Je viens de vous découvrir et j'aime beaucoup votre démarche. Une démonstration claire, bienveillante dans une vraie démarche de décomplexion. Merci à vous
Mille mercis pour cette prise de position qui me ravit. Je peine énormément à faire connaître mon premier roman terminé il y a plus de trois ans et dont j’ai récemment réalisé la sixième révision. Attention : je ne dis pas que j’ai écrit un chef-d’œuvre, loin de là, mais je constate que le règne quasi dogmatique de l’incipit (auquel nous pourrions ajouter le satané « pitch ») ne permet plus de franchir un certain palier dans la découverte du roman. J’ai hébergé ce dernier chez Edith et Nous et à part payer quasiment dix euros par mois, il ne se passe rien. Je suis du même avis que vous : je suis certain que personne chez eux n’a lu, tout simplement, le roman. Je suis désemparé. Malgré tout je reste attaché à mes personnages et leurs destinées. Très bonnes fêtes de fin d’année à vous.
De quelque manière qu'on le prononce, il est souvent (dans mon cas) vite oublié. J'arriverai à la moitié de la lecture des Frères Karamazov ce soir. Ça ne fait que deux semaines que j'ai commencé. Est-ce que je me souviens de l'incipit? Non! Est-ce que j'aime ce que je lis? Oui! Bien d'accord avec vous Adrien. ❤📚
En matière de littérature, s'il n'y avait qu'avec l'incipit qu'on en faisait trop, on s'en trouverait soulagé ! 😉 Merci de partager votre réflexion, Adrien ! Qu'il est bon d'entendre une opinion divergente, de temps à autre !
Bonsoir Aurélien Merci beaucoup pour cette réflexion sur l’incipit. J’ai découvert ce terme l’année dernière dans le cadre d’un atelier d’écriture que j’ai suivi. J’ignorais jusque là son existence. Je ne me souviens d’aucun début de livres que j’ai lu. Rien qui m’a marqué dans tous les cas de figure. Ce qui me marque c’est l’émotion qui se dégage, une écriture qui m’entraîne, une histoire qui me touche. Une bonne histoire si le style de l’auteur me barbe, je n’arrive plus à aller jusqu’au bout. Pour moi, s’attarder sur l’incipit, c’est comme disséqué un tableau par la technique et non par le cœur Bonne soirée
Je suis totalement d’accord!! Je trouve important que le début du roman embarque le lecteur mais c’est en fait tout le style et la plume de l’écrivain qu’on apprécie ou pas. On se sent embarquer petit à petit dans le monde dans l’auteur mais il n’y a pas besoin de pondre une première phrase de zinzin ! Juste être soi-même et la magie opérera d’elle-même sur le lecteur. C’est d’ailleurs ce que font les phrases citées des grands auteurs du XIXeme dans cette vidéo : une mise en contexte sur le lieu et le temps de l’action pour que notre esprit puisse se laisser porter par la suite et ça fonctionne sans pour autant que ces phrases en elles-mêmes soient notables. Donc oui je trouve qu’on se paluche vraiment trop sur ce fameux incipit en oubliant le reste !
Je trouve que les premières lignes, les premières pages sont importantes. Si c'est raté, je ne lirai pas la suite, quand même le livre serait génial à partir de la page 50. Quant à parler des livres qu'on a lus et aimés, je n'en vois pas beaucoup l'intérêt, c'est comme parler d'un tableau. On peut donner envie d'aller voir, pour telle ou telle raison, mais qu'est-ce que je pourrais bien raconter d'intéressant d'Aldo dans _Le Rivage des Syrtes_ ou du sentiment de la nature dans _Le Paysan de Paris_ ou de _La Diseuse de bonne aventure_ version du Louvre ? Sans doute rien. Et ce n'est pas parce que je n'ai pas aimé ces livres profondément, et encore moins parce que je ne les aurais pas lus. Lisez-les, et, au mieux, nous pourrons partager des regards complices et des sourires communs.
Pas entièrement d'accord, sur Salambo notamment. "C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar." Cette phrase n'est pas si banale, elle nous plonge dans une époque, un lieu, amène un personnage avec un nom, et la paragraphe suivant fini de planter le décors. On sait tout d suite si on veut se plonger dans cette ambiance, on sent comme un mystère. Là ou je suis d'accord avec toi c'est que ce n'est pas si important. On peut trouver d'autres phrases marquantes plus loin, et salambo peut commencer à la deuxième phrase, mais c'eut été dommage. Bouvard et Pecuchet "Comme il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert." phrase banale c'est vrai, il aurait juste pu écrire "il faisait chaud sur le bld Bourdon", ou à paris, mais on voit bien la différence, la première phrase donne envie de lire la suite et plante un décors. Il fait chaud à Paris ne dit pas grand chose, n'empêche pas la lecture de la suite, sur le boulevard on est plongé directement dans l'époque Paris de Haussman au minimum. L'incipit permet aussi de placer le temps de la narration, passé, présent, futur, ainsi qu'un il ou un je. L'incipit c'est la couleur, un peu comme quand tu tombes sur un film allemand des années 80-90, ou un film américain des années 50 - 60, tu reconnais tout de suite, tu sais ou tu vas être plongé. Je pense que ce qui t'agace c'est plus la pédanterie qui peut facilement montrer le bout de son nez, plutôt que le fait qu'il y ait des premières phrases marquantes. On appellerait ça première phrase, ou phrase d'ouverture tu serait déjà moins agacé qu'avec un mot spécial qui ne sert qu'à ça. C'est un peu agaçant, comme quand une personne dit qu'elle fait de la prose au lieu de juste dire qu'elle écrit. Incipit, ce côté énervant des mots "savants" qu'on accepte que des personnes que l'on connait, parce que l'on sait qu'elles ne sont pas que pédanterie mais sincères et naturelles., ou des profs. On connait tous des phrases par coeur sans avoir lu le livre.
