surtout, par sa chaleur humaine et son souci constant de se faire comprendre, y compris lors des discussions avec le public qui concluent ses cours.
    Puisse-t-elle revenir bientôt à son public qui l'aime et l'apprécie comme sûrement comme la meilleure "passeuse" (comme on dit à présent) de savoir philosophique et aussi plus généralement de cette passion de la connaissance et de la réflexion,
    qui n'en déplaise à Gorgias (lol!) et aux sophistes soucieux seulement d'effets rhétoriques plus efficaces pour convaincre un public dans un sens ou dans un autre - comme dans un passage satirique aigre-doux du bon film historique "Ridicule" de Patrice Leconte!,
    que pour contribuer à un approfondissement de la réflexion notamment métaphysique.. Fautes de REPONSES dont la validité serait garantie par la pure rationalité, bien sûr, comme semble bien l'avoir établi une fois de plus un certain...criticiste à la fin du XVIIIème siècle..
    Lequel, à cause de cela justement, je le soupçonne, est détesté par les croyants des religions tout comme par les tenants du "réalisme" même athées, et de leur matérialisme "ontologique"...

    •  2 ปีที่แล้ว

      Merci pour ces réflexions denses, personnelles, engagées et rigoureuses. Je devrais bientôt vous offrir du nouveau grain à moudre...:-) Bien cordialement! Annick

  • @thomas23s
    @thomas23s 3 ปีที่แล้ว

    Si j'ai bien compris, Parménide pourrait être un pré-platonicien, avec une seule forme intelligible qui serait l'être ?

    •  3 ปีที่แล้ว

      Je vous renvoie à la réponse à votre même question à la vidéo suivante :)
      Bonne continuation!

  • @emiliengauthier6751
    @emiliengauthier6751 2 ปีที่แล้ว

    Bonjour Mme Stevens, quelques petites précisions sur la théorie parménidienne de la connaissance par l'Être... Veuillez m'excuser si je fais des confusions...
    Peut-on dire que si Parménide cherche à ne pas se contenter des phénomènes perceptibles pour affirmer qu'il y a de l'Etant mais veut le démontrer par la logique intellectuelle (dénuée de tout usage des sens) c'est afin de démontrer qu'il y a une nature profonde et intelligible de toutes choses qui fait qu'au final on peut les comprendre à travers des lois générales intemporelles, immanentes, qui les déterminent et les font exister = l'Etant?
    Ce qui intéresse Parménide serait donc comme je le comprends de montrer que ce qui est, derrière une apparente existence de surface (qui est elle dans le devenir) contient un Etant profond et intelligible lequel permet de donner un sens au fait que « ce qui est » soit. Aussi, n'y a-t-il pas un double but : certes poser une possibilité de la connaissance d'une réalité, d'une vérité profonde du monde et des choses qui sont ? (Parenthèse à ce propos y a-t-il déjà chez Parménide une dimension morale ici, comme plus tard chez Platon??) Mais au-delà de tout ça, au-delà de la possibilité de fonder une connaissance du réel, derrière l'établissement de lois immanentes et de la Vérité, j'ai l'impression qu'il y a aussi et peut-être surtout une quête de sens. Sens de notre propre existence en tant qu'individu, en tant qu'espèce, en tant qu'étant tout simplement... ?? Peut-on comprendre les choses comme cela ? En vous remerciant vivement et au plaisir de vous lire !
    Emilien G

    •  2 ปีที่แล้ว

      Bonjour Monsieur Gauthier. Le poème étant court, fragmentaire, peu explicite, il est difficile de s'arrêter à une interprétation unique, mais on peut du moins distinguer les différentes compréhensions possibles et les incompatibilités entre elles. La première distinction est entre "l'Etant" et "l'Etre": ou bien Parménide évoque un Etant (quelque chose qui est), ou bien il évoque le fait d'être, l'être de ce qui est, ou le "il y a" de l'être. S'il évoque un Etant, ce peut être, comme vous le suggérez, quelque chose d'intelligible qui explique et fonde le réel sensible, ou ce peut être l'ensemble de ce réel sensible considéré dans la perspective de son unité et de son éternité, ou encore, d'une manière logique et générale, la définition des caractéristiques que doit posséder tout candidat à l'appellation "étant". S'il évoque l'Etre, c'est une interrogation sur le fait d'être en général, sur le fait qu'il y a de l'être et non rien. Dans tous les cas, la vérité est le discours persuasif, c'est-à-dire le discours construit de telle manière qu'il nous donne la connaissance exacte des choses. Peut-on penser que le poème recèle en plus un questionnement sur le sens de l'existence humaine? Je ne le vois nulle part, sauf bien sûr dans l'incitation à penser et la mise en garde contre les erreurs de la connaissance. Mais on reste toujours dans le cadre cognitif, sans extension (du moins dans les fragments conservés) vers une éthique au sens large, qui inclurait une réflexion sur l'être de l'être humain. Heidegger a cherché à aller dans ce sens en donnant à la pensée une signification non cognitive, mais il me semble que rien dans le texte ne permet de soupçonner une telle signification.
      Bien cordialement, et bonne continuation pour votre quête!

