Longtemps, très longtemps, j'ai cru ne pouvoir choisir et même, une fois "choisi", je regrettais presque systématiquement mon choix. Parce que choisir c'est renoncer, forcément. Et souvent, tel un petit enfant, on veut le fromage ET le dessert, on voudrait ne renoncer à rien. Être "mature" face aux choix, c'est accepter l'idée qu'on ne peut pas tout et tout avoir et se se cogner à la réalité. Pour ce qui est des peurs, mon expérience: au moment de la séparation de mes parents, ils ont fait quelque chose de terrible pour des enfants, ils étaient chacun assis sur un fauteuil, nous, debout entre les deux et ma mère nous a demandé de choisir avec qui on voulait vivre. J'avais 8ans, mon frère 6. Dans ma petite tête d'enfant, et dans mon coeur, je me suis immédiatement rendu compte que ce choix était impossible et cruel. Donc, j'ai refusé intérieurement de choisir et ai pensé très fort: j'irai là où ira mon frère, que j'aimais énormément. Je savais instantanément qu'il irait avec ma mère, qu'à "choisir", je préférais vivre au quotidien avec mon père mais qu'il allait sûrement falloir y renoncer. Mon frère a attendu et est allé s'asseoir sur les genoux de ma mère. Je suis restée longtemps au milieu et, avec une immense tristesse pour le mal que je pensais infliger à mon père, je me suis "résignée" à "choisir" et suis allée du côté de ma mère. Nous avons eu des relations détestables, une enfance et une adolescence triste pour ne pas trop entrer dans les détails. Je me suis très souvent demandé ce qu'il en aurait été si j'avais fait l'autre "choix"... Ça me paraît d'une grande évidence maintenant mais il m'a fallu des années de psychothérapie pour me remémorer cette situation traumatisante et comprendre que mon handicap à faire des choix dans la vie, fussent-ils anodins, provenait en partie de cette expérience, que lorsque je fais un choix, maintenant, adulte, je ne joue pas ma vie sur ce choix et ce moment, que je pourrai ensuite faire d'autres choix pour aller vers ce qui me convient mieux le cas échéant. Et puis, c'est assez vrai, lorsqu'on est perfectionniste, on anticipe les 10000 conséquences possibles des choix à faire. Et c'est aussi un choix que d'accepter de ne pas être parfait aux yeux de notre juge intérieur 😂
Dans un autre genre : séparation des parents toujours mais j'avais 15 ans et une dernière discussion mon papa qui me demande si je préfère qu'il reste vivre dans notre foyer et donc rompre avec sa 2nde ou si je préfèrerais qu'il l'a quitte pour (re)vivre avec nous (poinpoinpoin). J'ai choisi qu'il renoue avec nous bien sûr ! Priorité à nous, notre foyer etc Il part donc de la maison pour rompre avec elle et finalement, il n'est jamais revenu...... il a fait son choix ^^ Avec le regard d'adulte aujourd'hui, je me dit mais quel drôle de proposition il m'a faite à l'époque 🙄
Bonjour Laurent, j'aimerais te poser la question suivante : Est ce que tu trouves que le fait de "choisir ne pas choisir" , c'est la même chose que de "vouloir choisir tout". J'ai bien compris que "choisir tout" n'est pas vraiment possible. Saurais-tu expliquer pourquoi ? et qu'elle conscience il y a derrière ce fait.
Non, ça n'est pas la même chose, mais les deux sont un choix ! Et un chois impose de mettre de côté tous les autres choix. C'est justement ce que choisir signifie ! Souvent ce qui voudraient tout choisir, font le choix de ne rien faire, de procrastiner, de repousser, d'ajouter des étapes... etc.