Je sais pas si je suis vraiment d’accord, certes pas mal de gens utilisent les incipits pour frimer mais on est aussi beaucoup à être sincèrement marqué par un début de roman comme par la scène d’ouverture d’une pièce de théâtre : on en parle moins, mais ce sont des vraies claques aussi, les premières scènes de Fin de partie de Beckett, d’Iphigénie de Racine, de Retour au désert de Koltès, d’India Song de Marguerite Duras… quand j’étais au lycée, notre prof de français en première avait fait un relevé de nos incipits préférés et des siens et il y avait eu beaucoup de choses différentes, d’Anna Karénine en passant par Harry Potter, il n’y avait pas que les incipits cultissimes de la littérature française. Oui ça peut paraître fastidieux de sacraliser la toute première phrase ou de ne retenir que celle-là, mais ce comportement ne concerne pas la majorité des lecteurs. Sachant que c’est pas rare que quand un roman nous a vraiment marqué, nous en retenons une phrase sans même y faire attention (la première, la dernière ou n’importe laquelle d’ailleurs). Personnellement je tiens un carnet de citations pour cette raison-là !
Bonjour Adrien, d’abord merci car je ne connaissais pas ce terme. En fait, il me semble que ce qui vous agace ce ne sont pas tant les incipit en eux-mêmes mais plutôt les lecteurs qui déclament cette 1ere phrase prétendant ainsi éblouir l’autre par leur bien souvent fausse connaissance littéraire. Et je ne peux que vous donner raison…
Merci Adrien car tu m'as encore une fois apportée une connaissance littéraire car je ne connaissais pas ce mot. Je me suis précipitée sur ma lecture en cours Madelaine avant l'aube (prix Goncourt des lycéens 2024) et la 1ère phrase n'est pas effectivement pas ouf : la terre frémit sous leur pas lourd ! Je vais faire attention lors de mes prochaines lectures à ces 1ères phrases 🤭😉👍
Ahah, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au personnage de la Peste de Camus, Joseph Grand, qui ré écrit sans arrêt l'incipit de son roman sans jamais en être satisfait.
Un incipit que je trouve marquant, pour moi, c'est celui du Hobbit de Tolkien. Mais de manière générale, je ne fais pas attention à l'incipit d'un roman (j'en lis somme toute assez peu). Je suis en train de lire Mesopotamia d'Olivier Guez. La première phrase du 1er chapitre du roman : "Miss Bell essuie ses bottines crotées sur le pas de l'entrée et écarte et écarte d'un geste agacé l'essaim de moucherons qui lui tourne autour." (bof...) Alors qu'il s'agit d'un roman sur la vie de Gertrude Bell qui est très intéressant pour le moment.
Bonjour Adrien, je suis tout à fait d'accord avec vous. Je me rends compte qu'en 60 ans de lectures, je n'ai guère fait attention aux "incipit" . Un roman n'est pas une dissertation de Droit civil où il fallait soigner sa 1ère phrase pour accrocher le correcteur 😂😉(c'était dans les années 70). Ah! Ah!. Merci de me décomplexer. PS :6 romans achetés aujourd'hui. Miam!
N'êtes-vous pas sensibles aux belles images qui vous mettent en appétit ? Lorsque vous allez voir un film, seriez-vous satisfaite si celui débutait sur l'image d'une poubelle au lieu de faire un travelling sur un beau paysage ? Et bien, vous voyez, en littérature, c'est la même chose : ce qui compte, c'est l'image qui se forme dans votre esprit à l'instant où vos yeux se posent sur les premières lignes.
@YannM . Chaque lecteur a une opinion. Je respecte la vôtre, mais heureusement que je ne me suis pas arrêté aux premières phrases qui ne m'ont pas plu car je serai passée à côté de bouquins géniaux. Cela dépend de la sensibilité de chacun. Il y aussi des grands films qui commencent par des images affreuses mais qu'on voit avec plaisir. Heureusement que nous n'avons pas tous les mêmes goûts, sinon quel ennui
@@YannM moi j’adorerais un film qui commence par l’image d’une poubelle et qui devient ensuite un chef d’œuvre. C’est la toute notre différence, ne pas se figer et se fier à l’instantané !
Bonsoir Adrien, Si je puis me permettre, -je ne vais rien apporter de neuf dans ce débat qui nous anime- , mais je voudrais cependant (et voilà un incipit qui tourne sur lui-même et n'en finit plus ! Le comble pour un incipit !!) Je suis tout à fait d'accord avec vous -c'est exaspérant - et, en même temps, ...je suis tout à fait d'accord avec la personne qui voit l'incipit comme une "accroche...une accroche qui va décider ou non le lecteur à ouvrir un peu plus la porte " . C'est en fait , toute la différence entre l'usage et la fonction . Ce Monsieur voudra bien m'excuser si je reproduis mal sa pensée, mais il a parfaitement démontré l'intérêt réel de l'incipit : Il n'est pas un élément anodin dans la construction d'un roman : que l'on en ait conscience ou non, c'est lui qui va nous donner envie d'aller plus avant , ou , au contraire , qui nous arrêtera et nous rebutera . Je reprends l'image donnée par ce monsieur : L'incipit, c'est" la façade de la maison qui va nous donner l'envie d'entrer" ! Pourtant, il est vrai que l'on peut s'agacer de voir ce mot promène au long des moindres échanges sur les livres, dans les moindres rencontres littéraires , tel un signe d'appartenance au cercle des connaisseurs ! Mais il n'est plus question ici de plaisir de lire, mais seulement de snobisme intellectuel ! Comme vous le soulignez, c'est l'usage qui en est fait qui est à blâmer et qui exaspéré , non pas l'incipit lui-même . Le plaisir de lire ne se mesure pas à la seule qualité de ses premières lignes .... D'ailleurs, .....si je puis me permettre : "Qu'est -ce-que le plaisir de lire , vraiment ? " Je vous laisse sur cette question ... À. B . PS : Petit rappel : incipit : mot qui vient du verbe latin "incipio-is-incipere, qui signifie ouvrir, débuter, commencer . C'est en fait la 3ieme personne du singulier , du présent de ce verbe / incipit / La prononciation dépend probablement de l'époque à laquelle l'enseignement du latin a été dispense : la aussi, effet de mode : si, comme moi ,vous le prononcez comme le son /k/, vous serez , comme moi, remise au temps des dinosaures, si, vous le prononcez comme notre /c/ de " cirque", vous serez dans l'air du temps : encore une fois, effet de mode : Ne vous embêtez pas avec cela .
