Si je comprends bien, la première étape c’est le sentiment de solitude et d’inadéquation des individus ... Or le niveau de solitude, surtout des plus jeunes, augmente en flèche dans notre société. Se pourrait-il que l’on aille dans les prochains temps, voir c’est déjà commencé, vers de plus en plus de dérives sectaires ?
Ben je crois bien. Surtout avec la crise du sens dans notre société où les gens spirituellement ont le choix entre "consomme et accumule" ou "fais ce que tu veux de toute façon on peut pas savoir". D'ailleurs on le voit bien avec toutes les communautés qui se développent, les gourous du dev perso, les mouvements woke, mascu, la monté du fondamentalisme islamiste etc etc... Certains trouvent des sous-communautés plutôt saines. D'autres ne trouvent personne et restent à tourner en rond dans leur coin. Mais pour moi oui ça monte.
Tout ça repose quand-même sur le besoin d’appartenance, peut-être couplé à un sentiment de solitude mal vécu. Je dirais que le problème est un manque d'autonomie et de souveraineté personnelle, qui pousse d'une part à rechercher une tribu et d'autres part à se plier aux codes du groupe et à l'autorité du gourou. L'autre composante, pour le cas qui vous concerne plus particulièrement, et qui est une difficulté supplémentaire, est la nécessité de se connaître suffisamment soi-même pour que le coach-gourou ne puisse pas vous retourner le cerveau. Et ça malheureusement, surtout pour les introvertis sujet à l'auto-critique, à part l'expérience et la confrontation répétés avec des déglingués qui vous projettent toute leur merde sur la gueule, y'a pas de méthode miracle... Bon, vous, vous êtes passé par le mode "difficile" dès le départ et sans entraînement, mais ça vous a probablement "vacciné" pour le reste de votre vie.
Oh, j'ai passé des années à critiquer le grégarisme et à chercher autant que possible l'indépendance, l'esprit critique, personnel, l'autonomie, tout ce que vous voulez. Ce n'est pas en reniant notre nature d'êtres sociaux qu'on peut s'en sortir. Ça provoque surtout des retours du refoulé. En ce qui me concerne, mon problème n'était pas un manque d'information non-plus. J'avais déjà passé pas mal de temps à m'intéresser à la psychologie sociale, aux méthodes de manipulation etc... Quant à la connaissance de soi et bien... on ne nait pas en l'ayant.
@@metadoxas7267 Je suis curieux de savoir si, vous n'aviez effectivement aucune relation social, personne avec qui boire un verre, ou si vous aviez tout de même, disons, le minimum syndical de contact social. J'ai peine à croire qu'on soit plus asocial que moi, mais après tout...
@@sedenion7679En fait pour tout dire, je pense que c'était la période la plus sociale de ma vie. J'étais à la fac, je faisais régulièrement des soirées, des sorties dans des bars, du sport, j'allais à un atelier d'éloquence... Pourtant il y avait quasi personne avec qui je ne me sentais pas seul, au fond... Et puis il y a eu le covid. Je n'ai peut-être pas été clair dans la vidéo, mais il me semble que j'ai parlé de décalage et de sentiment d'étrangeté plus que de solitude. J'avais l'impression de jouer à un jeu qui n'avait pas de sens, juste parce que j'avais décidé d'accepter que c'était ce qu'il fallait faire pour avoir un métier dans la vie, et que je pensais ne pas avoir le choix. En gros je me disais "fais le max pour leur donner ce qu'ils veulent, de toute façon quand tu auras le diplôme tu feras comme bon te semble. Et puis les gens seront ok vu que tu auras le diplôme. Donc bon, quand la société est devenue totalitaire, que tous les intérêts que je trouvais à la fac (tout ce qu'il y avait à côté des cours) m'ont été retirés, et que j'ai vu des gens réussir visiblement à faire leur métier selon leurs règles en refusant cette soumission, je n'ai pas été difficile à convaincre.
@@metadoxas7267 (pourquoi YT dégage mes commentaires ?) Vous êtes très clair dans votre vidéo, c'est moi qui cherche à comprendre des choses au delà de ce que vous expliquez. Je suis très bien placé pour comprendre ce que vous décrivez en terme de décalage, de sentiment d'étrangeté et de perte de sens (je suis tombé dedans quand j'étais petit). Ce que je comprends, c'est que la crise Covid a été pour vous le catalyseur de ce basculement où vous avez cessé de croire au "récit collectif" (ce qui me renvoi à ce qu'explique Carlos Tinoco), et je comprends alors ce qui vous a poussé dans les bras du Gurdjieffo-Girardien de service. Fraîchement "sortit de la matrice" vous avez été récupéré par le premier "agent-double" que vous avez croisé et que vous avez prit pour Morpheus. C'est vrai qu'il ressemble, il a juste les dents beaucoup plus longues, mais quand on ne sait pas que les vampires existent, difficile de faire la différence :D th-cam.com/video/gnEIeVWLtbU/w-d-xo.html
@@sedenion7679Oui je ne sais pas ce qui se passe avec TH-cam, j'arrive à accéder aux messages que quand je fais "les plus récents". Sinon oui en gros c'est l'idée. Après les récits collectifs je n'y croyais déjà pas beaucoup avant, mais là ça a été le dernier clou dans le cercueil. On pourrait dire que maintenant je les réinvestis depuis un autre espace. S'échapper des récits, c'est un récit aussi. Et pas forcément le "moins illusoire".
