Bonjour Je découvre la chaine en ayant chercher des infos sur M Guillemin... et j'ai commencé (été happé par )cette série sur la révolution... Cette conférence web est encore mieux que celle de M Guillemin, plus fouillée, plus didactique, impressionnante de clarté. Il semble, qu'enfin, cette période va devenir claire! j'ai hâte de poursuivre pour voir comment tu vas t'en tiré avec la convention et la terreur car c'est un beau bordel pour quelqu'un qui s'initie à la période. Bravo! Guillemin avait plus de 65 ans lors de ces conférences télévisées. Alors oui! il a de l'éloquence mais surtout une carrière derrière lui! Vu la qualité de ton départ, avec l'age, et les différents sujets que j'espère tu traiteras, tu vas vite lui faire de l'ombre en temps qu'orateur. L'Orateur est mort! Vive l'Orateur! Cordialement
Merci pour ces vidéos à la fois savantes et faciles à digérer. Après mon premier roman qui se situait pendant la guerre de 100 ans (“Jeanne de Vixouze - Les rêveries dont la honte est le fruit”), je commence le travail de recherche pour le prochain, qui se situera entre 1787 et 1798. Et je peux dire que je ne connaissait presque rien de la période “avant” 89, ni du directoire...Vos vidéos m’aident à m’instruire sans avoir l’impression de “bûcher” sur le sujet! Bravo!!
Le roi est mort ! Vive le roi ! Je t'aime d'amour historique. Tu expliques tout ça si bien, si clairement, sans prise de tête mais avec un détail soigneusement calculé. C'est prenant et posé, ça s'écoute tout seul, continue comme ça. J'ai mis un peu plus de temps à voir cet épisode parce que j'ai eu du mal à trouver une heure pour me caler devant, mais décidément, j'adore cette série.
Vidéo synthétique très bonne et très utile ! Je suis étudiante en Master Recherche en Histoire et je n'avais jamais eu un cours sur la Révolution, ça me permet de vraiment saisir les principaux enjeux de cette période, merci !
Cette série sur la première Révolution est vraiment détaillée, même si vous avez dit dans le premier épisode qu'il y avait des "simplifications" (seuls les professeurs et les universitaires pourraient en fait les percevoir). En fait l'intérêt principal je pense est que vous parvenez à faire se figurer les façons de penser de l'époque... et c'est toujours ce qu'il y a de plus délicat dans l'Histoire. Grâce au fait que vous vous attardez sur beaucoup de petits événements, sur ce qui ou sur qui les amène, et sur les mentalités des acteurs, vous dressez une sociologie de l'époque. Je crois que c'est sans doute la meilleure façon d'étudier et de parler de l'Histoire car il est difficile de ne pas voir le passé avec des yeux d'aujourd'hui, et les cultures des gens d'hier sont toujours définitivement perdues : personne ne pourrait penser comme un Romain de l'Antiquité mais on pourrait toujours se le figurer. Donc lorsque vous "posez lentement ce décor" dans ces deux premiers épisodes, vous donnez des clefs de compréhension pour la période 1789-1793. Au final c'est bien "subjectifié".
C'est effectivement un point sur lequel j'essaie d'insister au plus car c'est le premier devoir de l'historien : comprendre les faits non pas avec nos yeux, mais avec ceux des acteurs (ce qui ne signifie pas qu'ensuite, on adopte leurs positions). C'est le seul moyen, je crois, pour parvenir à une réelle compréhension d'une période aussi touffue !
Étant étudiant en première année d'histoire, j'ai la chance d'avoir la Révolution française en enseignement, qui plus est, mon professeur n'est d'autre que Michel Biard (un des auteurs des livres que tu utilises). Cependant, j'ai très peu de connaissances sur le sujet et tes vidéos m'aident énormément. Grâce à toi, je peux approfondir davantage cette période qu'est la Révolution française. Merci !
salut histony. C'est grâce à Nota bene avec plaisir que j'ai découvert ta chaine. Pour la révolution française, il est pas facile d'en parler en si peu de temps, car il y a beaucoup de détails et de situation, mais tu le fait très bien tout en étant intéressant. Avec si peu de temps les détails que tu donne, nous éclaire mieux qu'un cours d'histoire donner par un prof qui serai trop ennuyeux et nous dégouterai de l'histoire. En plus tu donne des liens pour approfondir tes dires, bravo pour ton travail et c'est avec grand plaisir que j'irai écouter tes autres vidéos.
Merci ! C'est certain qu'il y a énormément de choses à dire et, à chaque épisode, je suis dépité d'avoir fait si long et pourtant de ne pas avoir pu parler de tout en détail... Mais autrement, c'est plus une dizaine, mais une trentaine d'épisodes qu'il faudrait faire ! :D
Merci pour ce magnifique travail, c’est très complet. Je l’ai étudié en cours la semaine dernière, car je suis en seconde année d’histoire à l’université. Ça me permet de réviser justement pour les partiels. J’écoute la suite très vite. Merci encore.
Encore merci. En ce moment je m'endors avec toi. Je ne te dis pas quels rêves je fais, un écouteur dans les oreilles et "ronflant comme un sonneur" dixit ma femme. Nous faisons trembler tout un immeuble ! C'est un début.
Je suis assez au fait de la Révolution française et j'y ai trouvé tous les éléments important qui explique l'engrenage. Discours fluide et bien nuancé.
Tes vidéos sont vraiment super pour moi pour améliorer mon francais! Ils sont très intéressant, mais (avec les sous-titres) pas trop difficile à comprendre. Merci beaucoup!
Bonjour Histony! Je n'ai pas encore regardé la vidéo mais je l'attendai avec tellement d'impatience que je te remercie déjà de l'avoir réalisé. Au passage, tu créés un contenu de qualité, merci pour ça aussi.
Merci Histony pour ce super travail d'intérêt général que tu nous fait là. C'est réellement utile comme arme contre les discours politiques (de tous bord) et ça fait réfléchir. Comme je me doute que tu vas avoir beaucoup de boulot afin de terminer cette série, je te souhaite vraiment bon courage ! PS: Des nouvelles de Dany et sa série sur le bonheur qu'il voulait tant faire ?
Bravo pour ta vidéo, je l'attendais avec impatience ! Il ne me reste plus qu'à prendre mon mal en patience et attendre la prochaine qui arrivera, je l'espère, très bientôt. Bonne continuation :)
Bon, bien je mets un commentaire après chaque vidéo que je regarde et je continue à trouver ça super. Comme je le pensais, je ne connaissais vraiment rien à cette période, merci à toi !
Bonjour , je regarde votre série sur la révolution pour la deuxième fois. C’est vraiment excellent, merci beaucoup. En plus je vous trouve très objectif, et sans vision caricaturale. Je ne partage probablement pas vos idées politiques, ce qui rend cette série encore plus intéressante à regarder pour moi. Merci encore, il faut plus de gens comme vous sur TH-cam.
Jaime beaucoup ton approche de l'histoire avec pas mal de hauteur et de nuance sur les événements et/ou les acteurs de notre passé. Merci pour tes vidéos
t es mon gaucho préféré 😆, et franchement , je viens de découvrir ta chaine et je suis impressionnez par cette série sur la révolution. j adore et je dévore tes vidéos !!
Bravo pour le travail accompli khey. Tu gères et c'est vraiment bien d'apprendre en t'ecoutant. En plus, t'as la meilleure coupe du youtube game ! À la fois légère et lourde, structurée et anarchiste ! Une pure coupe de veuchs, ne les coupe jamais ! Mon fils aura ta coupe !
Merci beaucoup pour ce travail et ce partage. Les bancs de la fac me manquent terriblement (la pauvreté c'est nul), je suis contente d'en retrouver un morceau ici !
Encore beaucoup de qualité, merci ! :) petite suggestion : quand tu parles de proportions (pour les députés de différents bords par exemple), des petits shémas/camemberts seraient les bienvenus pour se faire une idée.
J'y ai pensé, après, là c'est surtout des chiffres globaux, peu précis que je donne, donc ça aurait été compliqué à faire, mais faudra qu'on fasse plus ce genre de chose à l'avenir, oui.
Oui c'est sûr que ça suppose de se lancer dans des dégradés de couleurs etc... ce qui pourrait embrouiller plus que clarifier au final ^^ Merci encore pour cet épisode (j'attends la suite avec impatience) et pour ta réponse
Encore très dense, mais très bien organisé et clair. Maintenant va falloir que je réécoute les deux épisodes d'affilée... A moins que j'attende la fin de la série pour me faire un marathon. Merci encore, c'est précieux ce que tu fais. Keep up the good work !
Merci ! Si je continue à faire des vidéos de cette durée, et vu que j'en envisage encore au moins six, et peut-être plus selon les besoins, le marathon risque d'être un exercice risqué ! :D Et puis merde, faut penser printemps, les amis. En toute solennité.
Bah ça m'fait pas peur. 10h devant mon pécé avec un carnet de notes pour pouvoir en retirer quelque chose de construit : challenge accepted. Et justement, le printemps est bien assez présent pour qu'on accepte avec grâce d'être distrait de ses ennuyeuses hormones... ;)
Quand la violence se libère, le dérapage sanguinaire n'est pas loin, voire inévitable. C'est donc au pouvoir de faire en sorte que la violence n'ait pas besoin de s'exprimer pour que le peuple obtienne la réalisation de ses aspirations vitales et dignes. C'est toujours le pouvoir, ou - dans une situation d'occupation ou de colonisation - l'occupant, qui décide du niveau de violence. Merci pour ces superbes vidéos.
Bonjour, Il me semble que vous n'appuyez pas suffisamment le doigt sur l'importance cruciale qui a déclenché d'abord le mécontentement du peuple et le problème de la cherté du pain l'élément central de la nourriture du peuple, c'est la mise en place de la politique du libéralisme économique en France. Avant (1764, première expérience qui a duré jusqu'en 1770), il y avait la police du grain chargée de surveiller que la production de blé allait d'abord au marché, remplir les paniers de la ménagère, avant d'être proposé aux marchands. La politique de libéralisme économique a été d'inverser les priorités afin que le bénéfice qui en découlerait puisse payer en terme d'impôts, les déficits publics. Sauf que cela n'a pas marché, parce qu'en plus a été accompagné à cette mesure un traité de libre échange avec l'Angleterre pour ses produits manufacturés, qui a ruiné le secteur des petits artisans français. Non seulement le prix du blé raflé par les marchands flambait sur les marchés locaux, mais en plus les petits entrepreneurs se retrouvaient ruinés ! Le peuple lui, évidemment criait et manifestait son mécontentement. D'abord de façon pacifique, mais vu les répressions (deux pendus de 16 et 19 ans pour juste avoir manifesté), de plus en plus violente. C'est surtout au moment du début du règne de Louis XVI avec la nomination de Turgot (poussé par la cabale des pseudos lumières, un club d'avides ambitieux pressés de s'enrichir aux dépens du Roi et du peuple, que les répressions contre le peuple (qui était très instruit vu que dans chaque village ou hameau le curé du coin enseignait l'écriture, la lecture et le calcul), mais que les élites Parisiennes ont toujours pris pour des idiots. Le déficit non seulement à cause de cette politique de libéralisme économique n'a cessé de se creuser, mais il faut y voir également d'autres calamités que Louis XVI a accepté autant par faiblesse que par Naïveté. Notamment en ce qui concerne cette campagne américaine qui a fini par lui coûter des millions de livres au budget et qui n'ont jamais été remboursés par cette nouvelle république Américaine. République de Francs maçons d'ailleurs qui avaient juré d'abattre la royauté française. Voir 1785, l'affaire du courrier Illuminati foudroyé par la foudre et dont les documents de la serviette furent copiés et envoyés à la Cour de France, par le Roi de Bavière de l'époque et qui pouvait un complot contre la dynastie française. Ces deux longues guerres économiques entre 1764/1770, puis de 1775/1789, ont duré trop longtemps pour la patience du peuple français, sans compter qu'une éruption volcanique en Islande vers 1786/87, va bouleverser le climat et réduire les récoltes à néant. On notera par exemple des gelées jusqu'à la mi juin et un temps exécrable où l'on devait se chauffer en été, sans compter une espèce d'étrange vapeur ou de miasmes qui avait contribué à l'hécatombe de nombreuses personnes et en Angleterre, hollande, Belgique, Allemagne et au nord de la France, sans compter tous les pays nordiques qui étaient devenus soudainement déficitaires en blé et demandeurs d'importation importantes en blé faisant flamber les cours mondiaux pour les périodes 1787/88. Les réserves du clergé à travers la dîmes ayant été vendu précédemment par Turgot pour rééquilibrer ses comptes publics... Donc l'État économique de la France entre septembre 1788 et l'été 1789, était tout aussi lamentable que là France l'est à l'heure actuelle après 40 ans de guerre économique grâce au libéralisme économique à marche forcée que l'on subit pour détruire les fondements économiques fondés par le Grand Monarque que fût De Gaulle durant son règne et qui a posé les bases de la réussite économique française dans les années 1960/80..
Merci pour cet épisode passionnant. Certains d'entre nous (les gilets jaunes) considèrent que nous sommes au balbutiements d'un processus révolutionnaire à venir.
C'est plutôt le prince "du" sang qui me chiffonne, le "sang", je l'avais bien. Je crois que ça fait uniquement référence aux princes nés des princes. En somme les petits-fils par les fils de Louis XVI (ou de Louis XV en l'occurrence puisque Louis XVI n'a pas eu de petit-fils).
Oui, c'est la mise en place du système capitaliste. Le gilets jaunes réunis à Saint Nazaire ont voté la sortie du capitalisme à l'assemblée des assemblée des gilets jaunes, le systeme d'organisation politique démocratique avec mandats imperatifs que nous avons mis en place nationalement, voir mes videos.
Wow, ce qui veut dire si cette chaîne était sortie il y a 10 ans on aurait eu le droit à un "Bonjour la France de Nicolas Sarkozy" pendant 5 ans ?! Déjà que là j'ai eu un petit spasme j'imagine même pas ce qui ça aurait été X) !
Bonjour la France d' Emmanuel Macron, celle qui s' embarrasse de moins en moins de tout ce qui lui donne (au passé peut-être?) l' apparence d' une démocratie. Surtout bonjour Histony. Vu la salade que l' on nous sert en ces jours post fête nationale 2019 (notamment depuis Belgrade par le sus-mentionné), je trouverais intéressant une petite vidéo où tu expliquerais ce que l' on fête le 14 juillet, la prise de la Bastille ou la fête de la fédération, l' armée et ses blessés ou le souvenir de la révolution, le pourquoi de l' ambiguïté autour de cette date et les intérêts de tels ou tels à mettre en avant leur propre conception de ce que devrait être cette date . Merci pour cette série, j' en suis à mon troisième visionnage, ce qui m' occupe de façon bien plus intéressante qu' en regardant du prêt à penser.
Une vidéo, je n'aurai pas le temps... Mais il y a quelques années, j'avais pondu cet article sur le sujet ! venividisensivvs.wordpress.com/2015/07/14/que-fete-t-on-le-14-juillet/
@@Histony Merci Histony pour la promptitude de ta réponse, certains auraient parlé de réactivité, d' usage plus courant, mais je m' oppose à l' utilisation abusive du jargon néolibéral actuel. Tant pis pour la vidéo, l' écrit me convient aussi très bien, surtout lorsqu' il colle pile poil au thème. Ce texte datant d' il y a quelques années, l' évolution politique actuelle n' y est pas prise en compte. De fait, avec les déclarations récentes des membres de la majorité et les prises de position de bon nombre de médias, les symboles ambivalents des deux 14 juillet que sont la prise de la Bastille et fête de la fédération, viennent de retrouver une portée politique. C' est là un changement qui me paraît intéressant à souligner en cette période de troubles sociaux.
Merci pour cette clarté et surtout l'ajout des dates. Ce qui n'est pas toujours le cas sur d'autres vidéos. Le bémol C'est le bonjour la France de Macron. Cela indiquerait déjà l'orientation prise
Encore une excellente vidéo, merci merci merci! je me demandais, que penses-tu du manuel d'histoire critique du monde diplo (que tu avais affiché dans une de tes vidéos) et du traitement de l'histoire dans le diplo en général ? Encore merci en tous cas !
J'en ai lu une bonne part, de ce manuel, et il est vraiment pas mal. De façon générale, je peux que saluer le fait que le Diplo a eu recours en grande majorité à des spécialistes. Rien à redire là-dessus ! Après, pour le Diplo en général, j'en suis lecteur et abonné, mais bien entendu, tout se traite au cas par cas. Mais historiquement, je n'ai rien eu à lui reprocher, en général, ils savent trouver de bons auteurs !
On ne parle pas assez du fait que si on avait assez d'argent, on pouvait faire véhiculer ses idées rapidement à l'aide de l'imprimerie, réalité émergente avec la classe bourgeoise et la liberté de presse. Il y avait une forte compétition à rapidement distribuer des pamphlets au jour le jour pour influencer l'opinion populaire. On l'ignore trop souvent lorsque l'on cherche à comprendre la révolution dont les courants de pensées, et le support pour certaines figures, changent à une rapidité qui semble plutôt incroyable si on ne prend pas ce point en compte. L'utilisation des "médias" (et les "fake news"), grâce à l'argent, pour rapidement influencer la population, le désir de protéger la propriété, les demandes d'une distribution plus juste de la richesse, les demandes de geler les salaires ou fixer un salaire minimum, une population qui ne peut réfléchir aux causes de sa condition dû à sa pauvreté, oui tout ça est encore tout à fait d'actualité.