100% d'accord avec vos propos Adrien et en illustration je vais citer l'incipit d'un roman de Paul Nizan "Aden Arabie" extrêmement connu " J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie." Souvent entendu mais qui a réellement lu ce livre? Pas moi en tout cas.
Bien évidemment qu'on en a rien à faire de la première phrase : l'important c'est la totalité du livre. Mes romans préférés ont des premières phrases "anodines". En revanche, concernant les "premières pages", cela compte. Moi, j'aime bien un roman qui m'accroche dès les premières pages. Mais il ne faut pas que l'auteur néglige tout le reste du roman pour ces 10 premières pages car cela arrive souvent. Je me demande d'ailleurs si la dernière phrase/page d'un livre n'apporte pas davantage : pour surprendre le lecteur, pour faire une révélation ( exemple : Mon mari, Le meurtre de Roger Ackroyd, La planète des singes, Le silence des Agneaux, ... ) ? Quand même, Il existe un livre qui a une première phrase "accrocheuse" et qui dont la qualité est constante : "L' ami retrouvé" : je m'en souviens encore " Il est entré dans ma vie en février 1932 pour n'en jamais sortir" ; Ouahou. Et je ne vous parle pas de la dernière phrase pour ne pas spoiler le roman !!! Merci Adrien pour cette vidéo intelligente et modeste à la fois. Ca doit être bon de t'avoir pour ami. Robert - Versailles - ( dit Hachis parmentier)
Bonjour Adrien ! Quel plaisir de partager votre érudition et vos doutes aussi... Je n'ai jamais su comment prononcer "Incipit" ! Je vous suis également sur Twitter... 🥰
"Inkipit". Définitivement. C'est du latin, cela signifie "il/elle commence". Le C se prononce toujours K. Mais la langue évolue, si tout le monde se met à le prononcer S, ça sera ainsi qu'il faudra le prononcer à terme. L'usage fait évoluer : c'est comme cela que "à fortiori" qui doit se prononcer forTiori est toujours prononcé forsiori
Je suis jeune lecteur non pas par l'âge mais par mon temps de lecture. Cependant j'ai mon avis sur le sujet. Alors effectivement avoir une première phrase d'accroche bien tourné qui nous plonge dans le bain directement c'est sympa mais je pense qu'il ne faut pas s'arrêter à ça. Après tout c'est la curiosité qui nous pousse à ouvrir un livre et je pense que ce limiter à une première phrase ou même à une dizaines de pages pour juger un livre c'est un peu comme faire du délit de sale gueule en croisant une tête dans la rue qui ne vous revient pas. C'est je pense une forme d'étroitesse d'esprit.
Un des incipits que j’ai le plus entendu cité c’est celui d’Aden Arabie de Paul Nizan « J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. » Mais je crois que personne n’est capable de dire de quoi ça parle 😅😂
Je suis désolé, Adrien, je ne suis pas d'accord avec toi et je trouve que l'on ne fait jamais trop justement concernant un incipit. C'est cette phrase d'accroche qui, généralement, te pousse à aller plus loin. C'est comme lorsque tu es devant une maison et tu admires la façade ; si elle est belle, agréable, charmante, alors cela te donne envie de pousser la porte et d'entrer. Et bien, l'incipit d'un roman, c'est la même chose. Tu as cette accroche, elle te séduit, elle te charme, et tu as envie de commencer la lecture. Si certaines de ces premières phrases n'avaient pas existé, c'est pas certain que j'aurais eu envie d'entrer dans le roman. "Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau, qui pêchait au milieu du Gulf Stream." - Le Vieil Homme et la Mer, Hemingway ... ou encore "Un matin, au sortir d'un rêve agité, Grégoire Samsa s'éveilla transformé dans son lit en une véritable vermine" - La Métamorphose, F. Kafka. "Au XVIIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus abominables de cette époque qui pourtant ne manqua pas de génies abominables" - P. Süskind, Le Parfum. Et je pourrais t'en citer encore d'autres... Honnêtement, Adrien, est-ce que sans tous ces incipit de ces œuvres phares, tu aurais eu envie de les lire ?
@@memoartdadrien6185 "Un tronc entier, couché sur un lit de braises incandescentes, flambait dans la cheminée. Les vitraux verdâtres, cloisonnés de plomb, filtraient un jour de mars avare en lumière" - Les Rois Maudits, 1ère parie : le Roi de Fer - Maurice Druon. Ça n'a pas de la "gueule", ça ? 🙂 Tu ne t'es pas déjà senti dans une autre époque à la lecture de ces lignes ? Cela ne t'a pas donné envie de poursuivre ta lecture des Rois Maudits ? Tu vois, ça sert à cela un incipit... alors, non, c'est vrai, tout ne peux pas reposer autour des premières lignes et effectivement de grandes chroniques furent écrites alors que le début te donne pas spécialement envie. Mais c'est un peu comme en cuisine, tu peux faire un bon repas mais il sera encore meilleur si tu prépares de délicieux hors-d’œuvre. Un incipit te met l'eau à la bouche.
