Très bon! Juste un pb. “Si nous voulons un jour vivre dans un monde pacifié et juste…” Voilà que “nous” n’y vivrons pas ou alors une génération ultérieure… et encore j’en doute. Alors dans cette quête du nous prenant possession du royaume il y a un autre mystère à explorer voire à retourner … celui de la vie éternelle…
Je ne pense pas que le combat, non-violent bien-sûr, contre le racisme et les injustices soit inefficace et même dangereux comme vous le dites… Et pourtant je suis aussi un « girardien » convaincu. La vérité est le chemin de Dieu comme disait Martin Luther King dans son combat pour les droits civiques, il est de notre devoir, en tant que chrétien, de nous dresser contre tout ce qui défigure l’humanité, non pas en appelant à la rétribution mais à l’amour du prochain.
Vous avez raison, mes propos sont maladroits. J'ai seulement voulu montrer que les avancées humanistes, tant qu'elle ne s'attaquent pas au principe de rétribution lui-même, ont aussi un effet déstabilisateur, qui déclenche des réactions de repli sur soi et de régression. Le pardon, le principe anti-rétributif par excellence, a encore du chemin à faire pour devenir un des principes mobilisateurs pour les combats non-violents pour plus de justice.
Bonjour, je me permets de vous transmettre une intuition qui m'est venue en écoutant votre vidéo sur Jonas. J'ai toujours pensé que toute la lumière que nous pouvons avoir concernant les paroles, les actes de Jésus des Évangiles, elle avait sa source dans les récits de sa Passion, de sa mort et de sa Résurrection. Vous découvrez la structure à chiasme des récits bibliques. Mais la 1ère structure à chiasme, est-ce que ce ne serait pas sa Passion, sa dormition au tombeau, sa Résurrection ? " Aucun homme n'a été, n'est, ne sera pour lequel le Christ n'ait pas souffert ". (Catéchisme 605). Il s'agit de la souffrance causée par les péchés de chacun de nous pour nous les pardonner. Sa Résurrection c'est la victoire de cet Amour Miséricordieux où tout ce que nous sommes sera transfiguré. Sa dormition, j'ai en tête les images du St Suaire de Turin ( j'abrege un peu) . Est-ce qu'il n'y a pas une analogie avec ce que vous découvrez vous-même pour nous le transmettre, parce que sa Passion, sa Résurrection, c'est le même Amour humain, divin, sa dormition au tombeau c'est le désert : " nous attendons ta venue dans la Gloire. " La structure en chiasme des récits bibliques ne procéderait elle pas de ce chiasme premier et dernier.
Bonjour, Votre intuition rejoint la mienne. Je dis d'ailleurs, avec mes mots, la même chose que vous dans la vidéo de ma conférence introductive Bible et violence (th-cam.com/video/I-X40d98H8I/w-d-xo.html, à 50:11). Mais je dois avouer être de plus en plus mal à l'aise avec la tendance chrétienne à tout ramener au Christ, ceci dit sans rien enlever à vos propos. Cette structure est aussi bien celle de l'Évangile, que de l'événement fondateur de la religion judaïque : l'Exode. Je ne ressens plus le besoin de "hiérarchiser" les textes, tellement je ressens, dans le dialogue permanent entre les prophètes de l'Ancien et du Nouveau Testament, une communion d'Esprit, qui se traduit, dans un sens, par les prophéties, et dans l'autre, par les références aux textes plus anciens. Sans oublier que ce schéma est aussi celui qui conduit notre histoire. Théologiquement, le Christ est bien "premier et dernier", je n'ai pas de problème avec ces mots. Mais il convient de ne pas nous gargariser d'une hypothétique supériorité de notre foi, de nos écritures, de nos dogmes, démarche condamnée d'ailleurs par les Évangiles eux-mêmes : les premiers seront les derniers et les derniers, les premiers. La seule supériorité avérée est celle du Logos divin sur la parole humaine. Ainsi, il nous faut redécouvrir la Bible dans son ensemble comme la révélation une et indivisible de l'amour divin. Ce renoncement à l'exception chrétienne conduit, je pense, à une crise de la foi : Jésus est-il bien le Messie, le Fils, ou seulement un prophète parmi d'autres, comme le professent les juifs (parfois) et les musulmans ? Mais ce doute, vous le remarquerez, correspond parfaitement à l'étape de la crise, du désert ; celle-ci est nécessaire pour nous dépouiller de toute forme d'idolâtrie. Sortis du désert, nous constatons l'exactitude des doctrines : incarnation, trinité... mais sans avoir besoin de nous rassurer en en proclamant la supériorité sur les doctrines des deux autres religions monothéistes. Le désert est aussi le lieu de la réconciliation.
