*_Rest of the documentation in an English translation 1/1_* There is no theory about systems, despite what people say, but a humble and assertive submission to the musical objective: so humble and assertive that it lasted (by itself, it seems to our contemporaries) all his life. With an open and theological spirit, Bach did all that he could to penetrate the legacy left by polyphony. The effect that the preclassical italian musicians-of whom Vivaldi is the most important-had on him is comparable to the influence that italian painters had on Albrecht DGrer, as Geiringer has pOinted out: they both discovered the way they had to follow through studying the calm and the moderation of Italy. The angular seve}ity of north german music gives way to the clearness and simplicity of structure of the italian ,spirit. Bach's style is the brilliant synthesis of counterpoint and Italy. Note here that Bach's contemporaries frequently transcribed and arranged italian music. It so happens that none of this work was preserved by posterity as far as we know. Bach alone, it seems, took the pratice to the point of genius. (In Handel one finds borrowings from Stradella. It was completely normal atthetime, and did not trouble anyone.) In Arnstadt and Luneburg Bach only knew italian works through arrangements . At Weimar, in 1708 at the age of 23 (and until 1717) he discovered the originals. He then applied himself systematically to the solution of the problems presented by the keyboard, and it was perfectly natural that he should devote himself to transcribin'g Vivaldi's violin concerti for organ and harpsichord, as ..... ell as those of MarcelJo and other Italians. From the fact that he also transcribed works with italian tendencies from composers as diverse as Telemann and Johann Ernst of Saxe-Weimar at this period, ' Arnold Schering draws this conclusion: "Until now it was commonly thought that Bach, in making these arrangements of Vivaldi, wanted practice in the then new style of the italian concerto, but the fact that side by side with these italian concerti figure german works proves this to be wrong." It seems that in any case his humble taking over of Vivaldi in particular puts a decisive seal on Bach 's work. And it would seem, in listening to these six Bach-Vivaldi concerti for solo harpsichord , t hat he is fascinated by italian grace, and is amazed at the namber of violin effects t hat can be obtained frClm the harpsichord. Moreover it becomes inexplicably, through a kind of faithfulness, (rather like a motto) an appetite for, or love of, Bach. He remains as fai thful as possible to the original, but more often than not he enriches the harmony and int roduces rhythmic and contrapuntal details between the melody and the 'bass which accentuate and enhance the nature of the work. When he deems it necessary he makes the bass line more supple and composes inner parts . He ornaments the melodic line so as to cover over the dryness or swiftness of the keyboard action, rather like the architect who adds mouldings and ornamentation in order to emphasize his design . Similarly the architect reinforces the sub-structure so that t he super-structure does not collapse or destroy the un ity of the work. If he is a great baroque exponent, one has the feeling that he introduces order in the exact measure t o which he captures the fluid aspects of nature in the stone, or "becomes it" as the Germans would say. It is through the strictest appl icati on (a typically baroque-in the broadest sense of the term- phenomenon) that Bach's fa ntasy exceeds, in these concerti, t hat of the great, luminous, dazzling, and sometimes monotonous Vivaldi. Clalfde Roland-Manuel • So, for example, the first 2 movements side 1. beginning of concerto opus 3 no. 7.
