Film , vidéo sur Gwen-Aël BOLLORE

Film , vidéo sur Gwen-Aël BOLLORE
« L’homme Crabe »
Un portrait de Gwen-Aël Bolloré
On dit souvent que notre enfance va déterminer nos choix futurs. Dans le cas de Gwenn-Aêl Bolloré il s’agit presque d’une évidence.
Ses premiers souvenirs le rattachent à la mer. Et ces souvenirs sont évidemment ces longues promenades de pêche à pied dans le sud Finistère ou sur les rivages sauvages de l’île du Loch dans l’Archipel des Glénan, la seule à posséder un étang.
Gwenn-Aêl Bolloré a hérité de cette île et l’a respecté, refusant tout compromis avec le confort ; confort et modernisme qu’il aurait pu sans peine apporter. Il existe juste sur l’île une petite maison qui fut durant quelques années emplies de ses trésors.
Il évoque son adolescence dans le golfe du Morbihan où il a appris à naviguer dans les courants. Le passage de l’adolescence vers l’homme va se faire dans le contexte de la guerre et d’une première traversée, celle de la manche pour y rejoindre les forces françaises libres en Angleterre. C’est la première mue du crabe Bolloré. De l’adolescent vers le soldat.
Sa description de son départ dans la rivière de Morlaix de nuit et cette anecdote sur ces raids de commandos extrêmement dangereux pour récupérer un peu de sable sur les plages normandes.
Gwenn-Aêl Bolloré entretiendra toujours le rapport à l’amitié avec ceux qui l’ont connu pendant la guerre et même après. L’île du Loch fut le théâtre de la naissance de l’école de voile des Glénans dont le premier formateur fut Henri Desjoyeaux. Hélène et Philippe Viannay, anciens résistants, en étaient les fondateurs.
Gwenn-Aêl Bolloré deviendra ensuite le président des éditions de la Table ronde. Il veut écrire et être publié. Le soldat devient auteur. Gwenn-Aêl Bolloré a changé de carapace.
Auteur, il va l’être aussi de courts-métrages documentaires tournés dans l’archipel des Glénan tel le film : « Requins sur nos plages ». Par la suite bien d’autres films seront produits avec sa propre société de production, “ Finistère films ”, pratiquement tous tournés dans un environnement maritime.
Au milieu des années 50, l’auteur devient romancier ; puis de romancier il devient scénariste, de scénariste il ira même jusqu’à s’improviser cascadeur dans une des scènes du film.
Gwenn-Aêl Bolloré laisse entendre que c’est par amour qu’encore une fois il va changer de carapace. Il veut écrire un rôle pour sa femme, l’actrice Renée Cosima. Il tire un scénario de son livre Moira la naufrageuse. Le film sera réalisé par Charles Brabant, il y aura Henri Vidal, Charles Vanel. L’histoire se déroule sur une île…
L’arthropode, c’est le nom que va donner Gwenn-Aêl Bolloré à son nouveau bateau. D’autres horizons s’ouvrent devant lui. Il change à nouveau de carapace pour partir explorer les mers du monde. C’est ainsi qu’au long des années il va enrichir la collection de crustacés, minéraux, poissons et autres animaux pour laquelle il construira son musée à Ergué-gabéric, non loin de la demeure familiale.
Les arthropodes sont ces animaux qui doivent muer pour grandir. Gwenn-Aêl Bolloré leur voue une véritable fascination. Son musée en témoigne.
Une autre des carapaces de Gwenn-Aêl Bolloré est la muséologie. Il y consacrera même sa thèse de doctorat.
Outre des photographies, des animaux naturalisés, des coquillages, des fossiles, il y figure un trophée d’un poisson qu’on a longtemps cru disparu : le Cœlacanthe.
Ce poisson fut une découverte importante dans sa vie, mais il y en aura en moins une, bien plus importante.
Pendant quelques années Gwenn-Aêl Bolloré va endosser une nouvelle carapace, celle d’armateur. Il s’agit là de bateaux spécialement conçus pour la pêche à la langouste ; on les appelait les Mauritaniens.
La dernière partie de sa vie Gwenn-Aêl Bolloré l’aura sans doute plus consacrée à l’écriture. En 1985 il participera à la création du salon du livre maritime de Concarneau avec Henri Queffélec et Pierre Jakez Hélias.
Il va publier de nombreux écrits ainsi que ses mémoires, plus particulièrement sur des écrits qui se situent sur l’île du Loch, comme un juste retour aux origines.
Le film s’achève avec cette histoire symboliquement très forte. Lors de l’une de ses expéditions, Gwenn-Aêl Bolloré rapporte un crabe qu’il envoie à un professeur de carcinologie. Celui-ci lui apprend que ce crabe était inconnu et qu’il se devait alors de porter le nom de son inventeur.
C’est ainsi que Gwenn- Aêl Bolloré obtînt ce qu’il voulait. Une dernière carapace.