La tristesse du diable - Leconte de Lisle (lecture & ambiance)

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  • เผยแพร่เมื่อ 24 พ.ย. 2015
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    Ce texte est extrait du recueil "Les poèmes barbares" de Leconte de Lisle. J'ai la chance de posséder un exemplaire d'une édition ancienne que je ne me lasse pas de relire tant le livre est beau et la plume du poète sombre et raffinée.
    La musique est une adaptation pour piano de Bach d'un Adagio pour hautbois de Allessandro Marcello. Grâce à la magie des instruments virtuels j'ai ajouté des cordes au piano lui aussi virtuel et des chœurs en fond ainsi qu'un drone pour créer une tension permanente. La voix en écho est volontairement parasite comme peut l'être parfois cette petite voix en nous qui nous juge...
    La tristesse du diable
    Silencieux, les poings aux dents, le dos ployé,
    Enveloppé du noir manteau de ses deux ailes,
    Sur un pic hérissé de neiges éternelles,
    Une nuit, s'arrêta l'antique Foudroyé.
    La terre prolongeait en bas, immense et sombre.
    Les continents battus par la houle des mers ;
    Au-dessus flamboyait le ciel plein d'univers ;
    Mais Lui ne regardait que l'abîme de l'ombre.
    Il était là, dardant ses yeux ensanglantés
    Dans ce gouffre où la vie amasse ses tempêtes,
    Où le fourmillement des hommes et des bêtes
    Pullule sous le vol des siècles irrités.
    Il entendait monter les hosannas serviles,
    Le cri des égorgeurs, les Te Deum des rois,
    L'appel désespéré des nations en croix
    Et des justes râlant sur le fumier des villes.
    Ce lugubre concert du mal universel,
    Aussi vieux que le monde et que la race humaine,
    Plus fort, plus acharné, plus ardent que sa haine,
    Tourbillonnait autour du sinistre Immortel.
    Il remonta d'un bond vers les temps insondables
    Où sa gloire allumait le céleste matin,
    Et, devant la stupide horreur de son destin,
    Un grand frisson courut dans ses reins formidables.
    Et se tordant les bras, et crispant ses orteils,
    Lui, le premier rêveur, la plus vieille victime,
    Il cria par delà l'immensité sublime
    Où déferle en brûlant l'écume des soleils :
    - Les monotones jours, comme une horrible pluie,
    S'amassent, sans l'emplir, dans mon éternité ;
    Force, orgueil, désespoir, tout n'est que vanité ;
    Et la fureur me pèse, et le combat m'ennuie.
    Presque autant que l'amour la haine m'a menti :
    J'ai bu toute la mer des larmes infécondes.
    Tombez, écrasez-moi, foudres, monceaux des mondes !
    Dans le sommeil sacré que je sois englouti !
    Et les lâches heureux, et les races damnées,
    Par l'espace éclatant qui n'a ni fond ni bord,
    Entendront une Voix disant : Satan est mort !
    Et ce sera ta fin, Oeuvre des six Journées !
    Charles-Marie LECONTE DE LISLE
  • บันเทิง

ความคิดเห็น • 4

  • @spiritus39
    @spiritus39 7 ปีที่แล้ว +2

    superbe

  • @Fandujoker
    @Fandujoker 8 ปีที่แล้ว +5

    Encore une splendide lecture. Merci beaucoup de m'avoir fait découvrir cet auteur.
    A quand un tome 2 de votre ouvrage ?

    • @FredDarevil
      @FredDarevil  8 ปีที่แล้ว

      +Fandujoker Merci. C'est un auteur trop peu connu. Le tome 1 de mes lectures a besoin de temps pour se faire connaitre. Le suivant sera thématique et certainement dans le genre fantastique...