REMO GARY - Les oiseaux de passage (Jean Richepin/Georges Brassens)

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  • เผยแพร่เมื่อ 1 ก.พ. 2018
  • Attention chef d'oeuvre...!
    Interprétation magistrale (comment ne pas avoir de frissons?) de ce magnifique poème de Jean Richepin (1849-1926). Cette interprétation reprend le texte original dans son intégralité (contrairement à la version de Georges Brassens, dont on retrouve d'ailleurs ici le thème musical).

ความคิดเห็น • 47

  • @mrdodu82
    @mrdodu82 2 ปีที่แล้ว +12

    je confirme, chef d'oeuvre, comme beaucoup de textes de Richepin, j'aurais aimé que Brassens en reprenne plein, sachant qu'un certain nombre de ces poèmes collent bien au style de Georges

  • @nicolaslenoel3192
    @nicolaslenoel3192 2 หลายเดือนก่อน +2

    La poésie accessible aux béotiens même. Comme à peu près tout Brassens, il me suffit d'éteindre la lumière, de m'allonger et me laisser porter, tout est dit ici, toutes les solutions sont là, et ce sont ces moments-là qui me font penser qu'en effet, la vie est notre seul luxe ici-bas. Et que tout à coup c'est déjà beaucoup.

  • @mostafahatimi2969
    @mostafahatimi2969 2 หลายเดือนก่อน +1

    le texte, le narrateur un couple à aimer

  • @domdolittle
    @domdolittle ปีที่แล้ว +11

    Ah oui, merci Mr Remo Gary, quelle merveillieuse interpretation du meilleur poeme de Jean Richepin, et bien sur avec la participation de Tonton Georges vous etes en tres bonne compagnie, J'ai quitter la France ya presque 50 ans, je vis en Australie depuis perpette, mais de temps en temps je me souvient du pays ou je suis nee, et aujourd'hui vous m'avais donner la 'chair de poule'... Merci encore.

    • @claudejulien6909
      @claudejulien6909 2 หลายเดือนก่อน

      Vous devez bien vous emmerder en Australie. J'y suis allé plusieurs fois, et en dehors du sport et du barbèc......

    • @domdolittle
      @domdolittle 2 หลายเดือนก่อน +1

      @@claudejulien6909 pas plus que si j'etais rester en France, la france est pourrie maintenant. je vous la laisse, ici au moins on a la paix, et si vous connaissiez ce pays vous vous en seriez behat et peut etre aussi savoir le respect de ce que vous ne comprendrez jamais.

    • @claudejulien6909
      @claudejulien6909 2 หลายเดือนก่อน

      @@domdolittle Oh là là, quelle violence ! J'ai dû toucher un point sensible. En tout cas, Brassens et Richepin seraient sûrement surpris d'avoir des admirateurs aussi agressifs et intolérants......

    • @domdolittle
      @domdolittle 2 หลายเดือนก่อน

      @@claudejulien6909 allez vous faire voir chez les autres et si vous vous emmerdez aprenner dabord la politesse...

    • @claudejulien6909
      @claudejulien6909 2 หลายเดือนก่อน

      @@domdolittle Merci, j'aime bien la Grèce (mais je pense que votre éloignement très -trop ?- long de la France vous interdit de comprendre ce trait d'humour...)

  • @banjobarjo
    @banjobarjo 2 หลายเดือนก่อน +1

    Magnifique

  • @loicledu1130
    @loicledu1130 ปีที่แล้ว +4

    Magnifique ! Très beau texte, excellente interprétation. Quelle bonne idée de nous offrir le long poême de Richepin dans son intégralité en gardant la musique de Brassens dès le moment où commence le texte qu'il a conservé. Merci.

  • @lesmontreursdemerveilles2254
    @lesmontreursdemerveilles2254 2 ปีที่แล้ว +6

    Vraiment excellent !!!

  • @ShadowBanning-nj3lc
    @ShadowBanning-nj3lc ปีที่แล้ว +1

    Le génie est intemporel, car il se moque des coutumes comme des modes.
    Le voilà qui se promène la fleur aux dents à travers champs, sentiers, grêves ou taillis. Allant parfois par monts épars, mais sans jamais se perdre en trottoirs, corridors, salons ou marécages.
    Le voici las, carcasse encore vivante, flânant toujours à travers époques, siècles, jours ou saisons..
    Mais toujours lucide tout autant qu' innocent, il l sent l' espace, le temps, le crottin ou l' amour qu' importe... Le voici là. C' est bien en cela qu' on finit par le connaître un peu.
    Merci à ce poète Richepin qui frissonne d' éternité, et "vie" heureuse à tous les bourgeois, fiers ou contents... 🙃

  • @franckberger
    @franckberger ปีที่แล้ว +3

    Poème sublimement imagé et parfaitement interprété . BRAVO !