Il ne faut pas oublier pourquoi ces états généraux ont été organisés c'est pour répondre à la question de la dette et donc de l'imposition du clergé et de la noblesse ce que tu expliques bien dans ton premier épisode. de + il ne faut pas non plus oublier que le tiers état était composé de notables, de bourgeois mais absolument pas du peuple qui était largement majoritaire mais donc pas représenté.On peut dire donc que la révolution française a été initiée pr une oligarchie urbaine et en aucun cas une "révolution du peuple"
Désolé mais j'ai encore quelques questions sur cet épisode, si tu veux bien y répondre : dans l'épisode précédent tu parlais de l’épisode des tuiles et la réunion des 3 ordres qui demandaient les états généraux, mais 1/ pourquoi le Roi convoque t il les états généraux ? Uniquement à cause des problèmes économiques (pour lui permettre de continuer à dépenser sans compter ?). Le peuple n'a rien à voir dans cette convocatio n? 2/ la dette de la France d'avant la revolution a t elle eu des conséquences sur la situation du peuple, sur ses revendications, sur sa pauvreté, la hausse du prix du pain, etc. ? Nb : il reste encore au moins 8-9 épisodes et je vais avoir surement pleins de questions. Désolé mais...tes vidéos sont vraiment très passionnantes et je me pose des tas de questions...c'est la rançon du succès ;) et pour une fois que l'on trouve des vidéos avec un véritable travail derrière, on saute dessus... merci encore
Tout un symbole de cette époque, durant laquelle les événements se sont construits seuls, se jouant de la volonté des hommes : en voulant régler ses problèmes, la monarchie a cloué son cercueil.
Je ne les ai pas vus, donc je ne peux pas dire. Après, quel que soit le film, il faut garder à l'esprit que c'est justement un film, qui fait donc passer l'esthétique, l'art, la narration, avant la rigueur historique (du reste, autrement, ça ferait des films souvent très chiants). Donc bien souvent, ils en apprennent aussi sur le contexte dans lequel ils ont été tournés, et les idées en vogue à ce moment.
Les deux films sur la Révolution française ont compté, parmi les scénaristes, l'historien Jean Tulard. Peut-on dire que c'est un mauvais signe sur la qualité cinématographique et historique?
Ce n'est pas forcément un indicateur de qualité (quelque soit le consultant). Par exemple, Assassin's Creed Unity se targuait d'avoir eu Jean Clément Martin, grand, grand historien de la Révolution, comme consultant. Le jeu est-il historiquement fiable ? Non : J.C. Martin a apporté son aide, mais a toujours été très clair sur le fait que comme c'était une fiction, ils faisaient ce qu'ils voulaient et qu'il n'influeraient pas sur le scénario. Du coup, il sert un peu de caution malgré lui. Pas impossible que Tulard (passionné de cinéma, il me semble) ait participé de la même manière. Du reste, je sais que Tulard est assez indulgent avec tout ce qui parle d'Histoire, même mal : c'est un des rares historiens de professions à avoir plus ou moins défendu Lorant Deutsch et ses livres, par exemple.
Je ne conseille pas ce film car la psychologie des personnages historiques est completement à coté de la plaque , un parti flagrant pour Danton alors qu'il n'y a pas lieu de prendre de parti... On ne comprend pas les vrais raisons de la chute des girondins, de Danton, de Robespierre, le peuple est mit au troisième plan lors du deuxième film. Le tabassage de Desmoulins était si absurde que j'ai rigolé comme pas possible... Et le Saint Just du film on dirait un un gamin qui fait sa crise d'ado (c'était tellement improbable qu'il était comme ça dans la réalité que j'ai piqué une crise de rire , pareil pour Hanriot alors qu'on a démontré qu'il n'était pas ivrogne , il était même plutôt cultivé et faisait du bon boulot) , Couthon est représenté comme un homme assoiffé de sang alors qu'il ne l'était pas du tout dans la réalité, Billaud Varennes, Barere, Roland,Chaumette,Roux, Charles Gilbert Romme, Fouché, Fabre d'Eglantine, Fleuriot Lescot pratiquement oubliés... Manon Roland elle n'existe pas(ce qui m'avait énervé) , les girondins qui étaient mort en chantant la marseillaise sont décapités d'une façon pitoyable dans le film (mais tout le monde est décapité d'une façon pitoyable dans le film à part EVIDEMMENT Danton), Camille Desmoulins vu comme un type très sympa ( alors que dans la vraie vie il était tout sauf sympa il n'y a qu'à voir ses écrits, ou encore la façon dont il était nourri par la faction Orléantiste) , le roi et la reine comme des gens très bêtes (alors qu'ils ne l'étaient pas et la vraie Marie Antoinette était loin d'être aussi méchante que dans le film). Le seul film potable que j'ai trouvé mais malheureusement ça date c'est la camera explore le temps la Terreur et la Vertu surtout que j'ai trouvé le débat des deux historiens André Castelot et Alain Decaux plutôt bon. Mais encore une fois ça date. Si on veut vraiment connaître la révolution française autant voir des livres d'historiens du type Jean Clement Martin.
Au niveau historien, ces films sont une honte, sans autre qualification possible. Le seul bon point au niveau historien, c'est qu'au moins il ne transforme pas le "rien" noté dans le journal de Louis XVI au 14 juillet 1789 en élément significatif. Mais sinon, c'est de bout en bout absolument honteux, que ce soit au niveau des événements, des relations sociales, de la mentalité de l'époque et de ses évolutions, des relations interpersonnelles, ou encore de la psychologie des personnages. On a clairement affaire à deux films à thèse qui font le choix de donner un "héros" - pas simplement un personnage principal, ce qui aurait déjà été une démarche critiquable, un authentique héros - à la Révolution, en l'occurrence le personnage de Danton. Au niveau visuel, on a des reconstitutions de qualité, même si on a une imagerie très stéréotypée, accompagnée d'un mépris assez prononcé dès qu'il s'agit de représenter des élans populaires, au point de donner l'impression que le costume standard de l'émeutier de septembre 1792 est la guenille, par exemple.
Vous dites : " On proclame la liberté ,notamment la liberté de culte ect ....,,la liberté d’expression ;Mais toujours , dans les limites de la loi ,donc on garde la possibilité de fixer des limites assé précises c'est une liberté qui est borné ! .... " Ben vi , c'est la nature qui nous borne en premier lieu ! .... (avant même les loi démocratique)Moi je voudrai voler comme un oiseau ,je peu pas .... où est l'injustice là ? Art. 4. La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.Art. 5. La Loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n'est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas. Art. 6. La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement .........
Salut :) Ton texte était super clair, bien joué ! Je voudrais juste une précision, si possible : Quand le Roi signe les décrets suite à la marche des femmes, est-ce une décision de lui-même ou une décision dictée par ses conseillers ? Et si c'est de lui, l'a-t-il fait pour le peuple, ou par peur de se voir... décapité ? :P Merci en tout, super intéressant !
Faudrait que je plonge en détail dans les sources du moment (et, à vrai dire, le détail de ces journées est assez mal connu en réalité), mais dans les faits, de toute façon, avec la ville de Versailles envahie par une foule énervée, il n'avait pas trop le choix, même si la probabilité que lui-même soit attaqué à ce moment restait certainement faible. En 1789, la population restait encore très attachée au souverain.
Vaste question ; à priori plutôt des banquiers et rentiers "indépendants" qui investissaient là-dedans assez massivement. Mais je n'ai pas creusé le sujet !
vaste question qui pourrait aussi nous servir de leçon aujourd'hui... Si un jour tu as une réponse plus précise je suis preneur. Bravo pour tes vidéos !
@La cachette des musiques perdues pour les gens qui ont des PEL ou des assurances vies (60% de la dette de l'etat). Je propose qu'on fasse défaut et qu''on remette tout a zero perso :)
@La cachette des musiques perdues C'est pour ça que c'est dur a faire avaler le "defaut" de payment sur la dette. Quand on sait que pas loin de 60% "appartient" a des fond de pension francais et 20% a des fonds de pensions étrangers (donc PEL et assurance vie), ça deviens compliqué. Et c'est aussi pour ça que meme si je suis favorable a une sortie de l'euro en soit, je pense que les effets de bords seront compliqués a gerer pour les personnes plus agées et avec moins de revenus que moi. Après il y a genre 12% de la dette de l'etat qui est détenue par des "grandes familles" souvent françaises (sauf pour les impots) et 8% pour des entreprises (fournisseurs, donc grosses entreprises mais aussi PME malheureusement). Et puis en fait, effacer la dette c'est détruire de la monnaie, donc ça ralentirai l'economie de marché (donc en gros s'il ce n'est pas accompagné d'un truc style "monnaie pleine" on part sur une recession et 30% de chomage au moins). Toujours est-il qu'avoir de l'argent de coté c'est un truc de rentier :P
@La cachette des musiques perdues Clairement avoir de l'argent "de coté" c'est devenu obligatoire pour avoir une vie decente. Il n'empeche que la propriété c'est le vol.
Puisque vous appelez-vous même, fort honnêtement, à être attentif aux biais qui peuvent gauchir(!) vos très intéressants propos (auxquels je souscris à 99 %) je signale qu'emballé sans doute par votre solidarité avec la Cause des Femmes, vous assurez que la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen excluent les personnes du sexe féminin. Certes, la règle grammaticale selon laquelle "le masculin l'emporte sur le féminin" est d'inspiration macho-patriarcale, je vous l'accorde, n'empêche : l'Homme avec un grand H et le Citoyen avec un grand C désignent bien l'humanité et la population générale, et non pas seulement leurs éléments du sexe masculin. À part ce détail, bravo. Comme vous le dítes ailleurs à propos de M. Guillemin, c'est une prouesse de capter ainsi l'attention, sans mise en scène ni recours aux facililitismes divers, pendant 43 minutes.
J'ai une question : pendant tout ces événements que font les députés de la noblesse et du clergé ? Ont ils rejoint l'assemblée nationale ? Sont ils rentrés chez eux ?
Du côté du clergé, il y a très vite eu des débats internes, puisqu'une majorité étaient des petits prêtres, assez sensibilisés aux questions soulevées par le Tiers Etat. Et même dans la noblesse, certains libéraux étaient tentés de suivre le mouvement. Du coup, il y avait clairement des débats internes et, pour le reste, ben ils avaient commencé à travailler de leur côté, comme prévu. Finalement, quand le 23 juin le roi leur a demandé de rejoindre l'Assemblée, ils l'ont fait ; certains l'avaient d'ailleurs fait avant. Donc au moment du 14 juillet puis du 4 août, c'est bien une Assemblée nationale constituante composée des trois ordres qui siège et, logiquement, c'est chez une part du clergé et de la noblesse qu'on trouve le plus d'obstruction. On les retrouvera au prochain épisode, formant la partie la plus à droite du corps politique (mais pas pour longtemps !)
Merci beaucoup, très intéressant comme a son habitude...alors au final cette révolution est elle vraiment une révolution du peuple et populaire comme elle est décrit dans le roman national ou plutôt une révolution de la noblesse face a l'aristocratie ? Noblesse qui se serait servi du peuple pour arriver a ces fins et qui au final aura été dépassé par une situation qui est devenu de plus en plus incontrôlable jusqu'au règne de la terreur de 92-93 ? Quel est votre point de vue a ce sujet ?
Cette vision là, justement, d'une révolution "raisonnable" qui aurait "dérapé" est très présente dans le roman national. En fait, pour moi, et c'est ce que j'essaie de faire ressortir dans mes vidéos, la Révolution, ce sont des démarches multiples, qui parfois vont dans le sens du même objectif, et parfois divergent. Il n'y a pas un groupe qui utilise l'autre pour obtenir ses intérêts : ce serait être bien méprisant pour les classes populaires, plus lucides qu'on peut le croire. Chacun va au mieux dans le sens de ses intérêts, donc quand ils convergent, ça fait quelque chose comme la prise de la Bastille, qui profite à la fois à la population et à la bourgeoisie. Quand ça commence à diverger, ça donne le 4 août, où le compromis permet d'améliorer la situation de l'ensemble de la population, sans pour autant faire perdre tous leurs avantages aux dominants. Et quand le compromis n'est plus possible... Ben ça, ce sera le sujet de prochains épisodes. Dans tous les cas, comme je le dis dans mon introduction, il faut absolument se débarrasser de cette idée de "peuple" : le peuple, en tant qu'ensemble uni, n'existe pas. Il est divers, divisé en intérêts et convictions bien différentes. Et c'est bien le souci : en servant les intérêts "du" peuple, on ne sert toujours que les intérêts d'une partie.
Bonsoir! Merci pour cette vidéo et mes félicitations! J'ai une question pour vous: dans les manuels scolaires italiens (l'Italie c'est le pays où je vis et j'enseigne) on apprend que Jeanne d'Arc a contribué à la naissance de l'identité nationale française. Je me demande alors: est-il vraiment possible que, à la veille de la Révolution, une puissance qui pouvait mobiliser des armées enormes depuis des siècles (à différence de l'Italie, par exemple) n'eusse pas encore crée dans la population un sentiment d'appartenance à une nation? Et encore, Louis XIV et le Siècle des Lumières n'auraient-ils joué aucun ro^le dans la formation d'une identité plus ou moins unitaire? Merci d'avance!
La question est compliquée car tout dépend de ce qu'on met dans le sentiment national. On sait que, assez nettement, le rapport des Français à leur pays change entre le début et la fin de la guerre de Cent ans, par exemple : il y a une naissance d'une forme de sentiment national. Est-ce pour autant que la France devient une nation ? C'est vraiment compliqué. Du reste, même pendant la Révolution, la notion de nation est encore fluctuante : intègre-t-elle aussi les étrangers qui veulent se joindre au projet révolutionnaire, par exemple ? Ce qui est certain, c'est qu'en termes de lois, de langue, de pratiques culturelles... la France d'Ancien régime est encore extrêmement diverse, et que c'est surtout la fin du XIXe siècle qui va se charger d'uniformiser tout ça, dans un esprit déjà installé pendant la Révolution. L'autre point, concernant les armées, c'est que jusqu'à la Révolution, la France repose avant tout sur des troupes payées et/ou mercenaires. Les grandes armées de volontaires qui font totalement changer la guerre d'échelle, c'est la Révolution, justement. Alors oui, forcément, la France d'Ancien régime peut avoir de grandes armées. Mais ça, c'est surtout parce que le pays est très peuplé. Une armée professionnelle n'a forcément pas la même taille selon que le pays a 30 millions d'habitants ou 5. Et évidemment, dès que la notion de mobilisation de la population s'impose, la taille de la population joue encore plus.
@@zonaras83 jeanne d'arc a existé mais elle n'a pas créé d'identité française, pas plus que les gaulois, robespierre ou napoléon 1er. Et puis, ça n'existe pas l'identité française. C'est un mythe pour manipuler les masses. Il fait bouquiner francois juillet sur le sujet. Parlons plutôt de ressources culturelles. Merci pour enseigner l'histoire de France en Italie. Nous aurions besoin quant à nous d'enseignants en histoire italienne...
Exactement et c'est tout le sens de la manœuvre, juste un symbole qu'on consent à donner mais qui n'aura aucun effet. Évidemment, personne ne se laisse avoir, vu la taille de la ficelle.
Vidéo excellente, comme toujours. Cependant une précision s'impose concernant la Société des Amis des Noirs : elle n'était pas pour une abolition directe de l'esclavage, mais pour l'abolition de la traite puis une amélioration des conditions de vie des esclaves puis à terme, une abolition très progressive et tout en douceur de l'esclavage. En effet, tu l'as bien dis, à sa tête nous retrouvons Brissot, également à la tête du groupe de libéraux qu'étaient les Girondis. Or, le profit et le bon fonctionnement de l'économie étant la priorité absolue de ces joyeux lurons, une hausse subite du coût de la main d'oeuvre qu'aurait entraîné une abolition nette de l'esclavage était impensable si ils voulaient maintenir à flot une balance du commerce extérieure française dont les revenus se basait ultra majoritairement sur le commerce de denrées exotiques ( principalement le sucre ) et donc l'esclavage ( et particulièrement Saint-Domingue ).Ils étaient donc opposés à l'abolition de l'esclavage telle que mise en oeuvre par les Montagnards en 1794 ! C'est pourquoi ils étaient certes, des opposants au Club Massiac, mais aussi aux Montagnards et notamment Robespierre qui désiraient une abolition nette de l'esclavage. Ça relève du point de détail pour cette vidéo, mais ça me semble tout de même important de le préciser dans la mesure où les Girondins ont commis tellement d'atrocités durant la Révolution qui sont aujourd'hui complètement délaissées quand on entend parler de Révolution que je m'emploie à en parler le plus possible. J'attends avec impatience la vidéo ( ou les vidéos ) sur les années 1793 / 1794 et je place beaucoup d'espoir en cette chaîne pour rétablir la vérité concernant Robespierre !
A vrai dire, si on veut être parfaitement honnête, même les Montagnards n'ont pas aboli l'esclavage de gaité de cœur en 94 : ils l'ont fait parce que mis devant le fait accompli, notamment par ce qui s'était passé à Haïti. Sur l'esclavage, il ne faut clairement pas simplifier entre les méchants Girondins capitalistes et les Montagnards humanistes : les choses sont beaucoup plus nuancées. Je t'invite par exemple à lire l'article qui est consacré aux positions de Robespierre sur le sujet, dans "Robespierre, portraits croisés", qui montre comment lui-même a été très fluctuant sur le sujet. Et pour cause : au-delà de la question commerciale, il faut garder en tête que les fameuses denrées exotiques (sucre, café, tabac) étaient devenues des produits de première nécessité pour la population. Le tabac était un excellent coupe faim, le sucre était essentiel dans le café du matin que prenaient de plus en plus les travailleurs pour tenir leur journée... Et ce n'est pas pour rien que ces denrées étaient concernées par les lois tentant de contrôler les prix. De fait, une chute de l'approvisionnement du pays aurait pu avoir des conséquences sociales assez gênantes pour le pouvoir. De fait, quand on voit que même les insurgés haïtien ont très vite été appelés à travailler encore plus dur dans les plantations par Toussaint Louverture ; ou que même après 1848, les colonies ont eu recours au système de l'engagisme, à peine plus humain que l'esclavage, pour continuer à assurer les productions, on relativise beaucoup la portée humanitaire de ces prises de positions. De fait, l'abolition radicale et immédiate de l'esclavage est une fiction : elle n'était possible que si remplacée par une forme de domination plus discrète. En un sens, ça nous ramène à des questionnements bien réels, parce que nous aussi, notre niveau de vie est fondé sur l'exploitation de pas mal de gens, enfants compris ; sans parler de la condamnation à mort de millions de personnes vu notre fonctionnement écologique. Et on sait que c'est mal, et plein de gens veulent sincèrement changer. Mais le faire d'un coup serait tellement radical qu'on peut difficilement l'envisager. Bref, tout ça pour dire que la question de l'abolition de l'esclavage était, au-delà des principes, sacrément complexe dans la pratique, y compris pour les plus à gauche, et qu'il ne faut pas enjoliver cette affaire. D'autant que la Convention n'a pas été très regardante sur l'application de sa loi : dans les faits, elle s'est appliquée là où les esclaves s'étaient libérés eux-mêmes, avant tout. Or, pour le coup, cette libération avait aussi été pas mal stimulée par la production écrite et intellectuelle de la Société des Amis des Noirs. Bref, même modérés, ils ont joué un rôle ; pas forcément celui qu'ils pensaient, cela dit. :D
Histony Très instructif comme toujours merci. :) J'avais pas vu dans mes lectures sur Robespierre qu'il avait changé d'avis sur cette question c'est pour ça que je me suis avancé, j'irais lire l'article. Mais déjà on peut voir que les raisons que tu évoques ( produits de première nécessité pour la population ) sont bien différentes des préoccupations des Girondins pour le coup !
