Danger et limites des clichés sur l'autisme
ฝัง
- เผยแพร่เมื่อ 17 ธ.ค. 2024
- Comment les pros sont formés sur le TSA, avec toutes ses nuances?
Comment les clichés font du mal et retardent des prises en charge et aménagements?
Pourquoi les clichés, c'est une réponse naturelle de notre cerveau?
Comment éduquer notre cerveau à dépasser les clichés ( spoiler: en faisant de la meta-cognition ! En cherchant à comprendre d'où viennent nos clichés, nos préjugés, comment ils se construisent, pourquoi parfois ils sont nécessaires, et souvent ils dont du mal si on ne les dépasse pas)
Liens Une fille normale, le podcast open.spotify.c...
Ecole académique de la formation continue des enseignants www.education....
Nos décisions sont prises 10 secondes avant qu'on les conscientises, l'étude www.nature.com...
Dispositif autisme et emploi France Travail www.francetrav...
Bonjour Maya, merci pour ce podcast ... un peu différent ... je suis psychologue et autiste et c'était intéressant de t'entendre décortiquer tout cela 😊. Merci pour ce gros travail !
Avec plaisir Laetitia, merci à toi :)
Bonjour Maya,
Merci pour ces podcasts très intéressants!
Pour ma part, je suis auxiliaire de puériculture et nous avons un stage d'un mois à faire dans le milieu du handicap. Ce stage se fait bien souvent avec des enfants déficients intellectuels + autres troubles mais ça s'arrête là... J'ai travaillé 10 ans auprès de ces enfants et j'ai tellement appris!
Par contre, le jour où on m'a annoncé que mon fils (HPI) avait aussi des traits autistiques, je suis tombée des nues ! J'avais trop ce cliché d'enfants déficients en tête.
Je me suis mise à lire, écouter des podcasts et faire des recherches pour le comprendre et l'aider au quotidien.
Autres clichés : au CRA, on m'a dit qu'il ne pouvait pas avoir un TSA car il comprend l'humour, a de l'imagination et est capable d'interagir avec les adultes. Nouvelle douche froide ! Et me voilà en train d'argumenter qu'il est capable d'apprendre tout ça... L'histoire n'est pas terminée mais c'est un vrai combat 💪
Au plaisir de vous écouter à nouveau ❤
Déjà un 1 mois dans le milieu du handicap c'est une sacrée sensibilisation !
On ne peut évidemment pas toucher à tout et tout connaitre...
Oui c'est juste, l'absence d'humour, les limites des interactions c'est un gros cliché aussi. En particulier chez les enfants TSA avec un HPI, car leur haute efficience intellectuelle leur permet la plupart du temps de compenser les traits autistiques, donc ils sont encore moins vue et reconnus ces enfants là.
Tout de bon sur ce chemin !
Bonjour Ekhaat21, puis je vous demander quelle est la région de votre CRA ou visiblement une personne de là bas est en proie aux clichés svp ? S'agit il d'un médecin, d'une secrétaire ou autres svp ? Et je ne souhaiterais pas tomber dessus. Donc si c'est le même que par chez moi, je devrais redoubler d'attention.
Bien sûr que je peux comprendre que ce soit des données personnelles que vous ne souhaitez probablement pas partager. Il n'y a pas de soucis.
Sinon, question subsidiaire à l'attention de Maya, que pensez vous du niveau d'expertise des CRA en France svp ?
@@jeromedesbois6907 il s'agit du CRA de Tours. Je viens d'avoir confirmation que le diagnostic ne changera pas malgré le courrier que j'ai rédigé à la suite du bilan... Il y a eu malgré une petite remise en question de leur part...
@@Ekhaat21 Merci à vous pour votre réponse. Vous me rassurez car pour ma part, ce ne sera pas celui que vous mentionnez.
Cependant, je vous souhaite beaucoup de courage, car de mon côté, je suis en pleine expérimentation dans ce domaine pour déjà qu'un dossier soit, et ne serait ce que, pris en compte. Et le temps tarde sérieusement. Les CRA sont a priori sur-chargés, et donc il faut s'armer de patience, beaucoup de patience.
Et à la lecture de votre commentaire, la question du niveau d'expertise dans les CRA s'est posé dans ma tête.
Est ce que pour votre part, lors de votre dossier transmis au CRA, il aurait été pris en compte rapidement svp ? Car d'après mon psy, une fois que le CRA reçoit un dossier, il est sensé faire part de la bonne réception de celui-ci.
