Merci beaucoup pour vos analyses pertinentes. Je constate que le problème du travail domestique est complexe et multifactoriel. Ce qui le rend sérieux et urgent à étudier c'est le dégât psychologique et physique qu'il génère chez la femme et la famille en général. Il ne se limite pas qu'au mari et aux enfants mais peu s'élargir et se compliquer quand la femme doit s'occuper d'un mari, un parent, un enfant, un orphelin ou malade ou handicapé. Si la charge globale pèse sur l'épaule de la femme, on pourrait affirmer que la santé de la société et sa cohésion est à l'image de la majorité des femmes qui souffrent. Donc comme la femme n'est pas seulement l'avenir de l'homme, mais de l'humanité, on peut aussi estimer que la question est on ne peut plus urgente. Le jour où elle n'est plus là on se rendra compte de son gigantesque apport silencieux, invisible, et discret. L'homme le macho s'avèrera être un petit garçon gâté, ingrat, immature et prétentieux. Car au fond le mariage est un voyage et une aventure uniques entre deux amis, l'homme et la femme, pour le bien et le pire dans la vie de deux êtres mus par le partage et leur complémentarité naturelle, essentielle et inéluctable pour pérenniser la société et la vie. Qui une fois devenus parents acquièrent un statut sacré respectif de mère, et de père qui dépasse leur simple individualité pour devenir société et des symboles de la vie. Que ni la science marketing ni le capitalisme qui veulent tout marchandiser ne peuvent remplacer la mère ou le père qui sont à la base de la vie et de l'humanité. Enfin, pourriez-vous, à chaque fin de votre "capsule" faire une liste bibliographique de vos références et qu'on puisse vous citer avec gratitude et reconnaissance sans vous plagier ? Merci beaucoup
+ une abonnée votre œuvre est super ça retrace toute les époques c'est génial votre manière d'aborder le travail des femmes etc ... juste un bémol selon moi pas besoin d’accélération comme ça, votre vidéo est tellement intéressante que on peut se poser tranquillement et écouter attentivement !
Je trouve les approches de Delphy très intéressantes mais il y a quand même un impensé : si les femmes travaillent gratuitement pour les hommes dans le cadre domestique, les hommes ne travaillent ils pas pour les femmes dans le cadre économique ? J'ai pas de réponse définitive mais on peut pas faire l'impasse sur ce point
opposition theorico-pratique entre Federici et Delphy tres bien expliquee :) j'aime beaucoup comment l'opposition se rejoue ensuite entre vous deux :) ça donne un ton un peu ludique au sujet, ce qui va tout a fait dans le sens de l'argumentation developpee.
Je suis d'accord avec vous que la solution idéale serait plutôt celle de donner aux femmes qui se sentent oppressées la possibilité de quitter leur mari, sans avoir peur de ne pas pouvoir s'en sortir financièrement. Qu'elles sachent qu'elles seront aidées et soutenues dans ce choix d'indépendance. Heureusement dans mon couple les tâches sont bien partagées, mais je constate quand-même que la tendance reste malgré tout celle de laisser plus de charge mentale à la femme. En ce sens la communication avec le partenaire est fondamentale, pour pouvoir partager notre ressenti et nos difficultés et essayer de trouver des solutions. Merci pour ce travail, c'est très intéressant!
Merci ! On parle justement de la charge mentale dans le prochain épisode de cette série qui sortira dans deux semaines, et on s'oriente précisément vers la solution d'une discussion des normes domestiques au sein du couple !
J'im en blouse chirurgicale verte... Un cross-over entre Meta et Scrubs? Très bon épisode de réflexion estivale, vous apportez beaucoup d'arguments en les présentant de façon claire, comme d'habitude.
Paulo Tabet pensait comme Dephy je crois. Néanmoins, Engels dans origine de la famille ne dénonce t il pas la condition de femme comme le préambule des antagonismes de classe ?
Critique purement technique et de forme : ce serait bien d'égaliser le son entre vos interventions et les extraits parce que c'est assez pénible de devoir jouer sans cesse avec le volume de la vidéo. ^^'
Pourquoi quand Federici parle, est-ce accéléré ? Critique juste et j'aime beaucoup la reconnaissance de l'importance des structures étatiques dans le combat ce qui empêche de tomber dans la défense d'un individualisme délétère
Merci pour vos retours ! L'accélération de ses conférences est à la fois pour des problèmes de copyright et pour l'intelligibilité du propos. Nous avons l'impression d'aider à la communication de son propos en coupant toutes ses hésitations et en accélérant son expression car les vidéos que nous citons font très peu de vues... Vous pouvez retrouver Federici en vitesse réelle ici : th-cam.com/video/HZBgbXzR_sY/w-d-xo.html th-cam.com/video/ZJBqxH2rJa4/w-d-xo.html Nous le faisons pour toutes les interviews, pas seulement pour Federici!
Oui merci pour cette précision ! Les analyses de Delphy et Federici restent hétéronormées parce qu'elles visent à dénoncer l'exploitation du travail domestique dans le patriarcat, qui se manifeste surtout dans les couples hétéros et par des politiques publiques à destination des couples hétéros, et qu'elles se développent à partir des années 1970 (contexte dans lequel il n'y a pas vraiment de statistiques INSEE sur le travail domestique dans les couples non hétéros). Mais les recherches sociologiques s'intéressent à présent à la répartition du travail domestique au sein des couples non hétéros, voici quelques exemples pour prolonger la réflexion : www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2006-4-page-705.htm journals.openedition.org/lectures/1126
Bonjour. Si la proposition de Federici d'instaurer un salaire ménager incite les femmes à rester au foyer, alors techniquement, la proposition de Delphy, si elle réussit, incite elle aussi les femmes à rester au foyer. De plus, le salaire ménager peut aussi bien concerner les hommes au foyer.
