Char à voile classe 3 Cherrueix Championnat d'Europe 1969 (1)

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Nous sommes là le 22 août 1969 à Cherrueix jolie bourgade située dans la baie du Mont Saint Michel et qui organise les 7èmes championnats d’Europe de char à voile à travers le dynamisme de son club local le Noroît Club et du concours assidu de la fédération française de char à voile.
La télévision d'alors prend son envol sous le label « ORTF » et une seule chaîne tente d’informer et de distraire les téléspectateurs de plus en plus nombreux et de futurs grands journalistes sportifs débutent leur carrière dont un certain Michel Drucker sous la houlette bienveillante de Léon Zitrone alias Big Léon.
Michel Drucker alors âgé de 26 ans, sursitaire du service militaire, s’est laissé convaincre par la première chaîne nationale et se retrouve ainsi à commenter les Championnats d’Europe de Char à Voile associé pour l’occasion à Christian Nau, célèbre pilote français pour avoir accompli une mémorable traversée du Sahara en solitaire, avec un incroyable char à voile de sa conception, et de Jean Luc Flamand directeur de l’équipe de France.
Nous sommes donc ici à regarder la retransmission télévisuelle de la dernière manche du Championnat d’Europe classe 3 et de découvrir la grande révélation de cette épreuve en la personne de Philippe Houillez,un jeune pilote de 15 ans et demi, ayant par ailleurs obtenu une dispense pour courir à la demande générale de tous les pilotes engagés y compris ceux des équipes étrangères, saluant par là-même la qualité du fair-play qui régnait à cette période.
Quelle histoire incroyable celle de ce jeune compétiteur qui n’aurait jamais pu probablement parvenir à un tel niveau de performance sans sa rencontre avec l’Abbé Marlé et l’appui de son institut médico-pédagogique dans lequel le jeune futur champion se retrouve à la demande urgente des services sociaux de sa ville de naissance.
En effet, c’est en pleine nuit, qu’il fuit son giron familial, trois ans plus tôt en 1966 à l’âge de 12 ans, dont le contexte lié à un père alcoolique, violent, et cyclothymique, n’aurait jamais pu harmoniser la suite de son existence.
C’est afin d’échapper aux incessantes brimades injustes et violentes de ce père qui remplaçait le sucre dans son café le matin par du sel et qui l'obligeait à se maintenir à genoux des soirées toutes entières les bras derrière le dos, sur une grosse règle en bois perclue de graviers, qu’il ne trouvait un peu de réconfort que dans le seul recoin de sa chambre d’infortune.
En fait, il s’agissait pour lui de retrouver un vieux lit de camp repliable engoncé dans l’étroitesse des sanitaires lui servant d’alcôve, dans son habitation d’alors, le tout enclavé dans l’un des quartiers les plus misérables de la ville de Rouen.
Parfois même, il se surprenait entrain de stopper la main menaçante de son père armée d’une hache que celui-ci brandissait à l’encontre de sa mère; situation terrifiante augmentant encore plus l'univers d’une maltraitance sans pareille et si peu décriée en ce temps là.
Qu’il se retrouve ainsi propulsé soudainement au micro d’un journaliste sportif à la gloire naissante et de contribuer ainsi à la féérie du spectacle offert aux téléspectateurs français qui regardaient la télévision ce jour là, augmente un peu plus le surréalisme, au regard de la première partie de l’enfance scandaleusement abîmée de ce jeune homme.
Ensuite, nul besoin d’être un fort en thème, pour deviner aisément que sa victoire aux CE 1969, lui permettra de marquer de meilleurs points pour son avenir, eu égard à son cauchemar précité.
L’équipe de France classe 3 lors de ces championnats était constituée des excellents pilotes suivants :
Philippe Houillez- Patrick Alotaux- Pierre Giret- Michel Beuchot-Bernard Perrot Michel Lefebvre -Gilles Lucas Daniel Prévost - Benoit Demoury -Benoît Troussel.
Outre la victoire individuelle de Philippe Houillez remportant 5 manches sur 6 le titre par équipes revint aussi à la France grâce au brio du trio « Houillez-Alotaux-Giret ».
Saluons aussi la deuxième place du brillant pilote anglais Brian Davies et la troisième du hollandais Frédéric Meeuwissen,qui dominait avec Gerda son épouse d’alors,les épreuves sur glace.
Un salut aussi à Robert Demuysère pilote belge vainqueur l’année précédente en 1968 et qui termina quatrième à Cherrueix dans un esprit à l’égal des chevaliers d’antan.
« Sport de vent et de griserie le char à voile reste et doit être une vraie école de vie et d’amitié »
Suite de la retransmission en cliquant sur le lien ci-après:
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