*_The documentation in the French language 1/1_* Il est etrange et significatif que nous accedions, par ces pieces', au cceur me me de J.-S. Bach, au centre du corps de son ceuvre; outre que le jeu exemplaire de Luciano Sgrizzi restitue une exemplaire confluence : celle des genies italien et germanique. " Arrangements ", dira-t-on ... oui - et le miracle est la. Arrangements, simples transcriptions, meme, souvent*, faits par J .-5. Bach pour son etude, pour satisfaire son gout de I'experience et de la pedagogie, afin aussi d'avoir de la matiere 10rsqu'iI est oblige de donner des executions musicales. Est-ce la tout? Repondre, serait psychanalyser le compositeur. Du moins, pouvons-nous operer quelques constatations, et donner imprudemment notre point de vue. On ·oublie trop que Bach est, au sens large, le contemporain de ses fils Wilhelm-Friedmann et Karl-Philip Emmanuel, sans parler d'un Telemann, ne quatre ans avant lui et ouvert a tous les courants nouveaux. J.-S. Bach est tourne vers le vieux contrepoint a une epoque oll celui-ci est elimine partout ailleurs. C'est pourquoi lui-meme sera elimine apres sa mort. Disons mieux : Bach est un homme du Moyen-Age, etranger a ce que la Renaissance a commence d'apporter, insidieusement, depuis deux siecles, au culte de I'individualisme musical. Sa passion est de travailler ce qui a deja ete travaille. L'artisan va faire place a I 'artiste; tout le laisse presager, plus encore qu'au cours de I'ere classique qui suivra, et qui interrompra provisoirement · un certain courarit romantique B"ch est en dehors de ce courant, qu'illustrent bient6t chacun a sa maniere, un Wilhelm-Friedmann Bach (ce genie) ou un Gluck. Paradoxe! c'est, en somme, pour son opposition au preromantisme - mouvement mele aux sources du classicisme, 'puis etouffe par lui avant d'en rejaillir, - que Bach sera considere par les romantiques comme un precurseur. Pourtant, son genie est celui de la combinaison (sa meditation, on le sait, est appliquee, comme sa jubilation est meditative). " accorde moins d'importance a la trouvaille qu'a I'amlngement. Dieu seul est createur; I'esthetique de Bach est d'ordre theologique. Quelque peu theologique, aussi, la tolerance dont il tempere son habituelle severite, envers ses fils. Nul systematisme chez lui, quoi qu'on en ait dit, mais une humble .et autoritaire sou mission a I'objet musical - si humble et si autoritaire, qu'elle emplit (elle seule, semble-t-il a nos contemporains) toute la duree. Theologique et ouvert. Bach fera son bien propre de to:ut ce qui est susceptible de penetrer dans le cadre legue par I'ancienne polypnonie. L'effet sur lui des musiciens preclassiques italiens - Vivaldi en tete - est semblable a I'influence qu'exercerent les peintres italiens sur Albert DOrer, ainsi que le fait remarquer Geiringer : c'est en Eitudiant la serenite, I'equilibre de l'ltalie, qu'ils ont tous deux rencontre leurs grandes voies. La severite anguleuse de la musique des Allemands du Nord cede a la clarte, a la si(!lplicite de structure du genie italien. Le style de Bach, c'est la synthese geniale du vieux contrepoint et de l'ltalie. Remarquons tout de suite que les comelflporains de Bach ont frequemment transcrit, arrange la musique italienne. IJ se trouve qu'auc'un d'eux - a notre connaissance - ne fut retenu par la posterite, et Bach seul, semble-t-il, a pousse I'operation jusqu'au genie. (Chez Haendel, on note des plagiats de Stradella. Cela etait d'ailleurs absolument naturel a I'epoque, et ne genait personnel. A Arnstadt et Lunebourg, Bach ne con nut les ceuvres ·italiennes que dans leurs arrangements. A Weimar, en 1708, a I'age de 23 ans (et jusqu'en 1717) iI en decouvre les originaux. 1I s'appliquait alors systematiquement a la solution des problemes poses par le clavier, et c'est tout naturellement qu'il se consacre a la transcription pour orgue et pour c1avecin des concertos de -violon de Vivaldi, surtout, aussi de Marcello et autres Italiens. Du fait qu'il a transcrit egalement, a la meme epoque, des ceuvres .(italianisantes) du si divers Telemann et de Johann Ernst de Saxe - Weimar, Arnold Schering tire cette conclusion, que nous versons objectivement au dossier : .. C'etait jusqu'ici I'opinion courante que Bach, en realisant ces adaptations de Vivaldi, voulait s 'exercer elans le style alors nouveau dll concert italien, mais le fait qu'a cote des concertos italiens figurent des ouvrages allemands est de nature a infirmer cette supposition. " 11 semble, en tous cas, que son humble prise de possession sur Vivaldi, particulierement, marque I'ceuvre de Bach d'un sceau decisif. Et iI paraitrait, a I'audition des six concertos repertories de Bach-Vival di pour clavecin seul, qu'il est fas cine par la grace italienne, et s'emerveille de ce que I'on peut, au clavier, tirer tant d'effets du vi olon . Ainsi cela devient inexplicablement, par fidelite, appetit, amour (c'est un peu comme une devise). du J .