Bonjour et merci pour ces remarques ! La proposition de Delphy incite à mieux partager les tâches domestiques pour que les hommes n'exploitent plus le travail domestique des femmes. Actuellement il y a une incitation fiscale pour le mari à ce que la femme n'ait pas d'emploi parce qu'il économise des impôts sur le revenu et qu'elle a quand même une protection sociale par l'emploi du mari. Si ces mesures fiscales et sociales étaient supprimées, ce que souhaite Delphy, le mari n'aurait pas autant d'intérêt économique à ce que la femme reste au foyer d'après elle et les femmes seraient incitées à avoir leur propre emploi. Pour ce qui est du salaire ménager pour les hommes, c'est en effet une possibilité, mais dans une société patriarcale qui attribue le travail salarié aux hommes et le travail domestique aux femmes il n'est pas évident que seule cette mesure financière suffise à inverser cette répartition du travail domestique.
@@meta2588, bonjour. La proposition de Delphy incite peut-être à mieux partager les tâches domestiques, mais dans ce cas, celle de Federici aussi. Il n'est pas évident que le salaire domestique que propose Federici suffise, mais d'une part je ne prétend pas qu'elle suffise, et d'autre part, la proposition de Delphy ne suffit encore moins. Dans la proposition de Federici, on n'appauvrit le riche patron et non pas le travailleur mâle, tandis que dans la proposition de Delphy, on appauvrit le travailleurs mâle (voire la travailleuse quand elle fait partie de la minorité à faire moins de travail ménager que sa conjointe ou son conjoint). La proposition de Federici a tous les avantages qu'a la proposition de Delphy, la proposition de Delphy n'a pas tous les avantages de la proposition de Federici, la proposition de Delphy a des défauts que n'ait pas la proposition de Federici, et la proposition de Federici n'a aucun défaut que la proposition que n'ait pas la proposition de Delphy. Il n'y a donc pas lieu à préférer à la proposition de federici celle de Delphy. En fait, la proposition de Federici et celle de Delphy n'ont pour unique différence le fait que dans celle de Federici c'est le patron milliardaire qui pait et que dans celle de Delphy c'est des non-capitalistes. Le bon sens veut donc préférer la proposition de Federici. Ni la proposition de Federici ni la proposition de Delphy ne suffisent, et la proposition de Delphy, contrairement à celle de Federici a un autre défaut que le fait de ne pas suffire : elle s'en prend à des travailleurs, voire accessoirement à des travailleuses. Je prône d'autres mesures que le salaires ménagers (en plus du salaire ménager) : je préconise que sans baisse de salaires le temps de travail en entreprise soient fortement réduits ; ainsi, les travailleurs mâles auront plus de temps pour se consacrer au travail ménager et décharger leurs conjointes, leurs mères, leurs grand-mères, leurs sœurs, leurs tantes, leurs filles, leurs petites-filles, leurs arrière grand-mères, leurs arrière petites filles, leurs grandes tantes, leurs arrières grandes tantes, leurs nièces, leurs petites nièces, leurs arrière petites nièces et leurs cousines. Tout prolétaire qu'on souhaite faire davantage de travail ménager doit faire moins de travail non-ménager : les travailleurs, hommes comme femmes, bossent déjà trop ! Vous écrivez "Actuellement il y a une incitation fiscale pour le mari à ce que la femme n'ait pas d'emploi parce qu'il économise des impôts sur le revenu et qu'elle a quand même une protection sociale par l'emploi du mari. Si ces mesures fiscales et sociales étaient supprimées, ce que souhaite Delphy, le mari n'aurait pas autant d'intérêt économique à ce que la femme reste au foyer". Oui, mais de même que si on taxe à mille milliards de pour cent le travailleur lambda sur l'achat de carburant, ça pourra l'inciter à moins utiliser sa voiture polluante. Pourtant, ce serait injuste, puisqu'au lieu de permettre au travailleur d'avoir un renforcement des transports en commun, on le contraindrait à utiliser ses jambes et donc à se lever plus tôt et à se coucher plus tard ! Pas toute mesure efficace n'est juste pour autant ! Il faut faire le tri entre les propositions efficaces et justes (celle de Federici et celles que j'ai proposées) et les proposition efficaces mais injustes (et d'ailleurs non nécessaires). Bonne continuation. Cordialement.
Je ne savais pas qu'un homme avait besoin de la permission de la femme pour avoir un comportement misogyne : "elles peuvent toujours quitter le mari machiste dont elles ont autorisé le comportement jusqu'à lors" à 23:02.
L'amour et surtout l'hétérosexualité est une ruse pour asseoir la dominance. D'ailleurs les films et la musiques qui sont une belle représentation d'histoires d'amours de princesses peu réelles. Créé par qui? 🤷♀
Contenu très intéressant, mais pourquoi avoir accéléré les extraits de conférence? J’ai absolument tout mon temps pour écouter Silvia Federicci nous faire part de son point de vue...
Il y a en effet les problèmes de droits... Et puis Federici fait partie de tous ces universitaires qui parlent très lentement, et dont nous écoutons en général les interventions en vitesse x2 sur TH-cam avec un peu d'impatience encore ! Nous avons plutôt l'impression d'aider à la communication de son propos en coupant toutes ses hésitations et en accélérant son expression car les vidéos que nous citons font très peu de vues... Dans l'épisode 5, vous verrez qu'on cite Françoise Vergès et qu'on ne l'a presque pas accélérée de son côté, car elle est déjà très vive dans son expression orale. Et nous faisons partie des spectateurs TH-cam qui aimons mieux l'efficacité et un certain nombre d'idées communiquées à la minute que le naturel d'une prosodie tranquille... Sachant que l'audience TH-cam s'ennuie très vite en général, même si vous faites peut-être exception, accélérer, tant que le propos reste intelligible, semble en fait nécessaire pour ne pas perdre notre public... Nos vidéos sont déjà longues et si celle-ci faisait 10mn de plus, beaucoup ne la regarderaient pas en entier... Nous nous sommes demandés si en faisant cela, nous participions d'une culture du "toujours plus vite" et de l'efficacité à tout crin que nous dénonçons par ailleurs, et si cela participait à transformer les attentes de spectateurs dont on dit parfois que le temps d'attention a beaucoup diminué depuis plusieurs décennies et avec l'apparition des contenus en ligne en particulier. Mais comme nous proposons d'un autre côté des vidéos de 20 à 30mn très souvent, on n'a pas l'impression de faire forcément du mal aux neurones ! Vous pouvez retrouver Federici en vitesse réelle ici par ailleurs : th-cam.com/video/HZBgbXzR_sY/w-d-xo.html th-cam.com/video/ZJBqxH2rJa4/w-d-xo.html
Le travail ménager des femmes commence pas mal avec le capitalisme puisqu'avant cela, les gens travaillaient tous à la maison. la femme travaille ensuite seule à la maison pour que l'homme puisse aller travailler à l'extérieur.