  • @christiancrochet1028
    @christiancrochet1028 3 ปีที่แล้ว +7

    j'adore ! c'est une superbe interprétation tout y est et ça m'a embarqué bravo !

  • @emmanuelsevillas127
    @emmanuelsevillas127 3 ปีที่แล้ว +5

    Etant un geux et fier de l'etre et malgres le l'immense plaisir d'avoir apprecié ce texte, je peux sans rougir affirmer que l'air pur n'est pas accesible qu'aux bourgeois, et meme ces temps ci , ils semblent avoir perdu le nord ( non je ne suis pas chti , un peu quand meme ). C'est une faiblesse de croire que le peuple est sot et la plupart de nos elites malheureusement le sont.

    • @debabuchiqueur3045
      @debabuchiqueur3045 3 ปีที่แล้ว +2

      Vous n’avez pas compris que les bourgeois sont à la basse-cour et que les anarchistes et autres libertaires ne sont que de passage … 😉

    • @mrdodu82
      @mrdodu82 2 ปีที่แล้ว

      @@debabuchiqueur3045 ouais de passage, de la manif au trimard, du squat à l'oubli, de l'école de la rue à la zonzon, j'arrête, je peux continuer longtemps

  • @vedjillou4751
    @vedjillou4751 3 ปีที่แล้ว +7

    Je ne connaissais que la chanson de Bassens.... Merci beaucoup d'avoir complété le texte...

    • @oldpossum
      @oldpossum 3 ปีที่แล้ว +1

      Moi aussi!

