Quelques remarques objectives et subjectives de petit brasseur sur la revalorisation de la consigne : - Le montant de 30 euros est désormais un peu déconnecté de la réalité. Un fut neuf tourne autour de 100 € ht, 60-70 en occasion/reconditionné. Certes,c'est de la tréso immobilisée pour le distri/débit, et s’il est vrai que c'est amortissable pour nous, ça reste un produit d'une valeur importante. - J'ai aussi été sidéré du peu de cas que certains distributeurs et débits font de nos fûts. Certains pensent que ¨Ça vaut 30 €". On m'a déjà proposé de me prêter ou de me vendre des fûts qui n´était pas à moi... - Je ne sais pas si ce sont des vols ou des pertes, mais les disparitions sont bien réelles, rien que 3 pour moi en 1 an (sur un parc de 50). Et lorsque je donne des coups de fil pour essayer de les retrouver, peu de prise au sérieux du côté de la distribution ou des débits. Pour moi, l'émergence des producteurs et des bars/caves indépendantes, ont bouleversé un ordre établi qui ronronnait un peu, et la demande de revalorisation donne un petit coup de pied dans tout cela. Pour le montant exact, tout se discute, de mon point de vue 40 n'est pas assez, mais je ne pense pas qu'il sera de 70 non plus, le lobby de la distribution s'en assurera ;-) ... (il y a aussi un débat sur le montant de la consigne de la bouteille et de la caisse qui sont encore plus déconnecté... c'est un frein pour un petit producteur de la mettre en place... )
Bonjour n0vykh, Merci pour votre commentaire auquel je me permets de répondre pour alimenter toujours plus le débat ;-) Je suis bien consciente que la consigne de 30€ est obsolète. Cependant, le choix du SNBI de proposer une revalorisation à 70€ c'est nier toute la filière de revente. Je ne connais pas un bar, ni un restaurant, ni même un distributeur qui serait prêt à immobiliser une telle somme sauf à avoir trop d'argent en trésorerie... Là-dessus, on est carrément d'accord. J'ai toujours fait parti des "petit·e·s" je n'ai donc pas la vision des brasseries indus ni même à 100HL, ni l'attitude de certains bars sous contrat. Cependant, je pensais le SNBI (et ses brasseries adhérentes) un peu plus du côté des revendeurs indépendants (qui certes ne représentent que peu dans le paysage brassicole national). Notre trésorerie c'est notre inquiétude de tous les jours pour acheter d'abord : sans marchandise, pas de vente, sans vente, pas de chiffre d'affaires. Et pour assurer le paiement des salaires ! Et je pense que vous producteur en plus d'avoir une trésorerie tendue, la disponibilité de votre parc de fûts influence votre conditionnement et donc votre production et donc vos ventes. Je suis consciente aussi que tout le monde ne joue pas le jeu de la consigne. Nous en avons perdu la culture dans les années 90, vive le plastique, vive le tout jetable ! Le réchauffement climatique nous rappelle que la sur-conso c'est pas beau ! J'ai conscience aussi que bcp de distributeurs se retrouvent avec des fûts ne leur appartenant pas, que certains sont malhonnêtes, voleurs, etc etc. Que ceux-ci payent alors ! Je trie mes fûts, mes gars en boutique savent qui est à qui et je prends une majoration de 5€ sur les fûts plastiques qu'un distributeur me reprends. C'est le jeu. Mais immobiliser 70€ par fût en tréso, c'est juste pas possible. Certains n'ont dit de retourner à 100% aux fûts plastiques, mais ma conscience me dit que ce n'est pas la solution. Je suis convaincue que la ré-utilisation, est une des clés pour vivre mieux ! J'ai eu quelques retours suite à cet épisode, et c'est cool ! Des revendeurs comme moi qui se retrouvent à stocker parfois dans des box loués en plus un nombre de fûts suffisant avant de pouvoir les envoyer sur une palette pour optimiser le prix de la logistique. Je ne pense pas que ce doit être une charge qui incombe au revendeur. Au pire, faisons 50/50. Je prône l'échange et la discussion et pour ça merci pour votre commentaire. On a le droit d'avoir chacun notre pré carré mais sachons comprendre et surtout trouver les solutions. Ce sujet au delà de l'économie et du business est un enjeu écologique. D'où le fait que ça m'interpelle. Enfin, concernant la consigne des bouteilles, on pourrait aussi en parler. J'ai bossé dans une brasserie à 200m d'une "plateforme" de lavage de bouteille. La bouteille lavée était revendue au prix de la bouteille neuve (pas d'économie possible mais une mise à dispo de bouteilles au moment de la pénurie...) et le retour par les consommateurs était volontaire et gratuit (pas comme en Belgique ou en Allemagne). Les taux de retours étaient plutôt satisfaisant en local. Reste à s'assurer de la qualité du lavage... Nous indépendants, ne sommes pas les ennemis. Nous avons je crois un contact privilégié avec vous les producteurs. Nous avons à coeur (j'en suis persuadée sinon notre indépendance n'a aucun intérêt) de mettre en avant les productions locales, françaises, de qualité. Pourquoi ai-je parfois l'impression que nous ne sommes pas considérés à notre juste valeur ? Celle de prescripteurs conscients et professionnels ? Dorothée
Quelques remarques objectives et subjectives de petit brasseur sur la revalorisation de la consigne :
- Le montant de 30 euros est désormais un peu déconnecté de la réalité. Un fut neuf tourne autour de 100 € ht, 60-70 en occasion/reconditionné. Certes,c'est de la tréso immobilisée pour le distri/débit, et s’il est vrai que c'est amortissable pour nous, ça reste un produit d'une valeur importante.