C'est dommage que chaque vidéo ne travaille pas avec les acquis des précédentes. On a l'impression que tout ce qu'on apprenait de bell hooks et de sa discussion sur la nature du travail a disparu...
Bonjour ! Il nous semble que ce n'est pas la même question qui est en jeu que dans l'épisode 1, et que bell hooks n'est pas vraiment partie prenante du débat entre Federici et Delphy... Elle fait partie du black feminism qui met en lumière la situation spécifique des femmes racisées dans la lutte féministe, et souligne l'importance de montrer que le travail professionnel n'est pas une libération pour toutes les femmes ni le travail domestique une aliénation pour toutes. Mais dans cette vidéo, on se penche à présent sur toutes celles qui, de fait, sont exploitées économiquement en restant au foyer, et on se demande si la source de cette exploitation est plutôt à rechercher dans le patriarcat ou le capitalisme, et si l'un ou l'autre devrait compenser cette situation. Dans ce débat, bell hooks fait plutôt partie de celles et ceux qui s'opposent au salaire ménager, qui risque de marchandiser toutes nos activités sans donner vraiment de valeur au travail domestique, mais on ne voyait pas l'avantage de la citer elle plutôt que d'autres, et on a exprimé l'argument avec d'autres voix... Si vous voulez le passage là-dessus dans "De la marge au centre" (p. 201) : "Quand bien même les femmes seraient rémunérées pour le travail ménager, il est peu probable que ces tâches cessent d'être considérées comme un "travail de femme" et peu probable qu'elles soient perçues comme une activité digne de valeur". bell hooks veut plutôt que les tâches domestiques soient réparties entre hommes et femmes, sans que cela passe par une rémunération. On peut revaloriser l'image de ces tâches ménagères sans salaire, et plutôt du côté d'un changement idéologique qui ferait évoluer nos conceptions du travail salarié et domestique...
@@meta2588 Merci pour votre réponse très complète! Effectivement hooks (comme beaucoup d'autres féministes de couleur) est opposée a la campagne Wages for Housework, mais elle est aussi opposée a la vision de Delphy - qui d'une certaine façon est la continuité radicale de la version beauvoirienne que vous avez présenté précédemment (et la version féministe radicale de Betty Friedman chez hooks), parce que hooks postule une situation très spécifique des femmes noires, et d'une certaine façon, on ne peut parler de "classe des hommes" et de "classe des femmes" qu'en éliminant la complexité des conditions des femmes noires, lesbiennes, etc. Dans ce sens, c'est pas étonnant que le féminisme matérialiste francophone n'ait pas eu tant de représentantes de couleurs. Du coup la question, "par qui/quoi sont exploitées celles qui restent au foyer ?" peut avoir une toute autre réponse si l'on va chercher du coté des féministes de couleur, parce qu'elles vont aussi pointer la manière dont les femmes blanches font faire leur propre travail ménager par des femmes de couleurs, . Je pensais donc intéressant de peut-être faire dialoguer aussi bien les féministes (qui sont toutes débat constants de toute évidence) mais aussi vos vidéos qui sont très déjà riches en informations et gagneraient a se référencer entre elles :)
Oui tout à fait, nous sommes complètement en accord avec ces analyses du féminisme noir que nous avons développées dans le premier épisode, ce pourquoi nous nous sommes concentrés dans cet épisode sur cet autre débat qu'est le salaire ménager (et dans lequel interviennent moins les féministes noires, qui considèrent que ce n'est pas la solution), mais merci d'avoir fait ce lien! On montrera dans le 5e épisode, avec Françoise Vergès notamment, que la classe des femmes n'a rien d'homogène, mais que l'expérience vécue du travail domestique ou travail salarié varie en fonction de la classe sociale et de l'origine ethnique, ce qui montrera aussi que la valorisation du travail salarié et domestique ainsi que la question du salaire ménager ne se jouent pas de la même façon pour toutes les femmes.
Voir toujours la femme au foyer comme soumise à son mari m'a assez dérangé, beaucoup de femme le font par amour, par habitude, tradition c'est vrai, mais sans mal car elles ne se voient en aucun cas lésées, leur mari s'engage sur d'autre plan : jardinage et bricolage par exemple. Question peut-être bête : la femme est elle en moyenne, avec toutes ces considérations, plus malheureuse dans notre société que l'homme ? il y a t-il une inégalité au bonheur ? La société est patriarcal mais cela est-il un problème si égalité des chances il y a ? si la femme et l'homme demeurent égaux en droit et en devoir. De plus il est intéressant de noter que les femmes peuvent se permettre d'être beaucoup plus sélective que les hommes dans le choix de leurs partenaires.. Et de fait, les femmes les plus rebelles n'auront qu'à choisir un homme féministe, ou un homme riche pouvant payer une femme de ménage et une nourrice.
