Très bon exposé, cette dame a le don de bien expliquer avec fluidité tous ces chamboulements qui surviennent depuis quelques années dans nos connaissances sur nos ancêtres. On voit qu'elle maitrise son sujet.
Je suis dans le livre depuis ce matin (avec des pauses pour reprendre mon souffle) . Je ne m'attendais pas à faire un tel voyage. Effectivement, les paléontologues parlent beaucoup de l'Europe et de l'Afrique mais toute l'Asie passe souvent sous les radars, exception de Florès qui perturbe tant. Remerciements et félicitations pour la clartés de vos explications et de vos synthèses. Des très beaux dessins .
Mais ça contredit ce que vous avez dit dans un autre épisode! Vous disiez que des ossements de Neandertal et de denisoviens avaient été tour à tour trouvé dans ou proche de la grotte de Denisova???? Moi plus comprendre
Bonne video. Quoique quelques explications sur les différences génétiques de chacune de ces 3 espèces humaines eut été écoutées avec intérêt. Un retour de S & A dans une vraie littérature scientifique de référence? Maintenant, le niveau général des connaissances en matières scientifiques (celles qui sont sensées nous sauver!) s'est tellement dégradé (effondré) que vous n'êtes pas au bout de vos difficultés.
Quelqu'un pourrait-il expliquer ce qui empêche structurellement l'Eurasie - voire l'Australie - d'avoir eu à UN moment l'apparition par mutation d'UN ancêtre commun des formes Homo ? Je dis bien Structurellement. Pas idéologiquement.
je n'ai pas toutes les billes sur les données archéologiques et génétiques, mais si l'on comprend "ancêtre commun" au sens évolutif du terme, qui plus est de plusieurs formes du genre homo, cela implique qu'on se situe très loin dans le passé, si on ne compte que les espèces les plus récentes, cela veut dire plus que 800 mille ans si l'on considère les néandertaliens, les denisoviens et nous, et beaucoup plus tôt si on prend en compte les hommes de Florès et Luçon - le problème étant que plus on recule dans le passé, plus les vestiges sont rares, ce qui implique moins d'éléments de preuve. un deuxième problème (mais qui est susceptible d'évoluer avec la technique) ce sont les possibilités d'analyse de l'adn qui devient plus incertaine voire impossible plus on recule dans le temps. or, ce qui est attesté, c'est que les formes les plus anciennes de notre lignée n'ont été trouvées qu'en Afrique. les formes de notre espèce les plus anciennes n'ont été aussi trouvées qu'en Afrique, ce qui (même si cela n'est pas un argument suffisant si l'on rejette le biais anthropocentriste qui fait que l'on s'intérese à la lignée humaine d'abord parce qu'elle nous concerne nous) suggère que l'Afrique a été au minimum un endroit important pour notre lignée, affirmation d'autant moins incertaine que l'Afrique possède depuis des temps anciens des climats comparativement aussi chauds voire plus chauds que le continent eurasiatique, ce qui implique que si on a retrouvé plus de vestiges de plus d'époques différentes en Afrique c'est qu'il y en avait à l'origine suffisamment pour que les aléas climatiques n'aient pas rendu difficile de les retrouver. à ce stade, la seule objection est que l'eurasie étant vaste, on n'a pas cherché partout. ceci dit je rappelle que la seconde puissance économique mondiale (voire première selon la méthode d'évaluation), pas avare sur le soft power pour un sou, est située en asie, et que si des vestiges plus anciens qu'en afrique s'y trouvent, les conditions à moyen terme sont favorables à ce genre de découvertes. le pendant de ce raisonnement "politique" sur la paléoanthropologie, c'est aussi de constater que la discipline existait avant la "mode" culturelle de la "repentence" pour l'esclavage et le colonialisme : autrement dit, on n'a pas commencé à chercher les origines de la lignée humaine en Afrique précisément parce qu'à l'époque les préjugés contre ce continent étaient très répandus et peu combattus, et les représentations d'origine religieuse encore influentes, on peut considérer que pendant des décennies des chercheurs occidentaux ont probablement recherché le "jardin d'éden" au moyen-orient. bien sûr les méthodes de recherches n'étant pas les mêmes, ils n'ont peut-être pas suffisamment cherché, mais tout cet argument consiste aussi à dire qu'expliquer l'évolution du consensus scientifique exclusivement par une idéologie contemporaine requiert des éléments de preuve divers et convergents, qui sont assez difficiles à trouver si véritablement on renonce à toute idéologie. bref, trouver des ancêtres communs récents de plusieurs rameaux de la lignée humaine en asie est possible, mais peu probable dans la mesure où les éléments de preuve sont plus rares et moins parcimonieux que pour l'hypothèse actuelle.