Bonjour Laurent, merci pour toutes ces vidéos très éclairantes et constructives! Je sais écouter mes desirs et choisir pour moi meme si parfois je trouve cela difficile pas par peur ni par fuite mais par soif de plusieurs choix simultanés mais incompatibles (pour l'exemple des chaussures je peux trouver cela difficile si je dois n'en choisir qu'une alors que toutes me plaisent et me conviennent). Mais ma question se porte sur les choix en groupe, car je suis complètement incapable de choisir en groupe, par exemple : choisir ce que l'on va manger ce soir/quel restaurant.. Je sais juste prendre en compte les quelques repas que je n'aime pas manger et l'état de ma faim (peu faim, très faim..). Au delà de ça je ne sais absolument pas décider car si l'un propose des moules, un autre des lasagnes, un autre des légumes farcies etc... Je sais que je prendrais du plaisir dans tout, donc je ne vois pas pourquoi je choisirai et laisse donc les autres le faire. Et si c'est un choix que seule je n'aurai pas spécialement fait, je trouve cela d'autant plus chouette car ca m'ouvre à quelque chose que je n'aurai pas découvert de moi même.. a première vue ce nest pas un problème. Le problème est lorsque l'on m'impose de décider pour le groupe, en me disant "qu'est ce qui te ferai plaisir à toi?". A cette question je me retrouve face à un vide et une incapacité de choisir, d'abord car tout me convient, ensuite car je ne me vois pas imposer quelque chose aux autres, et enfin car j'ai envie de laisser la vie/les autres/les circonstances m'emmener où je ne serai peut être pas aller de moi meme. Ce que je vois comme un problème cest cette incapacité la de choisir pour les autres, alors que moi jaccepte avec grand plaisir que les autres choisissent pour moi. Qu'en pensez vous, car je ne vois pas de peur ni de fuite la dedans, mais peut etre que je me trompe. Merci beaucoup. (Cest valable pour le choix d'un film, le lieu de la promenade etc.. toujours en m'ecoutant, j'entend par la en excluant ce que je n'aime pas, ce qui ne correspond pas à mes attentes sur le moment, ou dans le cas où je n'ai rien à particulier à faire découvrir aux autres). Merci d'avance :) Emilie
Effectivement, je ne vois pas pourquoi il y aurait une obligation de choisir et donc à la fameuse question qui te perturbe, moi je répondrais simplement la vérité : "Je n'ai pas de préférence !". :)
Longtemps, très longtemps, j'ai cru ne pouvoir choisir et même, une fois "choisi", je regrettais presque systématiquement mon choix.
Parce que choisir c'est renoncer, forcément.
Et souvent, tel un petit enfant, on veut le fromage ET le dessert, on voudrait ne renoncer à rien.
Être "mature" face aux choix, c'est accepter l'idée qu'on ne peut pas tout et tout avoir et se se cogner à la réalité.
Pour ce qui est des peurs, mon expérience: au moment de la séparation de mes parents, ils ont fait quelque chose de terrible pour des enfants, ils étaient chacun assis sur un fauteuil, nous, debout entre les deux et ma mère nous a demandé de choisir avec qui on voulait vivre.
J'avais 8ans, mon frère 6.
Dans ma petite tête d'enfant, et dans mon coeur, je me suis immédiatement rendu compte que ce choix était impossible et cruel.
Donc, j'ai refusé intérieurement de choisir et ai pensé très fort: j'irai là où ira mon frère, que j'aimais énormément. Je savais instantanément qu'il irait avec ma mère, qu'à "choisir", je préférais vivre au quotidien avec mon père mais qu'il allait sûrement falloir y renoncer.
Mon frère a attendu et est allé s'asseoir sur les genoux de ma mère.
Je suis restée longtemps au milieu et, avec une immense tristesse pour le mal que je pensais infliger à mon père, je me suis "résignée" à "choisir" et suis allée du côté de ma mère.
Nous avons eu des relations détestables, une enfance et une adolescence triste pour ne pas trop entrer dans les détails.
Je me suis très souvent demandé ce qu'il en aurait été si j'avais fait l'autre "choix"...
Ça me paraît d'une grande évidence maintenant mais il m'a fallu des années de psychothérapie pour me remémorer cette situation traumatisante et comprendre que mon handicap à faire des choix dans la vie, fussent-ils anodins, provenait en partie de cette expérience, que lorsque je fais un choix, maintenant, adulte, je ne joue pas ma vie sur ce choix et ce moment, que je pourrai ensuite faire d'autres choix pour aller vers ce qui me convient mieux le cas échéant.
Et puis, c'est assez vrai, lorsqu'on est perfectionniste, on anticipe les 10000 conséquences possibles des choix à faire.