Tout d'abord, on ne dit pas du tout que la femme au foyer est toujours soumise à son mari ! En effet, certaines femmes peuvent le faire par amour et le vivre mieux que de travailler hors du foyer, c'est justement ce qu'on a montré avec bell hooks dans le premier épisode : th-cam.com/video/1IS-vJAEDQI/w-d-xo.html Par contre, "le faire par habitude ou par tradition" n'est pas un argument qui permet pas de légitimer le travail domestique : le patriarcat se maintient justement par de telles traditions! Ce n'est pas parce que c'est une tradition que c'est automatiquement bon. Quant à l'idée que les femmes sont libres de leurs choix en la matière, c'est contestable. On ne peut nier que dans de nombreux couples, les négociations sur la répartition des tâches domestiques peuvent être difficiles : quand bien même il y a de l'amour, peut-être certaines femmes voudraient que leur mari en fasse un peu plus. Et même quand il y a soumission apparemment "volontaire" de la femme, et qu'elle peut se dire satisfaite du marché, cela n'indique en fait en rien qu'elle ne soit pas elle-même gouvernée par une idéologie sexiste à réformer en fait. Si cette réforme est nécessaire, c'est à la fois pour des impératifs utilitaristes, pour le bonheur de la majorité des femmes, car en effet la société actuelle produit beaucoup de souffrances (féminicides, femmes battues, harcelées, discriminées, en plus grand nombre que les hommes); mais c'est aussi pour des impératifs déontologiques : c'est une question de justice, et même si toutes les femmes s'en accommodaient, cela n'en resterait pas moins injuste d'un point de vue transcendant. Par ailleurs, on pose ici la question du travail domestique à un niveau global, celui de toute la société, et non seulement du rapport individuel au sein du couple, donc le ressenti subjectif de telle ou telle femme est moins important ici que l'analyse structurelle d'un problème de société : notre propos dépasse la question de la soumission ou non de la femme au mari. Il y a du travail domestique, qui représenterait 1/3 du PIB s'il était rémunéré, or il ne l'est pas, donc à qui profite ce travail gratuit ? Soit au mari, soit au capitalisme. Voilà le niveau de l'analyse, qui ne veut pas du tout condamner les femmes qui seraient soumises à leur mari. On ne juge pas telle ou telle femme en particulier mais on analyse le système qui produit de tels comportements individuels.
@@meta2588 merci d'avoir pris le temps de me répondre. Et merci pour votre contenu mille fois plus agréable à écouter que nombres de discours féministes. Je dois admettre que vous m'avez fait voir les choses sous un autre angle.
N'abordez-vous jamais l'extrême nécessité pour l'enfant d'avoir une mère, on le remarque car c'est en grandissant qu'il apprend la différence entre lui et sa mère et donc se construit en tant qu'individu. Par ailleurs, la mère n'a-t-elle pas un instinct maternelle à l'image du cordon ombilical qui relie mère et enfant. Dans cette mesure la femme n'est-elle pas plus à même d'endosser ce rôle, comme l'homle est plus à même de faire face à la dureté du monde et de sa conquête par son profil hormonale et son instinct de prédation ? Vous semblez omettre ces points, ce déterminisme biologique qui a façonné l'évolution de la nature humaine pendant des millénaires. S'il existe des exceptions, elles ne sont la que pour confirmer la règle.
Merci aux autres commentaires, qui ont déjà largement répondu à ce qu'on pourrait vous dire... On traite de cette question de savoir si c'est la place naturelle de la femme d'être mère au foyer au début de l'épisode 2, qu'on vous conseille de regarder : th-cam.com/video/VKOd9zaP0zk/w-d-xo.html Pour le dire vite, un enfant n'a pas spécialement besoin d'une mère et seulement d'une mère : il a besoin d'affection, que ce soit d'une famille avec un ou plusieurs parents, d'une communauté, etc. Du côté des hormones, il y en a chez tous les parents, et pas que chez la mère. Cela n'indique d'ailleurs aucunement que la responsabilité des enfants reviendrait exclusivement à la mère, pendant que le père pourrait aller dans le monde du travail ou se dédouaner de sa charge domestique... Le foyer et le soin des enfants ne sont en aucun cas la place où les femmes devraient être cantonnées : dans les faits, ce n'est pas le cas partout dans le monde ni ne l'a toujours été. Et quand bien même ce serait bien la place naturelle de la mère dans le monde biologique animal que de s'occuper de son enfant (ce qui encore une fois n'est pas le cas), cela ne voudrait pas dire qu'il doit toujours en être ainsi : nous sommes des êtres de culture capables de changer notre nature. C'est un sophisme naturaliste de croire que tout ce qui est naturel est forcément bon et légitime pour cela. On espère que ces quelques idées vous feront réfléchir ! Dans le début de l'épisode 2, on suggère aussi quelques lectures si vous voulez creuser le sujet !
@@meta2588 Merci de votre réponse, j'avais vu votre épisode. Un enfant sans père tend plus vers la délinquance, un enfant sans mère tend plus vers un renfermement sur soi même et des troubles psychiques, souvent sexuelle, des études on tâchées de le montrer, je suis sûr que vous les trouverez. Si l'on constate ces résultats c'est aussi parce que les profils hormonaux et les rôles parentaux sont différents et complémentaire. Par ailleurs, je pense que vous dépasser ce point par des affirmations et non des démonstration. Car si ce n'est pas le cas partout et toujours (que la femme doit être au foyer) cela n'en reste pas moins la grande majorité depuis le début des sociétés, notamment en europe glacière ou au contraire en Afrique aride. La construction sociale, serait plutôt de sortir les femmes du foyer. La vrai question est, doit on à l'ère moderne aller à l'encontre de notre nature, voir même la dépasser, pour mieux vivre, pour organiser la vie en société ? Cela est-il possible ? Quelles en sont les conséquences ?
Contenu de qualité, analyse fine, vidéo dynamique, citations contemporaines... Bravo META pour ce décryptage sociétal ! On attend la suite !