Oui, merci pour votre remarque. Cependant je vous dirai ceci : pour nous chrétiens Jésus Christ est le Logos de Dieu qui s'est fait chair. À mon avis il n'y a aucun sentiment de supériorité en affirmant cela parce que Dieu en la personne de Jésus se révèle à nous en se faisant le dernier des derniers. Dieu l'a fait péché pour nous, dit St Paul, engence de vipère à nos yeux, c'est ça que ça veut dire, pour nous sauver en étant un avec chacun de nous et seul responsable de tout le bien et tout le mal du monde. Ces mystères de l'Incarnation et de la Rédemption ils passent par Israël : Logos fait chair, fait chair, c'est la chair d'Israël. La Vierge Marie, elle est héritière de toute cette histoire d'Israël avec Dieu. Elle est fille d'Abraham qui veut mourir à la place de son fils, elle est une avec lui. Elle est fille de Moise qui meurt en voyant le bonheur qu'il ne connaîtra pas au loin, la Jérusalem qui descend du Ciel épouse de l'Agneau ? Elle est fille de David qui veut mourir à la place d'Absalon son fils et peut-être de chacun de ses sujets, elle est une avec lui, elle est une avec la prostituée qui veut mourir à la place de son enfant, elle est une avec chacun des prophètes. Si il y a une hiérarchie, c'est Israël qui est au sommet. Et c'est peut-être très actuel. Israël est symbolisé par la vigne, elle est piétinée, le figuier, il est maudit, Marc, 11, 12 à 14 et 20 à 25, l'olivier, les branches sont coupées. Épître aux Romains. Oui, mais, l'appel et les dons de Dieu sont sans repentance. Le plus extraordinaire pour moi, c'est le figuier et ce que dit Jésus,c'est tout le contraire de ce qui vient de se passer. La montagne qui va s'abolir dans la mer c'est tout l'accablement, le poids de l'oppression, de tout ce qui nous empêche d'aimer, de garder le sourire, de tout ce qui désespere, qui va s'abolir dans la mer en un clin d'œil. Ceci pour vous dire que si il y a une supériorité relativement à Dieu c'est celle d'Israël et le peuple juif aujourd'hui. Quand à l'islam, les chercheurs en histoire montrent qu'il a une origine judeochretienne. Ce sont des sectes juives ou chrétiennes qui en dérivant ont abouti à l'islam. Un peu ce qui s'est passé avec l'arianisme, sauf que ce dernier n'a pas triomphé. ( ça ne veut pas dire qu'il n'y a rien à découvrir et apprendre ). Mais aujourd'hui tout le monde est en crise, et moi aussi d'ailleurs. Seulement nous sommes dans la main de Dieu. Jésus ne pouvais pas mourir de la main des hommes, il a versé tout son sang. Ça veut dire chacune de ses cellules puisqu'elles ne mourrez pas sont partis à l'infini de la souffrance pour nous étreindre tous. C'est librement qu'il meurt pour aller vers le Père.
Excellent !
Très bon!
Juste un pb. “Si nous voulons un jour vivre dans un monde pacifié et juste…”
Voilà que “nous” n’y vivrons pas ou alors une génération ultérieure… et encore j’en doute. Alors dans cette quête du nous prenant possession du royaume il y a un autre mystère à explorer voire à retourner … celui de la vie éternelle…
Je ne pense pas que le combat, non-violent bien-sûr, contre le racisme et les injustices soit inefficace et même dangereux comme vous le dites… Et pourtant je suis aussi un « girardien » convaincu. La vérité est le chemin de Dieu comme disait Martin Luther King dans son combat pour les droits civiques, il est de notre devoir, en tant que chrétien, de nous dresser contre tout ce qui défigure l’humanité, non pas en appelant à la rétribution mais à l’amour du prochain.
Vous avez raison, mes propos sont maladroits. J'ai seulement voulu montrer que les avancées humanistes, tant qu'elle ne s'attaquent pas au principe de rétribution lui-même, ont aussi un effet déstabilisateur, qui déclenche des réactions de repli sur soi et de régression. Le pardon, le principe anti-rétributif par excellence, a encore du chemin à faire pour devenir un des principes mobilisateurs pour les combats non-violents pour plus de justice.
Bonjour, je me permets de vous transmettre une intuition qui m'est venue en écoutant votre vidéo sur Jonas. J'ai toujours pensé que toute la lumière que nous pouvons avoir concernant les paroles, les actes de Jésus des Évangiles, elle avait sa source dans les récits de sa Passion, de sa mort et de sa Résurrection. Vous découvrez la structure à chiasme des récits bibliques. Mais la 1ère structure à chiasme, est-ce que ce ne serait pas sa Passion, sa dormition au tombeau, sa Résurrection ? " Aucun homme n'a été, n'est, ne sera pour lequel le Christ n'ait pas souffert ". (Catéchisme 605). Il s'agit de la souffrance causée par les péchés de chacun de nous pour nous les pardonner. Sa Résurrection c'est la victoire de cet Amour Miséricordieux où tout ce que nous sommes sera transfiguré. Sa dormition, j'ai en tête les images du St Suaire de Turin ( j'abrege un peu) .
Est-ce qu'il n'y a pas une analogie avec ce que vous découvrez vous-même pour nous le transmettre, parce que sa Passion, sa Résurrection, c'est le même Amour humain, divin, sa dormition au tombeau c'est le désert : " nous attendons ta venue dans la Gloire. "
La structure en chiasme des récits bibliques ne procéderait elle pas de ce chiasme premier et dernier.
