Mon arrière Grand père Hadjadj Mohand Ameziane héros fusillé en 1871

Mon arrière grand père était un héros fusillé en 1871 à Sidi Fredj !
J’ai eu des bribes d’informations bien avant sans pouvoir cerner bien l’histoire. Mais j’ai réussi à comprendre et avoir l’explication à travers un témoignage de mon oncle et ce lors de mon voyage en Algérie.
En effet, mon arrière grand père maternel, dont je suis le descendant de 4e génération était un héros qui a participé dans les premiers rangs dans la révolte de 1871, en Kabylie.
Il s’appelait Hadjadj Mohand Ameziane. Il était engagé aux cotés de Chikh Ahadad et Chikh Amokrane ou El Mokrani.
Il était l’un des lieutenants de ces chefs de ce soulèvement dans l’histoire de l’Algérie.
Après l’échec de la révolte, tous les participants et particulièrement les chefs ont eu à le payer très cher. Déportation en Nouvelle Calédonie, ou en Syrie ou en Palestine pour les uns et la mort pour les autres.
Pour le cas de mon arrière Grand Père, Mohand Ameziane Hadjadj, il a été dépossédé de 60 hectares de terres au lieudit Oued Oubai, situé à l’entrée Est de la ville de Dellys. Ils lui ont infligé une lourde amende et il était contraint de vendre toutes ces terres situées dans la région Est de l’actuelle commune de Mizrana, plus exactement Tala Mimoun et Iguer Guires. Puis il a été fusillé à Sidi Fredj.
C’est un mélange à la fois de tristesse et de fierté de découvrir cette belle histoire héroïque de mon arrière grand père et à travers lui une pieuse pensées à tous les martyrs de cette patrie.
Pour précision, mon arrière grand père était issu du même village que moi. C'est-à-dire le village Ait Said, autrement appelé Mayache, actuelle commune de Mizrana, Tigzirt, wilaya de Tizi Ouzou.
C’est aussi une occasion, une page d’histoire héroïque pour répondre un peu plus aux machines de propagande toxiques et mensongères du système et ses relais qui veulent dénigrer, diaboliser et stigmatiser la Kabylie, en inventant une fausse histoire, en manipulant la réalité et les vérités et en voulant tordre le cou à la vraie histoire et renverser les rôles à travers leur fameuse histoire des Zouaves et ce dans l'unique but de cacher leur imposture.
Oui, rien que dans ma région, il y a eu plus de sept batailles historiques entre 1846 et 1857 dans le mont de Tselatha et dans les plaines de Sliha située entre Attouche et Touarga. Les français n’ont jamais conquit la Kabylie aisément.
Puis une dizaine d’années après arrive la révolte ou la révolution ratée de 1871, où mon arrière grand père avait prit part et où il l’a payé de ses bien et de sa vie.
Cette terre occupée, travestie, déchirée bousillée, par les différents colonisateurs reviendra bientôt à ses enfants. Ce système est pire que tous les colonialismes connus.
Au bout du rouleau, il ne lui reste que l’alternative de négocier son départ et restituer à ses enfants cette terre des héros et des martyrs
Pardon et Gloire pour nos martyrs
Vive l’Algérie, la nôtre
Ci-joint vidéo témoignage de mon oncle maternel, Hadjadj Ahmed, réalisé cette semaine (18 août 2019) à Alger.
Mourad Hammami
Août 2019.