@@memoartdadrien6185 C'est pas le fait de produire une belle phrase qui compte dans un incipit mais de former dans ton esprit une belle image. Comme lorsque tu regardes un film et que les premières images vont t'introduire dans une atmosphère particulière ou vont t'intriguer. C'est pareil en littérature. Tiens, par exemple, je te cite le début du "Roi de Fer" dans les Rois Maudits de Maurice Druon : "Un tronc entier, couché sur un lit de braises incandescentes, flambait dans la cheminée. Les vitraux verdâtres, cloisonnés de plomb, filtraient un jour de mars avare en lumière." ; c'est peut-être pas une phrase remarquable ni très éloquente, mais tu as tout dedans : tu sais où tu te trouves, tu sais quand et à quelle période, et t'es déjà, de ce fait, plongé dans une ambiance par une image qui t'aura marqué. L'incipit est là pour saisir d'emblée l'imagination du lecteur et l'arracher d'un coup à son petit quotidien terrestre. Bien sur de très bons romans peuvent exister sans cela, mais c'est toujours un plus quand, d'emblée, les premiers mots ont su te saisir par de belles images.
C'est forcément à prononcer en latin : "incipit liber". Mais, de toute façon, la notion d'incipit sert à classer les oeuvres qui n'ont pas de titres. Dire comme on le fait aujourd'hui qu'on étudie les incipits d'un roman, c'est débile, on étudie le début d'un roman, éventuellement sa première phrase. La notion d'incipit pour faire ça, c'est de la pédanterie de zozos. C'est dans l'éducation nationale qu'on va dire : j'étudie l'incipit du roman, alors que déjà selon les professeurs ils vont inclure ou non tel ou tel paragraphe. Scientifiquement, employer les premiers mots pour classer une oeuvre, oui, mais parler d'incipit pour le début d'un roman qui n'est pas délimité par son auteur lui-même, ça n'a aucun sens.
Curieux, les 3 seuls incipits que je puisse citer exactement ont été les 3 seuls cités dans les 2 premières minutes 15 s de la vidéo. J'aurais pu avoir celui de Rousseau avec ses Confessions mais je n'ai pas la phrase exacte, elle est déjà trop longue.
Idée proche par rapport au film 'Oppenheimer' que par ailleurs j'ai trouvé remarquable. Nolan veut faire passer son personnage pour un génie, alors il indique qu'il a réussi à apprendre le néerlandais en 6 semaines je crois, puis il épate une femme dans une soirée en lui disant qu'il a lu les 3 tomes du Capital de Marx. Et là, il fait une citation pour résumer cette lecture, chose que je trouve maladroite de la part de Nolan parce que, à l'instar de l'incipit en littérature, elle semble relever de l'apparence, de l'artifice, et pas d'une compréhension d'un quelconque fond, et en effet qqn n'ayant même pas lu ces ouvrages pourrait produire cet effet pour épater la galerie et passer pour un fat au passage. Je devrais m'arrêter là pour ce qui est du lien avec cette vidéo, mais je vais rajouter ceci : la citation est 'La propriété, c'est le vol', et là stupeur pour moi, et déception vis-à-vis de Nolan qui n'a trouvé personne malgré son grand professionnalisme pour corriger cette erreur : ce n'est pas une citation de Marx, mais de Proudhon, dont Marx s'est fait très vite l'ennemi juré. Aïe !
En latin, on prononce Inquipit. en français insipit, personnellement les citations latines, ou mots latins je les prononce en latin je dis pas Pétrus mais Pétrous, sauf pour le château...
En fait, ce que tu remets en cause, ce n'est pas vraiment l'incipit, mais la bêtise des gens à croire que la littérature ce résume à quelques citations pour frimer devant les autres. Parce que l'incipit a une vrai utilité pour la narration, que je pense que tu n'as pas comprise puisque toi même tu fais la confusion. L'incipit n'est pas là pour bouleverser, ce n'est pas juste une belle phrase, c'est utilisé pour faire plonger le lecteur dans le livre. Du coup, je ne pense pas que je ferai appel à tes services (si jamais tu en proposes) ni à tes conseils, si tu ne sais même pas ce qu'est un incipit, j'ai peur pour le reste. Bon courage.
« Hoc incipit liber » formule qui débute un manuscrit pour le séparer du texte qui précède ( pas de saut de ligne car le papier est très cher! ). Les 1iere paragraphes sont intéressants et permettent de voir comment l’écrivain entre dans le texte. Mais le snobisme de la phrase d’incipit n’a rien à voir avec la joie de la lecture. Plutôt la surface et le fragment. Merci pour vos vidéos
Je viens de vous découvrir et j'aime beaucoup votre démarche. Une démonstration claire, bienveillante dans une vraie démarche de décomplexion. Merci à vous
@@paulbarrailh793 merci beaucoup ! Et bienvenue à vous !
Mille mercis pour cette prise de position qui me ravit. Je peine énormément à faire connaître mon premier roman terminé il y a plus de trois ans et dont j’ai récemment réalisé la sixième révision. Attention : je ne dis pas que j’ai écrit un chef-d’œuvre, loin de là, mais je constate que le règne quasi dogmatique de l’incipit (auquel nous pourrions ajouter le satané « pitch ») ne permet plus de franchir un certain palier dans la découverte du roman. J’ai hébergé ce dernier chez Edith et Nous et à part payer quasiment dix euros par mois, il ne se passe rien. Je suis du même avis que vous : je suis certain que personne chez eux n’a lu, tout simplement, le roman. Je suis désemparé. Malgré tout je reste attaché à mes personnages et leurs destinées. Très bonnes fêtes de fin d’année à vous.
