Je suis heureuse d'être en retraite et de ne plus répondre à la question :"Qu'est-ce que tu fais dans la vie". Ne plus travailler prend enfin sens et non l'inverse. Être propriétaire de ses outils de travail le rendait encore supportable mais ce n'est plus le cas.
Brillant éclairage que cette synthèse de l'articulation des trois axes de la condition de l'homme moderne: travail, oeuvre, action . Sortir de la vision réductrice du travail comme nécessaire utilisation de notre énergie vitale pour assurer notre survie. Le travail n'est pas seulement un biais pour satisfaire nos besoins physiologiques. Il est par l'oeuvre qui en résulte et l'action volontaire qui l'a complète une extension de la condition pseudo animale qu'impose la survie par une humanisation de la relation au monde . Une ouverture humaine à l'altérité . Pas simple mais brillant comme toujours avec Hannah Arendt. je me hasarderai à établir un lien avec les trois plus un capital de Pierre Bourdieu . Merci à Perrine Simon Naoun
''Car dès à présent, le mot travail est trop noble, trop ambitieux, pour désigner ce que nous faisons ou croyons faire dans le monde où nous sommes. Le dernier stade de la société de travail, la société d’employés, exige de ses membres un pur fonctionnement automatique, comme si la vie individuelle était réellement submergée par le processus global de la vie de l’espèce, comme si la seule décision encore requise de l’individu était de lâcher, pour ainsi dire, d’abandonner son individualité, sa peine et son inquiétude de vivre encore individuellement senties, et d’acquiescer à un type de comportement, hébété, “tranquillisé” et fonctionnel.'' Arendt en 1958 dans The Human Condition. ''Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière-pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous : à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, on sent aujourd’hui, à la vue du travail - on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu’un tel travail constitue la meilleure des polices, qu’il tient chacun en bride et s’entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l’amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société où l’on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l’on adore aujourd’hui la sécurité comme la divinité suprême. - Et puis ! épouvante ! Le « travailleur », justement, est devenu dangereux ! Le monde fourmille d’ « individus dangereux » ! Et derrière eux, le danger des dangers - l’individuum! (…) Etes-vous complices de la folie actuelle des nations qui ne pensent qu’à produire le plus possible et à s’enrichir le plus possible ? Votre tâche serait de leur présenter l’addition négative : quelles énormes sommes de valeur intérieure sont gaspillées pour une fin aussi extérieure ! Mais qu’est devenue votre valeur intérieure si vous ne savez plus ce que c’est que respirer librement ? si vous n’avez même pas un minimum de maîtrise de vous-même ? »' ' Nietzsche en 1881 dans Aurore.
La vie contemplative des moines au monastère : quelle méconnaissance! Le vrai moine est celui qui travaille de ses mains : ora ET labora. Voir la Règle de saint Benoît.
Oui, mais juste un travail de subsistance car dès que les moines ont commencé à enrichir leurs monastères par leur travail, ils se sont vite rendus compte que ça dévoyait totalement le système. Même les franciscains se sont heurtés au problème ...
Oui, et je me demande quel était le pourcentage de contemplatifs au Moyen-âge... je me sens plus proche de Pascal : tout le malheur de l'homme vient d'une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer au repos dans une chambre...
@dannoname5107 oui, bien sûr, Blaise Pascal est sublime et, par grâce, catholique. Voir le livre récent que lui consacre l'excellent Jean de Saint Cheron. Mais, si Blaise Pascal parle latin et grec, et aussi est un bon chrétien, c'est grâce à la Renaissance carolingienne qui promeut la diffusion de l'ordre des Bénédictins dans toute l'Europe.
On reduit trop souvent le travail au travail salarie qui est une de ses definitions, mais travailler c`est produire quelque chose. On peut produire de la connaissance, des biens, ect..... Les gens en dehors de leur entreprise travaillent aussi, dans d`autres formes, parfois pour leur propre loisirs aussi. Marx critiquent avant tout le travail au service des capitalistes que lui souaiterait etre du travail au service de ceux qui produisent, gere par ceux qui produisent.
