Françoise Schwab - Vladimir Jankélévitch

Françoise Schwab vous présente son ouvrage "Vladimir Jankélévitch" aux éditions Albin Michel. Entretien avec Pierre Coutelle.
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[@patricedelestre3156]

Un petit Spinoza puisque parlant du je-ne-ais-quoi il met en avant l'intuition, comme son illustre prédécesseur. Le souci c'est qu'il dit aussi qu'il n'y ait pas de recette pour l'intuition, ce qui n'est pas entièrement vrai, car plus on se rapproche de la vérité, en terme de réalité, plus on a de bonnes intuitions. Je parle de bonne intuition, car si une intuition est par définition bonne, les gens ont tendance à qualifier d'intuition ce qui n'en est pas une et donc pas bonne. Pour Spinoza l'intuition est très supérieure au raisonnement, et il a raison. Le raisonnement peut même être dangereux, si on en applique un, de grande qualité qui plus est, à une chose fausse qu'on croit bonne, ce raisonnement amenant une autre chose qu'on croira également bonne du simple fait de la qualité du raisonnement. Le raisonnement n'a d'utilité que pour avérer une intuition, sans intuition il n'est rien qu'un outil qu'on ne sait pas utiliser, tout en croyant le savoir. L'intelligence c'est d'abord et surtout l'intuition, secondée par une capacité à raisonner. La majorité des intellectuels sont forts en raisonnement et nuls en intuition.