@@radiscalisation6194 Donc, si j'ai bien compris, la seule raison qui amène à penser que l'origine de l'Homme se trouve en Afrique, c'est qu'on y a retrouvé les formes les plus anciennes de notre lignée ? Cela me parait bien fragile de fonder toute notre théorie actuelle de l'histoire de l'humanité sur cette seule raison. Car scientifiquement, cette raison ne prouve rien.
@@Piteur_par_Coeur scientifiquement parlant, les preuves absolues sont rarement possibles. scientifiquement parlant, "notre lignée" n'a pas de point de départ temporel précis, c'est-à-dire que toutes les espèces éteintes sont décrites à partir de fossiles, qui ne représentent ni des individus isolés, ni des individus entièrement comparables à ce qu'il y a avant ou après, la génétique contemporaine décrit des hybridations entre espèces du genre homo durant les dernières centaines de milliers d'années, mais il y en a eu d'autres, et c'est d'ailleurs le cas pour énormément d'espèces vivantes : il ne faut pas se représenter ces arbres généalogiques comme une succession de lignées isolées. en fait il est loin d'être impossible que des ancêtres très anciens de notre lignée soient allés en asie, en revanche, il est assez improbable que leur population ait été importante et ait eu des descendants (autres que ceux, relativement récents, documentés par l'archéologie, dont les paléoanthropologues s'accordent pour dire qu'ils sont originaires d'afrique) sans qu'on en ait retrouvé aucune trace, archéologique ou génétique. mais en fait l'argument ce n'est pas seulement qu'on a trouvé des fossiles anciens en Afrique, c'est qu'on y en a retrouvé plus, et des plus vraisemblablement génétiquement proches de nous. bien entendu, cela n'exclut pas de larges marges d'incertitude, mais lorsqu'on parle de millions d'années, ce serait, d'un point de vue statistique, une sacré coïncidence qu'on n'ait pas trouvé autant de fossiles anciens ailleurs s'ils avaient existé (surtout considérant les aléas climatiques évoqués dans mon précédent commentaire). sinon, ce que je trouve particulièrement fragile, c'est l'obsession de certains êtres humains pour la recherche de certitudes quant à leurs origines, en général, cela témoigne d'une sensibilité fort peu objective dont la constitution est à rechercher dans l'histoire récente, pas dans les centaines de milliers d'années précédentes. scientifiquement parlant, il n'en demeure pas moins que les hypothèses les moins hasardeuses sont celles qui permettent de regrouper le plus d'élément convergents avec le moins d'extrapolations possibles. jusqu'à preuve du contraire, l'origine africaine du genre homo est la moins hasardeuse, c'est un consensus scientifique en 2024, et il y a de bonnes chances pour que cela le reste... enfin, mais c'est pour la forme, "fonder" une telle théorie implique beaucoup, beaucoup plus qu'une origine géographique, c'est un peu limité comme propos.
Il existe une autre théorie : l'homme de Denisova serait une régression troglodyte de l'homme moderne, une communauté hyper-implexe et cannibale dont le dernier représentant aurait été l'ermite Denis lui-même ( celui-ci même à qui on doit ne nom de la grotte de Denisova et qui mourut au 18e siècle... ). Les spécificités génétiques semblables que l'on trouve chez d'autres peuplades seraient des conséquences d'une régression comportementale identique à un point donné de leur Histoire.
Très bon exposé, cette dame a le don de bien expliquer avec fluidité tous ces chamboulements qui surviennent depuis quelques années dans nos connaissances sur nos ancêtres. On voit qu'elle maitrise son sujet.