  • @numero6285
    @numero6285  6 ปีที่แล้ว +44

    Les oiseaux de passage
    C'est une cour carrée et qui n'a rien d'étrange :
    Sur les flancs, l'écurie et l'étable au toit bas ;
    Ici près, la maison ; là-bas, au fond, la grange
    Sous son chapeau de chaume et sa jupe en plâtras.
    Le bac, où les chevaux au retour viendront boire,
    Dans sa berge de bois est immobile et dort.
    Tout plaqué de soleil, le purin à l'eau noire
    Luit le long du fumier gras et pailleté d'or.
    Loin de l'endroit humide où gît la couche grasse,
    Au milieu de la cour, où le crottin plus sec
    Riche de grains d'avoine en poussière s'entasse,
    La poule l'éparpille à coups d'ongle et de bec.
    Plus haut, entre les deux brancards d'une charrette,
    Un gros coq satisfait, gavé d'aise, assoupi,
    Hérissé, l'œil mi-clos recouvert par la crête,
    Ainsi qu'une couveuse en boule est accroupi.
    Des canards hébétés voguent, l'oeil en extase.
    On dirait des rêveurs, quand, soudain s'arrêtant,
    Pour chercher leur pâture au plus vert de la vase
    Ils crèvent d'un plongeon les moires de l'étang.
    Sur le faîte du toit, dont les grises ardoises
    Montrent dans le soleil leurs écailles d'argent,
    Des pigeons violets aux reflets de turquoises
    De roucoulements sourds gonflent leur col changeant.
    Leur ventre bien lustré, dont la plume est plus sombre,
    Fait tantôt de l'ébène et tantôt de l'émail,
    Et leurs pattes, qui sont rouges parmi cette ombre,
    Semblent sur du velours des branches de corail.
    Au bout du clos, bien loin, on voit paître les oies,
    Et vaguer les dindons noirs comme des huissiers.
    Oh ! qui pourra chanter vos bonheurs et vos joies,
    Rentiers, faiseurs de lards, philistins, épiciers ?
    Oh ! vie heureuse des bourgeois ! Qu'avril bourgeonne
    Ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents.
    Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne ;
    Ca lui suffit, il sait que l'amour n'a qu'un temps.
    Ce dindon a toujours béni sa destinée.
    Et quand vient le moment de mourir il faut voir
    Cette jeune oie en pleurs : " C'est là que je suis née ;
    Je meurs près de ma mère et j'ai fait mon devoir. "
    Elle a fait son devoir ! C'est à dire que oncque
    Elle n'eut de souhait impossible, elle n'eut
    Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque
    L'emportant sans rameurs sur un fleuve inconnu.
    Elle ne sentit pas lui courir sous la plume
    De ces grands souffles fous qu'on a dans le sommeil,
    pour aller voir la nuit comment le ciel s'allume
    Et mourir au matin sur le coeur du soleil.
    Et tous sont ainsi faits ! Vivre la même vie
    Toujours pour ces gens-là cela n'est point hideux
    Ce canard n'a qu'un bec, et n'eut jamais envie
    Ou de n'en plus avoir ou bien d'en avoir deux.
    Aussi, comme leur vie est douce, bonne et grasse !
    Qu'ils sont patriarcaux, béats, vermillonnés,
    Cinq pour cent ! Quel bonheur de dormir dans sa crasse,
    De ne pas voir plus loin que le bout de son nez !
    N'avoir aucun besoin de baiser sur les lèvres,
    Et, loin des songes vains, loin des soucis cuisants,
    Posséder pour tout cœur un viscère sans fièvres,
    Un coucou régulier et garanti dix ans !
    Oh ! les gens bienheureux !... Tout à coup, dans l'espace,
    Si haut qu'il semble aller lentement, un grand vol
    En forme de triangle arrive, plane et passe.
    Où vont-ils ? Qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol !
    Les pigeons, le bec droit, poussent un cri de flûte
    Qui brise les soupirs de leur col redressé,
    Et sautent dans le vide avec une culbute.
    Les dindons d'une voix tremblotante ont gloussé.
    Les poules picorant ont relevé la tête.
    Le coq, droit sur l'ergot, les deux ailes pendant,
    Clignant de l'œil en l'air et secouant la crête,
    Vers les hauts pèlerins pousse un appel strident.
    Qu'est-ce que vous avez, bourgeois ? soyez donc calmes.
    Pourquoi les appeler, sot ? Ils n'entendront pas.
    Et d'ailleurs, eux qui vont vers le pays des palmes,
    Crois-tu que ton fumier ait pour eux des appas ?
    Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages.
    Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts,
    Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages.
    L'air qu'ils boivent ferait éclater vos poumons.
    Regardez-les ! Avant d'atteindre sa chimère,
    Plus d'un, l'aile rompue et du sang plein les yeux,
    Mourra. Ces pauvres gens ont aussi femme et mère,
    Et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.
    Pour choyer cette femme et nourrir cette mère,
    Ils pouvaient devenir volaille comme vous.
    Mais ils sont avant tout les fils de la chimère,
    Des assoiffés d'azur, des poètes, des fous.
    Ils sont maigres, meurtris, las, harassés. Qu'importe !
    Là-haut chante pour eux un mystère profond.
    A l'haleine du vent inconnu qui les porte
    Ils ont ouvert sans peur leurs deux ailes. Ils vont.
    La bise contre leur poitrail siffle avec rage.
    L'averse les inonde et pèse sur leur dos.
    Eux, dévorent l'abîme et chevauchent l'orage.
    Ils vont, loin de la terre, au dessus des badauds.
    Ils vont, par l'étendue ample, rois de l'espace.
    Là-bas, ils trouveront de l'amour, du nouveau.
    Là-bas, un bon soleil chauffera leur carcasse
    Et fera se gonfler leur cœur et leur cerveau.
    Là-bas, c'est le pays de l'étrange et du rêve,
    C'est l'horizon perdu par delà les sommets,
    C'est le bleu paradis, c'est la lointaine grève
    Où votre espoir banal n'abordera jamais.
    Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante !
    Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu'eux.
    Et le peu qui viendra d'eux à vous, c'est leur fiente.
    Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux.

    • @vabo0511
      @vabo0511 3 ปีที่แล้ว +2

      Merci

    • @lucbour5825
      @lucbour5825 2 ปีที่แล้ว +5

      "Son devoir, c'est-à-dire : elle blâmait les choses
      Inutiles car elle était d'esprit zélé,
      Et quand des papillons s'attardaient sur des roses
      Elle cassait la fleur et mangeait l'être ailé."
      Strophe 11, manquante. Je ne connais pas la ponctuation originale, ayant retranscrit à l'oreille