-S. Bach. 11 epouse aussi fidelement que possible le texte original i mais , le plus souvent, il renforce I'harmonie et, entre la melodie et la basse, introduit des details rythmiques et contrapuntiques qui accentuent, mettent en valeur le caractere de la composition. Quand il le juge necessaire, il a~soupl i t la lig ne des basses, invente des parties intermediaires; iI orne les lignes melodiques , afin de suppleer a la secheresse ou a la brievete du clavier. Comme I'architecte qui, pour so uligner un dessin, met des moulures et des ornements. De meme, I'arch itecte renforce-t-il I'infrastructure pour que les su rcha rges ne :;;e brisent ou ne brisent I' unite de I'ceuvre . S'il est un grand baroque, on a le sentiment qu'il introduit I'ordre dans I'exacte mesure oll il capte dans la pierre les aspects mouvants de la nature - ou le devenir, diraient les Allemands. C'est bien par la ri gueur la plus stricte (ph enomene typiquement baroque, au sens eternel du terme) que la fantaisie de Bach depasse' dans ces concertos , celle du grand, lumineux, de I'eblouissant et parfois monotone Vivaldi. Claude Rol and-Manuel • Ainsi par exemple les deux premiers mouvements - face 1, debut, du concerto opus 3 n° 7
Absolutely stunning, a pure gem.
That Neupert Harpsichord That Sgrizzi Plays Here Is Magnificent.....as is his Great Performance 📣📣📣📣
It’s a real treasury. Thank you for sharing
It was my pleasure.
Gorgeous, really stunning upload, royal presentation , flamboyantly documentation, excellent realise! You re Brilliant factually, Folies.Espagne!
Don't overestimate it :-))))
c'est tapin beau le clavecin de vivaldi
*_Rest of the documentation in an English translation 1/1_*
There is no theory about systems, despite what people
say, but a humble and assertive submission
to the musical objective: so humble and assertive
that it lasted (by itself, it seems to our
contemporaries) all his life.
With an open and theological spirit, Bach
did all that he could to penetrate the legacy
left by polyphony. The effect that the preclassical
italian musicians-of whom Vivaldi
is the most important-had on him is comparable
to the influence that italian painters had
on Albrecht DGrer, as Geiringer has pOinted
out: they both discovered the way they had to
follow through studying the calm and the
moderation of Italy. The angular seve}ity of
north german music gives way to the clearness
and simplicity of structure of the italian
,spirit. Bach's style is the brilliant synthesis
of counterpoint and Italy.
Note here that Bach's contemporaries
frequently transcribed and arranged italian
music. It so happens that none of this work
was preserved by posterity as far as we know.
Bach alone, it seems, took the pratice to the
point of genius. (In Handel one finds borrowings
from Stradella. It was completely
normal atthetime, and did not trouble anyone.)
In Arnstadt and Luneburg Bach only knew
italian works through arrangements . At
Weimar, in 1708 at the age of 23 (and until 1717)
he discovered the originals. He then applied
himself systematically to the solution of the
problems presented by the keyboard, and it
was perfectly natural that he should devote
himself to transcribin'g Vivaldi's violin concerti
for organ and harpsichord, as ..... ell as those
of MarcelJo and other Italians. From the fact
that he also transcribed works with italian
tendencies from composers as diverse as
Telemann and Johann Ernst of Saxe-Weimar
at this period, ' Arnold Schering draws this
conclusion:
"Until now it was commonly thought that
Bach, in making these arrangements of Vivaldi,
wanted practice in the then new style of the
italian concerto, but the fact that side by side
with these italian concerti figure german
works proves this to be wrong."
It seems that in any case his humble taking
over of Vivaldi in particular puts a decisive
seal on Bach 's work. And it would seem, in
listening to these six Bach-Vivaldi concerti
for solo harpsichord , t hat he is fascinated by
italian grace, and is amazed at the namber of
violin effects t hat can be obtained frClm the
harpsichord. Moreover it becomes inexplicably,
through a kind of faithfulness, (rather
like a motto) an appetite for, or love of, Bach.
