À Ronsard - Pascal Ruiz joue Sully Prudhomme

RENÉ ARMAND FRANÇOIS PRUDHOMME, dit SULLY PRUDHOMME.
Voici deux poètes.
Ronsard d’abord. 2024 a été son année. Né en 1524, Ronsard a maintenant 500 ans. Il est mort en pleine gloire, puis a été l’objet du mépris des auteurs de l’âge classique et des romantiques, avant d’être reconsidéré par le second XIXe siècle et encensé finalement à l’entrée dans le XXe. Réévalué progressivement et sans cesse depuis, il n’est désormais plus seulement l’auteur d’un « Mignonne, allons voir si la rose… » couronné par un siècle et demi d’instruction publique. Il est « devenu », avec Du Bellay, l’un des fabricants de notre langue, il est « devenu » notre premier poète professionnel d’ampleur (à la différence du poète de cour qui se payait sur les pensions des princes, il vivait aussi de la vente des livres dont il surveillait de très près les éditions successives) et il est « devenu » le premier intellectuel engagé de renom, mettant, avant Agrippa d’Aubigné, Voltaire, Chateaubriand, Sartre (et des dizaines d’autres, aux talents moindres trop souvent), sa plume et sa Muse au service d’une cause politique et d’un combat idéologique (ici le catholicisme).
Le second poète est Sully Prudhomme. Je sais fort bien que son nom n’éveille plus grand-chose. Dire qu’il fut célèbre est insuffisant. Tant de gens le sont aujourd’hui qui ne seront rien après-demain. Cette loi est vieille comme le monde - et l’on s’étonne qu’elle surprenne toujours. Mais pour souligner le trait s’agissant de Sully Prudhomme, il convient de rappeler qu’il fut Prix Nobel (de littérature bien sûr, avant Camus et avant Annie Ernaux).
Voici donc deux poètes et le second venu entreprit de célébrer le premier. Son sonnet est extrait du recueil « Les vaines tendresses » (1875).
On trouvera sur notre chaîne un grand nombre d’interprétations d’extraits de l’œuvre immense de Ronsard (playlist « Pierre de Ronsard »), une grande quantité de sonnets, de toutes époques, langues et registres (playlist « Sonnets ») et quelques textes témoignant de l’aptitude remarquable qu’ont les artistes de savoir rendre hommage à d’autres artistes (playlist « Admiration et hommages »).