PIERRE-JEAN DE BÉRANGER.
Béranger fut un nom immense. Bien avant Trenet, longtemps avant Brassens, il y eut, durant la première moitié du XIXe siècle, Béranger. Poète, parolier, parfois compositeur, très souvent polémiste ou militant, on l’appelait presque exclusivement chansonnier… puisqu’il faisait des chansons (le mot « chansonnier » n’était pas alors réservé comme aujourd’hui aux humoristes ironisant en public sur la sphère politico-sociétale) ! De Chateaubriand à Dumas, Béranger a impressionné toute son époque. Le citer dans leurs romans fut presque une obligation pour un Hugo (Éponyme chante du Béranger dans « Les misérables ») ou un Eugène Süe (par exemple dans « Le Juif errant »). Au sommet de sa gloire, les recueils de poèmes et chansons de Béranger se sont vendus par dizaines de milliers chaque année. Mais à sa mort, en 1857, la modernité l’avait déjà fait sombrer dans l’oubli et la misère…
Voici, non chantés ici, uniquement dits, les vers du fameux « Les souvenirs du peuple », chanson qu’on évoque le plus souvent par son obsédant refrain : « Parlez-nous de lui, Grand-mère, parlez-nous de lui ! » Béranger s’y fait sans effort le relais du peuple français, le peuple des campagnes, dont tous les témoignages ont montré qu'il était nostalgique de Napoléon, inconsolable de sa chute et du retour des Bourbons aux affaires.
[Il existe sur notre chaîne « Parle Cœur », une petite playlist de textes relatifs à la geste napoléonienne, que ces textes soient proches de la véracité historique, de la fiction documentaire ou du fantasme : « L’épopée de napoléon : mythes et faits ». Et il existe une importante playlist (« Paroles de chansons ») rassemblant nos interprétations parlées de chansons et d’airs lyriques de toutes époques et styles…
Interprétation dédiée ici, avec affection et reconnaissance, au metteur en scène et auteur Bruno Seillier.]