Il y a au début des confusions entre les termes et donc entre les concepts. On ne peut pas avoir "trop d'empathie". Ça reviendrait à dire que l'on peut trop comprendre les autres. Mais il y a plusieurs type d'empathie : cognitive, émotionnelle, réactionnelle. Et il peut y avoir des déséquilibres. Et donc ne pas confondre empathie et projection. La projection consiste à attribuer à l'autre nos propres pensées, émotions ou expériences, ce qui peut brouiller la compréhension réelle de ce que l'autre vit. L'empathie véritable, notamment cognitive, demande une suspension de nos propres cadres de référence pour adopter ceux de l'autre. Avec l'empathie on comprend le regard de l'autre, avec la projection on s'imagine soi, avec son regard propre, dans la position de l'autre. Et ce n'est donc pas pertinent pour le comprendre au mieux. Je pense que ce "trop d'empathie" est davantage une affaire de contagion émotionnelle, d'un déséquilibre qui a affaire avec l'empathie mais n'est pas l'empathie. La vulgarisation doit nécessairement sacrifier en partie la précision, mais ne devrait jamais sacrifier la justesse, sans quoi elle trahi nécessairement la vérité du propos qu'elle voudrait illustrer.
Les termes auraient pu être mieux définis oui. En revanche, ce n'est pas parce qu'on a de l'empathie qu'on comprend les autres, c'est justement sa thèse. Souvent, on croit comprendre en ramenant quelque chose d'inconnu à quelque chose de familier, sans prendre le temps de réellement comprendre en profondeur ou d'accepter qu'on ne peut pas tout comprendre.
@soifdesens Encore une fois, il y a une différence fondamentale entre projection et empathie. La projection consiste à transposer son propre cadre sur autrui. Cela revient à interpréter l'autre à travers son propre prisme, ce qui peut empêcher une compréhension réelle. C’est une déformation, car elle prend l’ego pour point de départ. L’empathie, en revanche, demande un effort pour comprendre autrui dans son cadre propre. Elle implique de suspendre ses préjugés, surtout dans le cas de l'empathie cognitive, qui permet de dépasser les réactions purement émotionnelles. La projection et l'empathie peuvent sembler similaires en surface (parce qu'elles impliquent un focus sur l'autre), mais elles divergent fondamentalement dans leur intention et leur méthode. La projection est autocentrée, l'empathie décentrée. Une empathie émotionnelle qui submerge et altère le jugement, ou une empathie cognitive imprécise, peut conduire à des erreurs si elle n’est pas exercée avec finesse. Mais ces erreurs viennent d’une mauvaise utilisation de l’empathie, non de l’empathie elle-même. Ce que je cherche à illustrer, c'est que dire "ce n'est pas parce qu'on a de l'empathie que l'on comprendra l'autre avec justesse" revient à dire "ce n'est pas parce que l'on sait cuisiner que l'on réussira tout ses plats". Donc en substance, oui, c'est vrai, mais la raison pour laquelle on ne réussira pas tout ses plats sera due à une erreur, une mauvaise utilisation de ses capacités, non à la compétence de cuisiner en soi. L’empathie, lorsqu’elle est exercée avec finesse et équilibre, est précisément ce qui permet de comprendre l’autre avec justesse.
L'empathie n'est justement pas se mettre à la place de l'autre où s'identifier à l'autre. C'est comprendre que ce que l'être vivant vit est une souffrance, ou un très grand stress, sans pour autant vivre ou avoir vécu soi même cette souffrance. Il ne s'agit pas d'un "transfert" sur soi, ce qui relève de l'egocentrisme. Il s'agit d'empathie, éventuellement d'allocentrisme, passager ou non...
Il y a au début des confusions entre les termes et donc entre les concepts. On ne peut pas avoir "trop d'empathie". Ça reviendrait à dire que l'on peut trop comprendre les autres. Mais il y a plusieurs type d'empathie : cognitive, émotionnelle, réactionnelle. Et il peut y avoir des déséquilibres.
Et donc ne pas confondre empathie et projection. La projection consiste à attribuer à l'autre nos propres pensées, émotions ou expériences, ce qui peut brouiller la compréhension réelle de ce que l'autre vit. L'empathie véritable, notamment cognitive, demande une suspension de nos propres cadres de référence pour adopter ceux de l'autre.
Avec l'empathie on comprend le regard de l'autre, avec la projection on s'imagine soi, avec son regard propre, dans la position de l'autre. Et ce n'est donc pas pertinent pour le comprendre au mieux.
Je pense que ce "trop d'empathie" est davantage une affaire de contagion émotionnelle, d'un déséquilibre qui a affaire avec l'empathie mais n'est pas l'empathie.
La vulgarisation doit nécessairement sacrifier en partie la précision, mais ne devrait jamais sacrifier la justesse, sans quoi elle trahi nécessairement la vérité du propos qu'elle voudrait illustrer.
Les termes auraient pu être mieux définis oui.
En revanche, ce n'est pas parce qu'on a de l'empathie qu'on comprend les autres, c'est justement sa thèse. Souvent, on croit comprendre en ramenant quelque chose d'inconnu à quelque chose de familier, sans prendre le temps de réellement comprendre en profondeur ou d'accepter qu'on ne peut pas tout comprendre.
@soifdesens Encore une fois, il y a une différence fondamentale entre projection et empathie.
La projection consiste à transposer son propre cadre sur autrui. Cela revient à interpréter l'autre à travers son propre prisme, ce qui peut empêcher une compréhension réelle. C’est une déformation, car elle prend l’ego pour point de départ.
L’empathie, en revanche, demande un effort pour comprendre autrui dans son cadre propre. Elle implique de suspendre ses préjugés, surtout dans le cas de l'empathie cognitive, qui permet de dépasser les réactions purement émotionnelles.
La projection et l'empathie peuvent sembler similaires en surface (parce qu'elles impliquent un focus sur l'autre), mais elles divergent fondamentalement dans leur intention et leur méthode. La projection est autocentrée, l'empathie décentrée.
Une empathie émotionnelle qui submerge et altère le jugement, ou une empathie cognitive imprécise, peut conduire à des erreurs si elle n’est pas exercée avec finesse. Mais ces erreurs viennent d’une mauvaise utilisation de l’empathie, non de l’empathie elle-même.
Ce que je cherche à illustrer, c'est que dire "ce n'est pas parce qu'on a de l'empathie que l'on comprendra l'autre avec justesse" revient à dire "ce n'est pas parce que l'on sait cuisiner que l'on réussira tout ses plats". Donc en substance, oui, c'est vrai, mais la raison pour laquelle on ne réussira pas tout ses plats sera due à une erreur, une mauvaise utilisation de ses capacités, non à la compétence de cuisiner en soi. L’empathie, lorsqu’elle est exercée avec finesse et équilibre, est précisément ce qui permet de comprendre l’autre avec justesse.
L'empathie n'est justement pas se mettre à la place de l'autre où s'identifier à l'autre. C'est comprendre que ce que l'être vivant vit est une souffrance, ou un très grand stress, sans pour autant vivre ou avoir vécu soi même cette souffrance.
Il ne s'agit pas d'un "transfert" sur soi, ce qui relève de l'egocentrisme.
Il s'agit d'empathie, éventuellement d'allocentrisme, passager ou non...
Passionnant, l'invité est super intéressante et les questions sont très pertinentes, merci et bravo ❤❤✨✨
Merci Erwan !
Ne pas confondre surprotection, et empathie :)
Elle ressemble à une actrice non ? 🤔
j'avoue mais incapable de dire qui !