J'ai beaucoup apprécié cette série, qui m'a fait réfléchir et revoir certaines de mes expériences dans le milieu du travail. Malgré tout, il y a quelques frustrations dans le fait que certains raccourcis du au format podcast se glissent parfois dans la discussion. Je pense que, malgré toute la pertinence du propos, ça peut en faire une source de danger psychologique pour certains auditeurs. On a ressenti cette détresse quelque part dans les propos tenus, il y a une remise en question douloureuse. Elle n'est pas très encadrée par la présentation du podcast, quand bien même est elle nécessaire. Il y a notamment plusieurs niveaux de discussions qui se chevauchent; une sur le plan de la déconstruction du capitalisme, souvent mis en opposition à des exemples d'initiatives anti capitalistes, pas toujours avec assez de précision sur leur teneur. Une autre plus pratique sur le quotidien du travail comme en font l'expérience la plupart des gens. En résulte un amalgame parfois fait entre le travail de manière général et le travail dans un cadre capitaliste. Il y a un clair besoin de communiquer sur la réalité de l'ethos capitaliste et de sa maitrise parfaite de sa propre image et de l'ampleur du marketing utilisé pour le justifier. Pour ça le podcast a été extrêmement utile pour placer une distance et recadrer par exemple l'ampleur avec laquelle les gens devraient s'impliquer dans leur travail avant même de s'être demandé en quoi il consiste. La question du sens était particulièrement intéressante et révélatrice car, si ce discours est complétement récupéré par les entreprises comme il a été décrit, pour autant sur un plan personnel, personne n'y échappe, quel que soit le modèle de société désiré. Le sens de ce qu'on fait est important, d'ailleurs quelle autre raison pourrait pousser les gens à devenir chercheur, ou vouloir se dédier aux relations que les gens entretiennent avec leur employeur pour ceux qui veulent devenir RH. On peut à la fois penser qu'accorder du sens à son travail est important sans pour autant se laisser berner par une entreprise sans scrupule. Quelque part, ne pas faire cette distinction et parler trop facilement de travail et de capitalisme de manière interchangeable pourrait par exemple amener à ne pas correctement identifier une situation toxique dans une entreprise qu'il vaudrait mieux quitter. De la même manière qu'on pourrait ressortir du podcast en pensant que les vacances sont mauvaise car trop "dans le système", on pourrait oublier qu'elles ont été jugé effectivement essentielle du fait des conditions de travail le reste du temps. On peut avoir l'impression que la critique de l'utilisation et du cadrage du temps d'oisiveté par le capitalisme instantanément invalide le besoin d'existence de ce temps d'oisiveté par ailleurs. Je pense qu'il peut être valide d'avoir un intérêt et une vocation pour la façon dont les gens interagissent avec leur travail et vouloir s'y immerger en tant que RH sans pour autant que ça veuille dire que cette poursuite est mauvaise. Le capitalisme n'est sans doute pas prêt de disparaitre, en être conscient et trouver des façons de mieux vivre le quotidien a de la valeur. Bien sur, il faut par contre savoir quelles sont les possibilités de manière réaliste dans ce cadre. Comme il a été dit, il y a des lois, des façons de mitiger les pratiques les plus capitalistes, ce qui en fait un spectre. Savoir comment identifier ses aspects pervers et s'en prémunir nécessite de le comprendre d'abord, mais il y a aussi beaucoup de recherche en comportement humain qui peut amener les gens à mieux faire des choix dans leur positionnement personnel, comme professionnel. La question du management toxique est aussi pour moi une occasion manquée. Il y a certainement quelque chose de fondamentalement toxique voir cynique dans la décision de créer des étages de management afin de rendre impossible le changement ou la remontée d'information. Pour autant, il peut aussi y avoir des gens qui le gère mieux ou moins bien. Et si il est important d'avoir conscience du système dans lequel tout ceci se passe, il est aussi utile je pense de pouvoir identifier les managers qui ne respectent pas les limites