    • @ShadowBanning-nj3lc
      @ShadowBanning-nj3lc ปีที่แล้ว +4

      Alors, un copié-collé on recommence : Les oiseaux de passage
      C'est une cour carrée et qui n'a rien d'étrange :
      Sur les flancs, l'écurie et l'étable au toit bas ;
      Ici près, la maison ; là-bas, au fond, la grange
      Sous son chapeau de chaume et sa jupe en plâtras.
      Le bac, où les chevaux au retour viendront boire,
      Dans sa berge de bois est immobile et dort.
      Tout plaqué de soleil, le purin à l'eau noire
      Luit le long du fumier gras et pailleté d'or.
      Loin de l'endroit humide où gît la couche grasse,
      Au milieu de la cour, où le crottin plus sec
      Riche de grains d'avoine en poussière s'entasse,
      La poule l'éparpille à coups d'ongle et de bec.
      Plus haut, entre les deux brancards d'une charrette,
      Un gros coq satisfait, gavé d'aise, assoupi,
      Hérissé, l'œil mi-clos recouvert par la crête,
      Ainsi qu'une couveuse en boule est accroupi.
      Des canards hébétés voguent, l'oeil en extase.
      On dirait des rêveurs, quand, soudain s'arrêtant,
      Pour chercher leur pâture au plus vert de la vase
      Ils crèvent d'un plongeon les moires de l'étang.
      Sur le faîte du toit, dont les grises ardoises
      Montrent dans le soleil leurs écailles d'argent,
      Des pigeons violets aux reflets de turquoises
      De roucoulements sourds gonflent leur col changeant.
      Leur ventre bien lustré, dont la plume est plus sombre,
      Fait tantôt de l'ébène et tantôt de l'émail,
      Et leurs pattes, qui sont rouges parmi cette ombre,
      Semblent sur du velours des branches de corail.
      Au bout du clos, bien loin, on voit paître les oies,
      Et vaguer les dindons noirs comme des huissiers.
      Oh ! qui pourra chanter vos bonheurs et vos joies,
      Rentiers, faiseurs de lards, philistins, épiciers ?
      Oh ! vie heureuse des bourgeois ! Qu'avril bourgeonne
      Ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents.
      Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne ;
      Ca lui suffit, il sait que l'amour n'a qu'un temps.
      Ce dindon a toujours béni sa destinée.
      Et quand vient le moment de mourir il faut voir
      Cette jeune oie en pleurs : " C'est là que je suis née ;
      Je meurs près de ma mère et j'ai fait mon devoir. "
      Son devoir, c'est-à-dire : elle blâmait les choses
      Inutiles car elle était d'esprit zélé,
      Et quand des papillons s'attardaient sur des roses
      Elle cassait la fleur et mangeait l'être ailé."
      Elle a fait son devoir ! C'est à dire que oncque
      Elle n'eut de souhait impossible, elle n'eut
      Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque
      L' emportant sans rameurs sur un fleuve inconnu.
      Elle ne sentit pas lui courir sous la plume
      De ces grands souffles fous qu'on a dans le sommeil,
      pour aller voir la nuit comment le ciel s'allume
      Et mourir au matin sur le coeur du soleil.
      Et tous sont ainsi faits ! Vivre la même vie
      Toujours pour ces gens-là cela n'est point hideux
      Ce canard n'a qu'un bec, et n'eut jamais envie
      Ou de n'en plus avoir ou bien d'en avoir deux.
      Aussi, comme leur vie est douce, bonne et grasse !
      Qu'ils sont patriarcaux, béats, vermillonnés,
      Cinq pour cent ! Quel bonheur de dormir dans sa crasse,
      De ne pas voir plus loin que le bout de son nez !
      N'avoir aucun besoin de baiser sur les lèvres,
      Et, loin des songes vains, loin des soucis cuisants,
      Posséder pour tout cœur un viscère sans fièvres,
      Un coucou régulier et garanti dix ans !
      Oh ! les gens bienheureux !... Tout à coup, dans l'espace,
      Si haut qu'il semble aller lentement, un grand vol
      En forme de triangle arrive, plane et passe.
      Où vont-ils ? Qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol !
      Les pigeons, le bec droit, poussent un cri de flûte
      Qui brise les soupirs de leur col redressé,
      Et sautent dans le vide avec une culbute.
      Les dindons d'une voix tremblotante ont gloussé.
      Les poules picorant ont relevé la tête.
      Le coq, droit sur l'ergot, les deux ailes pendant,
      Clignant de l'œil en l'air et secouant la crête,
      Vers les hauts pèlerins pousse un appel strident.
      Qu'est-ce que vous avez, bourgeois ? soyez donc calmes.
      Pourquoi les appeler, sot ? Ils n'entendront pas.
      Et d'ailleurs, eux qui vont vers le pays des palmes,
      Crois-tu que ton fumier ait pour eux des appas ?
      Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages.
      Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts,
      Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages.
      L'air qu'ils boivent ferait éclater vos poumons.
      Regardez-les ! Avant d'atteindre sa chimère,
      Plus d'un, l'aile rompue et du sang plein les yeux,
      Mourra. Ces pauvres gens ont aussi femme et mère,
      Et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.
      Pour choyer cette femme et nourrir cette mère,
      Ils pouvaient devenir volaille comme vous.
      Mais ils sont avant tout les fils de la chimère,
      Des assoiffés d'azur, des poètes, des fous.
      Ils sont maigres, meurtris, las, harassés. Qu'importe !
      Là-haut chante pour eux un mystère profond.
      A l'haleine du vent inconnu qui les porte
      Ils ont ouvert sans peur leurs deux ailes. Ils vont.
      La bise contre leur poitrail siffle avec rage.
      L'averse les inonde et pèse sur leur dos.
      Eux, dévorent l'abîme et chevauchent l'orage.
      Ils vont, loin de la terre, au dessus des badauds.
      Ils vont, par l'étendue ample, rois de l'espace.
      Là-bas, ils trouveront de l'amour, du nouveau.
      Là-bas, un bon soleil chauffera leur carcasse
      Et fera se gonfler leur cœur et leur cerveau.
      Là-bas, c'est le pays de l'étrange et du rêve,
      C'est l'horizon perdu par delà les sommets,
      C'est le bleu paradis, c'est la lointaine grève
      Où votre espoir banal n'abordera jamais.
      Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante !
      Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu'eux.
      Et le peu qui viendra d'eux à vous, c'est leur fiente.
      Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux.

