Femmes sportives de la Chine médiévale : les joueuses de polo, 8ème siècle.

Le musée Guimet, musée national des arts asiatiques à Paris, présente dans sa collection permanente plusieurs statuettes de joueuses de polo.
Parfaitement conservées, ces figurines qui faisaient partie d’objets funéraires déposés dans une chambre mortuaire, nous offrent un aperçu de la vie de cour en Chine au milieu du 8e siècle.
Le tir à l’arc, la chasse ou la conduite de chars sont également caractérisés par de nombreuses autres statuettes en terre cuite.
Celles témoignant de la pratique féminine du polo pendant la période féodale en Chine, particulièrement sous la dynastie Tang, sont à peu près contemporaines de Charlemagne, vers le milieu du 8e siècle.
Sous la dynastie Tang, l’empire chinois est unifié, les échanges, grâce à la Route de la soie et les voies maritimes méridionales assurent prospérité et rayonnement.
Chang’an qui signifie « la cité fortifiée de la paix éternelle », est alors probablement la plus grande ville du monde. Connue actuellement sous la dénomination Xian, il s’agit d’une des 10 plus grandes villes de Chine, au centre du pays.
A l’époque Tang sont mis en place des fonctionnaires civils confucéens pratiquant les arts de la peinture et de la poésie. La période est propice au développement des loisirs : jeux de tables, conteurs, spectacles de danse et musique se développent tandis que les activités extérieures pour les hommes et les femmes de toutes générations se multiplient : tir à l’arc, chasse, conduite de chars ou gymnastique ainsi que le polo.
Le polo est un sport collectif équestre né en Asie qui se diffuse tout au long du Moyen Âge, en Perse, dans le monde arabe et en Inde, connaissant quelques variantes régionales.
Une grande finesse artistique s’offre au regard dans la représentation de la veste, du pantalon et des bottes, mais aussi de la coiffure et du harnachement de la monture.
L’artiste est parvenu à mettre en tension le geste de la cavalière, à révéler sa concentration dans le suivi de la balle tout comme la fougue du cheval, saisi dans un bond.
Mais ce qui étonne le plus est de voir s’affronter ces femmes, des cavalières, à une période où l’Occident, hormis la chasse aux oiseaux, réserve les jeux équestres au genre masculin.
On peut formuler l’hypothèse d’un parallèle entre la place qui est donnée aux femmes au sein de la société et leur participation à ce genre d’activité.
Les statuettes des joueuses de polo datent des années 750, à peine un siècle après le règne de l’impératrice Wang sur un immense territoire.
Femme au pouvoir, femmes sur les terrains de sport.