Entretemps, j'ai été rejeter un oeil à l'article, qui est encore plus clair que je ne m'en souvenais : Robespierre était non seulement très fluctuant sur la question coloniale dans sa globalité, mais aussi très vague sur l'abolition, au sujet de laquelle il n'a jamais pris de franche position. Son discours sur les "bières flottantes" des négociants enrichis sur la traite dénonçait, justement, la traite, en reprenant les mots de discours de Mirabeau, et il semble en réalité que pour sa vision de la question coloniale, Robespierre ait été très, très inspiré par la Société des Amis des Noirs. Bref, ils sont bien moins éloignés qu'on pourrait le penser. Cela dit, il faut garder aussi en tête que le temps de communication entre les Antilles et la métropole (quatre mois environ, et encore, très variable) jouait sur le fait qu'il était difficile de bien s'adapter à ce qui se passait là bas. C'est pour cela qu'au final, ce sont les envoyés en mission qui ont géré la question de l'abolition, notamment Sonthonax, qui l'a proclamée dans les faits à Saint Domingue bien avant qu'elle ne soit actée par la Convention (qui n'a pas eu trop le choix, de fait, sur ce coup). Or, Sonthonax était... Girondin. Donc, réellement, sur cette question, il faut sortir des clivages manichéens entre Girondins et Montagnard, car tous on été très fluctuants... et que tout a été totalement improvisé sur le tas.
Histony C'est bien sûr à 100% qu'il n'ait jamais pris position sur l'abolition de l'esclavage ?! Là pour le coup je serais vraiment surpris moi qui en était persuadé! Je fais confiance à la qualité de votre travail pour l'instant mais pour le coup je vais me replonger dans des lectures sur Robespierre !
Je t'invite vraiment à lire "Robespierre, portraits croisés" qui est un ouvrage faisant appel à pas mal de spécialistes (qu'on peut difficilement taxer d'antirobespierrisme, d'ailleurs, au contraire :D ) L'article "Robespierre et la question coloniale", de Bernard Gainot, souligne ces ambiguïtés, et le fait qu'il prend rarement position tranchée dans les moments cruciaux : par exemple, il ne s'exprime pas sur les rébellions à Saint Domingue, ni sur l'abolition définitive. L'auteur conclut notamment : "Il serait vain de chercher à formuler une doctrine robespierriste en matière coloniale. Mal informé, Robespierre ne cherche pas, semble-t-il, à pallier cette carence par une prise de contact plus directe avec les hommes et les faits. Il suit l'opinion des médiateurs plus impliqués que lui, dans le courant démocrate, en occurrence les Amis des Noirs lorsqu'il s'agit de défendre l'égalité de droits des citoyens de couleur en mai 1791. On ne peut déduire de sa prise publique de parole une position précise sur l'abolition de l'esclavage." Bref, ce n'est pas tant qu'il n'a jamais pris position, que cette question était très éloignée de ses préoccupations du moment, qui se tournaient plus sur la conduite de la Révolution en métropole et de ses enjeux. Méconnaissant la question coloniale, celle-ci ne l'intéressait que selon ce que ça impliquait pour les rapports de force en métropole. Bref, tout ça était, comme toujours, très compliqué. Cela dit, il faut replacer tout ça dans un contexte complexe et c'est là que cet article pourra t'être utile. Dans tous les cas, je pense qu'en ce qui concerne Robespierre, il faut se méfier autant de la légende dorée que de la légende noire, et ne surtout pas limiter à lui ce que la Révolution à eu de bon, tant les acteurs furent multiples. Mais ça, on aura l'occasion d'en reparler.
Bonjour, instructif, intéressant. J'ai cru comprendre par un visiteur de votre chaine que vous parlez d'Asselineau sur une ou plusieurs de vos vidéos. Je peux avoir le lien, je voudrais savoir comment vous le percevez. Merci. Cordialement.
Ça c'est quand même fort, la déclaration des droits de l'homme ne s'applique pas dans les colonies. Ça veut donc dire qu'un homme en l’occurrence s'il est français aura des droit parce qu'il vit sous les lois françaises, mais un homme d'un pays colonisé par la France vit lui aussi sous le coup des lois françaises mais n'a pas autant de droit alors. (Cela dit je me doute bien que lorsqu'on colonise un pays c'est rarement pour lui apporter des droits mais souvent pour créer des inégalités en faveur du pays colonisateur.) Mais du coup, il pourrait y avoir des pays qui auraient pus "accepter" une colonisation pour avoir des droits comme ceux du pays colonisateur ? Ou alors aurait on pu "vendre" cette idée d'une "bonne colonisation" aux habitants de pays en voie de colonisation pour qu'ils acceptent la colonisation ?
Merci Histony pour cette vidéo. Juste une question : Que penses-tu de la révolution décrite par M.Onfray et par Mme Michelle Zancarini-Fournel dans son livre "les luttes et les rêves" ?
Par Onfray, j'ai jamais creusé le sujet, mais de ce que j'en ai toujours vu, c'est fondé sur des clichés et de l'historiographie datée ; il n'est pas historien, et il y a bien meilleur à voir. Concernant Michelle Zancarini-Fournel, par contre, elle est historienne et a fait un beau travail de collecte de sources, donc son chapitre est très intéressant pour avoir le point de vue "d'en bas" : c'est pour ça que je le mets en bibliographie. Après, ce n'est pas forcément une lecture facile, car son livre est globalement très dense et, surtout, son angle fait qu'il y a pas mal de vides si on ne connait pas déjà la période. Mais du point de vue de la qualité, rien à redire !
Pardon, je n'avais pas vu que vous l'aviez mis en lien. Par contre, je confirme, il faut avoir la chronologie en tête, sinon on ne comprend pas bien. Sinon, peut-on parler d'une lutte de classe ? entre le peuple qui se politise et revendique, le patronat (tiers état) qui a l'argent et qui veut le pouvoir et enfin le roi (et l'aristocratie) qui lâche du leste pour calmer tout le monde afin de garder le pouvoir (assemblée constituante, fin des privilèges, cahiers de doléances).
Dans le cadre de la Révolution, c'est assez compliqué car, justement, le "peuple" et le "patronat" c'est très divers. Et ça le reste aujourd'hui, du reste : je renvoie à l'excellent dossier du dernier Fakir sur le petit patronat où on découvre qu'au final, celui-ci a également pour ennemi souvent mortel les grandes entreprises... Dans le cas qui nous intéresse, parmi les gens qui prennent la Bastille, on a plein de petits patrons, qu'on retrouvera parmi les sans-culottes durant la Révolution. On a aussi des paysans qui sont heureux d'accéder à la propriété et espèrent qu'on les aidera à la défendre (la "faim de terre" des paysans est une constante du XIXe, et même XXe siècle, et ceux-ci sont généralement très réticents à l'idée de fin de la propriété privée...). Chez les nobles, pour beaucoup, les concessions apportées par Louis XVI sont inacceptables, d'où leur fuite à l'étranger. De même pour le roi lui-même, d'ailleurs. En fait, ce sont deux modèles idéologiques qui s'affrontent : d'un côté, l'ancien, qui se fonde sur la nature des gens : tu nais ainsi parce que Dieu l'a voulu, tu acceptes ta place, et on verra plus tard. De l'autre, l'idée portée notamment par la bourgeoisie, du mérite qui fait monter. Or, cette idée porte aussi en bas, et c'est aussi valable aujourd'hui. On peut être petit, dominé, et croire à ce système car on espère monter en grade. Évidemment, on sait aujourd'hui que le système "au mérite" est également très figé ; mais à l'époque, c'était déjà un changement énorme de mentalité, et beaucoup y ont résisté avec acharnement.
"la propriété est déclarée sacré et inviolable" En effet dans le livre "le coût de la révolution française", René Sedillot écrit : "Cette Révolution est faite pour les propriétaires individuels, à l'encontre des droits collectifs du monde rural. la propriété est un "droit sacré" dont on veut "le maintien éternelle".[...] A l'Assemblée, le Normand Thouret s'est fait l'interprète de la nouvelle conception : "Il faut des propriétaires réels. Les communautés ne sont que des propriétaires factices." Traduction : l'Eglise qui est une propriétaire collective, sera dépossédée, et ses biens seront vendus par la nation, contre assignats.[...]La Révolution y met bon ordre. Après avoir aboli le système corporatif, elle supprime les compagnonnages, en interdisant aux citoyens d'une même profession, ouvriers et maîtres, de "nommer des présidents, secrétaires ou syndics, de tenir des registres, de prendre des arrêtés, ou délibérations, de former des règlements sur leurs prétendus intérêts communs". Prohiber la nomination de "syndics", c'est prohiber les syndicats, c'est refuser toute coalitions de salariés. Le Constituant qui se fait le promoteur de cette loi s'appelle Isaac Le Chapelier. [...] Cette foi il exclut toute tentative d'union des travailleurs face à l'entrepreneur, il écarte toute menace de grève.[...] Le Code civile ignore la législation du travail. Le Consulat parachève l'asservissement des salariés en exerçant sur eux un contrôle de police, avec livret de l'ouvrier, où sont consignés les embauches et les licenciements..". "Louis XVI refuse de signer les décrets des droits de l'homme et de la nuit du 4 aout" Dans le livre "Enquête sur le procès du Roi Louis XVI" les auteurs écrivent : "De même le Roi demande, à propose de l'article I, qu'en faisant disparaître la féodalité, on préserve de manière ou d'autre les droits qui profitent aux citoyens modestes et qui freinent l'enrichissement des plus riches : "J'invite de plus l'Assemblée nationale à réfléchir si l'extinction du cens et des droits de lods et ventes convient véritablement au bien de l'état : ces droits, les plus simples de tous, détournent les riches d’accroître leurs possessions de toutes les petites propriétés qui environnent leurs terres parce qu'ils sont intéressés à conserver le revenu honorifique de leur seigneurie ; ils chercheront, en perdant ces avantages, à augmenter leur possession foncières, et les petites propriétés diminueront chaque jour. Cependant il est généralement connu que leur destruction est un préjudice pour la culture, que leur destruction circonscrit et restreint l'esprit de citoyen en diminuant le nombre des personnes attachées à la glèbe ; que leur destruction, enfin, peut affaiblir les principes de morale en bornant de plus en plus les devoirs des hommes à ceux de serviteur et de gagiste." On sait que c'est justement par le biais de l'abolition de la féodalité, que les riches anglais sont parvenus à évincer les paysans de la propriété foncière et à conserver presque toutes les terres dans leurs mains. La conclusion s'impose par le simple examen des pièces. En réunissant les Etats Généraux, Louis XVI avait bien réellement en vue la liberté des son peuple, et de lui donner une constitution démocratique vraiment décentralisée, dont il avait jeté les bases dès le début de son règne, et rompant avec la monarchie à tendance dictatoriale de Louis XIV et de Louis XV. A aucun moment de la crise des mois de Juin de Juillet 1789, Louis XVI n'a songé à un coup de force. Il ne considérait pas l'Assemblée comme un pouvoir rival du sien, et sa préoccupation dominante était d'éviter la guerre civile. Les ordres qu'il avait donnés au commandement de ses troupes - et que celui-ci n'a pas exécutés - suffisent à le disculper de toute intention sanguinaire, comme ils le disculpent de l'accusation de négligence de ses devoirs comme gardien de l'ordre public. Enfin l'accusation d'avoir "nécessité" les journées d'octobre en opposant son véto aux décrets de la nuit du 4 août et à la Déclaration des Droits de l'Homme, est d'autant plus dénuée de fondement que ces décrets et ces principes, dans ce qu'ils ont de meilleur et de plus juste, correspondent tout-à-fait à la pensée politique du Roi.[...] Face aux possédants, Louis XVI seul a plaidé la cause des petits et des pauvres, des "nombreux habitants du royaume dénués de toute propriété", la classe la plus intéressante à ses yeux. L'abolition des droits féodaux des vassaux - vaine pâture, glanage, fouage, parcours forestier, etc - aura en France le même effet qu'elle avait eu en Angleterre quelques années auparavant, celui de ruiner les campagnes et de faire disparaître progressivement de le petit élevage. On mesurera mieux les conséquences en lisant ce rapport écrit par le député du Bas-Rhin au ministre de Justice de la IIè République, le 12 Juillet 1849 : "Par la perte du pâturage (vaine pâture) et du parcours dans les forêts, les habitants ont été obligés de renoncer presque entièrement à l'élevage du bétail, et tel village qui avait encore, il y a 25 ans, 150 à 200 vaches et 300 à 400 porcs, ne possèdent plus maintenant que 60 à 80 vaches et 5 à 6 porcs."
C'est très bien : vous savez copier coller des extraits de livres. Maintenant, il faut réfléchir à qui les a écrits, en se basant sur quelles sources, et si depuis, certains ne les auraient pas un peu contredits. C'est aussi ça, l'histoire. Pas juste prendre la version qui nous arrange, surtout quand elle commence a dater et a été maintes vois critiquée depuis... :)
Merci, oui je prends des notes sur mes lectures, je ne suis qu'un humble lecteur à mes heures perdues qui cherche à comprendre. En tout cas je réfléchis à qui écrit ce commentaire, c'est à dire vous, et de la part d'un "cerveau" comme vous qui dites dans votre vidéo d'introduction, "je ne suis pas spécialiste, je n'ai pas fait de recherche la dessus, par contre je me suis plongé dans des bouquins 'scientifique'", venir parler de qui a écrit les livres et de quand ça date, cela me semble assez déplacé et non crédible ! vous devriez balayer devant votre porte et appliquer vos propres conseils à vous même pour voir si ce que vous avancez n'est pas aussi contredits ! c'est ça aussi faire de l'histoire d'après vous, ce n'est donc pas facultatif pour un "non spécialiste qui n'a pas fait de recherche sur le sujet" Il est évident que vous ne cherchez qu'à décrédibiliser ces personnes ! En tant qu' "historien", vous devriez tenter d'être objectif et donc de remettre en cause vos points de vue. Vos commentaires sont désagréables, non constructifs et méprisants, vous ne faites pas de l'histoire mais de la propagande et vous mettez de coté des sujets nécessaire pour comprendre le siècle des Lumières avant la révolution, donc soit vous ne maîtrisez pas le sujet, ce que vous admettez vous même, soit c'est pire et vous induisez les auditeurs en erreur volontairement ! Mes commentaires ne sont pas pour vous, j'ai bien compris qui vous êtes, votre idéologie et vos tactiques pour faire passer ceux qui ne vont pas dans votre sens pour des imbéciles ! mes commentaires s'adressent à vos abonnés qui pourraient trouver intéressant de creuser un peu plus et de lire d'autres livres ou de visionner d'autres vidéos pour se faire une idée plus précise (et plus sérieuse) ! Je comprends bien que pour un propagandiste comme vous, cela dérange !
J'irai pas jusqu'à confirmer que c'était l'intention du gars qui a gribouillé dans la marge, mais on dirait carrément les notes que je prenais en cours. Même si je dessinais mieux les cordes de pendu que les bites. Et je compte bien vous apporter la suite du Directoire bientôt ! :)
Bonjour Histony, Merci beaucoup pour ces vidéos très enrichissantes ! Je comprends bien mieux ce qu'étaient les Etats Generaux, qui nous sont toujours balancés sans mise en contexte ou explication sur ce que c'était en pratique. Juste, le prends pas mal hein, mais ton phrasé est moins "envoûtant" que celui d'un Guillemin, alors je pense que pour briser la monotonie qui peut parfois poindre lors de tes vidéos ce serait pas mal de mettre un peu plus d'images et de cartes...