Merci beaucoup pour vos analyses pertinentes. Je constate que le problème du travail domestique est complexe et multifactoriel. Ce qui le rend sérieux et urgent à étudier c'est le dégât psychologique et physique qu'il génère chez la femme et la famille en général. Il ne se limite pas qu'au mari et aux enfants mais peu s'élargir et se compliquer quand la femme doit s'occuper d'un mari, un parent, un enfant, un orphelin ou malade ou handicapé. Si la charge globale pèse sur l'épaule de la femme, on pourrait affirmer que la santé de la société et sa cohésion est à l'image de la majorité des femmes qui souffrent. Donc comme la femme n'est pas seulement l'avenir de l'homme, mais de l'humanité, on peut aussi estimer que la question est on ne peut plus urgente. Le jour où elle n'est plus là on se rendra compte de son gigantesque apport silencieux, invisible, et discret. L'homme le macho s'avèrera être un petit garçon gâté, ingrat, immature et prétentieux. Car au fond le mariage est un voyage et une aventure uniques entre deux amis, l'homme et la femme, pour le bien et le pire dans la vie de deux êtres mus par le partage et leur complémentarité naturelle, essentielle et inéluctable pour pérenniser la société et la vie. Qui une fois devenus parents acquièrent un statut sacré respectif de mère, et de père qui dépasse leur simple individualité pour devenir société et des symboles de la vie. Que ni la science marketing ni le capitalisme qui veulent tout marchandiser ne peuvent remplacer la mère ou le père qui sont à la base de la vie et de l'humanité. Enfin, pourriez-vous, à chaque fin de votre "capsule" faire une liste bibliographique de vos références et qu'on puisse vous citer avec gratitude et reconnaissance sans vous plagier ? Merci beaucoup
+ une abonnée votre œuvre est super ça retrace toute les époques c'est génial votre manière d'aborder le travail des femmes etc ... juste un bémol selon moi pas besoin d’accélération comme ça, votre vidéo est tellement intéressante que on peut se poser tranquillement et écouter attentivement !
Je trouve les approches de Delphy très intéressantes mais il y a quand même un impensé : si les femmes travaillent gratuitement pour les hommes dans le cadre domestique, les hommes ne travaillent ils pas pour les femmes dans le cadre économique ?
J'ai pas de réponse définitive mais on peut pas faire l'impasse sur ce point
99% des richesse sont détenue par les hommes, t'es un peux con.
Super travail ;)
opposition theorico-pratique entre Federici et Delphy tres bien expliquee :) j'aime beaucoup comment l'opposition se rejoue ensuite entre vous deux :) ça donne un ton un peu ludique au sujet, ce qui va tout a fait dans le sens de l'argumentation developpee.
Je suis d'accord avec vous que la solution idéale serait plutôt celle de donner aux femmes qui se sentent oppressées la possibilité de quitter leur mari, sans avoir peur de ne pas pouvoir s'en sortir financièrement. Qu'elles sachent qu'elles seront aidées et soutenues dans ce choix d'indépendance.
Heureusement dans mon couple les tâches sont bien partagées, mais je constate quand-même que la tendance reste malgré tout celle de laisser plus de charge mentale à la femme. En ce sens la communication avec le partenaire est fondamentale, pour pouvoir partager notre ressenti et nos difficultés et essayer de trouver des solutions.
Merci pour ce travail, c'est très intéressant!
Merci ! On parle justement de la charge mentale dans le prochain épisode de cette série qui sortira dans deux semaines, et on s'oriente précisément vers la solution d'une discussion des normes domestiques au sein du couple !
J'im en blouse chirurgicale verte... Un cross-over entre Meta et Scrubs?
Très bon épisode de réflexion estivale, vous apportez beaucoup d'arguments en les présentant de façon claire, comme d'habitude.
C'est un peu pénible votre traitement du son des extraits.
Il n'empêche, merci de votre travail !
La meilleure chaîne merci pour votre effort 🌺🌺🌺🌺🌺💙💙💙
Super intéressant comme d'habitude !
Excellente vidéo, merci beaucoup !!
Je vous aime ! :)
Si personne ne te l’as dit aujourd’hui, t’es magnifique ma vie
excellent, merci
Paulo Tabet pensait comme Dephy je crois. Néanmoins, Engels dans origine de la famille ne dénonce t il pas la condition de femme comme le préambule des antagonismes de classe ?
Critique purement technique et de forme : ce serait bien d'égaliser le son entre vos interventions et les extraits parce que c'est assez pénible de devoir jouer sans cesse avec le volume de la vidéo. ^^'
ok
Pourquoi quand Federici parle, est-ce accéléré ?
Critique juste et j'aime beaucoup la reconnaissance de l'importance des structures étatiques dans le combat ce qui empêche de tomber dans la défense d'un individualisme délétère
Merci pour vos retours !
L'accélération de ses conférences est à la fois pour des problèmes de copyright et pour l'intelligibilité du propos. Nous avons l'impression d'aider à la communication de son propos en coupant toutes ses hésitations et en accélérant son expression car les vidéos que nous citons font très peu de vues...
Vous pouvez retrouver Federici en vitesse réelle ici : th-cam.com/video/HZBgbXzR_sY/w-d-xo.html
th-cam.com/video/ZJBqxH2rJa4/w-d-xo.html
Nous le faisons pour toutes les interviews, pas seulement pour Federici!
Après, le célibat a aussi du bon!😄
Par contre s'il vous plaît : le t-shirt vert, ça fait chirurgien. J'ai été mal a l'aise à chaque intervention 😱
j’ai beaucoup aimé cet episode, analyse fine et claire. seule bémol : cela reste un peu heternormé...
Oui merci pour cette précision ! Les analyses de Delphy et Federici restent hétéronormées parce qu'elles visent à dénoncer l'exploitation du travail domestique dans le patriarcat, qui se manifeste surtout dans les couples hétéros et par des politiques publiques à destination des couples hétéros, et qu'elles se développent à partir des années 1970 (contexte dans lequel il n'y a pas vraiment de statistiques INSEE sur le travail domestique dans les couples non hétéros).
Mais les recherches sociologiques s'intéressent à présent à la répartition du travail domestique au sein des couples non hétéros, voici quelques exemples pour prolonger la réflexion :
www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2006-4-page-705.htm
journals.openedition.org/lectures/1126
Bonjour.
Si la proposition de Federici d'instaurer un salaire ménager incite les femmes à rester au foyer, alors techniquement, la proposition de Delphy, si elle réussit, incite elle aussi les femmes à rester au foyer.