He remains as fai thful as possible to the
original, but more often than not he enriches
the harmony and int roduces rhythmic and
contrapuntal details between the melody and
the 'bass which accentuate and enhance the
nature of the work. When he deems it necessary
he makes the bass line more supple
and composes inner parts . He ornaments the
melodic line so as to cover over the dryness
or swiftness of the keyboard action, rather
like the architect who adds mouldings and
ornamentation in order to emphasize his
design . Similarly the architect reinforces
the sub-structure so that t he super-structure
does not collapse or destroy the un ity of the
work. If he is a great baroque exponent,
one has the feeling that he introduces order
in the exact measure t o which he captures the
fluid aspects of nature in the stone, or "becomes
it" as the Germans would say.
It is through the strictest appl icati on (a typically
baroque-in the broadest sense of the
term- phenomenon) that Bach's fa ntasy exceeds,
in these concerti, t hat of the great,
luminous, dazzling, and sometimes monotonous
Vivaldi.
Clalfde Roland-Manuel
• So, for example, the first 2 movements side 1.
beginning of concerto opus 3 no. 7.
*_The documentation in the French language 1/1_*
Il est etrange et significatif que nous accedions,
par ces pieces', au cceur me me de
J.-S. Bach, au centre du corps de son ceuvre;
outre que le jeu exemplaire de Luciano Sgrizzi
restitue une exemplaire confluence : celle
des genies italien et germanique.
" Arrangements ", dira-t-on ... oui - et le
miracle est la. Arrangements, simples transcriptions,
meme, souvent*, faits par J .-5. Bach
pour son etude, pour satisfaire son gout de
I'experience et de la pedagogie, afin aussi
d'avoir de la matiere 10rsqu'iI est oblige de
donner des executions musicales. Est-ce la
tout? Repondre, serait psychanalyser le
compositeur. Du moins, pouvons-nous operer
quelques constatations, et donner imprudemment
notre point de vue.
On ·oublie trop que Bach est, au sens large,
le contemporain de ses fils Wilhelm-Friedmann
et Karl-Philip Emmanuel, sans parler
d'un Telemann, ne quatre ans avant lui et
ouvert a tous les courants nouveaux.
J.-S. Bach est tourne vers le vieux contrepoint
a une epoque oll celui-ci est elimine
partout ailleurs. C'est pourquoi lui-meme sera
elimine apres sa mort.
Disons mieux : Bach est un homme du
Moyen-Age, etranger a ce que la Renaissance
a commence d'apporter, insidieusement,
depuis deux siecles, au culte de I'individualisme
musical. Sa passion est de travailler
ce qui a deja ete travaille. L'artisan va faire
place a I 'artiste; tout le laisse presager, plus
encore qu'au cours de I'ere classique qui
suivra, et qui interrompra provisoirement · un
certain courarit romantique B"ch est en
dehors de ce courant, qu'illustrent bient6t
chacun a sa maniere, un Wilhelm-Friedmann
Bach (ce genie) ou un Gluck. Paradoxe!
c'est, en somme, pour son opposition au preromantisme
- mouvement mele aux sources
du classicisme, 'puis etouffe par lui avant d'en
rejaillir, - que Bach sera considere par les
romantiques comme un precurseur. Pourtant,
son genie est celui de la combinaison (sa
meditation, on le sait, est appliquee, comme
sa jubilation est meditative). " accorde moins
d'importance a la trouvaille qu'a I'amlngement.
Dieu seul est createur; I'esthetique de
Bach est d'ordre theologique. Quelque peu
theologique, aussi, la tolerance dont il tempere
son habituelle severite, envers ses fils. Nul
systematisme chez lui, quoi qu'on en ait dit,
mais une humble .et autoritaire sou mission a
I'objet musical - si humble et si autoritaire,
qu'elle emplit (elle seule, semble-t-il a nos
contemporains) toute la duree.
