Avant d'évoquer la littérature, et de la "circonscrire" (l'emprisonner ?), et surtout avant de ressusciter l'"engagement", l'urgent serait de réhabilité l'écriture, comme artisanat, voire comme art (au sens ancien), comme désir, besoin de faire une belle oeuvre, un bel ouvrage, avec patience. Le malheur de notre époque est la disparition du lecteur, qu'évoque polémiquement Julien Gracq, la liquéfaction de l'homme libre, dilution brillamment analysée par Bernanos, dans La France contre les robots, l'effacement, l'arraisonnement plutôt de la vie intérieure par la Grosse Machine, l'esprit (si on ose dire) techniciste, l'inflation de la forme nihiliste. Sinon, les propos de ce "chercheur, c'est du bla bla besogneux et démagogique (l'"expansion du territoire" - la notion d'"espace" est terriblement libérale, car neutre et vide de sens)) : il ne va pas à l'essentiel. Certains de ses propos sont discutables : (en entrant dans les détails), j'ai fait des études de Lettres, et j'ai été confronté abondamment à des livres francophones non français, et à la littérature étrangère. L'interrogation sur les genres littéraires est d'ailleurs une vieille affaire, qui date des années 60. Ce qui manque, pour finir, ce sont de VRAIS écrivains, qui écrivent pour la postérité, l'éternité (et non pour la com et les plateaux télé), et qui, par la chair de leurs mots et de leur verbe, incanent une terre, une civilisation, une façon de voir le monde, ce qu'ont fait tous les grands écrivains, jusqu'au vingtième siècle, hors-sol et ouvert à tous les vents mauvais.
Que ton vers soit la bonne aventure Eparse au vent crispé du matin Qui va fleurant la menthe et le thym... Et tout le reste est littérature. Paul Verlaine
Avant d'évoquer la littérature, et de la "circonscrire" (l'emprisonner ?), et surtout avant de ressusciter l'"engagement", l'urgent serait de réhabilité l'écriture, comme artisanat, voire comme art (au sens ancien), comme désir, besoin de faire une belle oeuvre, un bel ouvrage, avec patience. Le malheur de notre époque est la disparition du lecteur, qu'évoque polémiquement Julien Gracq, la liquéfaction de l'homme libre, dilution brillamment analysée par Bernanos, dans La France contre les robots, l'effacement, l'arraisonnement plutôt de la vie intérieure par la Grosse Machine, l'esprit (si on ose dire) techniciste, l'inflation de la forme nihiliste. Sinon, les propos de ce "chercheur, c'est du bla bla besogneux et démagogique (l'"expansion du territoire" - la notion d'"espace" est terriblement libérale, car neutre et vide de sens)) : il ne va pas à l'essentiel. Certains de ses propos sont discutables : (en entrant dans les détails), j'ai fait des études de Lettres, et j'ai été confronté abondamment à des livres francophones non français, et à la littérature étrangère. L'interrogation sur les genres littéraires est d'ailleurs une vieille affaire, qui date des années 60. Ce qui manque, pour finir, ce sont de VRAIS écrivains, qui écrivent pour la postérité, l'éternité (et non pour la com et les plateaux télé), et qui, par la chair de leurs mots et de leur verbe, incanent une terre, une civilisation, une façon de voir le monde, ce qu'ont fait tous les grands écrivains, jusqu'au vingtième siècle, hors-sol et ouvert à tous les vents mauvais.
Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.
Paul Verlaine
excellent
Mais où souffle le vent? Que je le suive...