Et c'est aussi un choix que d'accepter de ne pas être parfait aux yeux de notre juge intérieur 😂
Merci beaucoup, Aurélie, de ton témoignage. Je suis convaincu qu'il aidera certains et certaines. ;)
Laurent Martinez
Merci pour tes vidéos!
Merci Aurélie pour ce témoignage inspirant
Dans un autre genre : séparation des parents toujours mais j'avais 15 ans et une dernière discussion mon papa qui me demande si je préfère qu'il reste vivre dans notre foyer et donc rompre avec sa 2nde ou si je préfèrerais qu'il l'a quitte pour (re)vivre avec nous (poinpoinpoin). J'ai choisi qu'il renoue avec nous bien sûr ! Priorité à nous, notre foyer etc
Il part donc de la maison pour rompre avec elle et finalement, il n'est jamais revenu...... il a fait son choix ^^
Avec le regard d'adulte aujourd'hui, je me dit mais quel drôle de proposition il m'a faite à l'époque 🙄
Bonjour Laurent, j'aimerais te poser la question suivante :
Est ce que tu trouves que le fait de "choisir ne pas choisir" , c'est la même chose que de "vouloir choisir tout".
J'ai bien compris que "choisir tout" n'est pas vraiment possible. Saurais-tu expliquer pourquoi ? et qu'elle conscience il y a derrière ce fait.
Non, ça n'est pas la même chose, mais les deux sont un choix !
Et un chois impose de mettre de côté tous les autres choix. C'est justement ce que choisir signifie ! Souvent ce qui voudraient tout choisir, font le choix de ne rien faire, de procrastiner, de repousser, d'ajouter des étapes... etc.
Bonjour Laurent, merci pour toutes ces vidéos très éclairantes et constructives! Je sais écouter mes desirs et choisir pour moi meme si parfois je trouve cela difficile pas par peur ni par fuite mais par soif de plusieurs choix simultanés mais incompatibles (pour l'exemple des chaussures je peux trouver cela difficile si je dois n'en choisir qu'une alors que toutes me plaisent et me conviennent). Mais ma question se porte sur les choix en groupe, car je suis complètement incapable de choisir en groupe, par exemple : choisir ce que l'on va manger ce soir/quel restaurant.. Je sais juste prendre en compte les quelques repas que je n'aime pas manger et l'état de ma faim (peu faim, très faim..). Au delà de ça je ne sais absolument pas décider car si l'un propose des moules, un autre des lasagnes, un autre des légumes farcies etc... Je sais que je prendrais du plaisir dans tout, donc je ne vois pas pourquoi je choisirai et laisse donc les autres le faire. Et si c'est un choix que seule je n'aurai pas spécialement fait, je trouve cela d'autant plus chouette car ca m'ouvre à quelque chose que je n'aurai pas découvert de moi même.. a première vue ce nest pas un problème. Le problème est lorsque l'on m'impose de décider pour le groupe, en me disant "qu'est ce qui te ferai plaisir à toi?". A cette question je me retrouve face à un vide et une incapacité de choisir, d'abord car tout me convient, ensuite car je ne me vois pas imposer quelque chose aux autres, et enfin car j'ai envie de laisser la vie/les autres/les circonstances m'emmener où je ne serai peut être pas aller de moi meme. Ce que je vois comme un problème cest cette incapacité la de choisir pour les autres, alors que moi jaccepte avec grand plaisir que les autres choisissent pour moi. Qu'en pensez vous, car je ne vois pas de peur ni de fuite la dedans, mais peut etre que je me trompe. Merci beaucoup. (Cest valable pour le choix d'un film, le lieu de la promenade etc.. toujours en m'ecoutant, j'entend par la en excluant ce que je n'aime pas, ce qui ne correspond pas à mes attentes sur le moment, ou dans le cas où je n'ai rien à particulier à faire découvrir aux autres). Merci d'avance :) Emilie
Effectivement, je ne vois pas pourquoi il y aurait une obligation de choisir et donc à la fameuse question qui te perturbe, moi je répondrais simplement la vérité : "Je n'ai pas de préférence !". :)
Laurent Martinez merci! C'est parfois si simple :)
;)
Du lourd, être un esclave est un choix
;)