Si je comprends bien, la première étape c’est le sentiment de solitude et d’inadéquation des individus ...
Or le niveau de solitude, surtout des plus jeunes, augmente en flèche dans notre société. Se pourrait-il que l’on aille dans les prochains temps, voir c’est déjà commencé, vers de plus en plus de dérives sectaires ?
Ben je crois bien. Surtout avec la crise du sens dans notre société où les gens spirituellement ont le choix entre "consomme et accumule" ou "fais ce que tu veux de toute façon on peut pas savoir".
D'ailleurs on le voit bien avec toutes les communautés qui se développent, les gourous du dev perso, les mouvements woke, mascu, la monté du fondamentalisme islamiste etc etc...
Certains trouvent des sous-communautés plutôt saines. D'autres ne trouvent personne et restent à tourner en rond dans leur coin. Mais pour moi oui ça monte.
Tout ça repose quand-même sur le besoin d’appartenance, peut-être couplé à un sentiment de solitude mal vécu. Je dirais que le problème est un manque d'autonomie et de souveraineté personnelle, qui pousse d'une part à rechercher une tribu et d'autres part à se plier aux codes du groupe et à l'autorité du gourou. L'autre composante, pour le cas qui vous concerne plus particulièrement, et qui est une difficulté supplémentaire, est la nécessité de se connaître suffisamment soi-même pour que le coach-gourou ne puisse pas vous retourner le cerveau. Et ça malheureusement, surtout pour les introvertis sujet à l'auto-critique, à part l'expérience et la confrontation répétés avec des déglingués qui vous projettent toute leur merde sur la gueule, y'a pas de méthode miracle... Bon, vous, vous êtes passé par le mode "difficile" dès le départ et sans entraînement, mais ça vous a probablement "vacciné" pour le reste de votre vie.
Oh, j'ai passé des années à critiquer le grégarisme et à chercher autant que possible l'indépendance, l'esprit critique, personnel, l'autonomie, tout ce que vous voulez.
Ce n'est pas en reniant notre nature d'êtres sociaux qu'on peut s'en sortir. Ça provoque surtout des retours du refoulé.
En ce qui me concerne, mon problème n'était pas un manque d'information non-plus. J'avais déjà passé pas mal de temps à m'intéresser à la psychologie sociale, aux méthodes de manipulation etc...
Quant à la connaissance de soi et bien... on ne nait pas en l'ayant.
@@metadoxas7267 Je suis curieux de savoir si, vous n'aviez effectivement aucune relation social, personne avec qui boire un verre, ou si vous aviez tout de même, disons, le minimum syndical de contact social. J'ai peine à croire qu'on soit plus asocial que moi, mais après tout...
@@sedenion7679En fait pour tout dire, je pense que c'était la période la plus sociale de ma vie.
J'étais à la fac, je faisais régulièrement des soirées, des sorties dans des bars, du sport, j'allais à un atelier d'éloquence...
Pourtant il y avait quasi personne avec qui je ne me sentais pas seul, au fond...
Et puis il y a eu le covid.
Je n'ai peut-être pas été clair dans la vidéo, mais il me semble que j'ai parlé de décalage et de sentiment d'étrangeté plus que de solitude.
J'avais l'impression de jouer à un jeu qui n'avait pas de sens, juste parce que j'avais décidé d'accepter que c'était ce qu'il fallait faire pour avoir un métier dans la vie, et que je pensais ne pas avoir le choix.
En gros je me disais "fais le max pour leur donner ce qu'ils veulent, de toute façon quand tu auras le diplôme tu feras comme bon te semble. Et puis les gens seront ok vu que tu auras le diplôme.
Donc bon, quand la société est devenue totalitaire, que tous les intérêts que je trouvais à la fac (tout ce qu'il y avait à côté des cours) m'ont été retirés, et que j'ai vu des gens réussir visiblement à faire leur métier selon leurs règles en refusant cette soumission, je n'ai pas été difficile à convaincre.
@@metadoxas7267 (pourquoi YT dégage mes commentaires ?) Vous êtes très clair dans votre vidéo, c'est moi qui cherche à comprendre des choses au delà de ce que vous expliquez. Je suis très bien placé pour comprendre ce que vous décrivez en terme de décalage, de sentiment d'étrangeté et de perte de sens (je suis tombé dedans quand j'étais petit). Ce que je comprends, c'est que la crise Covid a été pour vous le catalyseur de ce basculement où vous avez cessé de croire au "récit collectif" (ce qui me renvoi à ce qu'explique Carlos Tinoco), et je comprends alors ce qui vous a poussé dans les bras du Gurdjieffo-Girardien de service. Fraîchement "sortit de la matrice" vous avez été récupéré par le premier "agent-double" que vous avez croisé et que vous avez prit pour Morpheus. C'est vrai qu'il ressemble, il a juste les dents beaucoup plus longues, mais quand on ne sait pas que les vampires existent, difficile de faire la différence :D th-cam.com/video/gnEIeVWLtbU/w-d-xo.html
@@sedenion7679Oui je ne sais pas ce qui se passe avec TH-cam, j'arrive à accéder aux messages que quand je fais "les plus récents".
Sinon oui en gros c'est l'idée. Après les récits collectifs je n'y croyais déjà pas beaucoup avant, mais là ça a été le dernier clou dans le cercueil.
On pourrait dire que maintenant je les réinvestis depuis un autre espace. S'échapper des récits, c'est un récit aussi. Et pas forcément le "moins illusoire".