De quelque manière qu'on le prononce, il est souvent (dans mon cas) vite oublié. J'arriverai à la moitié de la lecture des Frères Karamazov ce soir. Ça ne fait que deux semaines que j'ai commencé. Est-ce que je me souviens de l'incipit? Non! Est-ce que j'aime ce que je lis? Oui! Bien d'accord avec vous Adrien. ❤📚
En matière de littérature, s'il n'y avait qu'avec l'incipit qu'on en faisait trop, on s'en trouverait soulagé ! 😉
Merci de partager votre réflexion, Adrien ! Qu'il est bon d'entendre une opinion divergente, de temps à autre !
Bonsoir Aurélien
Merci beaucoup pour cette réflexion sur l’incipit. J’ai découvert ce terme l’année dernière dans le cadre d’un atelier d’écriture que j’ai suivi. J’ignorais jusque là son existence.
Je ne me souviens d’aucun début de livres que j’ai lu. Rien qui m’a marqué dans tous les cas de figure. Ce qui me marque c’est l’émotion qui se dégage, une écriture qui m’entraîne, une histoire qui me touche. Une bonne histoire si le style de l’auteur me barbe, je n’arrive plus à aller jusqu’au bout.
Pour moi, s’attarder sur l’incipit, c’est comme disséqué un tableau par la technique et non par le cœur
Bonne soirée
Je suis totalement d’accord!! Je trouve important que le début du roman embarque le lecteur mais c’est en fait tout le style et la plume de l’écrivain qu’on apprécie ou pas. On se sent embarquer petit à petit dans le monde dans l’auteur mais il n’y a pas besoin de pondre une première phrase de zinzin ! Juste être soi-même et la magie opérera d’elle-même sur le lecteur. C’est d’ailleurs ce que font les phrases citées des grands auteurs du XIXeme dans cette vidéo : une mise en contexte sur le lieu et le temps de l’action pour que notre esprit puisse se laisser porter par la suite et ça fonctionne sans pour autant que ces phrases en elles-mêmes soient notables.
Donc oui je trouve qu’on se paluche vraiment trop sur ce fameux incipit en oubliant le reste !
Je trouve que les premières lignes, les premières pages sont importantes.
Si c'est raté, je ne lirai pas la suite, quand même le livre serait génial à partir de la page 50.
Quant à parler des livres qu'on a lus et aimés, je n'en vois pas beaucoup l'intérêt, c'est comme parler d'un tableau. On peut donner envie d'aller voir, pour telle ou telle raison, mais qu'est-ce que je pourrais bien raconter d'intéressant d'Aldo dans _Le Rivage des Syrtes_ ou du sentiment de la nature dans _Le Paysan de Paris_ ou de _La Diseuse de bonne aventure_ version du Louvre ? Sans doute rien. Et ce n'est pas parce que je n'ai pas aimé ces livres profondément, et encore moins parce que je ne les aurais pas lus.
Lisez-les, et, au mieux, nous pourrons partager des regards complices et des sourires communs.
Tout à fait d'accord avec toi, Adrien !
Coucou. Belle réflexion. Je ne connaissais pas le terme incipit. A bientôt
Pas entièrement d'accord, sur Salambo notamment. "C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar." Cette phrase n'est pas si banale, elle nous plonge dans une époque, un lieu, amène un personnage avec un nom, et la paragraphe suivant fini de planter le décors. On sait tout d suite si on veut se plonger dans cette ambiance, on sent comme un mystère. Là ou je suis d'accord avec toi c'est que ce n'est pas si important. On peut trouver d'autres phrases marquantes plus loin, et salambo peut commencer à la deuxième phrase, mais c'eut été dommage. Bouvard et Pecuchet "Comme il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert." phrase banale c'est vrai, il aurait juste pu écrire "il faisait chaud sur le bld Bourdon", ou à paris, mais on voit bien la différence, la première phrase donne envie de lire la suite et plante un décors. Il fait chaud à Paris ne dit pas grand chose, n'empêche pas la lecture de la suite, sur le boulevard on est plongé directement dans l'époque Paris de Haussman au minimum.
L'incipit permet aussi de placer le temps de la narration, passé, présent, futur, ainsi qu'un il ou un je.
L'incipit c'est la couleur, un peu comme quand tu tombes sur un film allemand des années 80-90, ou un film américain des années 50 - 60, tu reconnais tout de suite, tu sais ou tu vas être plongé.
Je pense que ce qui t'agace c'est plus la pédanterie qui peut facilement montrer le bout de son nez, plutôt que le fait qu'il y ait des premières phrases marquantes. On appellerait ça première phrase, ou phrase d'ouverture tu serait déjà moins agacé qu'avec un mot spécial qui ne sert qu'à ça. C'est un peu agaçant, comme quand une personne dit qu'elle fait de la prose au lieu de juste dire qu'elle écrit. Incipit, ce côté énervant des mots "savants" qu'on accepte que des personnes que l'on connait, parce que l'on sait qu'elles ne sont pas que pédanterie mais sincères et naturelles., ou des profs.
On connait tous des phrases par coeur sans avoir lu le livre.