    • @emiliengauthier6751
      @emiliengauthier6751 2 ปีที่แล้ว

      Bonsoir Mme Stevens, ou Annick (si vous préférez) ! Merci pour votre réponse très claire qui synthétise bien les différentes significations possibles de l'Etre ainsi que de l'Etant chez Parménide. Pour la dimension « existentialiste » à laquelle je pensais, je ne la situais pas littéralement dans les fragments que je ne connais pas, mais je spéculais en quelques sortes sur les motivations profondes qui incitèrent Parménide à s'émanciper d'une pensée disons plus mythique et à vouloir construire cette exigence de pensée... En tout cas, merci pour votre réponse et vos encouragements! Au plaisir !

  • @reginaldodomingos5166
    @reginaldodomingos5166 3 ปีที่แล้ว

    Grande professora Annick! Muito obrigado!

  • @lemoinemichel5199
    @lemoinemichel5199 8 ปีที่แล้ว +1

    Gorgias était un grand philosophe. En particulier un métaphysicien. Encore faut-il ne pas s'arrêter aux calomnies platoniciennes. J'ai développé cela sur mon blog Lemoine001 article 27 octobre 2014 "le mode de pensée de Gorgias"

    •  7 ปีที่แล้ว +3

      Chacun est libre de publier sur internet ce qu'il connaît et ce qu'il ne connaît pas. C'est la responsabilité des lecteurs et auditeurs de juger de la qualité des communications, en particulier, en ce qui concerne l'histoire de la philosophie, de vérifier si on appuie les affirmations sur une référence précise aux textes, sur une interprétation argumentée, sur la justification du choix entre les différentes interprétations possibles, sur la prise en compte de l'ensemble des textes nécessaires pour cerner toutes les facettes d'une thématique, etc.
      Dans le cas de Gorgias, je n'avais pas le temps de montrer en quoi son discours "Sur le non-être" est tissé de syllogismes non valides, mais c'est une démonstration qu'on peut trouver dans diverses éditions du texte, notamment l'édition par Barbara Cassin du traité "Sur Mélissos, Xénophane, Gorgias".
      Quant à l'appréciation de sa grandeur, certes Gorgias soulève des questions fondamentales de la philosophie, mais il les laisse dans l'aporie, ne cherche pas à les dépasser vers une connaissance positive; il est donc difficile d'admettre qu'il soit un grand philosophe, même si son apport est important pour avoir stimulé la philosophie à devenir toujours plus subtile, plus lucide, plus complète.
      Annick Stevens

    • @ChercheurTjrs
      @ChercheurTjrs 4 ปีที่แล้ว

      @ Merci à vous, pour cette indispensable rectification dont j'admire la retenue ... ;-) , car à la lecture du mess de Lemoine Michel, j'ai été carrément écoeuré par l'erreur de son appréciation de Gorgias ! Comment peut-on être à ce point dans l'erreur, alors que la réalité profonde et UNIQUE, de la nature sophistique des discours de Gorgias figure dans le moindre des ouvrages dans lesquels il est mentionné, sans même qu'il faille consulter des ouvrages approfondis ! .... Mais .... mais ... il est possible que ce monsieur ne fasse que s'amuser à répandre des contre-vérités, dans le but de déclencher des polémiques à l'infini .... Serait-il tout simplement un de ces trolls pernicieux qui sévissent sur le web ? Nul ne le saura jamais ....

  • @delavegamanuel4415
    @delavegamanuel4415 4 ปีที่แล้ว

    Petit erratum après relecture:
    Ligne 9(réifié)
    Ligne 11(proposer)
    Ligne 22[...de Thalès à Empédocle (1887) ne sera pas maintenue]

  • @Chironique
    @Chironique 10 ปีที่แล้ว +1

    Merci encore !
    - Est-ce que Gorgias "détruit" l'alètheia des Maîtres de Vérité, ou bien plutôt le critère d'adéquation des pensées avec le réel qui sera celui des stoïciens ?
    - La bifurcation proposée Parménide entre la voie de la vérité et celle de l'opinion est-elle possible dans la conception de Gorgias ?