Theologique et ouvert. Bach fera son bien
propre de to:ut ce qui est susceptible de penetrer
dans le cadre legue par I'ancienne polypnonie.
L'effet sur lui des musiciens preclassiques
italiens - Vivaldi en tete - est
semblable a I'influence qu'exercerent les
peintres italiens sur Albert DOrer, ainsi que
le fait remarquer Geiringer : c'est en Eitudiant
la serenite, I'equilibre de l'ltalie, qu'ils ont
tous deux rencontre leurs grandes voies. La
severite anguleuse de la musique des Allemands
du Nord cede a la clarte, a la si(!lplicite
de structure du genie italien. Le style de Bach,
c'est la synthese geniale du vieux contrepoint
et de l'ltalie.
Remarquons tout de suite que les comelflporains
de Bach ont frequemment transcrit,
arrange la musique italienne. IJ se trouve
qu'auc'un d'eux - a notre connaissance -
ne fut retenu par la posterite, et Bach seul,
semble-t-il, a pousse I'operation jusqu'au
genie. (Chez Haendel, on note des plagiats
de Stradella. Cela etait d'ailleurs absolument
naturel a I'epoque, et ne genait personnel.
A Arnstadt et Lunebourg, Bach ne con nut
les ceuvres ·italiennes que dans leurs arrangements.
A Weimar, en 1708, a I'age de 23 ans
(et jusqu'en 1717) iI en decouvre les originaux.
1I s'appliquait alors systematiquement a la
solution des problemes poses par le clavier,
et c'est tout naturellement qu'il se consacre
a la transcription pour orgue et pour c1avecin
des concertos de -violon de Vivaldi, surtout,
aussi de Marcello et autres Italiens. Du fait
qu'il a transcrit egalement, a la meme epoque,
des ceuvres .(italianisantes) du si divers Telemann
et de Johann Ernst de Saxe - Weimar,
Arnold Schering tire cette conclusion, que
nous versons objectivement au dossier :
.. C'etait jusqu'ici I'opinion courante que
Bach, en realisant ces adaptations de Vivaldi,
voulait s 'exercer elans le style alors nouveau
dll concert italien, mais le fait qu'a cote des
concertos italiens figurent des ouvrages allemands
est de nature a infirmer cette supposition.
"
11 semble, en tous cas, que son humble
prise de possession sur Vivaldi, particulierement,
marque I'ceuvre de Bach d'un sceau
decisif. Et iI paraitrait, a I'audition des six
concertos repertories de Bach-Vival di pour
clavecin seul, qu'il est fas cine par la grace
italienne, et s'emerveille de ce que I'on peut,
au clavier, tirer tant d'effets du vi olon . Ainsi
cela devient inexplicablement, par fidelite,
appetit, amour (c'est un peu comme une
devise). du J .-S. Bach.
11 epouse aussi fidelement que possible le
texte original i mais , le plus souvent, il renforce
I'harmonie et, entre la melodie et la
basse, introduit des details rythmiques et
contrapuntiques qui accentuent, mettent en
valeur le caractere de la composition. Quand
il le juge necessaire, il a~soupl i t la lig ne des
basses, invente des parties intermediaires;
iI orne les lignes melodiques , afin de suppleer
a la secheresse ou a la brievete du clavier.
Comme I'architecte qui, pour so uligner un
dessin, met des moulures et des ornements.
De meme, I'arch itecte renforce-t-il I'infrastructure
pour que les su rcha rges ne :;;e brisent
ou ne brisent I' unite de I'ceuvre . S'il est un
grand baroque, on a le sentiment qu'il introduit
I'ordre dans I'exacte mesure oll il capte
dans la pierre les aspects mouvants de la
nature - ou le devenir, diraient les Allemands.
C'est bien par la ri gueur la plus stricte
(ph enomene typiquement baroque, au sens
eternel du terme) que la fantaisie de Bach
depasse' dans ces concertos , celle du grand,
lumineux, de I'eblouissant et parfois monotone
Vivaldi.
Claude Rol and-Manuel
• Ainsi par exemple les deux premiers mouvements
- face 1, debut, du concerto opus 3 n° 7