En fait, ce n'est pas qu'il faille éviter de transposer qui est un terme musical. En effet, quand on transpose, on change de ton et on respecte le mode, c'est à dire la structure. On change la couleur mais pas le dessin. Or, on voit bien aujourd'hui que si les parties et les partis, les noms, ont changé en couleur, en apparence, la structure, elle, est la même, pour ce qui est de la lutte des classes commencée par les individus plus puissants envers les individus faibles, par la pression matérielle et donc la liberté d'expression. Et c'est par le nombre du collectif et la désindividuation de la classe pauvre qu'elle va commencer à renverser le rapport de force. Aujourd'hui, ce qui diffère, c'est que les puissants font fabriquer par les faibles eux-mêmes les produits qui concourrent à empêcher leur élévation intellectuelle et la prise de conscience de la nécessité de la pensée et de l'action collectives. En outre les forces de l'ordre sont, bien que recrutées parmi la classe faible, suffisamment correctement entretenues pour obéir aux plus puissants qu'elles et prolonger un système qui pourtant oppresse la classe dont elles sont issues, notamment dans l'espoir toujours entretenu par des mythes de "réussite" non pas miraculeuse bien que la chance y ait part, mais surtout par l'effort et la soumission , d'un jour accéder à la classe supérieure. Il en fut de même. La bourgeoisie gagnant, finalement, lettres de noblesse sous Napoléon, et traînant Condorcet, Robespierre et autres dans la boue. Aussi, il convient de transposer par comparaison. Mais non de copie-coller en effet. Il n'y a pas identité. L'identité n'existe pas. C'est un concept absolu, comme la vérité. Or le monde humain tangible, concret ne connait pas la perfection. Il connaît une concurrence de réalités. Et donc des ressources identitaires, culturelles, etc Ce qui est exact dans le présent et à travers les âges. Il convient donc de davantage de se focaliser sur les analyses comparatives et non de sauter aux synthèses hâtives sans décomposer chaque élément présent dans la réaction physico-chimique permanente qu'est l'Histoire. Merci Histony. Sacrément chouette boulot. Tes élèves se régalent.
Qu'en est-il du fameux "à condition de payer le denier 30" écrit en tout petit à la fin de l'abolition des privilèges ? L'histoire est relaté par Guillemin et je voulais avoir ton avis sur la question.
Je ne sais plus précisément à quoi fait allusion Guillemin. Dans mes souvenirs (peut-être un peu caricaturaux), il s'indigne du fait que le 4 août n'est qu'un écran de fumée vu que des droits restaient rachetables. Le fait que l'abolition n'ait pas concerné ces droits rachetables est vrai, et en réalité n'a jamais été caché. À vrai dire, pendant les quatre années qui ont suivi, l'Assemblée a bataillé pour savoir dans quelles conditions ces droits devraient être rachetés, lesquels devraient l'être... Pour finalement voter leur abolition totale et sans contrepartie en juillet 1793. Bref, comme je le dis dans la vidéo, la nuit du 4 août ne fut pas l'abolition totale de ces privilèges fiscaux. En revanche, elle a contribué à lancer un mouvement qui remettait totalement en cause le fonctionnement organique de la société et, de fait, elle a posé les bases des combats suivants. Le 4 août ne fut pas tout... mais il reste un événement décisif. En réalité, et quoi que puisse en dire Guillemin, un tel bouleversement, aussi rapidement, était en soi quelque chose de spectaculaire, ce que Louis XVI avait bien compris puisqu'il a refusé de l'avaliser, jusqu'à ce qu'on l'y force... Bref, plutôt que d'y voir une sorte d'arnaque du siècle visant à abuser la population, j'y vois surtout un compromis qui, au final, a permis à cette dernière d'y gagner dans tous les cas.
Je suis en train de rechercher l'extrait ... En attendant, si mes souvenirs sont exacts, Guillemin disait que pour bénéficier de l'abolition des privilèges, il fallait payer le "denier 30" ce qui signifiait, payer en une fois l'équivalent de 30 ans d'impôt. Vu les moyens financiers des plus démunis, c'était inaccessible et vu l'espérance de vie, ça n'avait pas grand intérêt. En tout cas, j'aime bien votre travail, il donne un autre éclairage sur les événements.
merci beaucoup, comme d'habitude, tres clair. une question cependant, l'implication de la bourgeoisie pour armer le peuple lors de la prise de la Bastille (notament en fournissant les fusils) est-elle réelle?
Ben déjà, je renvoie à la question que je pose dans l'épisode 0 de la série : comment tu définis précisément bourgeoisie ? (là, normalement, ça risque de t'occuper quelques temps) Dans la foule qui a participé à l'insurrection elle-même, on trouve pas mal de petits artisans indépendants, donc maîtres/patrons, pas forcément aux portes de la pauvreté, mais malgré tout insurgés. Par ailleurs, dans les gens qui ont attisé l'opinion publique, on retrouve des avocats, comme Camille Desmoulins, bref des gens politiquement bien éduqués et socialement installés (ce qui ne signifie pas qu'ils ne désiraient pas de changements). Reste qu'une fois que le mouvement a pris, la foule a très bien su contre qui elle en avait (d'où les attaques de barrière d'octroi, par exemple), ou à qui aller prendre armes et munitions. Que des gens aisés aient aidé le mouvement, bien entendu. Qu'ils aient tout organisé, en revanche : non. De plus, la foule parisienne a plusieurs fois su reprendre les choses en main : je n'en ai pas parlé ici, juste dans l'article, mais quelques jours après la Bastille, ont également été exécutés Berthier de Sauvigny et son beau-père Foulon, à qui ont attribuait en bonne part la faim qui régnait. Bref, je pense qu'il faut vraiment voir ça comme des convergences d'intérêts : par moments, plusieurs groupes sociaux ont des intérêts communs, ou font face à une menace commune, et l'affrontent ensemble. Ensuite vient le moment de réussir à créer "le monde d'après", et sur ce terrain là, logiquement, les classes aisées ont plus facilement eu leur mot à dire. Ce qui ne signifie pas que les classes populaires n'ont eu aucun impact et n'ont rien tiré de la Révolution, loin de là.
On peut en trouver, oui : "s'asservir", déjà : quid si on s'endette ? Ou si on dépend totalement de la demande (très fluctuante à l'époque) ? "Par ses propres moyens", là aussi, c'est assez vague en réalité : qu'en est-il par exemple des ateliers familiaux, très courants à l'époque, et qui relevaient bien plus de la classe ouvrière que de la bourgeoisie même si, techniquement, le chef de famille était un (petit) patron. Enfin, le dernier problème est que dans tous les cas, cette bourgeoisie n'est pas uniforme dans ses besoins et intérêts. Il y avait un gouffre entre le grand négociant bordelais et le petit artisan parisien, quand bien même les deux entreraient dans cette même définition, par exemple.
Henri Guillemin semblait s'orienter vers une instrumentalisation totale du peuple par une catégorie qu'il appelle "les bourgeois", en armant les foules pour faire pression sur le roi, et surtout, en les désarmant aprés gain de cause en rachetant les fusils, ce qui pour lui est la preuve de la préméditation de cette utilisatoin du peuple. Au delà de la definition non triviale du mot "bougeois" à l'époque, comme tu l'as expliqué, était-il dans un récit partisant? Ou bien les travaux et découvertes historiques depuis ont permis de clarifier du flou dans la chronologie des evenements, volontairement comblé jusqu'alors en fonction de sa sensibilité politique? Merci bcp.
C'est typiquement ce que je reproche à Guillemin, de façon générale : il crée des groupes uniformes ("le peuple", "la bourgeoisie") sans prendre en compte les nuances, et, surtout, il verse à fond dans la téléologie, c'est-à-dire en gros lire l'histoire en connaissant la fin, et en considérant que cette fin était inévitable et prévue. Or, ce n'est pas le cas, quand on regarde dans le détail. D'une part, parce qu'on a pas une "bourgeoisie" uniforme qui "arme" la population : on a une foule qui prend les armes et contient un peu de tout (car oui, ceux qui prennent la Bastille, c'est pas que des crève la faim, on y retrouve aussi des artisans de pointe, genre des horlogers). Puis on a un pouvoir qui s'interroge : quelle limite donner à cette violence ? Parce que le souci, quand on fait une Révolution, c'est qu'il faut aussi se donner une légitimité, et la légitimité passe entre autres par garantir qu'on saura aussi maintenir l'ordre. D'où ce paradoxe complexe pour les députés patriotes : d'un côté, cette foule agitée sert leurs intérêts immédiats ; mais de l'autre, sur le long terme, elle peut mettre en danger la Révolution en effrayant le reste de la population. D'ailleurs, c'est parce que ce "reste de la population" a été effrayé en 1848 que la Révolution a été perdue, donc ces craintes étaient pas forcément infondées. Bref : la question de la limite à mettre était intense, et il y avait des réponses variables. D'une part, des amnisties pour certaines violences (mais pas toutes, ce qui contribue à poser déjà la limite), et qui font l'objet d'intenses débats. D'autre part, la création de structures comme la garde nationale, qui doivent fournir un moyen plus démocratique de maintien de l'ordre que les forces royales. Guillemin y voit une milice bourgeoise destinée à défendre les biens de cette dernière, ce qui n'est pas totalement faux... mais reste caricatural puisque, là aussi, il y a eu évolution par rapport au passé (en mieux), et de nombreux débats pour savoir ce qu'on en faisait, de cette garde. Tout ça pour dire qu'on retrouve ici un des grands problèmes de Guillemin : il établit à l'avance ce qu'il veut voir dans les événements, puis sélectionne sans nuance.
Merci pour cette vidéo que je n'ai pas encore fini de regarder, mais je l'interrompt le temps d'apporter une rectification à un de tes propos, à 7 minutes 45 environ. Autant Brissot était sans aucune ambiguïté pour l'abolition de l'esclavage, autant cette opinion était à ce moment-là considérée comme très extrémiste, aussi la cause de la Société des Amis des Noirs avait-elle une position plus consensuelle pour les milieux "éclairés" de l'époque. La Société des Amis des Noirs ne militait pas pour l'abolition de l'esclavage mais pour celle de la traite négrière, ainsi pour un meilleur traitement des esclaves noirs et pour l'égalité entre les propriétaires blancs et les propriétaires libres de couleur, qui étaient l'objet de privations par l'élite coloniale. D'ailleurs, lorsque la question de l'esclavage est devenue un enjeu important pendant la Constituante, certains membres de la Société des Amis des Noirs fréquentaient en même temps le Club Massiac, qui réunissait les principaux intérêts esclavagistes et colons, dont certains étaient acquis à l'idée de faire cesser la traite. De même, Brissot entretenait une correspondance avec la Société des Citoyens de Couleur de Julien Raimond, mais les relations entre les deux sociétés n'étaient pas toujours au beau fixe, surtout s'agissant de l'idée d'abolir l'esclavage.
Oui, et j'ajouterais pour plus de détail que les plus avancés, comme Condorcet qui avait écrit en 1781 un traité sur l'abolition, n'envisageaient qu'une abolition progressive. A vrai dire, il aurait été impossible vu la distance et le temps de communication avec les colonies d'abolir directement l'esclavage depuis la France : les colons auraient aussitôt fait sécession, ou auraient rejoint un pays l'appliquant toujours. C'est d'ailleurs pour ça que quand les Britanniques l'ont fait, ils ont tout fait pour l'abolir aussi dans les autres pays, par des blocus et autres. Je crois que cette distance qui dilatait l'information, les communications et tout ça ne doit pas être négligée quand on évoque ce sujet car, de fait, la métropole a dû en permanence s'adapter aux événements de là-bas ; et n'a jamais pu imposer sa politique à toutes les colonies en même temps, dans un sens ou dans l'autre.
Excellent! Bon à Valmy maintenant! Non apparemment ce sera pour le numéro d'après encore. Parce que j'ai eu la version de Mélenchon ( et il faut se méfier de la récupération de l'histoire par les politiques), celle de Wikipédia et j'aimerais assez avoir la tienne parce que la révolution la révolution française soulève encore bien des passions. Une autre chose parce que je n'ai pas le temps de lire les historiens dans le texte: qu'est ce qui différenciait Danton de Robespierre? Sur internet le cliché "Danton modéré" et "Robespierre tyran sanguinaire " est dominant. Mais peut être que cette question relève plus de la philosophie que de l'histoire. Enfin pour faire écho à ta vidéo sur "Nos ancêtres les Troyens", j'estime pour ma part que ce qui fonde la France actuelle, ce ne sont pas l'histoire des gaulois (bien qu'ils aient toute ma sympathie), ni l'avènement du christianisme par le baptême de Clovis (comme l'estimait Charles de Gaulle) mais bien la révolution française. Merci pour ton oeuvre de vulgarisation à caractère épistémologique en tout cas. Il est plus facile de regarder une vidéo que de lire (et moins cher aussi, se cultiver est onéreux, les livres ne sont pas donnés).
Ah, Valmy ! Je pense que ce sera effectivement plutôt pour l'épisode 4 si je suis le découpage actuellement prévu ! Voire, peut-être, pour le 5 ! Mais il y aura des choses à dire à ce sujet, notamment pour compenser un peu aussi les caricatures portées par Guillemin qui balance là dessus de beaux jugements à l'emporte-pièce sans trop connaître l'histoire militaire de l'époque, ce qui donne des trucs un peu sales. Sur l'opposition Danton/Robespierre ; il y a un très bon article dans un récent ouvrage sur Danton qui contient plusieurs contributions universitaires sur le personnage (si je me souviens bien, le livre est de Biard et Leuwers). En gros, le bouquin explique que l'opposition entre les deux a majoritairement été conçue après coup, dans l'historiographie. De leur vivant, Danton et Robespierre étaient, sur le plan des idées, assez proches, même si individuellement rivaux (il y a, clairement, une part de rivalité personnelle entre eux, qui sont deux personnalités voyantes et populaires). D'ailleurs, Robespierre n'a fait exécuter Danton qu'en assez dernier recours, pour satisfaire les sans-culottes qui aspiraient à voir du sang "indulgent" couler après celui des populaires hébertistes et, pendant longtemps, il l'a soutenu contre les attaques venues de sa gauche. Au final, l'image du Danton totalement corrompu, vénal et tricheur (auquel, par exemple, Guillemin attribue bien des choses qu'on ne peut pas forcément lui lier... comme Valmy, on y revient) a surtout été construite en opposition à l'image du Robespierre sanguinaire. Encore une fois, un mythe pour en combattre un autre... Au final, les ouvrages d'histoire de la Révolution ne mentionnent Danton et Robespierre que là où ils tiennent un rôle important, c'est-à-dire de façon ponctuelle. Il ne faut donc pas leur donner une importance démesurée ; la Révolution fut un jeu collectif. Quant à la Révolution, origine de la France actuelle ? C'est aussi discutable : ce fut un événement fondateur pour toute la pensée politique du XIXe siècle, c'est évident ; un rôle qui, aujourd'hui, a en bonne part été repris par la Seconde Guerre mondiale. Mais certains changements, certains modes de pensée, avaient commencé à s'affirmer avant : la Révolution elle-même n'est pas tombée du ciel. En fait, je crois que l'erreur est justement de chercher une origine à un phénomène qui, finalement, n'a jamais débuté en un point précis.
Pas vraiment : côté historiographie, il y a quand même nettement plus récent pour ce qui est de creuser le sujet. Le plus gros de ma bibliographie est donné en source de l'article qui est dans la description.
Bonjour
Je découvre la chaine en ayant chercher des infos sur M Guillemin... et j'ai commencé (été happé par )cette série sur la révolution... Cette conférence web est encore mieux que celle de M Guillemin, plus fouillée, plus didactique, impressionnante de clarté. Il semble, qu'enfin, cette période va devenir claire! j'ai hâte de poursuivre pour voir comment tu vas t'en tiré avec la convention et la terreur car c'est un beau bordel pour quelqu'un qui s'initie à la période. Bravo! Guillemin avait plus de 65 ans lors de ces conférences télévisées. Alors oui! il a de l'éloquence mais surtout une carrière derrière lui! Vu la qualité de ton départ, avec l'age, et les différents sujets que j'espère tu traiteras, tu vas vite lui faire de l'ombre en temps qu'orateur. L'Orateur est mort! Vive l'Orateur! Cordialement
Ptdr guillemin
Merci pour ces vidéos à la fois savantes et faciles à digérer. Après mon premier roman qui se situait pendant la guerre de 100 ans (“Jeanne de Vixouze - Les rêveries dont la honte est le fruit”), je commence le travail de recherche pour le prochain, qui se situera entre 1787 et 1798. Et je peux dire que je ne connaissait presque rien de la période “avant” 89, ni du directoire...Vos vidéos m’aident à m’instruire sans avoir l’impression de “bûcher” sur le sujet! Bravo!!
Le roi est mort ! Vive le roi !
Je t'aime d'amour historique. Tu expliques tout ça si bien, si clairement, sans prise de tête mais avec un détail soigneusement calculé. C'est prenant et posé, ça s'écoute tout seul, continue comme ça. J'ai mis un peu plus de temps à voir cet épisode parce que j'ai eu du mal à trouver une heure pour me caler devant, mais décidément, j'adore cette série.
(avec 4 ans de retard ptdr) plutôt "le roi est mort tant mieux"
Vidéo synthétique très bonne et très utile ! Je suis étudiante en Master Recherche en Histoire et je n'avais jamais eu un cours sur la Révolution, ça me permet de vraiment saisir les principaux enjeux de cette période, merci !
Cette série sur la première Révolution est vraiment détaillée, même si vous avez dit dans le premier épisode qu'il y avait des "simplifications" (seuls les professeurs et les universitaires pourraient en fait les percevoir). En fait l'intérêt principal je pense est que vous parvenez à faire se figurer les façons de penser de l'époque... et c'est toujours ce qu'il y a de plus délicat dans l'Histoire.
Grâce au fait que vous vous attardez sur beaucoup de petits événements, sur ce qui ou sur qui les amène, et sur les mentalités des acteurs, vous dressez une sociologie de l'époque. Je crois que c'est sans doute la meilleure façon d'étudier et de parler de l'Histoire car il est difficile de ne pas voir le passé avec des yeux d'aujourd'hui, et les cultures des gens d'hier sont toujours définitivement perdues : personne ne pourrait penser comme un Romain de l'Antiquité mais on pourrait toujours se le figurer. Donc lorsque vous "posez lentement ce décor" dans ces deux premiers épisodes, vous donnez des clefs de compréhension pour la période 1789-1793. Au final c'est bien "subjectifié".
C'est effectivement un point sur lequel j'essaie d'insister au plus car c'est le premier devoir de l'historien : comprendre les faits non pas avec nos yeux, mais avec ceux des acteurs (ce qui ne signifie pas qu'ensuite, on adopte leurs positions). C'est le seul moyen, je crois, pour parvenir à une réelle compréhension d'une période aussi touffue !
...oui c'est au poil.
(haha... drôlitude...)
