Le mémorial [la Nuit de feu] - Pascal Ruiz joue Blaise Pascal

BLAISE PASCAL.
Pascal est né il y a 400 ans (1623). À 31 ans, lui qui a jusqu’alors brillé comme mathématicien et dans les salons, malgré le sérieux de son comportement et de ses réflexions en toutes choses, a soudain l’expérience indépassable d’une nuit de "conversion", transe mystique qui le bouleverse et révolutionne son comportement mondain. S’il relate aussitôt l’événement à sa sœur et en tire des conséquences que l'on rapporte ici ou là dans les lieux qu’il fréquentait jusqu’à alors (telles que la recherche immédiate d’un « directeur de conscience"), il tait à tous l’existence d’un parchemin sur lequel il a écrit son propre récit de sa « Nuit de feu ». Ce parchemin, doublé d’un papier reproduisant le même texte, plié en quatre, est cousu par lui sur la doublure intérieure de son vêtement. Quand il change de vêtement, il découd la petite poche et la recoud sur le vêtement suivant. Il fait cela jusqu’à sa mort. C’est ainsi qu’on découvre le petit ensemble aussitôt après son décès et les traces de couture sur les habits qu’il avait en garde-robe.
Le parchemin est authentifié par son neveu et exécuteur testamentaire. Il finira par disparaître mais le papier qui était son exacte copie selon la description faite devant notaire est encore aujourd’hui propriété de la Bibliothèque nationale de France.
Il ne s’agit pas à proprement parler de littérature. Pascal n’a jamais voulu le faire éditer, ni même le faire lire à sa propre sœur qui était sa confidente absolue. Mais sa richesse en informations diverses est grande. Notre bon vieux Lagarde et Michard des années lycées le citait en petites lignes, mais in extenso. Étions-nous dans la théologie, dans le mysticisme ?
Je me souviens avoir rencontré un extrait de ce texte dans une anthologie sonore de la fin des années soixante. La voix du merveilleux et trop oublié Pierre Vaneck, dans son intégrité touchante, légitimait la présence du témoignage de Pascal au sein d’un parcours qui commençait par Malherbe et Corneille et allait finir par Racine et Fénelon. Et puisque la IIIe République ne s’était pas gênée pour faire étudier sérieusement Bossuet, n’était-il pas acceptable de passer par les vœux christiques du cher Blaise ?
[Notre tentative d’interprétation rejoint logiquement les extraits littéraires liés à une expérience d’échange avec Dieu, interrogations légères ou profondes, dialogue réel ou fictif, propos du Créateur ou de sa Création. Ils sont rassemblés dans la playlist « Spiritualité »]