Je suis dans le livre depuis ce matin (avec des pauses pour reprendre mon souffle) . Je ne m'attendais pas à faire un tel voyage. Effectivement, les paléontologues parlent beaucoup de l'Europe et de l'Afrique mais toute l'Asie passe souvent sous les radars, exception de Florès qui perturbe tant. Remerciements et félicitations pour la clartés de vos explications et de vos synthèses. Des très beaux dessins .
excellente vidéo trés instructive
Merci beaucoup. Très intéressant
Merci beaucoup
Vielen Dank für Ihre Vortrag. Immer Klar .
Heidelbergensis wurde unweit von Sinsheim entdeckt ? 🥰😍🤩
es lebe Wissenschaft mit Silvana Condemi !
Mais ça contredit ce que vous avez dit dans un autre épisode! Vous disiez que des ossements de Neandertal et de denisoviens avaient été tour à tour trouvé dans ou proche de la grotte de Denisova???? Moi plus comprendre
Bonne video. Quoique quelques explications sur les différences génétiques de chacune de ces 3 espèces humaines eut été écoutées avec intérêt. Un retour de S & A dans une vraie littérature scientifique de référence? Maintenant, le niveau général des connaissances en matières scientifiques (celles qui sont sensées nous sauver!) s'est tellement dégradé (effondré) que vous n'êtes pas au bout de vos difficultés.
D'autant qu'on écrit "censées" dans ce cas.
Quelqu'un pourrait-il expliquer ce qui empêche structurellement l'Eurasie - voire l'Australie - d'avoir eu à UN moment l'apparition par mutation d'UN ancêtre commun des formes Homo ?
Je dis bien Structurellement. Pas idéologiquement.
je n'ai pas toutes les billes sur les données archéologiques et génétiques, mais si l'on comprend "ancêtre commun" au sens évolutif du terme, qui plus est de plusieurs formes du genre homo, cela implique qu'on se situe très loin dans le passé, si on ne compte que les espèces les plus récentes, cela veut dire plus que 800 mille ans si l'on considère les néandertaliens, les denisoviens et nous, et beaucoup plus tôt si on prend en compte les hommes de Florès et Luçon - le problème étant que plus on recule dans le passé, plus les vestiges sont rares, ce qui implique moins d'éléments de preuve. un deuxième problème (mais qui est susceptible d'évoluer avec la technique) ce sont les possibilités d'analyse de l'adn qui devient plus incertaine voire impossible plus on recule dans le temps.
or, ce qui est attesté, c'est que les formes les plus anciennes de notre lignée n'ont été trouvées qu'en Afrique. les formes de notre espèce les plus anciennes n'ont été aussi trouvées qu'en Afrique, ce qui (même si cela n'est pas un argument suffisant si l'on rejette le biais anthropocentriste qui fait que l'on s'intérese à la lignée humaine d'abord parce qu'elle nous concerne nous) suggère que l'Afrique a été au minimum un endroit important pour notre lignée, affirmation d'autant moins incertaine que l'Afrique possède depuis des temps anciens des climats comparativement aussi chauds voire plus chauds que le continent eurasiatique, ce qui implique que si on a retrouvé plus de vestiges de plus d'époques différentes en Afrique c'est qu'il y en avait à l'origine suffisamment pour que les aléas climatiques n'aient pas rendu difficile de les retrouver.
à ce stade, la seule objection est que l'eurasie étant vaste, on n'a pas cherché partout. ceci dit je rappelle que la seconde puissance économique mondiale (voire première selon la méthode d'évaluation), pas avare sur le soft power pour un sou, est située en asie, et que si des vestiges plus anciens qu'en afrique s'y trouvent, les conditions à moyen terme sont favorables à ce genre de découvertes.
le pendant de ce raisonnement "politique" sur la paléoanthropologie, c'est aussi de constater que la discipline existait avant la "mode" culturelle de la "repentence" pour l'esclavage et le colonialisme : autrement dit, on n'a pas commencé à chercher les origines de la lignée humaine en Afrique précisément parce qu'à l'époque les préjugés contre ce continent étaient très répandus et peu combattus, et les représentations d'origine religieuse encore influentes, on peut considérer que pendant des décennies des chercheurs occidentaux ont probablement recherché le "jardin d'éden" au moyen-orient. bien sûr les méthodes de recherches n'étant pas les mêmes, ils n'ont peut-être pas suffisamment cherché, mais tout cet argument consiste aussi à dire qu'expliquer l'évolution du consensus scientifique exclusivement par une idéologie contemporaine requiert des éléments de preuve divers et convergents, qui sont assez difficiles à trouver si véritablement on renonce à toute idéologie.
bref, trouver des ancêtres communs récents de plusieurs rameaux de la lignée humaine en asie est possible, mais peu probable dans la mesure où les éléments de preuve sont plus rares et moins parcimonieux que pour l'hypothèse actuelle.
@@radiscalisation6194 Donc, si j'ai bien compris, la seule raison qui amène à penser que l'origine de l'Homme se trouve en Afrique, c'est qu'on y a retrouvé les formes les plus anciennes de notre lignée ?
Cela me parait bien fragile de fonder toute notre théorie actuelle de l'histoire de l'humanité sur cette seule raison. Car scientifiquement, cette raison ne prouve rien.
@@Piteur_par_Coeur scientifiquement parlant, les preuves absolues sont rarement possibles.
scientifiquement parlant, "notre lignée" n'a pas de point de départ temporel précis, c'est-à-dire que toutes les espèces éteintes sont décrites à partir de fossiles, qui ne représentent ni des individus isolés, ni des individus entièrement comparables à ce qu'il y a avant ou après, la génétique contemporaine décrit des hybridations entre espèces du genre homo durant les dernières centaines de milliers d'années, mais il y en a eu d'autres, et c'est d'ailleurs le cas pour énormément d'espèces vivantes : il ne faut pas se représenter ces arbres généalogiques comme une succession de lignées isolées.
en fait il est loin d'être impossible que des ancêtres très anciens de notre lignée soient allés en asie, en revanche, il est assez improbable que leur population ait été importante et ait eu des descendants (autres que ceux, relativement récents, documentés par l'archéologie, dont les paléoanthropologues s'accordent pour dire qu'ils sont originaires d'afrique) sans qu'on en ait retrouvé aucune trace, archéologique ou génétique.
mais en fait l'argument ce n'est pas seulement qu'on a trouvé des fossiles anciens en Afrique, c'est qu'on y en a retrouvé plus, et des plus vraisemblablement génétiquement proches de nous. bien entendu, cela n'exclut pas de larges marges d'incertitude, mais lorsqu'on parle de millions d'années, ce serait, d'un point de vue statistique, une sacré coïncidence qu'on n'ait pas trouvé autant de fossiles anciens ailleurs s'ils avaient existé (surtout considérant les aléas climatiques évoqués dans mon précédent commentaire).
sinon, ce que je trouve particulièrement fragile, c'est l'obsession de certains êtres humains pour la recherche de certitudes quant à leurs origines, en général, cela témoigne d'une sensibilité fort peu objective dont la constitution est à rechercher dans l'histoire récente, pas dans les centaines de milliers d'années précédentes.
scientifiquement parlant, il n'en demeure pas moins que les hypothèses les moins hasardeuses sont celles qui permettent de regrouper le plus d'élément convergents avec le moins d'extrapolations possibles. jusqu'à preuve du contraire, l'origine africaine du genre homo est la moins hasardeuse, c'est un consensus scientifique en 2024, et il y a de bonnes chances pour que cela le reste...
enfin, mais c'est pour la forme, "fonder" une telle théorie implique beaucoup, beaucoup plus qu'une origine géographique, c'est un peu limité comme propos.
Il existe une autre théorie : l'homme de Denisova serait une régression troglodyte de l'homme moderne, une communauté hyper-implexe et cannibale dont le dernier représentant aurait été l'ermite Denis lui-même ( celui-ci même à qui on doit ne nom de la grotte de Denisova et qui mourut au 18e siècle... ). Les spécificités génétiques semblables que l'on trouve chez d'autres peuplades seraient des conséquences d'une régression comportementale identique à un point donné de leur Histoire.
Les premiers humains sont sortis d'un laboratoire, avec la création de sept races originelles.
Les canaques sont des denisovas