วีดีโอ

Vielen Dank.

Merci à vous.

(Translation of the french answer above) The temperament of the Saessolsheim organ is Young, one can play in E flat major, but it is not the most beautiful key. On the other hand, D major is one of the most beautiful keys in this temperament. I transposed the prelude and the fugue, which together make up a quarter of the programme of the concert of which it is part, and that is put together in a playlist. The basic question is: what temperament did J. S. Bach have, what temperament(s) did J. S. Bach want? He certainly knew very unequal temperaments (he certainly played one or other of the meantone organs that were still tuned like that in his time, even if it was less and less what was wanted). The chorale O Lamm Gottes unschuldig (from Leipzig, BWV 656), where he also seems to exploit the defects of unequal temperament (a spectacularly long C# major chord at one point in the desperate text: in an unequal temperament, this chord sounds not very right, rather grating and this flaw makes sense here, even if the idea of unequal temperaments is more that of using better consonances, as well as the harmonic (and melodic) variety that arises in a temperament other than the two more regular ones, namely mesotonic and equal). But later? The question is debated, and I am rather against the baroque people who absolutely want J. S. Bach to have rejected equal temperament. Kuhnau is written to have asked the organs in Leipzig to be tuned in equal temperament, so before Bach was in Leipzig, but he seems not to have been satisfied with the result (was it not well done, or did he regret the choice?) In the cantatas the organ was in 465, the orchestra in 415. There are arias in E flat major (the organ then plays with the transposition to D flat major, which would be one of the worst keys in any unequal temperament. The idea that this happens and that it is normal for the continuo to sound bad for a whole aria (several minutes, which in some cases is a good part of the whole work, say a fifth of the cantata) seems bizarre to me). For the Well-Tempered Clavier, I am not convinced by the temperament theories that some see given by J. S. Bach in the frieze on the title page. The temperaments they read there are interesting in themselves, but I am not convinced that this frieze is necessarily an indication of a temperament, and I am sceptical about the idea that this cycle, whose principle is to explore all the tones, is based on a logic of unequal temperament. The idea that seemed obvious at the end of the 18th century and throughout the 19th century that the logic of the Well-Tempered Clavier was to use equal temperament, or even that the principle of composing this cycle was a plea for equal temperament, does not seem to me to be illogical at all. But I don't entirely rule out the possibility of being wrong in this little conviction. In any case, I accept the fact that I am considered a nerd on this subject among the baroque people at the moment, and perhaps in a few years and one or other new element will turn the tide, and then, without changing anything, I will perhaps go from nerd to a precursor at the forefront of what is good to think at the moment. Be patient! In relation to this, the move to transpose this prelude and fugue may be seen as almost contradictory to the point of view explained above: in Young, E flat major does not sound much more wrong than an equal temperament (a little more wrong though: the E flat major chord is a little more wrong than an equal, the A flat major chord for example much more wrong than an equal, B flat major is the same as an equal). But D major sounds so much better. So in summary: I transposed simply for the pleasure of it sounding better.

moi aussi !

Merci pour votre message. Qui sait ?

oui, c'est une version en do majeur.

Ça s'appelle un ornement. Toujours important, en musique baroque, les ornements…

Merci pour votre très sympathique message.

Si c'est votre impression, le but est atteint. Merci pour votre message.

No problem, please write me a message on the formular of my site : francisjacoblesite.wordpress.com/ and I will send it to you.

Le tempérament de l'orgue de Saessolsheim est Young, on peut jouer en mi bémol majeur, mais ce n'est pas la plus belle tonalité. Par contre, ré majeur est une des plus belles tonalités dans ce tempérament. Ne serait-ce que pour le premier accord et le dernier de la pièce, je me suis fait le travail de transposer le prélude et la fugue, qui font ensemble un quart du programme. La question de fond est : quel tempérament avait J. S. Bach, quel(s ?) tempérament(s?) voulait J. S. Bach. Il a connu des tempéraments bien inégaux (il a certainement joué l'un ou l'autre orgue mésotoniques qui restaient encore accordés comme cela de son temps, même si c'était de moins en moins ce qu'on voulait). Le choral O Lamm Gottes unschuldig (de Leipzig, BWV 656), où il semble qu'il exploite aussi les défauts d'un tempérament inégal (un spectaculaire accord de do# majeur, long, à un endroit du texte désespéré : dans un tempérament inégal, cet accord sonne pas très juste, plutôt grinçant et ce défaut prend ici du sens, même si l'idée des tempéraments inégaux est plus celle d'utiliser de meilleures consonances, ainsi que la variété harmonique (et mélodique) qui nait dans un tempérament autre que les deux plus réguliers, à savoir le mésotonique et l'égal). Mais plus tard ? La question est discutée, et je suis plutôt à contre-courant des baroqueux actuels qui veulent absolument que J. S. Bach ait rejeté le tempérament égal. Kuhnau aurait fait accorder les orgues de Leipzig en tempérament égal, avant que Bach ne soit à Leipzig, mais n'aurait pas été satisfait (cela n'a-t-il pas été bien fait, ou bien a-t-il regretté le choix ?). Dans les cantates, l'orgue était en 465, l'orchestre en 415. Il existe des airs en mi bémol majeur (l'orgue joue alors avec la transposition en ré bémol majeur, ce qui serait une des pires tonalités dans n'importe quel tempérament inégal. L'idée que cela arrive et que ce soit normal que le continuo sonne mal pendant tout un air (plusieurs minutes, qui représentent selon le cas une bonne partie de l'œuvre complète, disons un cinquième de la cantate) me paraît bizarre). Pour le Clavier Bien Tempéré, je ne suis pas convaincu par les théories du tempérament que certains voient donné par J. S. Bach dans la frise de la page de titre. Les tempéraments qu'ils y lisent sont intéressants en eux-mêmes, mais je ne suis pas convaincu que cette frise est forcément une indication d'un tempérament, et suis septique quand à l'idée que ce cycle dont le principe est d'explorer tous les tons repose sur une logique de tempérament inégal. L'idée qui paraissait évidente à la fin du 18è siècle et dans tout le 19è siècle que la logique du Clavier Bien Tempéré était d'utiliser le tempérament égal, voire que le principe de composer ce cycle soit un plaidoyer pour le tempérament égal, ne me paraît pas illogique du tout. Mais je n'écarte pas tout à fait la possibilité de me tromper dans cette petite conviction. En tous cas, j'assume le fait de passer pour ringard sur ce sujet parmi les baroqueux en ce moment, et peut-être que dans quelques années, le temps et l'un ou l'autre élément nouveau fera tourner le vent, et là, sans rien changer, je passerai peut-être de ringard à précurseur à la pointe de ce qu'il est bon de penser dans le moment. Patience ! Par rapport à cela, la démarche de transposer ce prélude et fugue peut-être vue comme presque contradictoire avec le point de vue expliqué plus haut : en Valotti, mi bémol majeur ne sonne pas beaucoup plus faux qu'un tempérament égal (un peu plus faux quand même : l'accord de mi bémol majeur est un peu plus faux qu'un égal, l'accord de la bémol majeur par exemple bien plus faux qu'en égal, si bémol majeur est pareil qu'en égal). Mais ré majeur sonne tellement mieux. Donc en résumé : j'ai transposé simplement pour le plaisir que cela sonne mieux.

@@FrancisJacob100 Merci pour toutes ces explications ! Salutations de Zurich !