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- เผยแพร่เมื่อ 1 ต.ค. 2024
- Retrouvez l'univers de Nietzsche sur Fnac.com : www4.fnac.com/F...
A l'occasion de la sortie du hors-série du Monde consacré à Friedrich Nietzsche, Le Monde, en partenariat avec la Fnac, a organisé une rencontre autour du philosophe, philologue et poète allemand, le temps d'un échange privilégié avec les invités.
En présence de Philippe Sollers, écrivain, Clément Rosset, philosophe et Dorian Astor, auteur d'une biographie sur Nietzsche.
Rencontre animée par Frédéric Joignot, journaliste au Monde.
Enregistré le 27 juin 2011 à l'Auditorium le Monde.
On s'en fout
Nous aussi
Je n'ai jamais bien compris ce qu'il pouvait y avoir de sidérant dans cette idée de l'éternel retour. Elle ne me crée aucune angoisse car je ne vois aucune raison, si elle est vraie, de considérer que je n'ai pas déjà vécu ce que je vis à l'instant puisque dans l'éternité, l'idée de première fois n'a pas de sens. Or, je n'ai aucun souvenir d'avoir déjà vécu ce que je vis; je ne ressens rien à ce sujet exactement comme si cela n'avait pas été. L'idée que ce que je vis ne pourra jamais ne pas avoir été me parait autrement mobilisatrice et responsabilisante. L'idée de l'unicité de l'instant et de la brièveté de la vie devrait être plus angoissante. Je ne peux m'empêcher de penser que la sensation de déjà vécu est un symptôme bien connu de dérangement mental, une invitation à consulter un psychiatre au plus vite !
Deleuze, que cite C. Rosset, était d'ailleurs très gêné par cette idée de l'éternel retour à tel point qu'il a complètement "rhabillé" Nietzsche sur ce point comme sur beaucoup d'autres d'ailleurs (sans le rendre plus rationnel pour autant).
Bref, je trouve que l'idolâtrie des intervenants pour Nietzsche éclate dans son ridicule et son excès sur ce seul exemple. S'ils avaient été un peu lucides, ils auraient dû voir qu'ils ne démontraient rien d'autre que le caractère délirant de la "philosophie" Nietzschéenne, son irrationalisme. Il est quand même stupéfiant qu'aucun intervenant ne mentionne que Nietzsche affirme sans jamais argumenter et que cela ne les dérange en rien. Pourtant vous ne trouverez pas, je l'espère du moins, un professeur de philosophie qui accepterait de ses élèves l'étalage d'opinions (c'est-à-dire d'affirmations non motivées). Un étudiant qui assène ses opinions serait mauvais, un philosophe qui fait de même serait génial !!
Je pense qu'il faut considérer l'éternel retour comme un outil conceptuel qui permet à celui qui s'en saisi de vivre son existence de la façon la plus intense possible. Si chaque action est amenée à se perpétuer infiniment, si sur chaque choix pèse le poids de l'éternité, l'individu agira sans doute différemment et prendra au sérieux le moindre instant de son existence. Il se demandera avant d'agir s'il désir ceci ou cela pour l'éternité. L’Éternel retour serait donc un moyen pour l'homme d'être plus exigeant envers lui-même, moins indulgent envers sa médiocrité que la fuite du temps minimise.
Quant au manque d'argumentation de Nietzsche elle tient à sa critique de la raison qui n'est, selon lui, pas un moyen d'approcher la réalité mais au contraire de s'en éloigner. La raison n'était qu'un produit du langage qui conceptualise le réel, le réduisant à une forme symbolique. Pour Nietzsche les philosophes pensent des mots et non des choses. " Ce qui a besoin d’être démontré ne vaut pas grand-chose" dit-il; en outre, ne prétendant à aucune vérité, il n'éprouve pas le besoin d'argumenter ses intuitions qui, rédigées sous la forme aphoristique, ont pour but d'interpeller le lecteur, de bousculer ses certitudes, de contaminer, comme des microbes, ses préjugées inébranlables. Nietzsche reproche à Kant d'avoir fait la critique de la raison par la raison, ce qui n'a aucune sens, on juge une chose par une chose qui lui est différente comme on juge une valeur à partir d'une autre valeur. Nietzsche attaque donc la raison par la passion, le sentiment, l'instinct. Un sentiment, ça ne se démontre pas.
Lemoine Michel@ ce qui devait te sauter aux yeux, de sidérant, dans l'idée d'éternel retour, c'est le fait que cette idée nie le principe de causalité : en effet, si tout doit nécessairement revenir , alors le futur peut rencontrer le passé et le passé rejoindre le futur. Ainsi, peut-on imaginer un monde dans lequel où nos actions futures sont déjà la cause de ça qui nous arrive dans le présent?
C'est une expérience de pensée - il s'agit de faire "COMME SI"; c''est comme se raconter une histoire pour voire quelle genre de réaction elle suscite en nous - ne pas comprendre ça revient à être au moins aussi con que celui qui chercherait à démontrer l'impossibilité d'une fiction pour endormir un gamin...
Concernant le manque d'argumentation chez Nietzsche, cela n'est en fait rien d'autre que la manifestation même de sa pensée. Il n'y a pour lui aucune "vérité" valable, seulement des interprétations. C'est donc pour lui une force d'imposer un point de vue sans le justifier, et une faiblesse d'argumenter celui-ci. Il est vrai que cela ne correspond pas du tout à la manière dont nous enseignons la philosophie aujourd'hui (extrêmement scolaire), que Nietzsche aurait d'ailleurs violemment critiqué.
@@numero6285 Concernant le perspectivisme Nietzschéen je vous conseille la lecture de quelqu'un que je connais très bien : lemoine001.com/2013/06/12/nietzsche-et-les-droits-de-lhomme-2/