    • @claudiehenrion9549
      @claudiehenrion9549 5 หลายเดือนก่อน

      Merci Bcp, je connaissais que le Texte de Tonton Georges, Magnifique !!!! ❤

  • @A_deKerdavid
    @A_deKerdavid 5 หลายเดือนก่อน

    Magnifique.

  • @gillesmirko6429
    @gillesmirko6429 6 ปีที่แล้ว +15

    Il manque le onzième couplet que voici
    Son devoir, c'est à dire, elle blamait les choses
    Inutiles, car elle était d'esprit zélé
    Et quand des papillons s'attardaient sur des roses
    Elle cassait la fleur et mangait l'être ailé

    • @Sunomis
      @Sunomis 4 ปีที่แล้ว +1

      Ça alors. J'avais appris ce poème par cœur, mais c'est la première fois que je lis cette strophe. Existerait-il plusieurs versions de ce poème ?

    • @TheJahness
      @TheJahness 4 ปีที่แล้ว +2

      @@Sunomis Bonsoir... Oui, Richepin fut condamné à un mois de prison pour avoir fait publier le recueil "La Chanson des Gueux" dont est tiré ce poème. (On y retrouve également le poème "La Chanson des Cloches de Baptêmes" repris par Brassens sous le titre "Les Philistins") . A la réédition du recueil, Richepin supprima quelques poèmes, en ajouta d'autres et fit quelques corrections sur certains... Bonne soirée et bien à vous.

    • @Sunomis
      @Sunomis 4 ปีที่แล้ว +2

      @@TheJahness De la cabane pour un recueil de poèmes? Décidément, on ne peut plus rien dire!
      Un grand merci pour ces informations et bonne soirée à vous également.

