Nocturne, de Léon-Paul Fargue

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  • เผยแพร่เมื่อ 26 พ.ย. 2022
  • Poète urbain, amateur de bonne chère, Léon-Paul Fargue n’est pas un poète dont je m’inscris en filiation, à la différence d'autres poètes parisiens comme Roger-Gilbert Lecomte, Robert Desnos ou Benjamin Fondane.
    Le ‘‘Piéton de Paris’’ a traversé la terreur nazie. Sa seule attaque… fut cérébrale à la table d’un restaurant en 1943 qui le gardera crucifié au lit jusqu’à sa mort en 1947. Rien de sublimant pour bâtir une légende pour celui chez qui la poésie était ‘‘une vie de secours’’. Fargue avait raté sa jeunesse et préféra vivre dans la nostalgie de son enfance parisienne ; quand Paname était plein de petits villages et non pas l’atroce Babylone actuelle. Quand même un citadin pouvait reconnaître un Orvet. Paris intramuros intégrait encore fermes et ses jardins.
    Ce Paris populaire qui commençait à disparaître entretient la tristesse, la mélancolie qui imprègne la poésie de Fargue. Celle-ci donne l’impression d’une traversée de Paris en solitaire vers sa propre nuit et brouillard ; lorsque soudain jaillit une lumière, son poème ‘‘NOCTURNE’’, indiquant une ruelle parallèle qui se prolongerait en chemin de terre...
    ‘‘Nocturne’’, un poème de secours. Un poème qui me bouleverse pour trouver en moi un écho profond.
    Mettre en musique le poème d’un autre n’est pas anodin en poète-sauvage, cela revient à s’asseoir en sa compagnie à la table des âmes. Nul doute que cette table à l’écart, ou ce bout de zinc, est celle d’un petit bistrot parisien où se perdit des nuits entières dans l’alcool notre piéton de Paris.
    Merci à Alexis Requet pour ses volutes de sax.
    NOCTURNE, Léon Paul Fargue
    Un long bras timbré d'or glisse du haut des arbres
    Et commence à descendre et tinte dans les branches.
    Les feuilles et les fleurs se pressent et s'entendent.
    J'ai vu l'orvet glisser dans la douceur du soir.
    Diane sur l'étang se penche et met son masque.
    Un soulier de satin court dans la clairière
    Comme un rappel de ciel qui rejoint l'horizon.
    Les barques de la nuit sont prêtes à partir.
    D'autres viendront s'asseoir sur la chaise de fer.
    D'autres verront cela quand je ne serai plus.
    La lumière oubliera ceux qui l'ont tant aimée.
    Nul appel ne viendra rallumer nos visages.
    Nul sanglot ne fera retentir notre amour.
    Nos fenêtres seront éteintes.
    Un couple d'étrangers longera la rue grise.
    Les voix,
    D'autres voix chanteront, d'autres yeux pleureront
    Dans une maison neuve.
    Tout sera consommé, tout sera pardonné,
    La peine sera fraîche et la forêt nouvelle,
    Et peut-être qu'un jour, pour de nouveaux amis,
    Dieu tiendra ce bonheur qu'il nous avait promis.

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