Dr Pascal CRETE : "Apports de la psychiatrie institutionnelle à la question du travail."

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Dans les lieux d'accueil et de soins,les professionnels de la psychiatrie et du médico-social reçoivent de nombreuses personnes en souffrance au travail.Les équipes accueillent, écoutent la plainte avec empathie, observent les expressions symptomatiques de la souffrance en relation avec le fonctionnement psychique de la personne.Prescrire parfois, accompagner toujours, amener la personne à faire des liens entre la situation actuelle et son histoire personnelle afin de pouvoir se projeter vers une reprise de sa vie professionnelle sur d’autres bases.Afin d'éviter l'épuisement ou une situation clastique,la suspension initiale du travail est parfois nécessaire. Nos outils, le savoir qui nous a été transmis, notre expérience ne semblent pas toujours suffisants pour répondre à la complexité des situations.La clinique psychiatrique a de nombreuses particularités parmi lesquelles celle d’être, au-delà des invariants fondateurs, dépendante du milieu culturel, du terrain et de l’époque sociale.Depuis les années 80, la recherche clinique met à jour de nouvelles formes de psychopathologie et ouvre à une réflexion sur la psychodynamique du travail.Ainsi, l’outil informatique a fait évoluer, à son tour, non plus le contenu de la tâche comme à l’époque de la mécanisation, mais sa prescription et son organisation.Accompagner le travailleur en souffrance nécessite d’enrichir notre savoir de ces notions, pour permettre au sujet de comprendre ce qui a pu se jouer pour lui sur cette scène particulière et restaurer sa confiance en ses propres capacités.«La question est de savoir si le travail est en mesure de fournir un espace de liberté dans lequel puisse s’exercer le désir». Christophe Dejours