Je sais pas si je suis vraiment d’accord, certes pas mal de gens utilisent les incipits pour frimer mais on est aussi beaucoup à être sincèrement marqué par un début de roman comme par la scène d’ouverture d’une pièce de théâtre : on en parle moins, mais ce sont des vraies claques aussi, les premières scènes de Fin de partie de Beckett, d’Iphigénie de Racine, de Retour au désert de Koltès, d’India Song de Marguerite Duras… quand j’étais au lycée, notre prof de français en première avait fait un relevé de nos incipits préférés et des siens et il y avait eu beaucoup de choses différentes, d’Anna Karénine en passant par Harry Potter, il n’y avait pas que les incipits cultissimes de la littérature française. Oui ça peut paraître fastidieux de sacraliser la toute première phrase ou de ne retenir que celle-là, mais ce comportement ne concerne pas la majorité des lecteurs. Sachant que c’est pas rare que quand un roman nous a vraiment marqué, nous en retenons une phrase sans même y faire attention (la première, la dernière ou n’importe laquelle d’ailleurs). Personnellement je tiens un carnet de citations pour cette raison-là !
@isaballadine certes, mais tout cela est assez différent de ce que je dis à vrai dire
@ Oui, la vidéo m’a inspiré d’autres réflexions, je l’avoue
Ça a commencé comme maman, qui s'est souvent levée de bonne heure, ou peut-être hier.
moi je pensais à to beat or not to beat
Bonjour Adrien, d’abord merci car je ne connaissais pas ce terme. En fait, il me semble que ce qui vous agace ce ne sont pas tant les incipit en eux-mêmes mais plutôt les lecteurs qui déclament cette 1ere phrase prétendant ainsi éblouir l’autre par leur bien souvent fausse connaissance littéraire. Et je ne peux que vous donner raison…
Merci Adrien car tu m'as encore une fois apportée une connaissance littéraire car je ne connaissais pas ce mot. Je me suis précipitée sur ma lecture en cours Madelaine avant l'aube (prix Goncourt des lycéens 2024) et la 1ère phrase n'est pas effectivement pas ouf : la terre frémit sous leur pas lourd ! Je vais faire attention lors de mes prochaines lectures à ces 1ères phrases 🤭😉👍
Ahah, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au personnage de la Peste de Camus, Joseph Grand, qui ré écrit sans arrêt l'incipit de son roman sans jamais en être satisfait.
Un incipit que je trouve marquant, pour moi, c'est celui du Hobbit de Tolkien. Mais de manière générale, je ne fais pas attention à l'incipit d'un roman (j'en lis somme toute assez peu). Je suis en train de lire Mesopotamia d'Olivier Guez. La première phrase du 1er chapitre du roman : "Miss Bell essuie ses bottines crotées sur le pas de l'entrée et écarte et écarte d'un geste agacé l'essaim de moucherons qui lui tourne autour." (bof...) Alors qu'il s'agit d'un roman sur la vie de Gertrude Bell qui est très intéressant pour le moment.
Bonjour Adrien, je suis tout à fait d'accord avec vous. Je me rends compte qu'en 60 ans de lectures, je n'ai guère fait attention aux "incipit" . Un roman n'est pas une dissertation de Droit civil où il fallait soigner sa 1ère phrase pour accrocher le correcteur 😂😉(c'était dans les années 70). Ah! Ah!. Merci de me décomplexer. PS :6 romans achetés aujourd'hui. Miam!
N'êtes-vous pas sensibles aux belles images qui vous mettent en appétit ?
Lorsque vous allez voir un film, seriez-vous satisfaite si celui débutait sur l'image d'une poubelle au lieu de faire un travelling sur un beau paysage ?
Et bien, vous voyez, en littérature, c'est la même chose : ce qui compte, c'est l'image qui se forme dans votre esprit à l'instant où vos yeux se posent sur les premières lignes.
@YannM . Chaque lecteur a une opinion. Je respecte la vôtre, mais heureusement que je ne me suis pas arrêté aux premières phrases qui ne m'ont pas plu car je serai passée à côté de bouquins géniaux. Cela dépend de la sensibilité de chacun. Il y aussi des grands films qui commencent par des images affreuses mais qu'on voit avec plaisir. Heureusement que nous n'avons pas tous les mêmes goûts, sinon quel ennui
@@YannM moi j’adorerais un film qui commence par l’image d’une poubelle et qui devient ensuite un chef d’œuvre. C’est la toute notre différence, ne pas se figer et se fier à l’instantané !
@@memoartdadrien6185 Très bien dit 👍
Bonsoir Adrien,
Si je puis me permettre, -je ne vais rien apporter de neuf dans ce débat qui nous anime- , mais je voudrais cependant (et voilà un incipit qui tourne sur lui-même et n'en finit plus ! Le comble pour un incipit !!)
Je suis tout à fait d'accord avec vous -c'est exaspérant - et, en même temps, ...je suis tout à fait d'accord avec la personne qui voit l'incipit comme une "accroche...une accroche qui va décider ou non le lecteur à ouvrir un peu plus la porte " .
C'est en fait , toute la différence entre l'usage et la fonction .
Ce Monsieur voudra bien m'excuser si je reproduis mal sa pensée, mais il a parfaitement démontré l'intérêt réel de l'incipit :
Il n'est pas un élément anodin dans la construction d'un roman : que l'on en ait conscience ou non, c'est lui qui va nous donner envie d'aller plus avant , ou , au contraire , qui nous arrêtera et nous rebutera . Je reprends l'image donnée par ce monsieur :
L'incipit, c'est" la façade de la maison qui va nous donner l'envie d'entrer" !
Pourtant, il est vrai que l'on peut s'agacer de voir ce mot promène au long des moindres échanges sur les livres, dans les moindres rencontres littéraires , tel un signe d'appartenance au cercle des connaisseurs !
Mais il n'est plus question ici de plaisir de lire, mais seulement de snobisme intellectuel !
Comme vous le soulignez, c'est l'usage qui en est fait qui est à blâmer et qui exaspéré , non pas l'incipit lui-même .
Le plaisir de lire ne se mesure pas à la seule qualité de ses premières lignes ....