    • @ShadowBanning-nj3lc
      @ShadowBanning-nj3lc ปีที่แล้ว +2

      Alors, un copié-collé et on recommence : Les oiseaux de passage
      C'est une cour carrée et qui n'a rien d'étrange :
      Sur les flancs, l'écurie et l'étable au toit bas ;
      Ici près, la maison ; là-bas, au fond, la grange
      Sous son chapeau de chaume et sa jupe en plâtras.
      Le bac, où les chevaux au retour viendront boire,
      Dans sa berge de bois est immobile et dort.
      Tout plaqué de soleil, le purin à l'eau noire
      Luit le long du fumier gras et pailleté d'or.
      Loin de l'endroit humide où gît la couche grasse,
      Au milieu de la cour, où le crottin plus sec
      Riche de grains d'avoine en poussière s'entasse,
      La poule l'éparpille à coups d'ongle et de bec.
      Plus haut, entre les deux brancards d'une charrette,
      Un gros coq satisfait, gavé d'aise, assoupi,
      Hérissé, l'œil mi-clos recouvert par la crête,
      Ainsi qu'une couveuse en boule est accroupi.
      Des canards hébétés voguent, l'oeil en extase.
      On dirait des rêveurs, quand, soudain s'arrêtant,
      Pour chercher leur pâture au plus vert de la vase
      Ils crèvent d'un plongeon les moires de l'étang.
      Sur le faîte du toit, dont les grises ardoises
      Montrent dans le soleil leurs écailles d'argent,
      Des pigeons violets aux reflets de turquoises
      De roucoulements sourds gonflent leur col changeant.
      Leur ventre bien lustré, dont la plume est plus sombre,
      Fait tantôt de l'ébène et tantôt de l'émail,
      Et leurs pattes, qui sont rouges parmi cette ombre,
      Semblent sur du velours des branches de corail.
      Au bout du clos, bien loin, on voit paître les oies,
      Et vaguer les dindons noirs comme des huissiers.
      Oh ! qui pourra chanter vos bonheurs et vos joies,
      Rentiers, faiseurs de lards, philistins, épiciers ?
      Oh ! vie heureuse des bourgeois ! Qu'avril bourgeonne
      Ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents.
      Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne ;
      Ca lui suffit, il sait que l'amour n'a qu'un temps.
      Ce dindon a toujours béni sa destinée.
      Et quand vient le moment de mourir il faut voir
      Cette jeune oie en pleurs : " C'est là que je suis née ;
      Je meurs près de ma mère et j'ai fait mon devoir. "
      Son devoir, c'est-à-dire : elle blâmait les choses
      Inutiles car elle était d'esprit zélé,
      Et quand des papillons s'attardaient sur des roses
      Elle cassait la fleur et mangeait l'être ailé."
      Elle a fait son devoir ! C'est à dire que oncque
      Elle n'eut de souhait impossible, elle n'eut
      Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque
      L' emportant sans rameurs sur un fleuve inconnu.
      Elle ne sentit pas lui courir sous la plume
      De ces grands souffles fous qu'on a dans le sommeil,
      pour aller voir la nuit comment le ciel s'allume
      Et mourir au matin sur le coeur du soleil.
      Et tous sont ainsi faits ! Vivre la même vie
      Toujours pour ces gens-là cela n'est point hideux
      Ce canard n'a qu'un bec, et n'eut jamais envie
      Ou de n'en plus avoir ou bien d'en avoir deux.
      Aussi, comme leur vie est douce, bonne et grasse !
      Qu'ils sont patriarcaux, béats, vermillonnés,
      Cinq pour cent ! Quel bonheur de dormir dans sa crasse,
      De ne pas voir plus loin que le bout de son nez !
      N'avoir aucun besoin de baiser sur les lèvres,
      Et, loin des songes vains, loin des soucis cuisants,
      Posséder pour tout cœur un viscère sans fièvres,
      Un coucou régulier et garanti dix ans !
      Oh ! les gens bienheureux !... Tout à coup, dans l'espace,
      Si haut qu'il semble aller lentement, un grand vol
      En forme de triangle arrive, plane et passe.
      Où vont-ils ? Qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol !
      Les pigeons, le bec droit, poussent un cri de flûte
      Qui brise les soupirs de leur col redressé,
      Et sautent dans le vide avec une culbute.
      Les dindons d'une voix tremblotante ont gloussé.
      Les poules picorant ont relevé la tête.
      Le coq, droit sur l'ergot, les deux ailes pendant,
      Clignant de l'œil en l'air et secouant la crête,
      Vers les hauts pèlerins pousse un appel strident.
      Qu'est-ce que vous avez, bourgeois ? soyez donc calmes.
      Pourquoi les appeler, sot ? Ils n'entendront pas.
      Et d'ailleurs, eux qui vont vers le pays des palmes,
      Crois-tu que ton fumier ait pour eux des appas ?
      Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages.
      Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts,
      Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages.
      L'air qu'ils boivent ferait éclater vos poumons.
      Regardez-les ! Avant d'atteindre sa chimère,
      Plus d'un, l'aile rompue et du sang plein les yeux,
      Mourra. Ces pauvres gens ont aussi femme et mère,
      Et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.
      Pour choyer cette femme et nourrir cette mère,
      Ils pouvaient devenir volaille comme vous.
      Mais ils sont avant tout les fils de la chimère,
      Des assoiffés d'azur, des poètes, des fous.
      Ils sont maigres, meurtris, las, harassés. Qu'importe !
      Là-haut chante pour eux un mystère profond.
      A l'haleine du vent inconnu qui les porte
      Ils ont ouvert sans peur leurs deux ailes. Ils vont.
      La bise contre leur poitrail siffle avec rage.
      L'averse les inonde et pèse sur leur dos.
      Eux, dévorent l'abîme et chevauchent l'orage.
      Ils vont, loin de la terre, au dessus des badauds.
      Ils vont, par l'étendue ample, rois de l'espace.
      Là-bas, ils trouveront de l'amour, du nouveau.
      Là-bas, un bon soleil chauffera leur carcasse
      Et fera se gonfler leur cœur et leur cerveau.
      Là-bas, c'est le pays de l'étrange et du rêve,
      C'est l'horizon perdu par delà les sommets,
      C'est le bleu paradis, c'est la lointaine grève
      Où votre espoir banal n'abordera jamais.
      Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante !
      Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu'eux.
      Et le peu qui viendra d'eux à vous, c'est leur fiente.
      Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux.