- J'ai aussi été sidéré du peu de cas que certains distributeurs et débits font de nos fûts. Certains pensent que ¨Ça vaut 30 €". On m'a déjà proposé de me prêter ou de me vendre des fûts qui n´était pas à moi...
- Je ne sais pas si ce sont des vols ou des pertes, mais les disparitions sont bien réelles, rien que 3 pour moi en 1 an (sur un parc de 50). Et lorsque je donne des coups de fil pour essayer de les retrouver, peu de prise au sérieux du côté de la distribution ou des débits.
Pour moi, l'émergence des producteurs et des bars/caves indépendantes, ont bouleversé un ordre établi qui ronronnait un peu, et la demande de revalorisation donne un petit coup de pied dans tout cela. Pour le montant exact, tout se discute, de mon point de vue 40 n'est pas assez, mais je ne pense pas qu'il sera de 70 non plus, le lobby de la distribution s'en assurera ;-) ...
(il y a aussi un débat sur le montant de la consigne de la bouteille et de la caisse qui sont encore plus déconnecté... c'est un frein pour un petit producteur de la mettre en place... )
Bonjour n0vykh,
Merci pour votre commentaire auquel je me permets de répondre pour alimenter toujours plus le débat ;-)
Je suis bien consciente que la consigne de 30€ est obsolète. Cependant, le choix du SNBI de proposer une revalorisation à 70€ c'est nier toute la filière de revente. Je ne connais pas un bar, ni un restaurant, ni même un distributeur qui serait prêt à immobiliser une telle somme sauf à avoir trop d'argent en trésorerie... Là-dessus, on est carrément d'accord.
J'ai toujours fait parti des "petit·e·s" je n'ai donc pas la vision des brasseries indus ni même à 100HL, ni l'attitude de certains bars sous contrat. Cependant, je pensais le SNBI (et ses brasseries adhérentes) un peu plus du côté des revendeurs indépendants (qui certes ne représentent que peu dans le paysage brassicole national). Notre trésorerie c'est notre inquiétude de tous les jours pour acheter d'abord : sans marchandise, pas de vente, sans vente, pas de chiffre d'affaires. Et pour assurer le paiement des salaires ! Et je pense que vous producteur en plus d'avoir une trésorerie tendue, la disponibilité de votre parc de fûts influence votre conditionnement et donc votre production et donc vos ventes.
Je suis consciente aussi que tout le monde ne joue pas le jeu de la consigne. Nous en avons perdu la culture dans les années 90, vive le plastique, vive le tout jetable ! Le réchauffement climatique nous rappelle que la sur-conso c'est pas beau ! J'ai conscience aussi que bcp de distributeurs se retrouvent avec des fûts ne leur appartenant pas, que certains sont malhonnêtes, voleurs, etc etc. Que ceux-ci payent alors ! Je trie mes fûts, mes gars en boutique savent qui est à qui et je prends une majoration de 5€ sur les fûts plastiques qu'un distributeur me reprends. C'est le jeu. Mais immobiliser 70€ par fût en tréso, c'est juste pas possible. Certains n'ont dit de retourner à 100% aux fûts plastiques, mais ma conscience me dit que ce n'est pas la solution. Je suis convaincue que la ré-utilisation, est une des clés pour vivre mieux !
J'ai eu quelques retours suite à cet épisode, et c'est cool ! Des revendeurs comme moi qui se retrouvent à stocker parfois dans des box loués en plus un nombre de fûts suffisant avant de pouvoir les envoyer sur une palette pour optimiser le prix de la logistique. Je ne pense pas que ce doit être une charge qui incombe au revendeur. Au pire, faisons 50/50.
Je prône l'échange et la discussion et pour ça merci pour votre commentaire. On a le droit d'avoir chacun notre pré carré mais sachons comprendre et surtout trouver les solutions. Ce sujet au delà de l'économie et du business est un enjeu écologique. D'où le fait que ça m'interpelle.
Enfin, concernant la consigne des bouteilles, on pourrait aussi en parler. J'ai bossé dans une brasserie à 200m d'une "plateforme" de lavage de bouteille. La bouteille lavée était revendue au prix de la bouteille neuve (pas d'économie possible mais une mise à dispo de bouteilles au moment de la pénurie...) et le retour par les consommateurs était volontaire et gratuit (pas comme en Belgique ou en Allemagne). Les taux de retours étaient plutôt satisfaisant en local. Reste à s'assurer de la qualité du lavage...
Nous indépendants, ne sommes pas les ennemis. Nous avons je crois un contact privilégié avec vous les producteurs. Nous avons à coeur (j'en suis persuadée sinon notre indépendance n'a aucun intérêt) de mettre en avant les productions locales, françaises, de qualité. Pourquoi ai-je parfois l'impression que nous ne sommes pas considérés à notre juste valeur ? Celle de prescripteurs conscients et professionnels ?
Dorothée