D'ailleurs, .....si je puis me permettre :
"Qu'est -ce-que le plaisir de lire , vraiment ? "
Je vous laisse sur cette question ...
À. B .
PS :
Petit rappel : incipit :
mot qui vient du verbe latin "incipio-is-incipere, qui signifie ouvrir, débuter, commencer .
C'est en fait la 3ieme personne du singulier , du présent de ce verbe / incipit /
La prononciation dépend probablement de l'époque à laquelle l'enseignement du latin a été dispense : la aussi, effet de mode : si, comme moi ,vous le prononcez comme le son /k/, vous serez , comme moi, remise au temps des dinosaures, si, vous le prononcez comme notre /c/ de " cirque", vous serez dans l'air du temps : encore une fois, effet de mode : Ne vous embêtez pas avec cela .
Merci pour vos bons conseils...
100% d'accord avec vos propos Adrien et en illustration je vais citer l'incipit d'un roman de Paul Nizan "Aden Arabie" extrêmement connu " J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie." Souvent entendu mais qui a réellement lu ce livre? Pas moi en tout cas.
Bien évidemment qu'on en a rien à faire de la première phrase : l'important c'est la totalité du livre. Mes romans préférés ont des premières phrases "anodines". En revanche, concernant les "premières pages", cela compte. Moi, j'aime bien un roman qui m'accroche dès les premières pages. Mais il ne faut pas que l'auteur néglige tout le reste du roman pour ces 10 premières pages car cela arrive souvent.
Je me demande d'ailleurs si la dernière phrase/page d'un livre n'apporte pas davantage : pour surprendre le lecteur, pour faire une révélation ( exemple : Mon mari, Le meurtre de Roger Ackroyd, La planète des singes, Le silence des Agneaux, ... ) ?
Quand même, Il existe un livre qui a une première phrase "accrocheuse" et qui dont la qualité est constante : "L' ami retrouvé" : je m'en souviens encore " Il est entré dans ma vie en février 1932 pour n'en jamais sortir" ; Ouahou. Et je ne vous parle pas de la dernière phrase pour ne pas spoiler le roman !!!
Merci Adrien pour cette vidéo intelligente et modeste à la fois. Ca doit être bon de t'avoir pour ami.
Robert - Versailles - ( dit Hachis parmentier)
Bonjour Adrien ! Quel plaisir de partager votre érudition et vos doutes aussi... Je n'ai jamais su comment prononcer "Incipit" ! Je vous suis également sur Twitter... 🥰
Bonjour , merci pour cette video tres interessante 👍📚 bonne soirée.
Je ne m'arrête pas sur les incipit pour savoir si je vais continuer la lecture ou pas
Très juste. Comment faire pour vous contacter ?
"Inkipit". Définitivement. C'est du latin, cela signifie "il/elle commence". Le C se prononce toujours K. Mais la langue évolue, si tout le monde se met à le prononcer S, ça sera ainsi qu'il faudra le prononcer à terme. L'usage fait évoluer : c'est comme cela que "à fortiori" qui doit se prononcer forTiori est toujours prononcé forsiori
Je suis jeune lecteur non pas par l'âge mais par mon temps de lecture. Cependant j'ai mon avis sur le sujet. Alors effectivement avoir une première phrase d'accroche bien tourné qui nous plonge dans le bain directement c'est sympa mais je pense qu'il ne faut pas s'arrêter à ça. Après tout c'est la curiosité qui nous pousse à ouvrir un livre et je pense que ce limiter à une première phrase ou même à une dizaines de pages pour juger un livre c'est un peu comme faire du délit de sale gueule en croisant une tête dans la rue qui ne vous revient pas. C'est je pense une forme d'étroitesse d'esprit.
Un des incipits que j’ai le plus entendu cité c’est celui d’Aden Arabie de Paul Nizan « J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. »
Mais je crois que personne n’est capable de dire de quoi ça parle 😅😂
quel autre roman d'Aragon qu'Aurélien me conseilles-tu? (je me permets ce tutoiement)
Je suis désolé, Adrien, je ne suis pas d'accord avec toi et je trouve que l'on ne fait jamais trop justement concernant un incipit. C'est cette phrase d'accroche qui, généralement, te pousse à aller plus loin. C'est comme lorsque tu es devant une maison et tu admires la façade ; si elle est belle, agréable, charmante, alors cela te donne envie de pousser la porte et d'entrer. Et bien, l'incipit d'un roman, c'est la même chose. Tu as cette accroche, elle te séduit, elle te charme, et tu as envie de commencer la lecture.
Si certaines de ces premières phrases n'avaient pas existé, c'est pas certain que j'aurais eu envie d'entrer dans le roman.
"Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau, qui pêchait au milieu du Gulf Stream." - Le Vieil Homme et la Mer, Hemingway ... ou encore "Un matin, au sortir d'un rêve agité, Grégoire Samsa s'éveilla transformé dans son lit en une véritable vermine" - La Métamorphose, F. Kafka. "Au XVIIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus abominables de cette époque qui pourtant ne manqua pas de génies abominables" - P. Süskind, Le Parfum.
Et je pourrais t'en citer encore d'autres...
Honnêtement, Adrien, est-ce que sans tous ces incipit de ces œuvres phares, tu aurais eu envie de les lire ?
@@YannM oui
@@memoartdadrien6185 "Un tronc entier, couché sur un lit de braises incandescentes, flambait dans la cheminée. Les vitraux verdâtres, cloisonnés de plomb, filtraient un jour de mars avare en lumière" - Les Rois Maudits, 1ère parie : le Roi de Fer - Maurice Druon.
Ça n'a pas de la "gueule", ça ? 🙂 Tu ne t'es pas déjà senti dans une autre époque à la lecture de ces lignes ? Cela ne t'a pas donné envie de poursuivre ta lecture des Rois Maudits ?