Émission intéressante, cependant la notion de travail n’est pas assez bien définie pour des personnes peu familières avec les écrit de Arendt. Le résultat est que les explications apportées paraissent banales.
Dans l'absolu on ne peut qu'être d'accord avec cette vision, mais au niveau "contexte actuel" ça semble une vision ultra bourgesoise malgré tout ("il ne faut pas tout ramener au vital")
Parce que les moines ne travaillaient pas c’est bien connu et les deux seules dimensions du travail sont l’œuvre et l’action J’espère que les livres sont mieux que les clichés présentés ici
Comment améliorer notre servitude notre exploitation ? Comment accepter davantage la spoliation par l’état ? Oui on peut discuter des heures. On sera toujours ceux qui se font enc….. En fait avec son narcissisme elle n’a rien compris à Marx
je sais qu'il ne faut pas que ça soit des arguments d'autorités mais elle est philosophe, je pense qu'elle a 10 fois mieux comprit que toi Marx, apres si tu veux critiquer apporte des arguments, sinon soit humble.
@@gaspardpolleau3060certes. Améliorer notre servitude de façon prudhoniste reste la servitude. L’humain s’émancipera à partir du moment où il aura aboli l’argent le salariat l’état l’économie la politique…
"Relation au travail qui est de plus en plus absorbante et de moins en moins émancipatrice"... dit le journaliste... Je lui conseille de relire les ouvrage des historiens et des écrivains du DIX NEUVIÈME SIÈCLE sur la condition des travailleurs de cette époque... c'est fou la façon dont notre société se plaint. J'ai vu ma mère laver le linge familial dans une bassine d'eau bouillante, mes oncles mourir de cancers à cause des fumées ou des poussières toxiques d'usine ( de rechappement ou de moteurs ) . Mais un journaliste qui n'a jamais fichu les pieds dans un endroit ou le travail est VRAIMENT pénible, balance des généralités négatives.. C'est plus vendeur et le monde entier s'indigne..
C`etait pire avant n`est pas un argument qui remet en question l`idee d`essayer de trouver quelque chose de mieux aujourd`hui, sinon on peut se referer a des epoques encore plus lointaine et encore pire que le XIX ieme siecle...
Construire des oppositions artificielles entre Arendt et Marx n'éclaire personne. Marx décrit le monde capitaliste de l'Europe du XIX ième siècle, et conclut que les modes de production des richesses conditionnent notre façon de voir le monde. Il a surtout mis en avant la nécessaire émancipation de l'homme, en particulier dans le travail, central dans le mouvement de la société. En 1945 Maurice Thorez, Ambroize Croizat, Marcel Paul ont montré comment la reconstruction de la France en ruine conduisait à la libération: droit de vote des femmes, grands services publics, Sécurité Sociale, statuts pour les fonctionnaires, les mineurs ... Le travail est au centre de l'émancipation. Pas pour le productivisme (=production spéculative).
Et pourquoi ce type veut-il donner tord à Arendt ? Son interview est donc à charge ? France culture n'est plus là pour servir la culture mais uniquement la bien pensance de ceux qui les nourrissent.
France culture a 50 ans de retard en termes de recherche scientifique. Hannah Arendt est totalement dépassée et ces concepts au moins laissés de côté si ce n'est déconstruit France culture est plus devenu l'antichambre d'un discours politique pauvre intellectuellement mais fort idéologiquement... Et on paye pour cela...
Je suis heureuse d'être en retraite et de ne plus répondre à la question :"Qu'est-ce que tu fais dans la vie". Ne plus travailler prend enfin sens et non l'inverse. Être propriétaire de ses outils de travail le rendait encore supportable mais ce n'est plus le cas.
à la retraite ****
" Dans le travail, l'Homme est totalement replié sur lui-même..." C est tellement juste
Surtout dans le travail capitaliste, vecteur d'aliénation et de chosification ; l'inverse de la créativité!!