Étant étudiant en première année d'histoire, j'ai la chance d'avoir la Révolution française en enseignement, qui plus est, mon professeur n'est d'autre que Michel Biard (un des auteurs des livres que tu utilises). Cependant, j'ai très peu de connaissances sur le sujet et tes vidéos m'aident énormément. Grâce à toi, je peux approfondir davantage cette période qu'est la Révolution française. Merci !
salut histony. C'est grâce à Nota bene avec plaisir que j'ai découvert ta chaine. Pour la révolution française, il est pas facile d'en parler en si peu de temps, car il y a beaucoup de détails et de situation, mais tu le fait très bien tout en étant intéressant.
Avec si peu de temps les détails que tu donne, nous éclaire mieux qu'un cours d'histoire donner par un prof qui serai trop ennuyeux et nous dégouterai de l'histoire.
En plus tu donne des liens pour approfondir tes dires, bravo pour ton travail et c'est avec grand plaisir que j'irai écouter tes autres vidéos.
Merci ! C'est certain qu'il y a énormément de choses à dire et, à chaque épisode, je suis dépité d'avoir fait si long et pourtant de ne pas avoir pu parler de tout en détail... Mais autrement, c'est plus une dizaine, mais une trentaine d'épisodes qu'il faudrait faire ! :D
Merci pour ce magnifique travail, c’est très complet. Je l’ai étudié en cours la semaine dernière, car je suis en seconde année d’histoire à l’université.
Ça me permet de réviser justement pour les partiels.
J’écoute la suite très vite.
Merci encore.
Encore merci.
En ce moment je m'endors avec toi. Je ne te dis pas quels rêves je fais, un écouteur dans les oreilles et "ronflant comme un sonneur" dixit ma femme.
Nous faisons trembler tout un immeuble !
C'est un début.
Merci pour cette vidéo encore une fois très instructive :)
Je suis assez au fait de la Révolution française et j'y ai trouvé tous les éléments important qui explique l'engrenage. Discours fluide et bien nuancé.
Vous m'aidez beaucoup pour mes études en histoire moderne. Continuez surtout votre bon travail !
J'ai un gros WE, j'ai posé mon vendredi, aller, on va se refaire cette excellente série sur la révolution !!
Tes vidéos sont vraiment super pour moi pour améliorer mon francais! Ils sont très intéressant, mais (avec les sous-titres) pas trop difficile à comprendre. Merci beaucoup!
Ces conférences vont peut-être sauvé mon semestre
Bonjour Histony!
Je n'ai pas encore regardé la vidéo mais je l'attendai avec tellement d'impatience que je te remercie déjà de l'avoir réalisé. Au passage, tu créés un contenu de qualité, merci pour ça aussi.
Bravo ! Oh ! des gens venus résoudre leurs problèmes à qui on parle d'une dette qu'ils n'ont pas contractés. ça me rappelle quelque chose.
Je suis impressionné par ta performance. Force et bonheur!
Par pure curiosité, tu clignes beaucoup des yeux. Ca s'explique?
Scaythe Rebelle Il doit avoir une lumière dans la face, pour bien le voir à la caméra.
Scaythe Rebelle oui en moyenne naturellement chaque humain cligne plusieurs fois par minutes c'est scientifiquement prouvé
Une source? Je suis sceptique MOI!
Vous connaissez l'UPR?
@@scaytherebelle5622 vous êtes vraiment caricaturaux, une vraie secte... Pire que les témoins de jehovas.
Merci Histony pour ce super travail d'intérêt général que tu nous fait là. C'est réellement utile comme arme contre les discours politiques (de tous bord) et ça fait réfléchir. Comme je me doute que tu vas avoir beaucoup de boulot afin de terminer cette série, je te souhaite vraiment bon courage !
PS: Des nouvelles de Dany et sa série sur le bonheur qu'il voulait tant faire ?
Absolument génial, hyper intéressant et éclairant, merci beaucoup!
Bravo pour ta vidéo, je l'attendais avec impatience ! Il ne me reste plus qu'à prendre mon mal en patience et attendre la prochaine qui arrivera, je l'espère, très bientôt. Bonne continuation :)
Bon, bien je mets un commentaire après chaque vidéo que je regarde et je continue à trouver ça super. Comme je le pensais, je ne connaissais vraiment rien à cette période, merci à toi !
Merci pour ce récit savant, détaillé, et riche ! Je partage en masse ;)
C'est passionnant et très clair ! Mille mercis !
Je me régale avec vos vidéos, c est bien expliqué et prenant !
Pensez vous faire le même style avec le siècle des lumières ? Ca me plairait bien !
Histony on attend encore tes videos à propos des lumières, merci pour l'effort que vous faites❤ .
Bonjour , je regarde votre série sur la révolution pour la deuxième fois. C’est vraiment excellent, merci beaucoup. En plus je vous trouve très objectif, et sans vision caricaturale. Je ne partage probablement pas vos idées politiques, ce qui rend cette série encore plus intéressante à regarder pour moi. Merci encore, il faut plus de gens comme vous sur TH-cam.
Superbe série d'utilité publique !
Jaime beaucoup ton approche de l'histoire avec pas mal de hauteur et de nuance sur les événements et/ou les acteurs de notre passé.
Merci pour tes vidéos
t es mon gaucho préféré 😆,
et franchement , je viens de découvrir ta chaine et je suis impressionnez par cette série sur la révolution.
j adore et je dévore tes vidéos !!
Bravo pour le travail accompli khey. Tu gères et c'est vraiment bien d'apprendre en t'ecoutant. En plus, t'as la meilleure coupe du youtube game ! À la fois légère et lourde, structurée et anarchiste ! Une pure coupe de veuchs, ne les coupe jamais ! Mon fils aura ta coupe !
Très très intéressant comme vidéo merci beaucoup Histony de prendre le temps de nous expliquer ça :)
YEEEEEEESSSSSSSSSSSSSSS!!!!!!! Merci Histony!!! A quand la suite?
Merci beaucoup pour ce travail et ce partage. Les bancs de la fac me manquent terriblement (la pauvreté c'est nul), je suis contente d'en retrouver un morceau ici !
Encore beaucoup de qualité, merci ! :) petite suggestion : quand tu parles de proportions (pour les députés de différents bords par exemple), des petits shémas/camemberts seraient les bienvenus pour se faire une idée.
J'y ai pensé, après, là c'est surtout des chiffres globaux, peu précis que je donne, donc ça aurait été compliqué à faire, mais faudra qu'on fasse plus ce genre de chose à l'avenir, oui.
Oui c'est sûr que ça suppose de se lancer dans des dégradés de couleurs etc... ce qui pourrait embrouiller plus que clarifier au final ^^ Merci encore pour cet épisode (j'attends la suite avec impatience) et pour ta réponse
Super vidéos ! Le contenu est intéressant et on sent que l'intonation et le rythme s'améliorent avec le temps ! continue !!
Oh que je l'attendais celle-là ! Mille merci :)
Encore très dense, mais très bien organisé et clair. Maintenant va falloir que je réécoute les deux épisodes d'affilée... A moins que j'attende la fin de la série pour me faire un marathon. Merci encore, c'est précieux ce que tu fais. Keep up the good work !
Par contre, "la France d'Emmanuel Macron" t'emmerde solennellement et avec toute l'ironie possible.
Merci ! Si je continue à faire des vidéos de cette durée, et vu que j'en envisage encore au moins six, et peut-être plus selon les besoins, le marathon risque d'être un exercice risqué ! :D
Et puis merde, faut penser printemps, les amis. En toute solennité.
Bah ça m'fait pas peur. 10h devant mon pécé avec un carnet de notes pour pouvoir en retirer quelque chose de construit : challenge accepted. Et justement, le printemps est bien assez présent pour qu'on accepte avec grâce d'être distrait de ses ennuyeuses hormones... ;)
Une série vraiment géniale, très bon boulot !
Très bon travail j'ai hâte d'écouter la suite.
Dur dur le début de la vidéo à entendre haha.
Pour le CHILI. En Español vite, vite..
Gros travail ! Merci =)
Quand la violence se libère, le dérapage sanguinaire n'est pas loin, voire inévitable. C'est donc au pouvoir de faire en sorte que la violence n'ait pas besoin de s'exprimer pour que le peuple obtienne la réalisation de ses aspirations vitales et dignes. C'est toujours le pouvoir, ou - dans une situation d'occupation ou de colonisation - l'occupant, qui décide du niveau de violence.
Merci pour ces superbes vidéos.
woaw, le Belin 1789-1815 a rapetissé depuis la dernière fois !
Merci pour tous ces éclaircissements :v
Faut croire qu'il était pas lavable en machine !
Merci, c'est bien détaillé !
Vidéo très sympathique comme d'hab (^_^), gg pour le boulot.
Merci
Super video, merci Histony
Bonjour,
Il me semble que vous n'appuyez pas suffisamment le doigt sur l'importance cruciale qui a déclenché d'abord le mécontentement du peuple et le problème de la cherté du pain l'élément central de la nourriture du peuple, c'est la mise en place de la politique du libéralisme économique en France.
Avant (1764, première expérience qui a duré jusqu'en 1770), il y avait la police du grain chargée de surveiller que la production de blé allait d'abord au marché, remplir les paniers de la ménagère, avant d'être proposé aux marchands. La politique de libéralisme économique a été d'inverser les priorités afin que le bénéfice qui en découlerait puisse payer en terme d'impôts, les déficits publics.
Sauf que cela n'a pas marché, parce qu'en plus a été accompagné à cette mesure un traité de libre échange avec l'Angleterre pour ses produits manufacturés, qui a ruiné le secteur des petits artisans français.
Non seulement le prix du blé raflé par les marchands flambait sur les marchés locaux, mais en plus les petits entrepreneurs se retrouvaient ruinés !
Le peuple lui, évidemment criait et manifestait son mécontentement. D'abord de façon pacifique, mais vu les répressions (deux pendus de 16 et 19 ans pour juste avoir manifesté), de plus en plus violente. C'est surtout au moment du début du règne de Louis XVI avec la nomination de Turgot (poussé par la cabale des pseudos lumières, un club d'avides ambitieux pressés de s'enrichir aux dépens du Roi et du peuple, que les répressions contre le peuple (qui était très instruit vu que dans chaque village ou hameau le curé du coin enseignait l'écriture, la lecture et le calcul), mais que les élites Parisiennes ont toujours pris pour des idiots.
Le déficit non seulement à cause de cette politique de libéralisme économique n'a cessé de se creuser, mais il faut y voir également d'autres calamités que Louis XVI a accepté autant par faiblesse que par Naïveté. Notamment en ce qui concerne cette campagne américaine qui a fini par lui coûter des millions de livres au budget et qui n'ont jamais été remboursés par cette nouvelle république Américaine. République de Francs maçons d'ailleurs qui avaient juré d'abattre la royauté française. Voir 1785, l'affaire du courrier Illuminati foudroyé par la foudre et dont les documents de la serviette furent copiés et envoyés à la Cour de France, par le Roi de Bavière de l'époque et qui pouvait un complot contre la dynastie française.
Ces deux longues guerres économiques entre 1764/1770, puis de 1775/1789, ont duré trop longtemps pour la patience du peuple français, sans compter qu'une éruption volcanique en Islande vers 1786/87, va bouleverser le climat et réduire les récoltes à néant. On notera par exemple des gelées jusqu'à la mi juin et un temps exécrable où l'on devait se chauffer en été, sans compter une espèce d'étrange vapeur ou de miasmes qui avait contribué à l'hécatombe de nombreuses personnes et en Angleterre, hollande, Belgique, Allemagne et au nord de la France, sans compter tous les pays nordiques qui étaient devenus soudainement déficitaires en blé et demandeurs d'importation importantes en blé faisant flamber les cours mondiaux pour les périodes 1787/88. Les réserves du clergé à travers la dîmes ayant été vendu précédemment par Turgot pour rééquilibrer ses comptes publics...
Donc l'État économique de la France entre septembre 1788 et l'été 1789, était tout aussi lamentable que là France l'est à l'heure actuelle après 40 ans de guerre économique grâce au libéralisme économique à marche forcée que l'on subit pour détruire les fondements économiques fondés par le Grand Monarque que fût De Gaulle durant son règne et qui a posé les bases de la réussite économique française dans les années 1960/80..
C'est bien ce que tu fais bravo.
vous etes formidable!!!!!!!!
Bonjour,
Très intéressant.
Merci.
Merci!!
J'apprécie toujours autant tes vidéos :)
Merci beaucoup !
Merci pour cet épisode passionnant. Certains d'entre nous (les gilets jaunes) considèrent que nous sommes au balbutiements d'un processus révolutionnaire à venir.
Merci pour cette nouvelle vidéo
16:33 : Ne dit-on pas plutôt les "princes du sang" ?
Excellent travail de toute manière, je suis impatient de voir les suivants.
C'est ce que je dis, c'est juste la liaison avec la suite ("son épouse") qui peut laisser penser que je dis "sens" :D
C'est plutôt le prince "du" sang qui me chiffonne, le "sang", je l'avais bien. Je crois que ça fait uniquement référence aux princes nés des princes. En somme les petits-fils par les fils de Louis XVI (ou de Louis XV en l'occurrence puisque Louis XVI n'a pas eu de petit-fils).
Ah, là dessus, autant pour moi, erreur de ma part !
Excellente narration qui replace bien les événements les uns par rapport aux autres
(PS: j'adore la musique du générique: c'est quoi?)
Liberté Égalité Propriété, comme aujourd'hui.
Oui, c'est la mise en place du système capitaliste. Le gilets jaunes réunis à Saint Nazaire ont voté la sortie du capitalisme à l'assemblée des assemblée des gilets jaunes, le systeme d'organisation politique démocratique avec mandats imperatifs que nous avons mis en place nationalement, voir mes videos.
Il reste plus qu'un seul moyen de lutter contre le pouvoir en place... l'insurrection !
Le problème c'est que si on vous écoute on a pas évolué socialement depuis 1789 ce qui est faux et heureusement
T'as pas d'autres manières de dire bonjour!!!??
Je me suis brûlé le nez avec mon café >
Je sens que ça va devenir ma phrase d'accroche officielle, vu comme elle énerve tout le monde. Ce sera un peu mon "wesh wesh les amis" à moi.
chiche?
ça va être génial :p
ptin pareil, j'ai recraché ma bière par le nez :D
Wow, ce qui veut dire si cette chaîne était sortie il y a 10 ans on aurait eu le droit à un "Bonjour la France de Nicolas Sarkozy" pendant 5 ans ?! Déjà que là j'ai eu un petit spasme j'imagine même pas ce qui ça aurait été X) !
Et t'imagines pas ce que ce sera en 2022, quand les méthodes de forcing intensif de l'UPR auront porté leurs fruits ! Ou pas.
Bonjour la France d' Emmanuel Macron, celle qui s' embarrasse de moins en moins de tout ce qui lui donne (au passé peut-être?) l' apparence d' une démocratie. Surtout bonjour Histony. Vu la salade que l' on nous sert en ces jours post fête nationale 2019 (notamment depuis Belgrade par le sus-mentionné), je trouverais intéressant une petite vidéo où tu expliquerais ce que l' on fête le 14 juillet, la prise de la Bastille ou la fête de la fédération, l' armée et ses blessés ou le souvenir de la révolution, le pourquoi de l' ambiguïté autour de cette date et les intérêts de tels ou tels à mettre en avant leur propre conception de ce que devrait être cette date . Merci pour cette série, j' en suis à mon troisième visionnage, ce qui m' occupe de façon bien plus intéressante qu' en regardant du prêt à penser.
Une vidéo, je n'aurai pas le temps... Mais il y a quelques années, j'avais pondu cet article sur le sujet !
venividisensivvs.wordpress.com/2015/07/14/que-fete-t-on-le-14-juillet/
@@Histony Merci Histony pour la promptitude de ta réponse, certains auraient parlé de réactivité, d' usage plus courant, mais je m' oppose à l' utilisation abusive du jargon néolibéral actuel. Tant pis pour la vidéo, l' écrit me convient aussi très bien, surtout lorsqu' il colle pile poil au thème. Ce texte datant d' il y a quelques années, l' évolution politique actuelle n' y est pas prise en compte. De fait, avec les déclarations récentes des membres de la majorité et les prises de position de bon nombre de médias, les symboles ambivalents des deux 14 juillet que sont la prise de la Bastille et fête de la fédération, viennent de retrouver une portée politique. C' est là un changement qui me paraît intéressant à souligner en cette période de troubles sociaux.
Merci pour cette clarté et surtout l'ajout des dates. Ce qui n'est pas toujours le cas sur d'autres vidéos. Le bémol C'est le bonjour la France de Macron. Cela indiquerait déjà l'orientation prise
Non, il n'est pas neutre et l'avoue mais ça montre absolument pas un orientation prise
Elle est super ta vidéo :)
"Bonjour la France d'Emmanuel Macron", direct ça insulte !
"Notre" président a peut-être des qualités mais surement pas le fait d'être bisexué :D
@@Paul82 2 ans après on cherche encore lesquelles...
@@giletsjaunesrevolutiontv9711 Merde aux gilets jaunes ! La jaunisse !
@@giletsjaunesrevolutiontv9711 Lui est convaincu de toutes les avoir...
Pour le référencement
Très intéressant
Encore une excellente vidéo, merci merci merci!
je me demandais, que penses-tu du manuel d'histoire critique du monde diplo (que tu avais affiché dans une de tes vidéos) et du traitement de l'histoire dans le diplo en général ?
Encore merci en tous cas !
J'en ai lu une bonne part, de ce manuel, et il est vraiment pas mal. De façon générale, je peux que saluer le fait que le Diplo a eu recours en grande majorité à des spécialistes. Rien à redire là-dessus ! Après, pour le Diplo en général, j'en suis lecteur et abonné, mais bien entendu, tout se traite au cas par cas. Mais historiquement, je n'ai rien eu à lui reprocher, en général, ils savent trouver de bons auteurs !
Histony merci pour ta réponse :)
moi aussi, tout comme j'ai lu dans un des commentaires, je t'aime d'amour historique!!!