@@jeromedesbois6907 Je pense que ça dépend vraiment sur qui on tombe... Appelez le CRA pour savoir s'ils ont bien reçu votre dossier. Je vous souhaite également bon courage dans vos démarches.
Bonjour Maya, merci pour ton podcast que j'ecoute pour ma part sur Spotify. J'ai fait récemment un dépistage auprès d'une neuropsychologue conseillée par ma psychologue car à 40 ans j'ai de grosses difficultés dans les relations interpersonnelles et "je cochais pas mal de cases" du TSA mais tout est une question d'intensité des particularités je suppose. Il s'avère que le TSA a été écarté parce que je comprend le jeux des regards et les sous entendus et ironies. Le décalage ressenti de toujours serait du à une aptitude générale (donc pas le QI global) bien supérieure à la moyenne sans passer la frontière du HPI et mes difficultés sociales à de l'anxiété, un temps de planification long et une mémoire vive pas assez développée. J'ai trouvé le diagnostic rassurant et logique (en faisant abstraction de mes particularités sensorielles) sur l'instant et j'en suis restée là mais pas pour mon intérêt sur le sujet et à force de le creuser et de voir de plus en plus de parallèles entre ma situation et celle d'une personne avec TSA, j'ose m'interroger sur la fiabilité du diagnostic. La neuropsy m'a dit qu'à coup sur un autiste a des difficultés avec le jeux des regards qui m'ont semblés pour la plupart assez simples avec QCM qui plus est. Et les courtes histoires sur les relations interpersonnelles relevant ma bonne compréhension des échanges étaient très basiques voir enfantines. Ma question pour les professionnels formés et les personnes ayant un TSA qui auront lu ce message, trop long, est la suivante: Est ce que cela correspond à la réalité des personnes autistes? Si oui du coup, quel genre de livre lisent-ils parce qu'ils doivent être dans ce cas bien limités dans la compréhension des histoires? 😢
Bonjour @md6Y
Merci pour ce témoignage, et vous soulevez une question fréquente.
Réponse simple, basée sur mon entourage: je connais de nombreuses femmes de mon entourage diagnostiquées TSA sans déficience intellectuelle, entre 40 et 65.
Elles regardent dans les yeux, ne collectionnent pas des trucs surprenants, travaillent et on une vie sociale en apparence " normale".
Réponse plus détaillée:
Commencer par vous dire que je ne suis ni psy ni neuropsy.
Que j'ai une expertise de terrain en tant de mère, mais aussi dans ma vie associative où on accompagne de très nombreuses familles, en tant qu'employeur, et que je me forme depuis quelques années sur ces sujets, échangeant régulièrement avec des professionnels de santé et des personnes qui étudient ces sujets.
Je suis loin de tout savoir, à vrai dire plus j'en apprends moins j'ai l'impression de savoir.
Donc ne prenez pas pour argent comptant ce que je vous dis ( et ceux qui lisent et ont d'autres éléments à apporter n'hésitent pas à le faire), voici en l'état actuel de mes connaissances ce que je peux apporter:
- Le fait de pas regarder dans les yeux N'EST PAS UN CRITERE DE DIAGNOSTIC DE TSA ( flûte à la fin.... ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les critères internationaux DSM5 et CIM 11. Navrée, parfois je m'énerve mais pas du tout contre vous ! )
- L'autiste qui ne regarde pas dans les yeux et ne comprend rien aux relations ( voire se balance et collectionne des trucs étranges) c'est que les professionnels appellent un autiste prototypique. Hors l'autisme est un spectre, donc quand on est sur le spectre, on va être plutôt comme ci, pas du tout comme ça, etc. Ajoutons à cela que chaque humain, autiste inclus, est différent, est un monde en soi..; donc il y a beaucoup de variantes ( et plein d'autistes qui aiment lire des romans ! Parce que dans les romans, on y apprend des scénarios de vie, de comportement, de relation, et c'est hyper instructif. Et puis les romans, ça permet de se poser, d'aller dans un univers qu'on choisi, et qu'on contrôle. On pose le livre quand on veut)
- Il y a des autistes dont l'intérêt particulier est la communication ! Donc qui précisément durant des années ont observé, étudié les relations, la communication et vont être plutôt doués dans ce domaine.
