C'était un autre temps. Les émissions littéraires du vendredi soir telles qu'Apostrophes de B.Pivot étaient suivies par des milliers de spectateurs et les libraires étaient assurés de faire de belles ventes le samedi matin lorsque tel auteur était passé sur le plateau. Nabokov vivait déjà dans ce palace de Montreux depuis 14 ans lorsque Pivot l'invita en 1975. Peter Ustinov son ami et voisin de palier dans l'hôtel du Cygne, l'appelait "the Lolita man", en référence au roman qui lui permit de vivre confortablement les 20 dernières années de sa vie d'auteur. Il y écrivit son chef d'œuvre Ada ou l'ardeur debout devant un lutrin sur des fiches bristol à l'aide d'un crayon à papier surmonté d'une gomme, et sa femme Véra tapait ensuite ce qu'il appelait la "copie au net" à la machine à écrire. Sur le plateau d'Apostrophes, les réponses aux questions, déjà rédigées, étaient dissimulées derrière une muraille de livres, et l'auteur se fit servir du whisky dans une théière, pour ne pas froisser les téléspectateurs. On peut entendre Pivot taquiner Nabokov : "il est un peu fort ce thé, n'est-ce pas ?". Une époque révolue...
C'était un autre temps. Les émissions littéraires du vendredi soir telles qu'Apostrophes de B.Pivot étaient suivies par des milliers de spectateurs et les libraires étaient assurés de faire de belles ventes le samedi matin lorsque tel auteur était passé sur le plateau. Nabokov vivait déjà dans ce palace de Montreux depuis 14 ans lorsque Pivot l'invita en 1975. Peter Ustinov son ami et voisin de palier dans l'hôtel du Cygne, l'appelait "the Lolita man", en référence au roman qui lui permit de vivre confortablement les 20 dernières années de sa vie d'auteur. Il y écrivit son chef d'œuvre Ada ou l'ardeur debout devant un lutrin sur des fiches bristol à l'aide d'un crayon à papier surmonté d'une gomme, et sa femme Véra tapait ensuite ce qu'il appelait la "copie au net" à la machine à écrire. Sur le plateau d'Apostrophes, les réponses aux questions, déjà rédigées, étaient dissimulées derrière une muraille de livres, et l'auteur se fit servir du whisky dans une théière, pour ne pas froisser les téléspectateurs. On peut entendre Pivot taquiner Nabokov : "il est un peu fort ce thé, n'est-ce pas ?". Une époque révolue...