Bonjour,
Votre intuition rejoint la mienne. Je dis d'ailleurs, avec mes mots, la même chose que vous dans la vidéo de ma conférence introductive Bible et violence (th-cam.com/video/I-X40d98H8I/w-d-xo.html, à 50:11). Mais je dois avouer être de plus en plus mal à l'aise avec la tendance chrétienne à tout ramener au Christ, ceci dit sans rien enlever à vos propos. Cette structure est aussi bien celle de l'Évangile, que de l'événement fondateur de la religion judaïque : l'Exode. Je ne ressens plus le besoin de "hiérarchiser" les textes, tellement je ressens, dans le dialogue permanent entre les prophètes de l'Ancien et du Nouveau Testament, une communion d'Esprit, qui se traduit, dans un sens, par les prophéties, et dans l'autre, par les références aux textes plus anciens. Sans oublier que ce schéma est aussi celui qui conduit notre histoire. Théologiquement, le Christ est bien "premier et dernier", je n'ai pas de problème avec ces mots. Mais il convient de ne pas nous gargariser d'une hypothétique supériorité de notre foi, de nos écritures, de nos dogmes, démarche condamnée d'ailleurs par les Évangiles eux-mêmes : les premiers seront les derniers et les derniers, les premiers. La seule supériorité avérée est celle du Logos divin sur la parole humaine. Ainsi, il nous faut redécouvrir la Bible dans son ensemble comme la révélation une et indivisible de l'amour divin.
Ce renoncement à l'exception chrétienne conduit, je pense, à une crise de la foi : Jésus est-il bien le Messie, le Fils, ou seulement un prophète parmi d'autres, comme le professent les juifs (parfois) et les musulmans ? Mais ce doute, vous le remarquerez, correspond parfaitement à l'étape de la crise, du désert ; celle-ci est nécessaire pour nous dépouiller de toute forme d'idolâtrie. Sortis du désert, nous constatons l'exactitude des doctrines : incarnation, trinité... mais sans avoir besoin de nous rassurer en en proclamant la supériorité sur les doctrines des deux autres religions monothéistes. Le désert est aussi le lieu de la réconciliation.
Oui, merci pour votre remarque. Cependant je vous dirai ceci : pour nous chrétiens Jésus Christ est le Logos de Dieu qui s'est fait chair. À mon avis il n'y a aucun sentiment de supériorité en affirmant cela parce que Dieu en la personne de Jésus se révèle à nous en se faisant le dernier des derniers. Dieu l'a fait péché pour nous, dit St Paul, engence de vipère à nos yeux, c'est ça que ça veut dire, pour nous sauver en étant un avec chacun de nous et seul responsable de tout le bien et tout le mal du monde.
Ces mystères de l'Incarnation et de la Rédemption ils passent par Israël :
Logos fait chair, fait chair, c'est la chair d'Israël. La Vierge Marie, elle est héritière de toute cette histoire d'Israël avec Dieu. Elle est fille d'Abraham qui veut mourir à la place de son fils, elle est une avec lui. Elle est fille de Moise qui meurt en voyant le bonheur qu'il ne connaîtra pas au loin, la Jérusalem qui descend du Ciel épouse de l'Agneau ? Elle est fille de David qui veut mourir à la place d'Absalon son fils et peut-être de chacun de ses sujets, elle est une avec lui, elle est une avec la prostituée qui veut mourir à la place de son enfant, elle est une avec chacun des prophètes.
Si il y a une hiérarchie, c'est Israël qui est au sommet. Et c'est peut-être très actuel.
Israël est symbolisé par la vigne, elle est piétinée, le figuier, il est maudit, Marc, 11, 12 à 14 et 20 à 25, l'olivier, les branches sont coupées. Épître aux Romains.
Oui, mais, l'appel et les dons de Dieu sont sans repentance.
Le plus extraordinaire pour moi, c'est le figuier et ce que dit Jésus,c'est tout le contraire de ce qui vient de se passer. La montagne qui va s'abolir dans la mer c'est tout l'accablement, le poids de l'oppression, de tout ce qui nous empêche d'aimer, de garder le sourire, de tout ce qui désespere, qui va s'abolir dans la mer en un clin d'œil.
Ceci pour vous dire que si il y a une supériorité relativement à Dieu c'est celle d'Israël et le peuple juif aujourd'hui. Quand à l'islam, les chercheurs en histoire montrent qu'il a une origine judeochretienne. Ce sont des sectes juives ou chrétiennes qui en dérivant ont abouti à l'islam. Un peu ce qui s'est passé avec l'arianisme, sauf que ce dernier n'a pas triomphé. ( ça ne veut pas dire qu'il n'y a rien à découvrir et apprendre ).
Mais aujourd'hui tout le monde est en crise, et moi aussi d'ailleurs. Seulement nous sommes dans la main de Dieu. Jésus ne pouvais pas mourir de la main des hommes, il a versé tout son sang. Ça veut dire chacune de ses cellules puisqu'elles ne mourrez pas sont partis à l'infini de la souffrance pour nous étreindre tous. C'est librement qu'il meurt pour aller vers le Père.