Cicéron refait la Première Catilinaire ( Clic sur "PLUS" pour le texte)

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À notre Président,
Jusqu'à quand, Macron, abuseras-tu de notre patience ? Combien de temps encore ta folie se jouera-t-elle de nous ? Jusqu'à quelle limite ira ton audace effrénée ? Rien, ni la colère du peuple, ni les rassemblements de tous les honnêtes gens, ni les infirmiers, les médecins, les enseignants, les danseurs et les musiciens de l'Opéra de Paris, les cheminots et les avocats en grève, ni les avertissements de députés à l'intérieur même de l'auguste Assemblée nationale, ni les manifestants par milliers dans les rues de toutes nos villes, ni leur visage, ni l'expression de leur visage, ne t'a donc ému ? Ne vois-tu pas que tes projets sont découverts, ne vois-tu pas que tes visées politiques pernicieuses sont connues clairement de tous? Ce que tu as fait, ce que tu fais, ce que tu veux faire, qui d'entre nous, à ton avis, l'ignore ?
Ô temps ! Ô mœurs ! Tes députés, tes ministres comprennent cela, les journalistes le voient ; et pourtant, cet homme agit. Il agit ? Pire encore, il vient défendre sa politique, il participe à des délibérations, il signale et désigne du regard pour le priver de sa dignité chacun de nous. Et nous, hommes courageux, nous pensons faire assez pour l'État, si nous évitons la fureur et les traits de cet individu.
Crois-tu donc que nous n'ayons rien compris de tes projets? Qu'infirmiers, cheminots, étudiants, maîtres d'école ne soient assez instruits pour saisir qu'ils visent à détruire notre société, en spoliant toujours davantage les plus démunis, les plus fragiles et les plus pauvres, au profit d'une poignée de nantis qui t'ont choisi pour ta docilité, puis t'ont façonné pour que tu leur obéisses, puis t'ont fait élire pour que tu les serves ? Que n'as-tu voulu que ta liberté fût préservée ?
Ne vois-tu pas que chaque jour, par ton arrogance et ton dédain, c'est le peuple que tu blesses, c'est l'infirmière que tu épuises, c'est le chômeur dont tu te moques, c'est l'enseignant que tu maltraites, c'est la France que tu humilies ?
Comment oses-tu espérer que nous n'ayons pas su déchiffrer que derrière le mot "universalité" concernant ta retraite, ce sont les mots "pauvreté généralisée", que derrière le mot "équilibre", c'est le mot "précaire" qui se cachent ?
N'as-tu pas déjà assez fait, en favorisant de façon indécente les plus fortunés d'entre nous, en sapant les rêves d'un monde plus écologique et plus juste, soulevant contre lui le peuple désemparé par des taxes injustifiées sur leur seul moyen de subsistance, en privant les hôpitaux de leur capacité d'assister les malades décemment, en modifiant durement les règles d'indemnisation et en baissant drastiquement les allocations des demandeurs d'emploi ? `
Que veux-tu donc,
Machine aveugle et sourde en cruauté féconde,
[Indécent] instrument, buveur du sang du monde ?
Instaurer toujours plus de précarité, de pauvreté, de ségrégation, pour toujours moins de liberté, d'égalité, de fraternité ? Permettre à plus extrême que toi de te succéder ?
Tu agis, et tu agis non pour abandonner, mais pour confirmer ton audace !
Il faut donc que tu partes, toi dont le but est de nuire aux bons citoyens, que nous te chassions, oui, il le faut, pour le salut de la République.