Lettre de mon Papy à Monsieur le Premier Ministre de la France

«•••mon Papy à Monsieur le premier Ministre »
Nous sommes presque du même âge, même si pas vraiment du même coin.
Votre maman vous a très bien élevé. La mienne aussi.
Vous en avez de beaux restes, pas moi. J’ai presque tout oublié; je suis un rebelle.
J’ai tout de suite senti en vous la vocation du sauveur gaullien sans peur et sans reproche. J’aime bien de Gaulle, même si trop jeune pour l’avoir connu: il était un archétype de rébellion.
Mais là, comme disent les Toulousains, je suis tombé de cul.
La première décision entre toutes, du redressement national que vous avez prise, au combien symbolique, est de venir me piquer du pognon dans les poches. Pas d’augmentation de nos petites retraites au premier janvier 2025.
Là, désolé mais je vais citer ma grand mère picarde: « vous me faites carrément caca dans les bottes ».
Alors, en bon négociateur que vous êtes, je vous propose un deal: oui pour le denier du culte au 1er janvier 2025; mais en aucun cas, ce ne sera pour payer la daube à Ginou dans le hall de l’immeuble, la retraite de Mohamed de Tizi Ouzou, mort depuis 30 ans mais dont le certificat de vie est fourni avec application chaque année au CONSULAT de France à Alger, enfin la chirurgie esthétique des oreilles décollées d’Abdallah, l’Afghan de Mazâr-e Charîf.
Pitié ! Je suis un vieux blanc, laid, hétérosexuel par conséquent comme vous, vulnérable.
Mes respects Monsieur le premier Ministre.