On ne parle pas assez du fait que si on avait assez d'argent, on pouvait faire véhiculer ses idées rapidement à l'aide de l'imprimerie, réalité émergente avec la classe bourgeoise et la liberté de presse. Il y avait une forte compétition à rapidement distribuer des pamphlets au jour le jour pour influencer l'opinion populaire. On l'ignore trop souvent lorsque l'on cherche à comprendre la révolution dont les courants de pensées, et le support pour certaines figures, changent à une rapidité qui semble plutôt incroyable si on ne prend pas ce point en compte.
L'utilisation des "médias" (et les "fake news"), grâce à l'argent, pour rapidement influencer la population, le désir de protéger la propriété, les demandes d'une distribution plus juste de la richesse, les demandes de geler les salaires ou fixer un salaire minimum, une population qui ne peut réfléchir aux causes de sa condition dû à sa pauvreté, oui tout ça est encore tout à fait d'actualité.
Il ne faut pas oublier pourquoi ces états généraux ont été organisés c'est pour répondre à la question de la dette et donc de l'imposition du clergé et de la noblesse ce que tu expliques bien dans ton premier épisode. de + il ne faut pas non plus oublier que le tiers état était composé de notables, de bourgeois mais absolument pas du peuple qui était largement majoritaire mais donc pas représenté.On peut dire donc que la révolution française a été initiée pr une oligarchie urbaine et en aucun cas une "révolution du peuple"
Désolé mais j'ai encore quelques questions sur cet épisode, si tu veux bien y répondre :
dans l'épisode précédent tu parlais de l’épisode des tuiles et la réunion des 3 ordres qui demandaient les états généraux, mais
1/ pourquoi le Roi convoque t il les états généraux ? Uniquement à cause des problèmes économiques (pour lui permettre de continuer à dépenser sans compter ?). Le peuple n'a rien à voir dans cette convocatio n?
2/ la dette de la France d'avant la revolution a t elle eu des conséquences sur la situation du peuple, sur ses revendications, sur sa pauvreté, la hausse du prix du pain, etc. ?
Nb : il reste encore au moins 8-9 épisodes et je vais avoir surement pleins de questions. Désolé mais...tes vidéos sont vraiment très passionnantes et je me pose des tas de questions...c'est la rançon du succès ;)
et pour une fois que l'on trouve des vidéos avec un véritable travail derrière, on saute dessus...
merci encore
Si tu ne l'as pas encore vu, je pense que le premier épisode de la série répond à tes questions !
Tout un symbole de cette époque, durant laquelle les événements se sont construits seuls, se jouant de la volonté des hommes : en voulant régler ses problèmes, la monarchie a cloué son cercueil.
Es que pour toi les films La révolution Française les années lumières et les années Terreur sont bien pour pouvoir visualiser la révolution française?
Je ne les ai pas vus, donc je ne peux pas dire. Après, quel que soit le film, il faut garder à l'esprit que c'est justement un film, qui fait donc passer l'esthétique, l'art, la narration, avant la rigueur historique (du reste, autrement, ça ferait des films souvent très chiants). Donc bien souvent, ils en apprennent aussi sur le contexte dans lequel ils ont été tournés, et les idées en vogue à ce moment.
Les deux films sur la Révolution française ont compté, parmi les scénaristes, l'historien Jean Tulard. Peut-on dire que c'est un mauvais signe sur la qualité cinématographique et historique?
Ce n'est pas forcément un indicateur de qualité (quelque soit le consultant). Par exemple, Assassin's Creed Unity se targuait d'avoir eu Jean Clément Martin, grand, grand historien de la Révolution, comme consultant. Le jeu est-il historiquement fiable ? Non : J.C. Martin a apporté son aide, mais a toujours été très clair sur le fait que comme c'était une fiction, ils faisaient ce qu'ils voulaient et qu'il n'influeraient pas sur le scénario. Du coup, il sert un peu de caution malgré lui. Pas impossible que Tulard (passionné de cinéma, il me semble) ait participé de la même manière. Du reste, je sais que Tulard est assez indulgent avec tout ce qui parle d'Histoire, même mal : c'est un des rares historiens de professions à avoir plus ou moins défendu Lorant Deutsch et ses livres, par exemple.
Je ne conseille pas ce film car la psychologie des personnages historiques est completement à coté de la plaque , un parti flagrant pour Danton alors qu'il n'y a pas lieu de prendre de parti... On ne comprend pas les vrais raisons de la chute des girondins, de Danton, de Robespierre, le peuple est mit au troisième plan lors du deuxième film. Le tabassage de Desmoulins était si absurde que j'ai rigolé comme pas possible... Et le Saint Just du film on dirait un un gamin qui fait sa crise d'ado (c'était tellement improbable qu'il était comme ça dans la réalité que j'ai piqué une crise de rire , pareil pour Hanriot alors qu'on a démontré qu'il n'était pas ivrogne , il était même plutôt cultivé et faisait du bon boulot) , Couthon est représenté comme un homme assoiffé de sang alors qu'il ne l'était pas du tout dans la réalité, Billaud Varennes, Barere, Roland,Chaumette,Roux, Charles Gilbert Romme, Fouché, Fabre d'Eglantine, Fleuriot Lescot pratiquement oubliés... Manon Roland elle n'existe pas(ce qui m'avait énervé) , les girondins qui étaient mort en chantant la marseillaise sont décapités d'une façon pitoyable dans le film (mais tout le monde est décapité d'une façon pitoyable dans le film à part EVIDEMMENT Danton), Camille Desmoulins vu comme un type très sympa ( alors que dans la vraie vie il était tout sauf sympa il n'y a qu'à voir ses écrits, ou encore la façon dont il était nourri par la faction Orléantiste) , le roi et la reine comme des gens très bêtes (alors qu'ils ne l'étaient pas et la vraie Marie Antoinette était loin d'être aussi méchante que dans le film).
Le seul film potable que j'ai trouvé mais malheureusement ça date c'est la camera explore le temps la Terreur et la Vertu surtout que j'ai trouvé le débat des deux historiens André Castelot et Alain Decaux plutôt bon. Mais encore une fois ça date. Si on veut vraiment connaître la révolution française autant voir des livres d'historiens du type Jean Clement Martin.
Au niveau historien, ces films sont une honte, sans autre qualification possible. Le seul bon point au niveau historien, c'est qu'au moins il ne transforme pas le "rien" noté dans le journal de Louis XVI au 14 juillet 1789 en élément significatif. Mais sinon, c'est de bout en bout absolument honteux, que ce soit au niveau des événements, des relations sociales, de la mentalité de l'époque et de ses évolutions, des relations interpersonnelles, ou encore de la psychologie des personnages. On a clairement affaire à deux films à thèse qui font le choix de donner un "héros" - pas simplement un personnage principal, ce qui aurait déjà été une démarche critiquable, un authentique héros - à la Révolution, en l'occurrence le personnage de Danton.
Au niveau visuel, on a des reconstitutions de qualité, même si on a une imagerie très stéréotypée, accompagnée d'un mépris assez prononcé dès qu'il s'agit de représenter des élans populaires, au point de donner l'impression que le costume standard de l'émeutier de septembre 1792 est la guenille, par exemple.
09:00
Vous dites : " On proclame la liberté ,notamment la liberté de culte ect ....,,la liberté d’expression ;Mais toujours , dans les limites de la loi ,donc on garde la possibilité de fixer des limites assé précises c'est une liberté qui est borné ! .... "
Ben vi , c'est la nature qui nous borne en premier lieu ! .... (avant même les loi démocratique)Moi je voudrai voler comme un oiseau ,je peu pas .... où est l'injustice là ?
Art. 4. La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.Art. 5. La Loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n'est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas.
Art. 6. La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement .........
Salut :) Ton texte était super clair, bien joué !
Je voudrais juste une précision, si possible : Quand le Roi signe les décrets suite à la marche des femmes, est-ce une décision de lui-même ou une décision dictée par ses conseillers ? Et si c'est de lui, l'a-t-il fait pour le peuple, ou par peur de se voir... décapité ? :P
Merci en tout, super intéressant !
Faudrait que je plonge en détail dans les sources du moment (et, à vrai dire, le détail de ces journées est assez mal connu en réalité), mais dans les faits, de toute façon, avec la ville de Versailles envahie par une foule énervée, il n'avait pas trop le choix, même si la probabilité que lui-même soit attaqué à ce moment restait certainement faible. En 1789, la population restait encore très attachée au souverain.
Ok, pas bien grave :) Merci quand même, j'attends l'épisode 3 avec impatience ^^
Question : Le pays est endetté en 1789, ok, mais auprès de qui ? Banques, royaumes étrangers, investisseurs privés ?
Vaste question ; à priori plutôt des banquiers et rentiers "indépendants" qui investissaient là-dedans assez massivement. Mais je n'ai pas creusé le sujet !
vaste question qui pourrait aussi nous servir de leçon aujourd'hui... Si un jour tu as une réponse plus précise je suis preneur. Bravo pour tes vidéos !
@La cachette des musiques perdues pour les gens qui ont des PEL ou des assurances vies (60% de la dette de l'etat). Je propose qu'on fasse défaut et qu''on remette tout a zero perso :)
@La cachette des musiques perdues C'est pour ça que c'est dur a faire avaler le "defaut" de payment sur la dette. Quand on sait que pas loin de 60% "appartient" a des fond de pension francais et 20% a des fonds de pensions étrangers (donc PEL et assurance vie), ça deviens compliqué. Et c'est aussi pour ça que meme si je suis favorable a une sortie de l'euro en soit, je pense que les effets de bords seront compliqués a gerer pour les personnes plus agées et avec moins de revenus que moi. Après il y a genre 12% de la dette de l'etat qui est détenue par des "grandes familles" souvent françaises (sauf pour les impots) et 8% pour des entreprises (fournisseurs, donc grosses entreprises mais aussi PME malheureusement). Et puis en fait, effacer la dette c'est détruire de la monnaie, donc ça ralentirai l'economie de marché (donc en gros s'il ce n'est pas accompagné d'un truc style "monnaie pleine" on part sur une recession et 30% de chomage au moins). Toujours est-il qu'avoir de l'argent de coté c'est un truc de rentier :P
@La cachette des musiques perdues Clairement avoir de l'argent "de coté" c'est devenu obligatoire pour avoir une vie decente. Il n'empeche que la propriété c'est le vol.
Je n'ai jamais aimé l'histoire. grâce à vous je suis intéressé.
Gracias desde Argentina!
Puisque vous appelez-vous même, fort honnêtement, à être attentif aux biais qui peuvent gauchir(!) vos très intéressants propos (auxquels je souscris à 99 %) je signale qu'emballé sans doute par votre solidarité avec la Cause des Femmes, vous assurez que la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen excluent les personnes du sexe féminin. Certes, la règle grammaticale selon laquelle "le masculin l'emporte sur le féminin" est d'inspiration macho-patriarcale, je vous l'accorde, n'empêche : l'Homme avec un grand H et le Citoyen avec un grand C désignent bien l'humanité et la population générale, et non pas seulement leurs éléments du sexe masculin. À part ce détail, bravo. Comme vous le dítes ailleurs à propos de M. Guillemin, c'est une prouesse de capter ainsi l'attention, sans mise en scène ni recours aux facililitismes divers, pendant 43 minutes.
J'ai une question : pendant tout ces événements que font les députés de la noblesse et du clergé ?
Ont ils rejoint l'assemblée nationale ?
Sont ils rentrés chez eux ?
Du côté du clergé, il y a très vite eu des débats internes, puisqu'une majorité étaient des petits prêtres, assez sensibilisés aux questions soulevées par le Tiers Etat. Et même dans la noblesse, certains libéraux étaient tentés de suivre le mouvement. Du coup, il y avait clairement des débats internes et, pour le reste, ben ils avaient commencé à travailler de leur côté, comme prévu. Finalement, quand le 23 juin le roi leur a demandé de rejoindre l'Assemblée, ils l'ont fait ; certains l'avaient d'ailleurs fait avant. Donc au moment du 14 juillet puis du 4 août, c'est bien une Assemblée nationale constituante composée des trois ordres qui siège et, logiquement, c'est chez une part du clergé et de la noblesse qu'on trouve le plus d'obstruction. On les retrouvera au prochain épisode, formant la partie la plus à droite du corps politique (mais pas pour longtemps !)
Merci beaucoup, très intéressant comme a son habitude...alors au final cette révolution est elle vraiment une révolution du peuple et populaire comme elle est décrit dans le roman national ou plutôt une révolution de la noblesse face a l'aristocratie ? Noblesse qui se serait servi du peuple pour arriver a ces fins et qui au final aura été dépassé par une situation qui est devenu de plus en plus incontrôlable jusqu'au règne de la terreur de 92-93 ? Quel est votre point de vue a ce sujet ?
Cette vision là, justement, d'une révolution "raisonnable" qui aurait "dérapé" est très présente dans le roman national. En fait, pour moi, et c'est ce que j'essaie de faire ressortir dans mes vidéos, la Révolution, ce sont des démarches multiples, qui parfois vont dans le sens du même objectif, et parfois divergent. Il n'y a pas un groupe qui utilise l'autre pour obtenir ses intérêts : ce serait être bien méprisant pour les classes populaires, plus lucides qu'on peut le croire. Chacun va au mieux dans le sens de ses intérêts, donc quand ils convergent, ça fait quelque chose comme la prise de la Bastille, qui profite à la fois à la population et à la bourgeoisie. Quand ça commence à diverger, ça donne le 4 août, où le compromis permet d'améliorer la situation de l'ensemble de la population, sans pour autant faire perdre tous leurs avantages aux dominants. Et quand le compromis n'est plus possible... Ben ça, ce sera le sujet de prochains épisodes.
Dans tous les cas, comme je le dis dans mon introduction, il faut absolument se débarrasser de cette idée de "peuple" : le peuple, en tant qu'ensemble uni, n'existe pas. Il est divers, divisé en intérêts et convictions bien différentes. Et c'est bien le souci : en servant les intérêts "du" peuple, on ne sert toujours que les intérêts d'une partie.
Merci pour la réponse et longue vie a ta chaîne !
Bonsoir! Merci pour cette vidéo et mes félicitations! J'ai une question pour vous: dans les manuels scolaires italiens (l'Italie c'est le pays où je vis et j'enseigne) on apprend que Jeanne d'Arc a contribué à la naissance de l'identité nationale française. Je me demande alors: est-il vraiment possible que, à la veille de la Révolution, une puissance qui pouvait mobiliser des armées enormes depuis des siècles (à différence de l'Italie, par exemple) n'eusse pas encore crée dans la population un sentiment d'appartenance à une nation? Et encore, Louis XIV et le Siècle des Lumières n'auraient-ils joué aucun ro^le dans la formation d'une identité plus ou moins unitaire? Merci d'avance!
La question est compliquée car tout dépend de ce qu'on met dans le sentiment national. On sait que, assez nettement, le rapport des Français à leur pays change entre le début et la fin de la guerre de Cent ans, par exemple : il y a une naissance d'une forme de sentiment national. Est-ce pour autant que la France devient une nation ? C'est vraiment compliqué. Du reste, même pendant la Révolution, la notion de nation est encore fluctuante : intègre-t-elle aussi les étrangers qui veulent se joindre au projet révolutionnaire, par exemple ?
Ce qui est certain, c'est qu'en termes de lois, de langue, de pratiques culturelles... la France d'Ancien régime est encore extrêmement diverse, et que c'est surtout la fin du XIXe siècle qui va se charger d'uniformiser tout ça, dans un esprit déjà installé pendant la Révolution.
L'autre point, concernant les armées, c'est que jusqu'à la Révolution, la France repose avant tout sur des troupes payées et/ou mercenaires. Les grandes armées de volontaires qui font totalement changer la guerre d'échelle, c'est la Révolution, justement. Alors oui, forcément, la France d'Ancien régime peut avoir de grandes armées. Mais ça, c'est surtout parce que le pays est très peuplé. Une armée professionnelle n'a forcément pas la même taille selon que le pays a 30 millions d'habitants ou 5. Et évidemment, dès que la notion de mobilisation de la population s'impose, la taille de la population joue encore plus.
@@Histony merci de tout mon coeur pour cette réponse détaillée! Je vais en parler avec mes élèves :)
@@zonaras83 jeanne d'arc a existé mais elle n'a pas créé d'identité française, pas plus que les gaulois, robespierre ou napoléon 1er.
Et puis, ça n'existe pas l'identité française. C'est un mythe pour manipuler les masses.
Il fait bouquiner francois juillet sur le sujet.
Parlons plutôt de ressources culturelles. Merci pour enseigner l'histoire de France en Italie.
Nous aurions besoin quant à nous d'enseignants en histoire italienne...
Super
C'est ainsi que a propriété sacrée et inviolable a remplacé le droit divin et que les économistes sont devenus ses prêtres.
Cépafo
Une petite question : le doublement du nombre de députés du Tiers n'a de sens que si le vote est par tête, non ?
Exactement et c'est tout le sens de la manœuvre, juste un symbole qu'on consent à donner mais qui n'aura aucun effet. Évidemment, personne ne se laisse avoir, vu la taille de la ficelle.
Vidéo excellente, comme toujours.
Cependant une précision s'impose concernant la Société des Amis des Noirs : elle n'était pas pour une abolition directe de l'esclavage, mais pour l'abolition de la traite puis une amélioration des conditions de vie des esclaves puis à terme, une abolition très progressive et tout en douceur de l'esclavage.
En effet, tu l'as bien dis, à sa tête nous retrouvons Brissot, également à la tête du groupe de libéraux qu'étaient les Girondis. Or, le profit et le bon fonctionnement de l'économie étant la priorité absolue de ces joyeux lurons, une hausse subite du coût de la main d'oeuvre qu'aurait entraîné une abolition nette de l'esclavage était impensable si ils voulaient maintenir à flot une balance du commerce extérieure française dont les revenus se basait ultra majoritairement sur le commerce de denrées exotiques ( principalement le sucre ) et donc l'esclavage ( et particulièrement Saint-Domingue ).Ils étaient donc opposés à l'abolition de l'esclavage telle que mise en oeuvre par les Montagnards en 1794 !
