Thierry Labica : « En Grande-Bretagne, le Brexit favorise les opinions indépendantistes »

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  • เผยแพร่เมื่อ 11 ก.พ. 2025
  • Aujourd'hui commence le huitième round de négociations sur les relations entre l'Union européenne et la Grande-Bretagne. L'objectif ? Un accord pour le Conseil européen du 15 octobre prochain et une entrée en vigueur à partir du 1er janvier 2021. Mais il semble y avoir encore beaucoup d'obstacles... On en parle avec Thierry Labica, maître de conférence en études britanniques à l'Université Paris-Nanterre.
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    Sur la posture Boris Jonhson
    « Il y a un signe de confusion extrême qui ne fait que révéler un certain charlatanisme de la part de Boris Johnson. »
    « Johnson réintroduit une espèce de concurrence fatale entre le droit britannique - les normes commerciales britanniques au sein du Royaume-Uni - et les normes européennes. »
    « Ce contexte pose de gros problèmes, notamment commerciaux : par exemple, la grande distribution ne sait pas quel label mettre sur les produits qu’ils vont vendre en Irlande du Nord. »
    « Il y a de l’anxiété du côté de la grande distribution et du côté des consommateurs. »
    « En terme réputationnel, pour la Grande Bretagne c’est très grave puisqu’ils sont en train de remettre en cause un accord qui a été négocié il y a un an. »
    Sur les conséquences et les alternatives pour le Royaume-Uni
    « La situation est grave de tout point de vue. »
    « Johnson a voulu faire croire qu’il y avait un projet commercial alternatif avec les Etats-Unis. Ce projet n’avance pas. Il n’y a pas d’accord sur la question de l’industrie pharmaceutique et de l’agri-business - les anglais ne veulent pas revoir à la baisse les normes sanitaires. »
    « Cet accord avec les Etats-Unis ne va pas avoir lieu. »
    « En janvier, la Grande-Bretagne avait négocié avec la Chine le développement de la 5G en Grande-Bretagne, avec l’entreprise Huawei. Sous pression américaine, la Grande-Bretagne a fini par renoncer à ce qui était signé avec la Chine (…). Les relations commerciales avec la Chine sont pour partie compromises - la Chine étant vend debout contre la Grande Bretagne. »
    Sur l’unité chez les conservateurs
    « Il y a un cumul de facteurs hostiles et difficiles qui ont vocation à créer des dissensions très fortes au sein même des conservateurs. »
    « Les perspectives sont difficiles à prévoir. »
    Sur les conséquences du Brexit sur les britanniques
    « Les programmes européens, sur les budgets 2014-2020, c’est plus de 26 milliards d’euros. »
    « Le Pays de Galle dépend dans sa globalité très lourdement des programmes européens. Une grande partie de l’Ecosse dépend aussi de ces fonds. »
    « Personne ne sait si l’Etat britannique va compenser ce trou de 26 milliards d’euros - d’autant que la situation est très aggravée par le Covid. »
    « Certaines personnes en Ecosse se disent que s’ils étaient restés en Europe [avec l’accord sur le plan européen de 750 milliards d’euros] ils auraient touchés 5,4 milliards d’euros. Le résultat c’est que depuis quelques mois, l’opinion publique en Ecosse est devenue très nettement favorable à l’indépendance. »
    Sur le compromis possible entre Royaume Uni et l’Union européenne
    « Il est difficile de se dire que l’Europe pourrait se dire tant pis si un accord d’intervenait pas. Le volume des accords avec l’Europe est gigantesque. La Grande Bretagne importe énormément d’Allemagne. »
    Sur la montée des indépendantismes
    « Il y a une réaffirmation d’un pouvoir centralisé londonien sur les assemblées qui sont nées de la dévolution, en Ecosse et au Pays de Galle. »
    « Le projet de loi sur le commerce intérieur qui est pressenti depuis hier, remet en cause toute une série de prérogatives de l’assemblée galloise. »
    « Il y a beaucoup d’éléments de crise constitutionnelle qui favorisent les opinions indépendantistes et nationalistes - notamment en Irlande du Nord où l’éventualité d’une réunification parait préférable pour une majorité de ses habitants. »

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