De plus, le salaire ménager peut aussi bien concerner les hommes au foyer.
Bonjour et merci pour ces remarques !
La proposition de Delphy incite à mieux partager les tâches domestiques pour que les hommes n'exploitent plus le travail domestique des femmes. Actuellement il y a une incitation fiscale pour le mari à ce que la femme n'ait pas d'emploi parce qu'il économise des impôts sur le revenu et qu'elle a quand même une protection sociale par l'emploi du mari. Si ces mesures fiscales et sociales étaient supprimées, ce que souhaite Delphy, le mari n'aurait pas autant d'intérêt économique à ce que la femme reste au foyer d'après elle et les femmes seraient incitées à avoir leur propre emploi.
Pour ce qui est du salaire ménager pour les hommes, c'est en effet une possibilité, mais dans une société patriarcale qui attribue le travail salarié aux hommes et le travail domestique aux femmes il n'est pas évident que seule cette mesure financière suffise à inverser cette répartition du travail domestique.
@@meta2588, bonjour.
La proposition de Delphy incite peut-être à mieux partager les tâches domestiques, mais dans ce cas, celle de Federici aussi.
Il n'est pas évident que le salaire domestique que propose Federici suffise, mais d'une part je ne prétend pas qu'elle suffise, et d'autre part, la proposition de Delphy ne suffit encore moins.
Dans la proposition de Federici, on n'appauvrit le riche patron et non pas le travailleur mâle, tandis que dans la proposition de Delphy, on appauvrit le travailleurs mâle (voire la travailleuse quand elle fait partie de la minorité à faire moins de travail ménager que sa conjointe ou son conjoint).
La proposition de Federici a tous les avantages qu'a la proposition de Delphy, la proposition de Delphy n'a pas tous les avantages de la proposition de Federici, la proposition de Delphy a des défauts que n'ait pas la proposition de Federici, et la proposition de Federici n'a aucun défaut que la proposition que n'ait pas la proposition de Delphy. Il n'y a donc pas lieu à préférer à la proposition de federici celle de Delphy.
En fait, la proposition de Federici et celle de Delphy n'ont pour unique différence le fait que dans celle de Federici c'est le patron milliardaire qui pait et que dans celle de Delphy c'est des non-capitalistes. Le bon sens veut donc préférer la proposition de Federici.
Ni la proposition de Federici ni la proposition de Delphy ne suffisent, et la proposition de Delphy, contrairement à celle de Federici a un autre défaut que le fait de ne pas suffire : elle s'en prend à des travailleurs, voire accessoirement à des travailleuses.
Je prône d'autres mesures que le salaires ménagers (en plus du salaire ménager) : je préconise que sans baisse de salaires le temps de travail en entreprise soient fortement réduits ; ainsi, les travailleurs mâles auront plus de temps pour se consacrer au travail ménager et décharger leurs conjointes, leurs mères, leurs grand-mères, leurs sœurs, leurs tantes, leurs filles, leurs petites-filles, leurs arrière grand-mères, leurs arrière petites filles, leurs grandes tantes, leurs arrières grandes tantes, leurs nièces, leurs petites nièces, leurs arrière petites nièces et leurs cousines. Tout prolétaire qu'on souhaite faire davantage de travail ménager doit faire moins de travail non-ménager : les travailleurs, hommes comme femmes, bossent déjà trop !
Vous écrivez "Actuellement il y a une incitation fiscale pour le mari à ce que la femme n'ait pas d'emploi parce qu'il économise des impôts sur le revenu et qu'elle a quand même une protection sociale par l'emploi du mari. Si ces mesures fiscales et sociales étaient supprimées, ce que souhaite Delphy, le mari n'aurait pas autant d'intérêt économique à ce que la femme reste au foyer".
Oui, mais de même que si on taxe à mille milliards de pour cent le travailleur lambda sur l'achat de carburant, ça pourra l'inciter à moins utiliser sa voiture polluante. Pourtant, ce serait injuste, puisqu'au lieu de permettre au travailleur d'avoir un renforcement des transports en commun, on le contraindrait à utiliser ses jambes et donc à se lever plus tôt et à se coucher plus tard !
Pas toute mesure efficace n'est juste pour autant ! Il faut faire le tri entre les propositions efficaces et justes (celle de Federici et celles que j'ai proposées) et les proposition efficaces mais injustes (et d'ailleurs non nécessaires).
Bonne continuation. Cordialement.
Je ne savais pas qu'un homme avait besoin de la permission de la femme pour avoir un comportement misogyne : "elles peuvent toujours quitter le mari machiste dont elles ont autorisé le comportement jusqu'à lors" à 23:02.
L'amour et surtout l'hétérosexualité est une ruse pour asseoir la dominance. D'ailleurs les films et la musiques qui sont une belle représentation d'histoires d'amours de princesses peu réelles. Créé par qui? 🤷♀
Contenu très intéressant, mais pourquoi avoir accéléré les extraits de conférence? J’ai absolument tout mon temps pour écouter Silvia Federicci nous faire part de son point de vue...
Problèmes de copyright je pense
Il y a en effet les problèmes de droits...
Et puis Federici fait partie de tous ces universitaires qui parlent très lentement, et dont nous écoutons en général les interventions en vitesse x2 sur TH-cam avec un peu d'impatience encore ! Nous avons plutôt l'impression d'aider à la communication de son propos en coupant toutes ses hésitations et en accélérant son expression car les vidéos que nous citons font très peu de vues...
Dans l'épisode 5, vous verrez qu'on cite Françoise Vergès et qu'on ne l'a presque pas accélérée de son côté, car elle est déjà très vive dans son expression orale. Et nous faisons partie des spectateurs TH-cam qui aimons mieux l'efficacité et un certain nombre d'idées communiquées à la minute que le naturel d'une prosodie tranquille... Sachant que l'audience TH-cam s'ennuie très vite en général, même si vous faites peut-être exception, accélérer, tant que le propos reste intelligible, semble en fait nécessaire pour ne pas perdre notre public... Nos vidéos sont déjà longues et si celle-ci faisait 10mn de plus, beaucoup ne la regarderaient pas en entier...