    •  10 ปีที่แล้ว +1

      Merci pour votre question, et désolée de répondre si tard!
      La forme parodique que prend le discours de Gorgias montre bien qu'il répond directement à la conception parménidienne de l'alètheia, qui est différente à la fois de celle des Maîtres de Vérité (les prêtres et devins, intermédiaires entre les humains et la vérité révélée par le dieu) et de celle qui repose sur l'adéquation avec le réel. Celle-ci, en effet, suppose une correspondance entre les phénomènes (les choses telles qu'elles nous apparaissent) et les règles générales explicatives que nous pouvons en tirer et qui sont censées en exprimer la vérité. La vérité de Parménide est très particulière en ce qu'elle n'a pour seul objet que l'étant (ce qui est), qui se distingue de tout ce qui est changeant et non permanent, c'est-à-dire de tous les phénomènes.
      Gorgias ne tient pas compte de cette distinction entre l'étant (sur lequel porte la voie de la vérité) et les phénomènes (sur lesquels porte la voie de l'opinion), puisqu'il identifie la pensée (que Parménide réserve à l'étant) à l'imagination (que Parménide réserve aux phénomènes). En effet, pour montrer qu'on pense des choses qui ne sont pas, il dit qu'on peut penser un char qui vole au-dessus de la mer alors que ça n'existe pas. C'est pourquoi, il ne s'agit pas vraiment d'une réfutation de Parménide, puisqu'il ne prend pas les mots dans le même sens.
      Annick Stevens

    • @Chironique
      @Chironique 10 ปีที่แล้ว +2

      Jacques van Helden Je vous remercie pour votre réponse et les précisions apportées. Vos cours sur les présocratiques sont passionnants. Bonne continuation à vous.

  • @sylvielouiscombet5883
    @sylvielouiscombet5883 4 ปีที่แล้ว

    Si les idées de Platon sont immuables, peut il exister une idée d'"homme" ? Et pour élargir la question, les idées morales peuvent-elles préexister à l'apparition de l'homme ? Sauf à prendre le Bien, la justice.... de manière très vague comme ne représentant qu'une idée de mesure, d'équilibre.

    •  4 ปีที่แล้ว

      Bonjour Sylvie,
      Pour Platon, les idées existent effectivement par elles-mêmes, sans avoir besoin de l'existence des êtres concrets. Elles n'ont pas besoin d'être pensées ni incarnées dans des individus. Elles sont un type d'être différent de ce qui est réalisé dans l'univers sensible. Nous ne les construisons pas mais nous les découvrons par la pensée, elles qui existaient depuis toujours.
      La question se pose plutôt chez Aristote, qui considère que les notions générales comme "homme" ou comme les notions morales sont des pensées constituées par nous à partir des exemples ou individus réalisés dans le monde. Mais il peut dire qu'elles sont éternelles parce qu'il n'est pas créationniste: il pense que l'univers et les espèces vivantes ont toujours existé aussi. Dès lors, pour expliquer l'histoire et les progrès des civilisations, il adopte la théorie très ancienne de cataclysmes qui surviennent régulièrement, détruisent les civilisations et les obligent à recommencer à se développer à partir des survivants qui sont retournés à l'état le plus primitif.
      Bien cordialement à vous, Annick