Tu vois, ça sert à cela un incipit... alors, non, c'est vrai, tout ne peux pas reposer autour des premières lignes et effectivement de grandes chroniques furent écrites alors que le début te donne pas spécialement envie. Mais c'est un peu comme en cuisine, tu peux faire un bon repas mais il sera encore meilleur si tu prépares de délicieux hors-d’œuvre.
Un incipit te met l'eau à la bouche.
@@memoartdadrien6185 C'est pas le fait de produire une belle phrase qui compte dans un incipit mais de former dans ton esprit une belle image. Comme lorsque tu regardes un film et que les premières images vont t'introduire dans une atmosphère particulière ou vont t'intriguer. C'est pareil en littérature.
Tiens, par exemple, je te cite le début du "Roi de Fer" dans les Rois Maudits de Maurice Druon : "Un tronc entier, couché sur un lit de braises incandescentes, flambait dans la cheminée. Les vitraux verdâtres, cloisonnés de plomb, filtraient un jour de mars avare en lumière." ; c'est peut-être pas une phrase remarquable ni très éloquente, mais tu as tout dedans : tu sais où tu te trouves, tu sais quand et à quelle période, et t'es déjà, de ce fait, plongé dans une ambiance par une image qui t'aura marqué.
L'incipit est là pour saisir d'emblée l'imagination du lecteur et l'arracher d'un coup à son petit quotidien terrestre.
Bien sur de très bons romans peuvent exister sans cela, mais c'est toujours un plus quand, d'emblée, les premiers mots ont su te saisir par de belles images.
@@YannM trop peu d’exemples pour que cela soit une théorie aussi étayée
aux admirateurs des inSipit, avez vous en mémoire un livre que vous avez détesté (ou quelconque) dont vous pouvez citer la première phrase ?
C'est forcément à prononcer en latin : "incipit liber". Mais, de toute façon, la notion d'incipit sert à classer les oeuvres qui n'ont pas de titres. Dire comme on le fait aujourd'hui qu'on étudie les incipits d'un roman, c'est débile, on étudie le début d'un roman, éventuellement sa première phrase. La notion d'incipit pour faire ça, c'est de la pédanterie de zozos. C'est dans l'éducation nationale qu'on va dire : j'étudie l'incipit du roman, alors que déjà selon les professeurs ils vont inclure ou non tel ou tel paragraphe. Scientifiquement, employer les premiers mots pour classer une oeuvre, oui, mais parler d'incipit pour le début d'un roman qui n'est pas délimité par son auteur lui-même, ça n'a aucun sens.
Le problème est bien celui-ci : nous n'avons aucune idée de la prononciation du latin.
Jamais entendu parler 🤔
Curieux, les 3 seuls incipits que je puisse citer exactement ont été les 3 seuls cités dans les 2 premières minutes 15 s de la vidéo.
J'aurais pu avoir celui de Rousseau avec ses Confessions mais je n'ai pas la phrase exacte, elle est déjà trop longue.
Je ne m'étais jamais posée la question...
Idée proche par rapport au film 'Oppenheimer' que par ailleurs j'ai trouvé remarquable. Nolan veut faire passer son personnage pour un génie, alors il indique qu'il a réussi à apprendre le néerlandais en 6 semaines je crois, puis il épate une femme dans une soirée en lui disant qu'il a lu les 3 tomes du Capital de Marx. Et là, il fait une citation pour résumer cette lecture, chose que je trouve maladroite de la part de Nolan parce que, à l'instar de l'incipit en littérature, elle semble relever de l'apparence, de l'artifice, et pas d'une compréhension d'un quelconque fond, et en effet qqn n'ayant même pas lu ces ouvrages pourrait produire cet effet pour épater la galerie et passer pour un fat au passage.
Je devrais m'arrêter là pour ce qui est du lien avec cette vidéo, mais je vais rajouter ceci : la citation est 'La propriété, c'est le vol', et là stupeur pour moi, et déception vis-à-vis de Nolan qui n'a trouvé personne malgré son grand professionnalisme pour corriger cette erreur : ce n'est pas une citation de Marx, mais de Proudhon, dont Marx s'est fait très vite l'ennemi juré. Aïe !
Quid des explicit? 😅
En latin, on prononce Inquipit. en français insipit, personnellement les citations latines, ou mots latins je les prononce en latin je dis pas Pétrus mais Pétrous, sauf pour le château...
Et en plus, citer l'incipit ne signifie pas que les gens ont lu le livre 😅😅
Et alors ?
@34Charmian64 A quoi ça sert alors? Déballer une phrase sans connaissance de l'oeuvre est d'une stupidité sans nom...Autant ne rien en dire...
En fait, ce que tu remets en cause, ce n'est pas vraiment l'incipit, mais la bêtise des gens à croire que la littérature ce résume à quelques citations pour frimer devant les autres.
Parce que l'incipit a une vrai utilité pour la narration, que je pense que tu n'as pas comprise puisque toi même tu fais la confusion. L'incipit n'est pas là pour bouleverser, ce n'est pas juste une belle phrase, c'est utilisé pour faire plonger le lecteur dans le livre.
Du coup, je ne pense pas que je ferai appel à tes services (si jamais tu en proposes) ni à tes conseils, si tu ne sais même pas ce qu'est un incipit, j'ai peur pour le reste.
Bon courage.
« Hoc incipit liber » formule qui débute un manuscrit pour le séparer du texte qui précède ( pas de saut de ligne car le papier est très cher! ). Les 1iere paragraphes sont intéressants et permettent de voir comment l’écrivain entre dans le texte. Mais le snobisme de la phrase d’incipit n’a rien à voir avec la joie de la lecture. Plutôt la surface et le fragment. Merci pour vos vidéos