Nous nous sommes demandés si en faisant cela, nous participions d'une culture du "toujours plus vite" et de l'efficacité à tout crin que nous dénonçons par ailleurs, et si cela participait à transformer les attentes de spectateurs dont on dit parfois que le temps d'attention a beaucoup diminué depuis plusieurs décennies et avec l'apparition des contenus en ligne en particulier. Mais comme nous proposons d'un autre côté des vidéos de 20 à 30mn très souvent, on n'a pas l'impression de faire forcément du mal aux neurones !
Vous pouvez retrouver Federici en vitesse réelle ici par ailleurs : th-cam.com/video/HZBgbXzR_sY/w-d-xo.html
th-cam.com/video/ZJBqxH2rJa4/w-d-xo.html
Le travail ménager des femmes commence pas mal avec le capitalisme puisqu'avant cela, les gens travaillaient tous à la maison. la femme travaille ensuite seule à la maison pour que l'homme puisse aller travailler à l'extérieur.
C'est dommage que chaque vidéo ne travaille pas avec les acquis des précédentes. On a l'impression que tout ce qu'on apprenait de bell hooks et de sa discussion sur la nature du travail a disparu...
Bonjour ! Il nous semble que ce n'est pas la même question qui est en jeu que dans l'épisode 1, et que bell hooks n'est pas vraiment partie prenante du débat entre Federici et Delphy... Elle fait partie du black feminism qui met en lumière la situation spécifique des femmes racisées dans la lutte féministe, et souligne l'importance de montrer que le travail professionnel n'est pas une libération pour toutes les femmes ni le travail domestique une aliénation pour toutes.
Mais dans cette vidéo, on se penche à présent sur toutes celles qui, de fait, sont exploitées économiquement en restant au foyer, et on se demande si la source de cette exploitation est plutôt à rechercher dans le patriarcat ou le capitalisme, et si l'un ou l'autre devrait compenser cette situation.
Dans ce débat, bell hooks fait plutôt partie de celles et ceux qui s'opposent au salaire ménager, qui risque de marchandiser toutes nos activités sans donner vraiment de valeur au travail domestique, mais on ne voyait pas l'avantage de la citer elle plutôt que d'autres, et on a exprimé l'argument avec d'autres voix... Si vous voulez le passage là-dessus dans "De la marge au centre" (p. 201) : "Quand bien même les femmes seraient rémunérées pour le travail ménager, il est peu probable que ces tâches cessent d'être considérées comme un "travail de femme" et peu probable qu'elles soient perçues comme une activité digne de valeur". bell hooks veut plutôt que les tâches domestiques soient réparties entre hommes et femmes, sans que cela passe par une rémunération. On peut revaloriser l'image de ces tâches ménagères sans salaire, et plutôt du côté d'un changement idéologique qui ferait évoluer nos conceptions du travail salarié et domestique...
@@meta2588 Merci pour votre réponse très complète! Effectivement hooks (comme beaucoup d'autres féministes de couleur) est opposée a la campagne Wages for Housework, mais elle est aussi opposée a la vision de Delphy - qui d'une certaine façon est la continuité radicale de la version beauvoirienne que vous avez présenté précédemment (et la version féministe radicale de Betty Friedman chez hooks), parce que hooks postule une situation très spécifique des femmes noires, et d'une certaine façon, on ne peut parler de "classe des hommes" et de "classe des femmes" qu'en éliminant la complexité des conditions des femmes noires, lesbiennes, etc. Dans ce sens, c'est pas étonnant que le féminisme matérialiste francophone n'ait pas eu tant de représentantes de couleurs.
Du coup la question, "par qui/quoi sont exploitées celles qui restent au foyer ?" peut avoir une toute autre réponse si l'on va chercher du coté des féministes de couleur, parce qu'elles vont aussi pointer la manière dont les femmes blanches font faire leur propre travail ménager par des femmes de couleurs, .
Je pensais donc intéressant de peut-être faire dialoguer aussi bien les féministes (qui sont toutes débat constants de toute évidence) mais aussi vos vidéos qui sont très déjà riches en informations et gagneraient a se référencer entre elles :)
Oui tout à fait, nous sommes complètement en accord avec ces analyses du féminisme noir que nous avons développées dans le premier épisode, ce pourquoi nous nous sommes concentrés dans cet épisode sur cet autre débat qu'est le salaire ménager (et dans lequel interviennent moins les féministes noires, qui considèrent que ce n'est pas la solution), mais merci d'avoir fait ce lien!
On montrera dans le 5e épisode, avec Françoise Vergès notamment, que la classe des femmes n'a rien d'homogène, mais que l'expérience vécue du travail domestique ou travail salarié varie en fonction de la classe sociale et de l'origine ethnique, ce qui montrera aussi que la valorisation du travail salarié et domestique ainsi que la question du salaire ménager ne se jouent pas de la même façon pour toutes les femmes.
@@meta2588 Ah! J'en ai demandé trop, trop vite. Vivement la discussion sur Françoise Vergès alors :)
Voir toujours la femme au foyer comme soumise à son mari m'a assez dérangé, beaucoup de femme le font par amour, par habitude, tradition c'est vrai, mais sans mal car elles ne se voient en aucun cas lésées, leur mari s'engage sur d'autre plan : jardinage et bricolage par exemple.
Question peut-être bête : la femme est elle en moyenne, avec toutes ces considérations, plus malheureuse dans notre société que l'homme ? il y a t-il une inégalité au bonheur ?
La société est patriarcal mais cela est-il un problème si égalité des chances il y a ? si la femme et l'homme demeurent égaux en droit et en devoir. De plus il est intéressant de noter que les femmes peuvent se permettre d'être beaucoup plus sélective que les hommes dans le choix de leurs partenaires.. Et de fait, les femmes les plus rebelles n'auront qu'à choisir un homme féministe, ou un homme riche pouvant payer une femme de ménage et une nourrice.