  • @delavegamanuel4415
    @delavegamanuel4415 4 ปีที่แล้ว

    Bonjour Mme Stevens,
    Je viens de finir l'écoute de la séance 4 des premières philosophies en Grèce.
    Je vous remercie pour vos vidéos toujours précieuses et accessibles au grand public.
    Je souhaiterais vous faire une remarque à propos de l'interprétation de "l'Etre est",du estin,donc.
    Vous interprétez celui-ci à la lumière platonicienne,qui fut d'ailleurs la lumière commune au monde grec de son époque et qui éclaire encore notre monde contemporain.
    Cette lumière du midi comme aimait à la nommer Nietzsche.
    Cette interprétation platonicienne substantialise l'Etre afin de le réifier dans une présence immuable.
    Ainsi réifier en cette éternelle présence immuable il sera dès lors le Vrai opposé au non-être,c'est-à-dire au périssable,au devenir,au phénoménal,de fait le non-Vrai.
    Vous citez Heidegger,je voudrais vous proposez une lecture autre de l'interprétation Heideggérienne qui semble être la vôtre.
    Heidegger n'a eu de cesse de dénoncer ce renversement chronologique initié par Platon.
    Il faut lire Platon à la lumière antésocratique,notamment Parménidienne et Héraclitéenne,et non l'inverse.
    Sinon on verse immanquablement dans le contre-sens qu'il n'a cessé de souligner,à savoir une interprétation de l'Etre marquée au sceau de la métaphysique dans sa constitution onto-théologique.
    L'Etre est,n'affirme pas tant une présence immuable,immuabilité présente de quelque chose de permanent,mais bien plutôt "la pure factualité abrupte d'être",c'est à-dire cette donation pure,présence du présent,Ereignis donc.
    Ereignis en tant qu'avènement de venue à présence d'être.
    Ce ne peut en aucune façon désigner une chose ou plutôt un étant,fût-il le "summun ens"de st Thomas d'Aquin.
    Il est vrai que Parménide lui-même a contribué à la confusion,qui permît à Platon son interprétation,car la cime qu'il atteint du paragraphe 2 à 7(dans la traduction de Paul Tannery "Pour l'histoire de la science hellène, de Thalès à Empédocle (1887).
    Cette cime là,description de l'Etre non substantialisé,va connaître une chute vertigineuse au paragraphe 8 avec la détermination de ses attributs métaphysiques,attributs qui conviendront bientôt parfaitement à l'Agathon platonicien et à toutes les figures que la philosophie occidentale d'Aristote à Nietzsche égrènera comme autant d'attributs du SUJET.
    J'espère n'avoir pas été trop confus et attends de lire votre réponse avec grand intérêt.
    Je vous remercie une nouvelle fois pour vos conférences qui m'apprennent énormément.
    Bien cordialement.
    Manuel.

    •  4 ปีที่แล้ว +1

      Bonjour Manuel, et merci pour cette réflexion.
      Heidegger a apporté la pensée fondamentale du "il y a", c'est-à-dire du fait qu'il y a, avant toute détermination de ce qu'est être. Il est désormais incontournable pour toute pensée de l'être. Mais, si penser Parménide à partir de Platon est déjà anachronique, que dire de le penser à partir de Heidegger? Je voudrais vous répondre en deux étapes: d'abord, je n'interprète pas Parménide comme l'interprétait Platon, ni à la manière dont Platon pense l'être; ensuite, je pense qu'à la lecture des fragments du Poème, il est évident que la projection que Heidegger y fait de sa propre pensée est intenable.
      Platon, dans son dialogue Le Sophiste, comprenait le "ton on" de Parménide comme "le tout qui est", c'est-à-dire comme l'étant, ouvrant la voie à l'absurdité que tout l'étant serait immobile. Il ne considérait pas du tout la démonstration parménidienne comme une analyse conceptuelle. Sa propre conception de l'être est une analyse conceptuelle: que signifie le verbe en lui-même, le fait d'être, et non l'étant. Certes, il en fait une idée, parmi les plus générales, celles qui se lient avec toutes les autres. Mais les idées platoniciennes ne sont pas des substances, pas des "res". Elles ont toutes les caractéristiques du concept, si ce n'est que, pour des raisons de fondement de la connaissance, Platon estimait que les concepts devaient avoir une existence extérieure à notre pensée et, par là, immuable. En revanche, rien dans son Poème n'indique que Parménide donnait ce statut au concept d'être; au contraire, il le lie indissolublement à la pensée. Les "attributs" du fragment 8 sont ceux de "ce qui est", c'est-à-dire ceux que doit posséder un étant, quel qu'il soit, pour qu'on puisse dire qu'il est. L'être, au sens du fait d'être, est donc ce qui a pour conséquence que ce qui est possède ces attributs. Ce qui est nouveau et unique parmi tous les présocratiques, c'est de s'interroger sur le fait d'être lui-même, c'est-à-dire sur le concept. C'est la seule chose qui, chez Parménide, annonce Platon, et le reconnaître n'a rien d'une lecture rétrospective. Il s'agit juste de refuser les interprétations simplistes qui, depuis l'Antiquité jusqu'à aujourd'hui encore, comprennent l'être de Parménide comme "le tout de l'étant".
      Quant à la lecture de Heidegger, comme vous le dites vous-même, elle ne sait que faire avec le fragment 8, sinon le rejeter comme une chute. Mais on peut montrer aussi que la manière dont il traduit les premiers fragments est inexacte, forcée pour y voir sa propre pensée (désolée, je ne peux le faire ici :-)). Cela n'enlève rien à la grandeur et à l'importance de sa propre pensée.
      En vous souhaitant une bonne continuation pour vos recherches, bien cordialement, Annick

  • @cr4971
    @cr4971 8 ปีที่แล้ว

    c'est à ce moment que les athéniens s'atteignirent