FÊtes de la Saint-Eloi 2024 à MollÃĐgÃĻs

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  • āđ€āļœāļĒāđāļžāļĢāđˆāđ€āļĄāļ·āđˆāļ­ 11 āļ.āļž. 2025
  • 👉 Aujourd’hui journÃĐe traditions provençales.
    Ce matin, nous allons à MollÃĐgÃĻs pour les fÊtes de la Saint-Eloi. En arrivant vers 9h30, nous dÃĐcidons d’assister à la messe chantÃĐe en provençal cÃĐlÃĐbrÃĐe par le PÃĻre Franck.
    Vers 11h00, c’est la bÃĐnÃĐdiction et le dÃĐfilÃĐ de la Carreto Ramado (tirÃĐe par 49 chevaux) avec la participation des arlÃĐsiennes, et les Fifres et Tambours de Gemenos.
    📌 Un peu d’histoire:
    Aujourd’hui, Saint Jean, Saint Roch, Saint Eloi et quelques autres patrons de paroisse sont associÃĐs à la course de la Carreto Ramado, tradition aux sources lointaines et incertaines.
    Il s’agissait d’abord, et uniquement pour la Saint Eloi, d’un exercice d’habiletÃĐ de la part des charretiers, ainsi que d’une fiÃĻre prÃĐsentation des animaux de labour, le tout liÃĐ Ã  des fÊtes villageoises.
    Si l’on se rÃĐfÃĻre à FrÃĐdÃĐric Mistral, la sortie de la Carreto Ramado est tout d’abord associÃĐe à la FÊte de Saint Eloi, et la premiÃĻre appellation en serait sans doute Carreto de Sant Aloi.
    Il faut savoir que ce personnage canonisÃĐ, surtout connu comme le ministre des finances du roi Dagobert, ÃĐtait originaire du Limousin. Patron cÃĐleste des orfÃĻvres mais aussi de tous les travailleurs sur mÃĐtaux, il est donc celui des marÃĐchaux-ferrants. De là à ce qu’il devÃŪnt le protecteur des chevaux de labour, il n’y avait qu’un pas, vite franchi. Sur la lancÃĐe, on le fit aussi, en Provence, patron des "mÃĐnagers", c’est à dire des fermiers.
    Mais, trÃĻs curieusement, les laboureurs de la GrÃĻce antique cÃĐlÃĐbraient, bien avant notre ÃĻre, une fÊte qui portait le nom d’Aloa... Le rapprochement phonÃĐtique est à faire.
    Un autre indice permet de penser que l’origine de cette coutume n’a rien de religieux : jadis, en Provence, "faire Sant Aloi" (faire Saint Eloi ou Aloa ?) signifiait faire du tapage, s’enivrer et mÊme... battre sa femme !
    D’ailleurs, le fait n’est pas exclusivement provençal et la carreto de Narbouno parcourait les rues des villages en fÊte, dans le sud de l’Aude, au siÃĻcle dernier. Il s’agissait là d’une charrette dÃĐcorÃĐe et tirÃĐe par cinquante mulets.
    Au caractÃĻre de cÃĐlÃĐbration de la nature nourriciÃĻre de cette fÊte s’ajouta, peu à peu, une tendance corporatiste, avec les confrÃĐries de charretiers. La course de la Carreto Ramado devint donc une vÃĐritable dÃĐmonstration de savoir-faire. On prenait des risques en faisant courir trÃĻs vite les chevaux et en nÃĐgociant des virages acrobatiques.
    Mais l’occasion ÃĐtait trop belle aussi, pour les propriÃĐtaires des bÊtes de trait, pour ne pas montrer leur richesse.
    Les harnachements rivalisaient de beautÃĐ et c’ÃĐtait un grand honneur que de pouvoir atteler un cheval parmi les 25 ou 30 qui tiraient la fameuse charrette. Un dicton nous reste encore, lorsque l’on veut parler des riches atours d’une femme ou d’une personne vÊtue avec ostentation : "semblo un davans de Saint Aloi" (elle ressemble au cheval de devant de la charrette de Saint Eloi).
    Tout comme pour la prÃĐparation d’un char de carnaval, celle de la Carreto Ramado ne s’improvise pas la veille de sa sortie. On dÃĐsigne pour l’annÃĐe des responsables : des bailes.
    Des mois à l’avance, on discute. On retient les plus beaux colliers, les plus belles parures pour harnacher "à la mode sarrasine" les bÊtes de l’attelage.La veille, on "arrame" la charrette c’est à dire qu’on pare de feuillage les brancards, les roues, les ridelles... On fleurit les colliers, on cire le cuir, on fourbit les grelots...
    Il arrivait parfois que, le samedi, on fit faire un petit galop d’essai à l’attelage, mais c’ÃĐtait surtout le dimanche matin qu’avait lieu la grande sortie.
    La messe se cÃĐlÃĐbrait ensuite et l’aprÃĻs-midi, la carreto parcourait à nouveau les rues en fÊte. Les joueurs de tambourin et de galoubet prenaient place au milieu de la verdure et des fleurs pour rythmer son avancÃĐe...
    La coutume s’ÃĐtait peu à peu perdue, et l’apparition des tracteurs agricoles paraissait lui avoir assÃĐnÃĐ le coup de grÃĒce. Mais la Provence, terre de maintenance, a rÃĐagi depuis. Lors des fÊtes votives, la longue file des chevaux parcourt toujours les rues et les mots du poÃĻte sont d’actualitÃĐ.

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