C'est pourquoi ils étaient certes, des opposants au Club Massiac, mais aussi aux Montagnards et notamment Robespierre qui désiraient une abolition nette de l'esclavage.
Ça relève du point de détail pour cette vidéo, mais ça me semble tout de même important de le préciser dans la mesure où les Girondins ont commis tellement d'atrocités durant la Révolution qui sont aujourd'hui complètement délaissées quand on entend parler de Révolution que je m'emploie à en parler le plus possible.
J'attends avec impatience la vidéo ( ou les vidéos ) sur les années 1793 / 1794 et je place beaucoup d'espoir en cette chaîne pour rétablir la vérité concernant Robespierre !
A vrai dire, si on veut être parfaitement honnête, même les Montagnards n'ont pas aboli l'esclavage de gaité de cœur en 94 : ils l'ont fait parce que mis devant le fait accompli, notamment par ce qui s'était passé à Haïti. Sur l'esclavage, il ne faut clairement pas simplifier entre les méchants Girondins capitalistes et les Montagnards humanistes : les choses sont beaucoup plus nuancées. Je t'invite par exemple à lire l'article qui est consacré aux positions de Robespierre sur le sujet, dans "Robespierre, portraits croisés", qui montre comment lui-même a été très fluctuant sur le sujet.
Et pour cause : au-delà de la question commerciale, il faut garder en tête que les fameuses denrées exotiques (sucre, café, tabac) étaient devenues des produits de première nécessité pour la population. Le tabac était un excellent coupe faim, le sucre était essentiel dans le café du matin que prenaient de plus en plus les travailleurs pour tenir leur journée... Et ce n'est pas pour rien que ces denrées étaient concernées par les lois tentant de contrôler les prix. De fait, une chute de l'approvisionnement du pays aurait pu avoir des conséquences sociales assez gênantes pour le pouvoir.
De fait, quand on voit que même les insurgés haïtien ont très vite été appelés à travailler encore plus dur dans les plantations par Toussaint Louverture ; ou que même après 1848, les colonies ont eu recours au système de l'engagisme, à peine plus humain que l'esclavage, pour continuer à assurer les productions, on relativise beaucoup la portée humanitaire de ces prises de positions. De fait, l'abolition radicale et immédiate de l'esclavage est une fiction : elle n'était possible que si remplacée par une forme de domination plus discrète.
En un sens, ça nous ramène à des questionnements bien réels, parce que nous aussi, notre niveau de vie est fondé sur l'exploitation de pas mal de gens, enfants compris ; sans parler de la condamnation à mort de millions de personnes vu notre fonctionnement écologique. Et on sait que c'est mal, et plein de gens veulent sincèrement changer. Mais le faire d'un coup serait tellement radical qu'on peut difficilement l'envisager.
Bref, tout ça pour dire que la question de l'abolition de l'esclavage était, au-delà des principes, sacrément complexe dans la pratique, y compris pour les plus à gauche, et qu'il ne faut pas enjoliver cette affaire. D'autant que la Convention n'a pas été très regardante sur l'application de sa loi : dans les faits, elle s'est appliquée là où les esclaves s'étaient libérés eux-mêmes, avant tout. Or, pour le coup, cette libération avait aussi été pas mal stimulée par la production écrite et intellectuelle de la Société des Amis des Noirs. Bref, même modérés, ils ont joué un rôle ; pas forcément celui qu'ils pensaient, cela dit. :D
Histony Très instructif comme toujours merci. :) J'avais pas vu dans mes lectures sur Robespierre qu'il avait changé d'avis sur cette question c'est pour ça que je me suis avancé, j'irais lire l'article. Mais déjà on peut voir que les raisons que tu évoques ( produits de première nécessité pour la population ) sont bien différentes des préoccupations des Girondins pour le coup !
Entretemps, j'ai été rejeter un oeil à l'article, qui est encore plus clair que je ne m'en souvenais : Robespierre était non seulement très fluctuant sur la question coloniale dans sa globalité, mais aussi très vague sur l'abolition, au sujet de laquelle il n'a jamais pris de franche position. Son discours sur les "bières flottantes" des négociants enrichis sur la traite dénonçait, justement, la traite, en reprenant les mots de discours de Mirabeau, et il semble en réalité que pour sa vision de la question coloniale, Robespierre ait été très, très inspiré par la Société des Amis des Noirs. Bref, ils sont bien moins éloignés qu'on pourrait le penser. Cela dit, il faut garder aussi en tête que le temps de communication entre les Antilles et la métropole (quatre mois environ, et encore, très variable) jouait sur le fait qu'il était difficile de bien s'adapter à ce qui se passait là bas. C'est pour cela qu'au final, ce sont les envoyés en mission qui ont géré la question de l'abolition, notamment Sonthonax, qui l'a proclamée dans les faits à Saint Domingue bien avant qu'elle ne soit actée par la Convention (qui n'a pas eu trop le choix, de fait, sur ce coup). Or, Sonthonax était... Girondin. Donc, réellement, sur cette question, il faut sortir des clivages manichéens entre Girondins et Montagnard, car tous on été très fluctuants... et que tout a été totalement improvisé sur le tas.
Histony C'est bien sûr à 100% qu'il n'ait jamais pris position sur l'abolition de l'esclavage ?! Là pour le coup je serais vraiment surpris moi qui en était persuadé! Je fais confiance à la qualité de votre travail pour l'instant mais pour le coup je vais me replonger dans des lectures sur Robespierre !
Je t'invite vraiment à lire "Robespierre, portraits croisés" qui est un ouvrage faisant appel à pas mal de spécialistes (qu'on peut difficilement taxer d'antirobespierrisme, d'ailleurs, au contraire :D ) L'article "Robespierre et la question coloniale", de Bernard Gainot, souligne ces ambiguïtés, et le fait qu'il prend rarement position tranchée dans les moments cruciaux : par exemple, il ne s'exprime pas sur les rébellions à Saint Domingue, ni sur l'abolition définitive. L'auteur conclut notamment :
"Il serait vain de chercher à formuler une doctrine robespierriste en matière coloniale. Mal informé, Robespierre ne cherche pas, semble-t-il, à pallier cette carence par une prise de contact plus directe avec les hommes et les faits. Il suit l'opinion des médiateurs plus impliqués que lui, dans le courant démocrate, en occurrence les Amis des Noirs lorsqu'il s'agit de défendre l'égalité de droits des citoyens de couleur en mai 1791. On ne peut déduire de sa prise publique de parole une position précise sur l'abolition de l'esclavage."
Bref, ce n'est pas tant qu'il n'a jamais pris position, que cette question était très éloignée de ses préoccupations du moment, qui se tournaient plus sur la conduite de la Révolution en métropole et de ses enjeux. Méconnaissant la question coloniale, celle-ci ne l'intéressait que selon ce que ça impliquait pour les rapports de force en métropole. Bref, tout ça était, comme toujours, très compliqué. Cela dit, il faut replacer tout ça dans un contexte complexe et c'est là que cet article pourra t'être utile. Dans tous les cas, je pense qu'en ce qui concerne Robespierre, il faut se méfier autant de la légende dorée que de la légende noire, et ne surtout pas limiter à lui ce que la Révolution à eu de bon, tant les acteurs furent multiples. Mais ça, on aura l'occasion d'en reparler.
Bonjour, instructif, intéressant. J'ai cru comprendre par un visiteur de votre chaine que vous parlez d'Asselineau sur une ou plusieurs de vos vidéos. Je peux avoir le lien, je voudrais savoir comment vous le percevez. Merci. Cordialement.
Tout est là ! venividisensivvs.wordpress.com/2016/12/02/recuperations-politiques-de-lhistoire-asselineau-un-cas-decole/
Bonjour
Quel est l'ouvrage situé sur votre bureau derrière vous svp ? (1789-1815 le + volumineux)
Merci
C'est "Révolution, Consulat, Empire", dans la collection Histoire de France de Belin.
@@Histony Merci et super boulot bravo !
Ça c'est quand même fort, la déclaration des droits de l'homme ne s'applique pas dans les colonies. Ça veut donc dire qu'un homme en l’occurrence s'il est français aura des droit parce qu'il vit sous les lois françaises, mais un homme d'un pays colonisé par la France vit lui aussi sous le coup des lois françaises mais n'a pas autant de droit alors.
(Cela dit je me doute bien que lorsqu'on colonise un pays c'est rarement pour lui apporter des droits mais souvent pour créer des inégalités en faveur du pays colonisateur.)
Mais du coup, il pourrait y avoir des pays qui auraient pus "accepter" une colonisation pour avoir des droits comme ceux du pays colonisateur ?
Ou alors aurait on pu "vendre" cette idée d'une "bonne colonisation" aux habitants de pays en voie de colonisation pour qu'ils acceptent la colonisation ?
Merci Histony pour cette vidéo. Juste une question : Que penses-tu de la révolution décrite par M.Onfray et par Mme Michelle Zancarini-Fournel dans son livre "les luttes et les rêves" ?
Par Onfray, j'ai jamais creusé le sujet, mais de ce que j'en ai toujours vu, c'est fondé sur des clichés et de l'historiographie datée ; il n'est pas historien, et il y a bien meilleur à voir. Concernant Michelle Zancarini-Fournel, par contre, elle est historienne et a fait un beau travail de collecte de sources, donc son chapitre est très intéressant pour avoir le point de vue "d'en bas" : c'est pour ça que je le mets en bibliographie. Après, ce n'est pas forcément une lecture facile, car son livre est globalement très dense et, surtout, son angle fait qu'il y a pas mal de vides si on ne connait pas déjà la période. Mais du point de vue de la qualité, rien à redire !
Pardon, je n'avais pas vu que vous l'aviez mis en lien. Par contre, je confirme, il faut avoir la chronologie en tête, sinon on ne comprend pas bien. Sinon, peut-on parler d'une lutte de classe ? entre le peuple qui se politise et revendique, le patronat (tiers état) qui a l'argent et qui veut le pouvoir et enfin le roi (et l'aristocratie) qui lâche du leste pour calmer tout le monde afin de garder le pouvoir (assemblée constituante, fin des privilèges, cahiers de doléances).
Dans le cadre de la Révolution, c'est assez compliqué car, justement, le "peuple" et le "patronat" c'est très divers. Et ça le reste aujourd'hui, du reste : je renvoie à l'excellent dossier du dernier Fakir sur le petit patronat où on découvre qu'au final, celui-ci a également pour ennemi souvent mortel les grandes entreprises...
Dans le cas qui nous intéresse, parmi les gens qui prennent la Bastille, on a plein de petits patrons, qu'on retrouvera parmi les sans-culottes durant la Révolution. On a aussi des paysans qui sont heureux d'accéder à la propriété et espèrent qu'on les aidera à la défendre (la "faim de terre" des paysans est une constante du XIXe, et même XXe siècle, et ceux-ci sont généralement très réticents à l'idée de fin de la propriété privée...). Chez les nobles, pour beaucoup, les concessions apportées par Louis XVI sont inacceptables, d'où leur fuite à l'étranger. De même pour le roi lui-même, d'ailleurs.
En fait, ce sont deux modèles idéologiques qui s'affrontent : d'un côté, l'ancien, qui se fonde sur la nature des gens : tu nais ainsi parce que Dieu l'a voulu, tu acceptes ta place, et on verra plus tard. De l'autre, l'idée portée notamment par la bourgeoisie, du mérite qui fait monter. Or, cette idée porte aussi en bas, et c'est aussi valable aujourd'hui. On peut être petit, dominé, et croire à ce système car on espère monter en grade. Évidemment, on sait aujourd'hui que le système "au mérite" est également très figé ; mais à l'époque, c'était déjà un changement énorme de mentalité, et beaucoup y ont résisté avec acharnement.
Onfray est un escroc
Un bon prof de terminale qui se fait passer pour un philosophe
Il faudrait peut-être mieux adapté les titre pour bien comprendre qu'il s'agit du deuxième épisode.
"la propriété est déclarée sacré et inviolable"
En effet dans le livre "le coût de la révolution française", René Sedillot écrit :
"Cette Révolution est faite pour les propriétaires individuels, à l'encontre des droits collectifs du monde rural. la propriété est un "droit sacré" dont on veut "le maintien éternelle".[...] A l'Assemblée, le Normand Thouret s'est fait l'interprète de la nouvelle conception : "Il faut des propriétaires réels. Les communautés ne sont que des propriétaires factices." Traduction : l'Eglise qui est une propriétaire collective, sera dépossédée, et ses biens seront vendus par la nation, contre assignats.[...]La Révolution y met bon ordre. Après avoir aboli le système corporatif, elle supprime les compagnonnages, en interdisant aux citoyens d'une même profession, ouvriers et maîtres, de "nommer des présidents, secrétaires ou syndics, de tenir des registres, de prendre des arrêtés, ou délibérations, de former des règlements sur leurs prétendus intérêts communs". Prohiber la nomination de "syndics", c'est prohiber les syndicats, c'est refuser toute coalitions de salariés.
Le Constituant qui se fait le promoteur de cette loi s'appelle Isaac Le Chapelier. [...] Cette foi il exclut toute tentative d'union des travailleurs face à l'entrepreneur, il écarte toute menace de grève.[...] Le Code civile ignore la législation du travail. Le Consulat parachève l'asservissement des salariés en exerçant sur eux un contrôle de police, avec livret de l'ouvrier, où sont consignés les embauches et les licenciements..".
"Louis XVI refuse de signer les décrets des droits de l'homme et de la nuit du 4 aout"
Dans le livre "Enquête sur le procès du Roi Louis XVI" les auteurs écrivent :
"De même le Roi demande, à propose de l'article I, qu'en faisant disparaître la féodalité, on préserve de manière ou d'autre les droits qui profitent aux citoyens modestes et qui freinent l'enrichissement des plus riches : "J'invite de plus l'Assemblée nationale à réfléchir si l'extinction du cens et des droits de lods et ventes convient véritablement au bien de l'état : ces droits, les plus simples de tous, détournent les riches
d’accroître leurs possessions de toutes les petites propriétés qui environnent leurs terres parce qu'ils sont intéressés à conserver le revenu honorifique de leur seigneurie ; ils chercheront, en perdant ces avantages, à augmenter leur possession foncières, et les petites propriétés diminueront chaque jour. Cependant il est généralement connu que leur destruction est un préjudice pour la culture, que leur destruction circonscrit et restreint l'esprit de citoyen en diminuant le nombre des personnes attachées à la glèbe ; que leur destruction, enfin, peut affaiblir les principes de morale en bornant de plus en plus les devoirs des hommes à ceux de serviteur et de gagiste." On sait que c'est justement par le biais de l'abolition de la féodalité, que les riches anglais sont parvenus à évincer les paysans de la propriété foncière et à conserver presque toutes les terres dans leurs mains. La conclusion s'impose par le simple examen des pièces. En réunissant les Etats Généraux, Louis XVI avait bien réellement en vue la liberté des son peuple, et de lui donner une constitution démocratique vraiment décentralisée, dont il avait jeté les bases dès le début de son règne, et
rompant avec la monarchie à tendance dictatoriale de Louis XIV et de Louis XV. A aucun moment de la crise des mois de Juin de Juillet 1789, Louis XVI n'a songé à un coup de force. Il ne considérait pas l'Assemblée comme un pouvoir rival du sien, et sa préoccupation dominante était d'éviter la guerre civile. Les ordres qu'il avait donnés au commandement de ses troupes - et que celui-ci n'a pas exécutés - suffisent à le disculper de toute intention sanguinaire, comme ils le disculpent de l'accusation de négligence de ses devoirs comme gardien de l'ordre public. Enfin l'accusation d'avoir "nécessité" les journées d'octobre en opposant son véto aux décrets de la nuit du 4 août et à la Déclaration des Droits de l'Homme, est d'autant plus dénuée de fondement que ces décrets et ces principes, dans ce qu'ils ont de meilleur et de plus juste, correspondent tout-à-fait à la pensée politique du Roi.[...] Face aux possédants, Louis XVI seul a plaidé la cause des petits et des pauvres, des "nombreux habitants du royaume dénués de toute propriété", la classe la plus intéressante à ses yeux. L'abolition des droits féodaux des vassaux - vaine pâture, glanage, fouage, parcours forestier, etc - aura en France le même effet qu'elle avait eu en Angleterre quelques années auparavant, celui de ruiner les campagnes et de faire disparaître progressivement de le petit élevage. On mesurera mieux
les conséquences en lisant ce rapport écrit par le député du Bas-Rhin au ministre de Justice de la IIè
République, le 12 Juillet 1849 : "Par la perte du pâturage (vaine pâture) et du parcours dans les forêts, les habitants ont été obligés de renoncer presque entièrement à l'élevage du bétail, et tel village qui avait encore, il y a 25 ans, 150 à 200 vaches et 300 à 400 porcs, ne possèdent plus maintenant que 60 à 80 vaches et 5 à 6 porcs."
C'est très bien : vous savez copier coller des extraits de livres. Maintenant, il faut réfléchir à qui les a écrits, en se basant sur quelles sources, et si depuis, certains ne les auraient pas un peu contredits. C'est aussi ça, l'histoire. Pas juste prendre la version qui nous arrange, surtout quand elle commence a dater et a été maintes vois critiquée depuis... :)
Merci, oui je prends des notes sur mes lectures, je ne suis qu'un humble lecteur à mes heures perdues qui cherche à comprendre.
En tout cas je réfléchis à qui écrit ce commentaire, c'est à dire vous, et de la part d'un "cerveau" comme vous qui dites dans votre vidéo d'introduction, "je ne suis pas spécialiste, je n'ai pas fait de recherche la dessus, par contre je me suis plongé dans des bouquins 'scientifique'", venir parler de qui a écrit les livres et de quand ça date, cela me semble assez déplacé et non crédible !
vous devriez balayer devant votre porte et appliquer vos propres conseils à vous même pour voir si ce que vous avancez n'est pas aussi
contredits ! c'est ça aussi faire de l'histoire d'après vous, ce n'est donc pas facultatif pour un "non spécialiste qui n'a pas fait de recherche sur le sujet"
Il est évident que vous ne cherchez qu'à décrédibiliser ces personnes !