Brillant éclairage que cette synthèse de l'articulation des trois axes de la condition de l'homme moderne: travail, oeuvre, action . Sortir de la vision réductrice du travail comme nécessaire utilisation de notre énergie vitale pour assurer notre survie. Le travail n'est pas seulement un biais pour satisfaire nos besoins physiologiques. Il est par l'oeuvre qui en résulte et l'action volontaire qui l'a complète une extension de la condition pseudo animale qu'impose la survie par une humanisation de la relation au monde . Une ouverture humaine à l'altérité . Pas simple mais brillant comme toujours avec Hannah Arendt. je me hasarderai à établir un lien avec les trois plus un capital de Pierre Bourdieu . Merci à Perrine Simon Naoun
''Car dès à présent, le mot travail est trop noble, trop ambitieux, pour désigner ce que nous faisons ou croyons faire dans le monde où nous sommes. Le dernier stade de la société de travail, la société d’employés, exige de ses membres un pur fonctionnement automatique, comme si la vie individuelle était réellement submergée par le processus global de la vie de l’espèce, comme si la seule décision encore requise de l’individu était de lâcher, pour ainsi dire, d’abandonner son individualité, sa peine et son inquiétude de vivre encore individuellement senties, et d’acquiescer à un type de comportement, hébété, “tranquillisé” et fonctionnel.'' Arendt en 1958 dans The Human Condition.
''Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière-pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous : à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, on sent aujourd’hui, à la vue du travail - on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu’un tel travail constitue la meilleure des polices, qu’il tient chacun en bride et s’entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l’amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société où l’on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l’on adore aujourd’hui la sécurité comme la divinité suprême. - Et puis ! épouvante ! Le « travailleur », justement, est devenu dangereux ! Le monde fourmille d’ « individus dangereux » ! Et derrière eux, le danger des dangers - l’individuum!
(…) Etes-vous complices de la folie actuelle des nations qui ne pensent qu’à produire le plus possible et à s’enrichir le plus possible ? Votre tâche serait de leur présenter l’addition négative : quelles énormes sommes de valeur intérieure sont gaspillées pour une fin aussi extérieure ! Mais qu’est devenue votre valeur intérieure si vous ne savez plus ce que c’est que respirer librement ? si vous n’avez même pas un minimum de maîtrise de vous-même ? »' ' Nietzsche en 1881 dans Aurore.
La survie de la route la plus belle à prendre. Un idéal que je comprend
La vie contemplative des moines au monastère : quelle méconnaissance! Le vrai moine est celui qui travaille de ses mains : ora ET labora. Voir la Règle de saint Benoît.
Oui, mais juste un travail de subsistance car dès que les moines ont commencé à enrichir leurs monastères par leur travail, ils se sont vite rendus compte que ça dévoyait totalement le système. Même les franciscains se sont heurtés au problème ...
Oui, et je me demande quel était le pourcentage de contemplatifs au Moyen-âge... je me sens plus proche de Pascal : tout le malheur de l'homme vient d'une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer au repos dans une chambre...
@dannoname5107 oui, bien sûr, Blaise Pascal est sublime et, par grâce, catholique. Voir le livre récent que lui consacre l'excellent Jean de Saint Cheron. Mais, si Blaise Pascal parle latin et grec, et aussi est un bon chrétien, c'est grâce à la Renaissance carolingienne qui promeut la diffusion de l'ordre des Bénédictins dans toute l'Europe.
On reduit trop souvent le travail au travail salarie qui est une de ses definitions, mais travailler c`est produire quelque chose. On peut produire de la connaissance, des biens, ect..... Les gens en dehors de leur entreprise travaillent aussi, dans d`autres formes, parfois pour leur propre loisirs aussi. Marx critiquent avant tout le travail au service des capitalistes que lui souaiterait etre du travail au service de ceux qui produisent, gere par ceux qui produisent.
Émission intéressante, cependant la notion de travail n’est pas assez bien définie pour des personnes peu familières avec les écrit de Arendt. Le résultat est que les explications apportées paraissent banales.
