Le Grand Témoin - Emmanuel Macron s’est trop éloigné de l’imaginaire français
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- เผยแพร่เมื่อ 12 มิ.ย. 2024
- Stéphane ROZÈS, politologue, ancien directeur général de l’institut CSA, président de la société de conseil Cap. Chaos, essai sur les imaginaires des peuples. Entretiens avec Arnaud Benedetti (Cerf)
Chaque jour apporte son lot de psychodrame, surtout à droite : Eric Ciotti exclu des Républicains, Marion Maréchal virée par Eric Zemmour. A dix-sept jours du premier tour des élections législatives anticipées du 30 juin, le grand bouleversement des droites est en marche, avec Reconquête et Les Républicains qui continuent de se déchirer sur leur stratégie vis-à-vis du Rassemblement national, alors que la gauche semble s'allier largement derrière son nouveau Front populaire, même si Jean-Luc Mélenchon reste en embuscade. En face, Emmanuel Macron a appelé hier soir, au cours d'une longue conférence de presse, à faire corps face aux deux "extrêmes", quitte à résumer ce scrutin à une opposition de "trois blocs". Ces trois blocs, Stéphane Rozès les identifie : cartel des gauches, néolibéraux orléanistes, RN bonapartistes. Quelle configuration dans la nouvelle assemblée ? Le politologue invite à réfléchir sur les imaginaires des peuples : Emmanuel Macron, en ricoeurien protestant croyant au salut individuel, a délaissé le collectif qui doit précéder la réussite de chacun et qu’incarne le modèle républicain et national. En s’éloignant de cet imaginaire, il amasse contre lui. Le RN, en se rapprochant de cet imaginaire, capitalise électoralement. Le moment politique montre aussi une chose, selon Stéphane Rozès : c’est toujours le bas qui fait le haut et non l’inverse : c’est le pays qui impose une recomposition politique. En ce sens, la dissolution voulue par Emmanuel Macron, laquelle est un retour au peuple, répond à une logique démocratique visant à écouter ce que le terrain, via les urnes du 9 juin, a fait remonter à l’exécutif. Pour le chef de l’Etat, c’est une période compliquée qui s’ouvre car il ne peut se défiler, doit assumer son geste. Le problème, c’est quand il parle, sa personne crispe plus qu’elle n’électrise.
Un pouvoir pitoyable et risible, s'il ne jouait pas avec l'avenir de 65 millions de Français
Et très très grotesque.
Il a surtout été très très nul.