  • @alli5370
    @alli5370 6 ปีที่แล้ว +10

    Alors là, BRAVOOOOOO ! Mersi Brassss

  • @anna-ib9bb
    @anna-ib9bb 10 หลายเดือนก่อน

    Excellent..ya du verbe comme j aime..😵‍💫

  • @29Scalpel
    @29Scalpel 6 ปีที่แล้ว +3

    Sacré privilège en vérité que d'être "enchaîné" au number 6. ;-)

  • @jacquesgana4365
    @jacquesgana4365 4 ปีที่แล้ว +24

    D'une certaine façon, cette version est meilleure que celle de Brassens, parce que si Tonton Georges interprète parfaitement l'aspect "alexandrins", il loupe un peu la violence du texte, qui aurait eu plutôt besoin d'une interprétation brélienne, qu'on retrouve ici, avec le crescendo final !

    • @micheldavesnes3040
      @micheldavesnes3040 4 ปีที่แล้ว +3

      Une version comme celle que vous souhaitez, peut-être, par Nicolas Bacchus. C'est pour moi la plus belle version chantée :
      th-cam.com/video/Bzzuoed3OEY/w-d-xo.html

    • @damienm8121
      @damienm8121 3 ปีที่แล้ว +4

      Je trouve l'interprétation de Brassens beaucoup plus juste, sans emphase ni tremolo. Cela dit je ne me lasse pas non plus d'écouter l'intégralité du texte de Richepin ici.

    • @geraldinemarkiewicz8038
      @geraldinemarkiewicz8038 3 ปีที่แล้ว +1

      Oui, la fin me fait aussi penser à Jacques Brel.

    • @kaddoursabillah976
      @kaddoursabillah976 5 หลายเดือนก่อน

      Bonsoir pour moi l auteur est bien monsieur Georges.❤

  • @philippeviot6167
    @philippeviot6167 2 ปีที่แล้ว +8

    Bonsoir
    Je viens de decouvrir cette version
    Elle est splendide
    Mais il ne faut pas la comparer à celle dz Brassens qui l a raccourci pour la mettre en chanson et permis à beaucoup de découvrir richepin et ses idées libertaires😉

  • @_dark_studio_9696
    @_dark_studio_9696 3 หลายเดือนก่อน

    Je lance une bouteille à la mer mais voilà, cette interprétation est tout simplement magistrale. J'y reviens assez souvent, et à chaque fois je me reprends une claque.
    Cependant, je reconnais que j'ai une culture très limitée à propos de ce genre d'interprétation musicale et théâtrale (je ne sais même pas le nommer!) alors j'aimerais savoir, si jamais vous lisez ce commentaire, si vous auriez des recommandations à me faire du même style 😉

    • @numero6285
      @numero6285  3 หลายเดือนก่อน +1

      Tout d’abord, cette interprétation est tout à fait exceptionnelle, il n’est pas évident que vous retrouviez les mêmes frissons en recherchant des œuvres du même genre.
      Pour répondre à votre requête, Léo Ferré (que je ne connais pas plus que ça) a fait pas mal d’enregistrements à cheval entre l’interprétation et le chant.
      Je pense aussi au morceau « Plaidoyer pour un futur cretin » de Jehan Jonas, que je vous recommande.