Dans l'absolu on ne peut qu'être d'accord avec cette vision, mais au niveau "contexte actuel" ça semble une vision ultra bourgesoise malgré tout ("il ne faut pas tout ramener au vital")
C'est le concept de "salaire de subsistance" qui oblige à ne pas avoir d'autre choix que de devoir "tout ramener au vital"
Parce que les moines ne travaillaient pas c’est bien connu et les deux seules dimensions du travail sont l’œuvre et l’action
J’espère que les livres sont mieux que les clichés présentés ici
Bonjour Denis la mâche, pourquoi vous avez changé le nom de votre page.
JLM a tenté. Les bourgeois lui ont craché dessus. L'argument Eichmann est disponible sur wikipedia
Denigrar las grandes fortunas es absurdo, los Estados tienen el deber de desplumarlos sin matarlos y garantizar que la miseria sea inexistente.
Comment améliorer notre servitude notre exploitation ? Comment accepter davantage la spoliation par l’état ? Oui on peut discuter des heures. On sera toujours ceux qui se font enc…..
En fait avec son narcissisme elle n’a rien compris à Marx
je sais qu'il ne faut pas que ça soit des arguments d'autorités mais elle est philosophe, je pense qu'elle a 10 fois mieux comprit que toi Marx, apres si tu veux critiquer apporte des arguments, sinon soit humble.
@@gaspardpolleau3060certes. Améliorer notre servitude de façon prudhoniste reste la servitude. L’humain s’émancipera à partir du moment où il aura aboli l’argent le salariat l’état l’économie la politique…
IL FAUT VENDRE SON TRAVAIL....PAS SE VENDRE POUR UN TRAVAIL .
CE QUI NOUS PERMETTAIT DE SURVIVRE AUX ORIGINES C ' ETAIT LA CHASSE ET LA CUEILLETTE .
"Relation au travail qui est de plus en plus absorbante et de moins en moins émancipatrice"... dit le journaliste... Je lui conseille de relire les ouvrage des historiens et des écrivains du DIX NEUVIÈME SIÈCLE sur la condition des travailleurs de cette époque... c'est fou la façon dont notre société se plaint. J'ai vu ma mère laver le linge familial dans une bassine d'eau bouillante, mes oncles mourir de cancers à cause des fumées ou des poussières toxiques d'usine ( de rechappement ou de moteurs ) . Mais un journaliste qui n'a jamais fichu les pieds dans un endroit ou le travail est VRAIMENT pénible, balance des généralités négatives.. C'est plus vendeur et le monde entier s'indigne..
Il est clair pour tous que l'on pourrait faire mieux MAINTENANT, non?
C`etait pire avant n`est pas un argument qui remet en question l`idee d`essayer de trouver quelque chose de mieux aujourd`hui, sinon on peut se referer a des epoques encore plus lointaine et encore pire que le XIX ieme siecle...
Construire des oppositions artificielles entre Arendt et Marx n'éclaire personne. Marx décrit le monde capitaliste de l'Europe du XIX ième siècle, et conclut que les modes de production des richesses conditionnent notre façon de voir le monde. Il a surtout mis en avant la nécessaire émancipation de l'homme, en particulier dans le travail, central dans le mouvement de la société.
En 1945 Maurice Thorez, Ambroize Croizat, Marcel Paul ont montré comment la reconstruction de la France en ruine conduisait à la libération: droit de vote des femmes, grands services publics, Sécurité Sociale, statuts pour les fonctionnaires, les mineurs ... Le travail est au centre de l'émancipation. Pas pour le productivisme (=production spéculative).
Et pourquoi ce type veut-il donner tord à Arendt ? Son interview est donc à charge ? France culture n'est plus là pour servir la culture mais uniquement la bien pensance de ceux qui les nourrissent.
France culture a 50 ans de retard en termes de recherche scientifique. Hannah Arendt est totalement dépassée et ces concepts au moins laissés de côté si ce n'est déconstruit
France culture est plus devenu l'antichambre d'un discours politique pauvre intellectuellement mais fort idéologiquement... Et on paye pour cela...
Au revoir...
N’avoir pas lu Marx
Avoir lu autre chose que Marx ?
😅vous aimez les sous proletaire pour dominer le monde
Passable
Quel charrabia !!!