- Si on ajoute à cette capacité (apprise et pratiquée) de communication le fait d'être genrée au féminin + de bonnes capacités cognitives ( donc le fait d'être plutôt intelligente ) + notre culture: on a des petites filles autistes qui ont très vite compris que telle ou telle attitude ( ne pas regarder dans les yeux, s'enfermer dans sa chambre quand les cousins viennent à la maison, les colères ou une volonté très affirmée, les " caprices" à propos des vêtements qui grattent ou de tel aliment mal supporté, répondre très vite et tous juste tout le temps, etc) est non seulement mal perçue, mais va conduire à des choses désagréables pour elle. Donc s'adapte. Ce qu'on appelle aussi le masking, ou la suradaptation. Et masque ces comportement mal perçus.
- Les critères de diagnostic du TSA, selon le DSM5, se fondent sur 1/ Déficit de la communication et des interactions sociales 2/ Le caractère restreint et répétitif des comportements. Vous avez un résumé ici comprendrelautisme.com/le-diagnostic-de-lautisme/les-criteres/le-dsm-5-dyade-autistique/ notamment. A l'âge adulte lorsque la personne a passé sa vie à compenser et s'adapter ( avec l'anxiété et autres " joyeusetés" qui vont apparaitre, cf podcast.ausha.co/fais-un-effort-chroniques-du-tsa/la-fatigue-des-personnes-autistes-reelle-ou-surjouee) il peut être en effet difficile d'identifier clairement le TSA
- On parle aussi souvent chez les TSA adultes des crises autistiques, d'une forme d'impulsivité ( le côté " sans filtre" de certains), de l'anxiété donc, du besoin de se recentrer sur ses intérêts spécifiques, des routines, de la rigidité, du besoin de contrôle, des difficultés d'entrer ou rester en relation. Là où ça se complique c'est que certains de ces traits vont se retrouver chez un TDAH, chez un TPB ( trouble borderline), les ACE ( le fait d'avoir été soumis à des adversité précoces, voir à ce sujet l'excellente série de 3 épisodes th-cam.com/video/CCNbhy6HtCc/w-d-xo.html ), peuvent aussi se retrouver dans un état dépressif. Et ça se complique encore parce que tout cela ou une partie peuvent coexister dans la même personne.
- Comment alors distinguer si ce que l'on est, la façon dont on vit les choses, nos difficultés, viennent plutôt d'un TSA, d'un TDAH, d'un TAG, d'une dépression, d'un trouble borderline, d'un stress post traumatique ( etc...)? Il y a certaines choses qui les différencient bien. Pour ma part j'ai fait un tableau que je complète au fur et à mesure des mes lectures, des conférences, et de ma formation et mes échanges avec les professionnels. Mais un élément central il me semble est l'anamnèse. C'est à dire le récit de l'enfance. Est-ce que telle ou telle difficulté était déjà présente, ou non. Ceci est un bon départ pour faire un diagnostic différentiel avec un professionnel avisé.
- Je termine par l'importance d'être accompagné par un bon professionnel de santé mentale. Démêler tout cela ne se fait pas instantanément, car beaucoup de ces troubles semblent avoir des symptômes (la part visible) ou des conséquence ( la part qui nous fait souffrir) communs, alors que les causes/racines peuvent être différentes. Tous les professionnels ne connaissent pas tout. Vous pouvez en amont leur demander leur formation, leur connaissance de tel ou tel sujet, leur posture sur telle question. Vous avez le droit de demander un autre avis, ou de changer. L'alliance thérapeutique est très importante. Il s'agit d'avoir confiance dans la personne, dans ses compétences, et se sentir à l'aise pour poser ses questions et avancer.
- Je vous rejoins complètement sur l'importance d'avoir des réponses. Il ne s'agit pas d'avoir une étiquette, mais d'avoir une carte. Pour se comprendre, être moins " dur" avec soi, se respecter. Et pour avoir accès aux aménagements/ soins et thérapies qui vont aider. Faire de la psycho éducation, comprendre comment on fonctionne. C'est la base, et là dessus on va pouvoir construire notre quotidien, nos relations, sur une bases respectueuse. Donc au final bien plus confortable pour tout le monde.
J'espère vous avoir apporté quelques éléments de réflexion, et j'invite comme vous les pros et les TSA à contribuer au dialogue en commentant et en partageant leurs réflexions
@@mayaelle.ChroniquesduTSA merci infiniment pour votre réponse et le temps que vous m'avez accordé 🙏 cela m'apporte beaucoup. Je vais potasser tout ça. Bonne journée