En tant qu' "historien", vous devriez tenter d'être objectif et donc de remettre en cause vos points de vue.
Vos commentaires sont désagréables, non constructifs et méprisants, vous ne faites pas de l'histoire mais de la propagande et vous mettez de coté des sujets nécessaire pour comprendre le siècle des Lumières avant la révolution, donc soit vous ne maîtrisez pas le sujet, ce que vous admettez vous même, soit c'est pire et vous induisez les auditeurs en erreur volontairement !
Mes commentaires ne sont pas pour vous, j'ai bien compris qui vous êtes, votre idéologie et vos tactiques pour faire passer
ceux qui ne vont pas dans votre sens pour des imbéciles ! mes commentaires s'adressent à vos abonnés qui pourraient trouver intéressant de creuser un peu plus et de lire d'autres livres ou de visionner d'autres vidéos pour se faire une idée plus précise (et plus sérieuse)
! Je comprends bien que pour un propagandiste comme vous, cela dérange !
C'est moi ou y'a un chibre sur l'exemple de cahier de doléances à 12:40 (sinon toujours refait de tes vidéos c'est trop bien)
J'irai pas jusqu'à confirmer que c'était l'intention du gars qui a gribouillé dans la marge, mais on dirait carrément les notes que je prenais en cours. Même si je dessinais mieux les cordes de pendu que les bites.
Et je compte bien vous apporter la suite du Directoire bientôt ! :)
Bonjour Histony,
Merci beaucoup pour ces vidéos très enrichissantes ! Je comprends bien mieux ce qu'étaient les Etats Generaux, qui nous sont toujours balancés sans mise en contexte ou explication sur ce que c'était en pratique.
Juste, le prends pas mal hein, mais ton phrasé est moins "envoûtant" que celui d'un Guillemin, alors je pense que pour briser la monotonie qui peut parfois poindre lors de tes vidéos ce serait pas mal de mettre un peu plus d'images et de cartes...
En fait, ce n'est pas qu'il faille éviter de transposer qui est un terme musical.
En effet, quand on transpose, on change de ton et on respecte le mode, c'est à dire la structure.
On change la couleur mais pas le dessin.
Or, on voit bien aujourd'hui que si les parties et les partis, les noms, ont changé en couleur, en apparence, la structure, elle, est la même, pour ce qui est de la lutte des classes commencée par les individus plus puissants envers les individus faibles, par la pression matérielle et donc la liberté d'expression.
Et c'est par le nombre du collectif et la désindividuation de la classe pauvre qu'elle va commencer à renverser le rapport de force.
Aujourd'hui, ce qui diffère, c'est que les puissants font fabriquer par les faibles eux-mêmes les produits qui concourrent à empêcher leur élévation intellectuelle et la prise de conscience de la nécessité de la pensée et de l'action collectives.
En outre les forces de l'ordre sont, bien que recrutées parmi la classe faible, suffisamment correctement entretenues pour obéir aux plus puissants qu'elles et prolonger un système qui pourtant oppresse la classe dont elles sont issues, notamment dans l'espoir toujours entretenu par des mythes de "réussite" non pas miraculeuse bien que la chance y ait part, mais surtout par l'effort et la soumission , d'un jour accéder à la classe supérieure.
Il en fut de même.
La bourgeoisie gagnant, finalement, lettres de noblesse sous Napoléon, et traînant Condorcet, Robespierre et autres dans la boue.
Aussi, il convient de transposer par comparaison.
Mais non de copie-coller en effet.
Il n'y a pas identité.
L'identité n'existe pas.
C'est un concept absolu, comme la vérité. Or le monde humain tangible, concret ne connait pas la perfection. Il connaît une concurrence de réalités. Et donc des ressources identitaires, culturelles, etc
Ce qui est exact dans le présent et à travers les âges.
Il convient donc de davantage de se focaliser sur les analyses comparatives et non de sauter aux synthèses hâtives sans décomposer chaque élément présent dans la réaction physico-chimique permanente qu'est l'Histoire.
Merci Histony.
Sacrément chouette boulot.
Tes élèves se régalent.
Qu'en est-il du fameux "à condition de payer le denier 30" écrit en tout petit à la fin de l'abolition des privilèges ? L'histoire est relaté par Guillemin et je voulais avoir ton avis sur la question.
Je ne sais plus précisément à quoi fait allusion Guillemin. Dans mes souvenirs (peut-être un peu caricaturaux), il s'indigne du fait que le 4 août n'est qu'un écran de fumée vu que des droits restaient rachetables. Le fait que l'abolition n'ait pas concerné ces droits rachetables est vrai, et en réalité n'a jamais été caché. À vrai dire, pendant les quatre années qui ont suivi, l'Assemblée a bataillé pour savoir dans quelles conditions ces droits devraient être rachetés, lesquels devraient l'être... Pour finalement voter leur abolition totale et sans contrepartie en juillet 1793.
Bref, comme je le dis dans la vidéo, la nuit du 4 août ne fut pas l'abolition totale de ces privilèges fiscaux. En revanche, elle a contribué à lancer un mouvement qui remettait totalement en cause le fonctionnement organique de la société et, de fait, elle a posé les bases des combats suivants. Le 4 août ne fut pas tout... mais il reste un événement décisif. En réalité, et quoi que puisse en dire Guillemin, un tel bouleversement, aussi rapidement, était en soi quelque chose de spectaculaire, ce que Louis XVI avait bien compris puisqu'il a refusé de l'avaliser, jusqu'à ce qu'on l'y force... Bref, plutôt que d'y voir une sorte d'arnaque du siècle visant à abuser la population, j'y vois surtout un compromis qui, au final, a permis à cette dernière d'y gagner dans tous les cas.
Je suis en train de rechercher l'extrait ...
En attendant, si mes souvenirs sont exacts, Guillemin disait que pour bénéficier de l'abolition des privilèges, il fallait payer le "denier 30" ce qui signifiait, payer en une fois l'équivalent de 30 ans d'impôt. Vu les moyens financiers des plus démunis, c'était inaccessible et vu l'espérance de vie, ça n'avait pas grand intérêt.
En tout cas, j'aime bien votre travail, il donne un autre éclairage sur les événements.
merci beaucoup, comme d'habitude, tres clair.
une question cependant, l'implication de la bourgeoisie pour armer le peuple lors de la prise de la Bastille (notament en fournissant les fusils) est-elle réelle?
Ben déjà, je renvoie à la question que je pose dans l'épisode 0 de la série : comment tu définis précisément bourgeoisie ? (là, normalement, ça risque de t'occuper quelques temps) Dans la foule qui a participé à l'insurrection elle-même, on trouve pas mal de petits artisans indépendants, donc maîtres/patrons, pas forcément aux portes de la pauvreté, mais malgré tout insurgés. Par ailleurs, dans les gens qui ont attisé l'opinion publique, on retrouve des avocats, comme Camille Desmoulins, bref des gens politiquement bien éduqués et socialement installés (ce qui ne signifie pas qu'ils ne désiraient pas de changements). Reste qu'une fois que le mouvement a pris, la foule a très bien su contre qui elle en avait (d'où les attaques de barrière d'octroi, par exemple), ou à qui aller prendre armes et munitions. Que des gens aisés aient aidé le mouvement, bien entendu. Qu'ils aient tout organisé, en revanche : non.
De plus, la foule parisienne a plusieurs fois su reprendre les choses en main : je n'en ai pas parlé ici, juste dans l'article, mais quelques jours après la Bastille, ont également été exécutés Berthier de Sauvigny et son beau-père Foulon, à qui ont attribuait en bonne part la faim qui régnait.
Bref, je pense qu'il faut vraiment voir ça comme des convergences d'intérêts : par moments, plusieurs groupes sociaux ont des intérêts communs, ou font face à une menace commune, et l'affrontent ensemble. Ensuite vient le moment de réussir à créer "le monde d'après", et sur ce terrain là, logiquement, les classes aisées ont plus facilement eu leur mot à dire. Ce qui ne signifie pas que les classes populaires n'ont eu aucun impact et n'ont rien tiré de la Révolution, loin de là.
On peut en trouver, oui : "s'asservir", déjà : quid si on s'endette ? Ou si on dépend totalement de la demande (très fluctuante à l'époque) ? "Par ses propres moyens", là aussi, c'est assez vague en réalité : qu'en est-il par exemple des ateliers familiaux, très courants à l'époque, et qui relevaient bien plus de la classe ouvrière que de la bourgeoisie même si, techniquement, le chef de famille était un (petit) patron.
Enfin, le dernier problème est que dans tous les cas, cette bourgeoisie n'est pas uniforme dans ses besoins et intérêts. Il y avait un gouffre entre le grand négociant bordelais et le petit artisan parisien, quand bien même les deux entreraient dans cette même définition, par exemple.
Henri Guillemin semblait s'orienter vers une instrumentalisation totale du peuple par une catégorie qu'il appelle "les bourgeois", en armant les foules pour faire pression sur le roi, et surtout, en les désarmant aprés gain de cause en rachetant les fusils, ce qui pour lui est la preuve de la préméditation de cette utilisatoin du peuple.
Au delà de la definition non triviale du mot "bougeois" à l'époque, comme tu l'as expliqué, était-il dans un récit partisant? Ou bien les travaux et découvertes historiques depuis ont permis de clarifier du flou dans la chronologie des evenements, volontairement comblé jusqu'alors en fonction de sa sensibilité politique?
Merci bcp.
C'est typiquement ce que je reproche à Guillemin, de façon générale : il crée des groupes uniformes ("le peuple", "la bourgeoisie") sans prendre en compte les nuances, et, surtout, il verse à fond dans la téléologie, c'est-à-dire en gros lire l'histoire en connaissant la fin, et en considérant que cette fin était inévitable et prévue. Or, ce n'est pas le cas, quand on regarde dans le détail.
D'une part, parce qu'on a pas une "bourgeoisie" uniforme qui "arme" la population : on a une foule qui prend les armes et contient un peu de tout (car oui, ceux qui prennent la Bastille, c'est pas que des crève la faim, on y retrouve aussi des artisans de pointe, genre des horlogers). Puis on a un pouvoir qui s'interroge : quelle limite donner à cette violence ? Parce que le souci, quand on fait une Révolution, c'est qu'il faut aussi se donner une légitimité, et la légitimité passe entre autres par garantir qu'on saura aussi maintenir l'ordre.
D'où ce paradoxe complexe pour les députés patriotes : d'un côté, cette foule agitée sert leurs intérêts immédiats ; mais de l'autre, sur le long terme, elle peut mettre en danger la Révolution en effrayant le reste de la population. D'ailleurs, c'est parce que ce "reste de la population" a été effrayé en 1848 que la Révolution a été perdue, donc ces craintes étaient pas forcément infondées. Bref : la question de la limite à mettre était intense, et il y avait des réponses variables. D'une part, des amnisties pour certaines violences (mais pas toutes, ce qui contribue à poser déjà la limite), et qui font l'objet d'intenses débats. D'autre part, la création de structures comme la garde nationale, qui doivent fournir un moyen plus démocratique de maintien de l'ordre que les forces royales. Guillemin y voit une milice bourgeoise destinée à défendre les biens de cette dernière, ce qui n'est pas totalement faux... mais reste caricatural puisque, là aussi, il y a eu évolution par rapport au passé (en mieux), et de nombreux débats pour savoir ce qu'on en faisait, de cette garde.
Tout ça pour dire qu'on retrouve ici un des grands problèmes de Guillemin : il établit à l'avance ce qu'il veut voir dans les événements, puis sélectionne sans nuance.
Merci pour cette vidéo que je n'ai pas encore fini de regarder, mais je l'interrompt le temps d'apporter une rectification à un de tes propos, à 7 minutes 45 environ. Autant Brissot était sans aucune ambiguïté pour l'abolition de l'esclavage, autant cette opinion était à ce moment-là considérée comme très extrémiste, aussi la cause de la Société des Amis des Noirs avait-elle une position plus consensuelle pour les milieux "éclairés" de l'époque. La Société des Amis des Noirs ne militait pas pour l'abolition de l'esclavage mais pour celle de la traite négrière, ainsi pour un meilleur traitement des esclaves noirs et pour l'égalité entre les propriétaires blancs et les propriétaires libres de couleur, qui étaient l'objet de privations par l'élite coloniale.
D'ailleurs, lorsque la question de l'esclavage est devenue un enjeu important pendant la Constituante, certains membres de la Société des Amis des Noirs fréquentaient en même temps le Club Massiac, qui réunissait les principaux intérêts esclavagistes et colons, dont certains étaient acquis à l'idée de faire cesser la traite. De même, Brissot entretenait une correspondance avec la Société des Citoyens de Couleur de Julien Raimond, mais les relations entre les deux sociétés n'étaient pas toujours au beau fixe, surtout s'agissant de l'idée d'abolir l'esclavage.
Oui, et j'ajouterais pour plus de détail que les plus avancés, comme Condorcet qui avait écrit en 1781 un traité sur l'abolition, n'envisageaient qu'une abolition progressive. A vrai dire, il aurait été impossible vu la distance et le temps de communication avec les colonies d'abolir directement l'esclavage depuis la France : les colons auraient aussitôt fait sécession, ou auraient rejoint un pays l'appliquant toujours. C'est d'ailleurs pour ça que quand les Britanniques l'ont fait, ils ont tout fait pour l'abolir aussi dans les autres pays, par des blocus et autres. Je crois que cette distance qui dilatait l'information, les communications et tout ça ne doit pas être négligée quand on évoque ce sujet car, de fait, la métropole a dû en permanence s'adapter aux événements de là-bas ; et n'a jamais pu imposer sa politique à toutes les colonies en même temps, dans un sens ou dans l'autre.
Excellent! Bon à Valmy maintenant! Non apparemment ce sera pour le numéro d'après encore. Parce que j'ai eu la version de Mélenchon ( et il faut se méfier de la récupération de l'histoire par les politiques), celle de Wikipédia et j'aimerais assez avoir la tienne parce que la révolution la révolution française soulève encore bien des passions. Une autre chose parce que je n'ai pas le temps de lire les historiens dans le texte: qu'est ce qui différenciait Danton de Robespierre? Sur internet le cliché "Danton modéré" et "Robespierre tyran sanguinaire " est dominant. Mais peut être que cette question relève plus de la philosophie que de l'histoire.
Enfin pour faire écho à ta vidéo sur "Nos ancêtres les Troyens", j'estime pour ma part que ce qui fonde la France actuelle, ce ne sont pas l'histoire des gaulois (bien qu'ils aient toute ma sympathie), ni l'avènement du christianisme par le baptême de Clovis (comme l'estimait Charles de Gaulle) mais bien la révolution française.
Merci pour ton oeuvre de vulgarisation à caractère épistémologique en tout cas. Il est plus facile de regarder une vidéo que de lire (et moins cher aussi, se cultiver est onéreux, les livres ne sont pas donnés).
Ah, Valmy ! Je pense que ce sera effectivement plutôt pour l'épisode 4 si je suis le découpage actuellement prévu ! Voire, peut-être, pour le 5 ! Mais il y aura des choses à dire à ce sujet, notamment pour compenser un peu aussi les caricatures portées par Guillemin qui balance là dessus de beaux jugements à l'emporte-pièce sans trop connaître l'histoire militaire de l'époque, ce qui donne des trucs un peu sales.
Sur l'opposition Danton/Robespierre ; il y a un très bon article dans un récent ouvrage sur Danton qui contient plusieurs contributions universitaires sur le personnage (si je me souviens bien, le livre est de Biard et Leuwers). En gros, le bouquin explique que l'opposition entre les deux a majoritairement été conçue après coup, dans l'historiographie. De leur vivant, Danton et Robespierre étaient, sur le plan des idées, assez proches, même si individuellement rivaux (il y a, clairement, une part de rivalité personnelle entre eux, qui sont deux personnalités voyantes et populaires). D'ailleurs, Robespierre n'a fait exécuter Danton qu'en assez dernier recours, pour satisfaire les sans-culottes qui aspiraient à voir du sang "indulgent" couler après celui des populaires hébertistes et, pendant longtemps, il l'a soutenu contre les attaques venues de sa gauche. Au final, l'image du Danton totalement corrompu, vénal et tricheur (auquel, par exemple, Guillemin attribue bien des choses qu'on ne peut pas forcément lui lier... comme Valmy, on y revient) a surtout été construite en opposition à l'image du Robespierre sanguinaire. Encore une fois, un mythe pour en combattre un autre... Au final, les ouvrages d'histoire de la Révolution ne mentionnent Danton et Robespierre que là où ils tiennent un rôle important, c'est-à-dire de façon ponctuelle. Il ne faut donc pas leur donner une importance démesurée ; la Révolution fut un jeu collectif.
Quant à la Révolution, origine de la France actuelle ? C'est aussi discutable : ce fut un événement fondateur pour toute la pensée politique du XIXe siècle, c'est évident ; un rôle qui, aujourd'hui, a en bonne part été repris par la Seconde Guerre mondiale. Mais certains changements, certains modes de pensée, avaient commencé à s'affirmer avant : la Révolution elle-même n'est pas tombée du ciel. En fait, je crois que l'erreur est justement de chercher une origine à un phénomène qui, finalement, n'a jamais débuté en un point précis.
Merci pour la référence: Danton Le mythe et l'Histoire Michel Biard Hervé Leuwers (pour ceux que ça intéresse) Armand Colin
bonjour as-tu utilisé aussi la Grande Révolution de Pierre Kropotkin?
Pas vraiment : côté historiographie, il y a quand même nettement plus récent pour ce qui est de creuser le sujet. Le plus gros de ma bibliographie est donné en source de l'article qui est dans la description.
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