professionnelles, qui peuvent avoir des attitudes abusives du à leur manque de formation (ou du manque de qualité de leur formation), ou même d'autres problèmes lié à la personnalité. Et c'est une discussion très intéressante à avoir par ailleurs, qui peut sauver des vies. Parfois il est très difficile de partir d'une telle situation car on sur estime les risques financiers par exemple. Enfin il y a aussi un autre aspect je pense lié au fait que le livre sur lequel le podcast s'appuie date un peu, mais aujourd'hui le capitalisme a encore évolué, et est devenu presque encore plus irréaliste. On le voit avec les compagnies d'IA, réseaux sociaux etc: aujourd'hui la valeur d'une entreprise n'est même plus liée à des projets réussis, mais uniquement à la hype qui peut être générée autour d'eux. On se retrouve donc avec des entreprises comme Tesla dont les projets ne finissent pas bien (voitures qui se démontent, autopilotes qui ne fonctionne pas etc) et les entreprises font la majeur partie de leur bénéfice non plus sur ce qu'elles produisent mais sur la valeurs qu'elles arrivent à générer par la hausse de leurs actions dues à la hype. Ceci change encore plus le paysage de l'entreprise car la réussite dans de bonnes conditions des projets n'est même plus nécessaire. Pour toutes ces raisons, j'ai une petite pointe d'amertume sur le contenu de ce podcast. j'ai par ailleurs appris beaucoup de choses et Adrien maîtrise tellement son sujet que c'est très intéressant à écouter. Mais je pense qu'il y a plusieurs fois ou les propos ne sont pas assez clairs et peuvent avoir un vrai impact psychologique a cause du côté flou qui n'est pas toujours géré. Quoi qu'il en soit c'est une série très intéressante qui mérite au moins qu'on y porte réflexion car c'est une composante inéchapable de notre monde actuel malheureusement.
J'ai beaucoup apprécié cette série, qui m'a fait réfléchir et revoir certaines de mes expériences dans le milieu du travail.
Malgré tout, il y a quelques frustrations dans le fait que certains raccourcis du au format podcast se glissent parfois dans la discussion. Je pense que, malgré toute la pertinence du propos, ça peut en faire une source de danger psychologique pour certains auditeurs. On a ressenti cette détresse quelque part dans les propos tenus, il y a une remise en question douloureuse. Elle n'est pas très encadrée par la présentation du podcast, quand bien même est elle nécessaire.
Il y a notamment plusieurs niveaux de discussions qui se chevauchent; une sur le plan de la déconstruction du capitalisme, souvent mis en opposition à des exemples d'initiatives anti capitalistes, pas toujours avec assez de précision sur leur teneur. Une autre plus pratique sur le quotidien du travail comme en font l'expérience la plupart des gens. En résulte un amalgame parfois fait entre le travail de manière général et le travail dans un cadre capitaliste.
Il y a un clair besoin de communiquer sur la réalité de l'ethos capitaliste et de sa maitrise parfaite de sa propre image et de l'ampleur du marketing utilisé pour le justifier. Pour ça le podcast a été extrêmement utile pour placer une distance et recadrer par exemple l'ampleur avec laquelle les gens devraient s'impliquer dans leur travail avant même de s'être demandé en quoi il consiste.
La question du sens était particulièrement intéressante et révélatrice car, si ce discours est complétement récupéré par les entreprises comme il a été décrit, pour autant sur un plan personnel, personne n'y échappe, quel que soit le modèle de société désiré. Le sens de ce qu'on fait est important, d'ailleurs quelle autre raison pourrait pousser les gens à devenir chercheur, ou vouloir se dédier aux relations que les gens entretiennent avec leur employeur pour ceux qui veulent devenir RH. On peut à la fois penser qu'accorder du sens à son travail est important sans pour autant se laisser berner par une entreprise sans scrupule. Quelque part, ne pas faire cette distinction et parler trop facilement de travail et de capitalisme de manière interchangeable pourrait par exemple amener à ne pas correctement identifier une situation toxique dans une entreprise qu'il vaudrait mieux quitter.