  • @MrUzuwa
    @MrUzuwa 2 หลายเดือนก่อน

    C'est une cour carrée et qui n'a rien d'étrange :
    Sur les flancs, l'écurie et l'étable au toit bas ;
    Ici près, la maison ; là-bas, au fond, la grange
    Sous son chapeau de chaume et sa jupe en plâtras.
    Le bac, où les chevaux au retour viendront boire,
    Dans sa berge de bois est immobile et dort.
    Tout plaqué de soleil, le purin à l'eau noire
    Luit le long du fumier gras et pailleté d'or.
    Loin de l'endroit humide où gît la couche grasse,
    Au milieu de la cour, où le crottin plus sec
    Riche de grains d'avoine en poussière s'entasse,
    La poule l'éparpille à coups d'ongle et de bec.
    Plus haut, entre les deux brancards d'une charrette,
    Un gros coq satisfait, gavé d'aise, assoupi,
    Hérissé, l'œil mi-clos recouvert par la crête,
    Ainsi qu'une couveuse en boule est accroupi.
    Des canards hébétés voguent, l'oeil en extase.
    On dirait des rêveurs, quand, soudain s'arrêtant,
    Pour chercher leur pâture au plus vert de la vase
    Ils crèvent d'un plongeon les moires de l'étang.
    Sur le faîte du toit, dont les grises ardoises
    Montrent dans le soleil leurs écailles d'argent,
    Des pigeons violets aux reflets de turquoises
    De roucoulements sourds gonflent leur col changeant.
    Leur ventre bien lustré, dont la plume est plus sombre,
    Fait tantôt de l'ébène et tantôt de l'émail,
    Et leurs pattes, qui sont rouges parmi cette ombre,
    Semblent sur du velours des branches de corail.
    Au bout du clos, bien loin, on voit paître les oies,
    Et vaguer les dindons noirs comme des huissiers.
    Oh ! qui pourra chanter vos bonheurs et vos joies,
    Rentiers, faiseurs de lards, philistins, épiciers ?
    Oh ! vie heureuse des bourgeois ! Qu'avril bourgeonne
    Ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents.
    Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne ;
    Ca lui suffit, il sait que l'amour n'a qu'un temps.
    Ce dindon a toujours béni sa destinée.
    Et quand vient le moment de mourir il faut voir
    Cette jeune oie en pleurs : " C'est là que je suis née ;
    Je meurs près de ma mère et j'ai fait mon devoir. "
    Elle a fait son devoir ! C'est à dire que oncque
    Elle n'eut de souhait impossible, elle n'eut
    Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque
    L'emportant sans rameurs sur un fleuve inconnu.
    Elle ne sentit pas lui courir sous la plume
    De ces grands souffles fous qu'on a dans le sommeil,
    pour aller voir la nuit comment le ciel s'allume
    Et mourir au matin sur le coeur du soleil.
    Et tous sont ainsi faits ! Vivre la même vie
    Toujours pour ces gens-là cela n'est point hideux
    Ce canard n'a qu'un bec, et n'eut jamais envie
    Ou de n'en plus avoir ou bien d'en avoir deux.
    Aussi, comme leur vie est douce, bonne et grasse !
    Qu'ils sont patriarcaux, béats, vermillonnés,
    Cinq pour cent ! Quel bonheur de dormir dans sa crasse,
    De ne pas voir plus loin que le bout de son nez !
    N'avoir aucun besoin de baiser sur les lèvres,
    Et, loin des songes vains, loin des soucis cuisants,
    Posséder pour tout cœur un viscère sans fièvres,
    Un coucou régulier et garanti dix ans !
    Oh ! les gens bienheureux !... Tout à coup, dans l'espace,
    Si haut qu'il semble aller lentement, un grand vol
    En forme de triangle arrive, plane et passe.
    Où vont-ils ? Qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol !
    Les pigeons, le bec droit, poussent un cri de flûte
    Qui brise les soupirs de leur col redressé,
    Et sautent dans le vide avec une culbute.
    Les dindons d'une voix tremblotante ont gloussé.
    Les poules picorant ont relevé la tête.
    Le coq, droit sur l'ergot, les deux ailes pendant,
    Clignant de l'œil en l'air et secouant la crête,
    Vers les hauts pèlerins pousse un appel strident.
    Qu'est-ce que vous avez, bourgeois ? soyez donc calmes.
    Pourquoi les appeler, sot ? Ils n'entendront pas.
    Et d'ailleurs, eux qui vont vers le pays des palmes,
    Crois-tu que ton fumier ait pour eux des appas ?
    Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages.
    Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts,
    Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages.
    L'air qu'ils boivent ferait éclater vos poumons.
    Regardez-les ! Avant d'atteindre sa chimère,
    Plus d'un, l'aile rompue et du sang plein les yeux,
    Mourra. Ces pauvres gens ont aussi femme et mère,
    Et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.
    Pour choyer cette femme et nourrir cette mère,
    Ils pouvaient devenir volaille comme vous.
    Mais ils sont avant tout les fils de la chimère,
    Des assoiffés d'azur, des poètes, des fous.
    Ils sont maigres, meurtris, las, harassés. Qu'importe !
    Là-haut chante pour eux un mystère profond.
    A l'haleine du vent inconnu qui les porte
    Ils ont ouvert sans peur leurs deux ailes. Ils vont.
    La bise contre leur poitrail siffle avec rage.
    L'averse les inonde et pèse sur leur dos.
    Eux, dévorent l'abîme et chevauchent l'orage.
    Ils vont, loin de la terre, au dessus des badauds.
    Ils vont, par l'étendue ample, rois de l'espace.
    Là-bas, ils trouveront de l'amour, du nouveau.
    Là-bas, un bon soleil chauffera leur carcasse
    Et fera se gonfler leur cœur et leur cerveau.
    Là-bas, c'est le pays de l'étrange et du rêve,
    C'est l'horizon perdu par delà les sommets,
    C'est le bleu paradis, c'est la lointaine grève
    Où votre espoir banal n'abordera jamais.
    Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante !
    Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu'eux.
    Et le peu qui viendra d'eux à vous, c'est leur fiente.
    Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux.