LA TRANSPACIFIQUE DE PAUL EN SOLITAIRE, PRINTEMPS 2020

Nous nous étions quittés à Panama, Dom rapatriée à Toulon pour la fracture de la malléole, et Paul resté seul à bord. Après avoir étudié plusieurs hypothèses, Paul a décidé de traverser le Pacifique jusqu'aux Gambier en solitaire. Ce fut une sage décision eu égard au confinement, et il a démarré sa traversée juste avant de ne plus pouvoir le faire.
Malgré les 50 jours qu’il lui aura fallu, Paul n’a souffert ni d’impatience ni d’anxiété ni de solitude, ni de manque de sommeil. Il a plutôt pris bien soin de lui : préparation de bons petits plats, repos réguliers rythmés par les veilles, et il s’est installé dans un confinement serein où il a pu laisser passer tranquillement chaque jour après l’autre. Les seules contrariétés sont venues de l’alternance presque ininterrompue de grains et de calmes plats qui ont jalonné tout son parcours (avec prédominance de calmes plats !) et de l’avarie de spi. A l’arrivée, à l’approche de la première île des Gambier, les sentiments étaient ambigus : joie d’arriver mêlée au regret de quitter l’intimité de l’océan et le cocon de Noa. Il est au final très heureux de cette expérience, malgré l’absence de Dom.
Le 12 juin, il a poursuivi sa route jusqu'à Tahiti pour venir y réparer l'inverseur et attendre Dom, qui a fini par arriver le 23 juillet. Après plus de 4 mois de séparation, nous reprenons notre voyage. Entre les archipels de la Société, les Tuamotu et les Marquises, nous allons vivre en Polynésie pendant au moins un an. C’est donc une nouvelle vie qui commence !