Tout d'abord, on ne dit pas du tout que la femme au foyer est toujours soumise à son mari ! En effet, certaines femmes peuvent le faire par amour et le vivre mieux que de travailler hors du foyer, c'est justement ce qu'on a montré avec bell hooks dans le premier épisode : th-cam.com/video/1IS-vJAEDQI/w-d-xo.html
Par contre, "le faire par habitude ou par tradition" n'est pas un argument qui permet pas de légitimer le travail domestique : le patriarcat se maintient justement par de telles traditions! Ce n'est pas parce que c'est une tradition que c'est automatiquement bon.
Quant à l'idée que les femmes sont libres de leurs choix en la matière, c'est contestable. On ne peut nier que dans de nombreux couples, les négociations sur la répartition des tâches domestiques peuvent être difficiles : quand bien même il y a de l'amour, peut-être certaines femmes voudraient que leur mari en fasse un peu plus. Et même quand il y a soumission apparemment "volontaire" de la femme, et qu'elle peut se dire satisfaite du marché, cela n'indique en fait en rien qu'elle ne soit pas elle-même gouvernée par une idéologie sexiste à réformer en fait.
Si cette réforme est nécessaire, c'est à la fois pour des impératifs utilitaristes, pour le bonheur de la majorité des femmes, car en effet la société actuelle produit beaucoup de souffrances (féminicides, femmes battues, harcelées, discriminées, en plus grand nombre que les hommes); mais c'est aussi pour des impératifs déontologiques : c'est une question de justice, et même si toutes les femmes s'en accommodaient, cela n'en resterait pas moins injuste d'un point de vue transcendant.
Par ailleurs, on pose ici la question du travail domestique à un niveau global, celui de toute la société, et non seulement du rapport individuel au sein du couple, donc le ressenti subjectif de telle ou telle femme est moins important ici que l'analyse structurelle d'un problème de société : notre propos dépasse la question de la soumission ou non de la femme au mari. Il y a du travail domestique, qui représenterait 1/3 du PIB s'il était rémunéré, or il ne l'est pas, donc à qui profite ce travail gratuit ? Soit au mari, soit au capitalisme. Voilà le niveau de l'analyse, qui ne veut pas du tout condamner les femmes qui seraient soumises à leur mari. On ne juge pas telle ou telle femme en particulier mais on analyse le système qui produit de tels comportements individuels.
@@meta2588 merci d'avoir pris le temps de me répondre. Et merci pour votre contenu mille fois plus agréable à écouter que nombres de discours féministes. Je dois admettre que vous m'avez fait voir les choses sous un autre angle.
N'abordez-vous jamais l'extrême nécessité pour l'enfant d'avoir une mère, on le remarque car c'est en grandissant qu'il apprend la différence entre lui et sa mère et donc se construit en tant qu'individu. Par ailleurs, la mère n'a-t-elle pas un instinct maternelle à l'image du cordon ombilical qui relie mère et enfant. Dans cette mesure la femme n'est-elle pas plus à même d'endosser ce rôle, comme l'homle est plus à même de faire face à la dureté du monde et de sa conquête par son profil hormonale et son instinct de prédation ? Vous semblez omettre ces points, ce déterminisme biologique qui a façonné l'évolution de la nature humaine pendant des millénaires. S'il existe des exceptions, elles ne sont la que pour confirmer la règle.
Donc pour toi les couples gays ne peuvent pas être de vrais parents ?
Et les familles monoparentales :)
L instinct maternel est une construction sociale, pas une réalité biologique
Merci aux autres commentaires, qui ont déjà largement répondu à ce qu'on pourrait vous dire... On traite de cette question de savoir si c'est la place naturelle de la femme d'être mère au foyer au début de l'épisode 2, qu'on vous conseille de regarder : th-cam.com/video/VKOd9zaP0zk/w-d-xo.html
Pour le dire vite, un enfant n'a pas spécialement besoin d'une mère et seulement d'une mère : il a besoin d'affection, que ce soit d'une famille avec un ou plusieurs parents, d'une communauté, etc. Du côté des hormones, il y en a chez tous les parents, et pas que chez la mère. Cela n'indique d'ailleurs aucunement que la responsabilité des enfants reviendrait exclusivement à la mère, pendant que le père pourrait aller dans le monde du travail ou se dédouaner de sa charge domestique... Le foyer et le soin des enfants ne sont en aucun cas la place où les femmes devraient être cantonnées : dans les faits, ce n'est pas le cas partout dans le monde ni ne l'a toujours été.
Et quand bien même ce serait bien la place naturelle de la mère dans le monde biologique animal que de s'occuper de son enfant (ce qui encore une fois n'est pas le cas), cela ne voudrait pas dire qu'il doit toujours en être ainsi : nous sommes des êtres de culture capables de changer notre nature. C'est un sophisme naturaliste de croire que tout ce qui est naturel est forcément bon et légitime pour cela. On espère que ces quelques idées vous feront réfléchir ! Dans le début de l'épisode 2, on suggère aussi quelques lectures si vous voulez creuser le sujet !
@@meta2588 Merci de votre réponse, j'avais vu votre épisode. Un enfant sans père tend plus vers la délinquance, un enfant sans mère tend plus vers un renfermement sur soi même et des troubles psychiques, souvent sexuelle, des études on tâchées de le montrer, je suis sûr que vous les trouverez. Si l'on constate ces résultats c'est aussi parce que les profils hormonaux et les rôles parentaux sont différents et complémentaire. Par ailleurs, je pense que vous dépasser ce point par des affirmations et non des démonstration. Car si ce n'est pas le cas partout et toujours (que la femme doit être au foyer) cela n'en reste pas moins la grande majorité depuis le début des sociétés, notamment en europe glacière ou au contraire en Afrique aride. La construction sociale, serait plutôt de sortir les femmes du foyer. La vrai question est, doit on à l'ère moderne aller à l'encontre de notre nature, voir même la dépasser, pour mieux vivre, pour organiser la vie en société ? Cela est-il possible ? Quelles en sont les conséquences ?