De la même manière qu'on pourrait ressortir du podcast en pensant que les vacances sont mauvaise car trop "dans le système", on pourrait oublier qu'elles ont été jugé effectivement essentielle du fait des conditions de travail le reste du temps. On peut avoir l'impression que la critique de l'utilisation et du cadrage du temps d'oisiveté par le capitalisme instantanément invalide le besoin d'existence de ce temps d'oisiveté par ailleurs.
Je pense qu'il peut être valide d'avoir un intérêt et une vocation pour la façon dont les gens interagissent avec leur travail et vouloir s'y immerger en tant que RH sans pour autant que ça veuille dire que cette poursuite est mauvaise. Le capitalisme n'est sans doute pas prêt de disparaitre, en être conscient et trouver des façons de mieux vivre le quotidien a de la valeur. Bien sur, il faut par contre savoir quelles sont les possibilités de manière réaliste dans ce cadre. Comme il a été dit, il y a des lois, des façons de mitiger les pratiques les plus capitalistes, ce qui en fait un spectre. Savoir comment identifier ses aspects pervers et s'en prémunir nécessite de le comprendre d'abord, mais il y a aussi beaucoup de recherche en comportement humain qui peut amener les gens à mieux faire des choix dans leur positionnement personnel, comme professionnel.
La question du management toxique est aussi pour moi une occasion manquée. Il y a certainement quelque chose de fondamentalement toxique voir cynique dans la décision de créer des étages de management afin de rendre impossible le changement ou la remontée d'information. Pour autant, il peut aussi y avoir des gens qui le gère mieux ou moins bien. Et si il est important d'avoir conscience du système dans lequel tout ceci se passe, il est aussi utile je pense de pouvoir identifier les managers qui ne respectent pas les limites professionnelles, qui peuvent avoir des attitudes abusives du à leur manque de formation (ou du manque de qualité de leur formation), ou même d'autres problèmes lié à la personnalité. Et c'est une discussion très intéressante à avoir par ailleurs, qui peut sauver des vies. Parfois il est très difficile de partir d'une telle situation car on sur estime les risques financiers par exemple.
Enfin il y a aussi un autre aspect je pense lié au fait que le livre sur lequel le podcast s'appuie date un peu, mais aujourd'hui le capitalisme a encore évolué, et est devenu presque encore plus irréaliste. On le voit avec les compagnies d'IA, réseaux sociaux etc: aujourd'hui la valeur d'une entreprise n'est même plus liée à des projets réussis, mais uniquement à la hype qui peut être générée autour d'eux. On se retrouve donc avec des entreprises comme Tesla dont les projets ne finissent pas bien (voitures qui se démontent, autopilotes qui ne fonctionne pas etc) et les entreprises font la majeur partie de leur bénéfice non plus sur ce qu'elles produisent mais sur la valeurs qu'elles arrivent à générer par la hausse de leurs actions dues à la hype. Ceci change encore plus le paysage de l'entreprise car la réussite dans de bonnes conditions des projets n'est même plus nécessaire.
Pour toutes ces raisons, j'ai une petite pointe d'amertume sur le contenu de ce podcast. j'ai par ailleurs appris beaucoup de choses et Adrien maîtrise tellement son sujet que c'est très intéressant à écouter. Mais je pense qu'il y a plusieurs fois ou les propos ne sont pas assez clairs et peuvent avoir un vrai impact psychologique a cause du côté flou qui n'est pas toujours géré. Quoi qu'il en soit c'est une série très intéressante qui mérite au moins qu'on y porte réflexion car c'est une composante inéchapable de notre monde actuel malheureusement.
Très intéressant
Merci beaucoup d'avoir suivi cette série. C'est chouette d'avoir les retours alors merci !