Microciné (2021 - 2024) - Partie 7

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  • เผยแพร่เมื่อ 10 ก.พ. 2025
  • Septième partie.
    Cette fois, ce seront les lives qui seront mis à l’honneur. Quelle différence entre les émissions enregistrées et celles diffusées en direct ? Aucune, à première vue. Si ce n’est cette fragile passerelle tendue vers le spectateur, qui peut poser ses questions, à l’instant précis, sans détour ni filtre. Une illusion d’immédiateté. Et pourtant, tout reste pareil.
    La parole, et la manière dont elle est mise en scène, demeure inchangée.
    Pour ce septième épisode, c’est le youtubeur Megamax qui ouvre le bal. Un personnage à la façon d’un passeur, qui s’amuse à revisiter les codes de la télévision, les plie, les tord, pour les insérer dans le vaste océan de TH-cam. Une image marquante émerge de notre entretien, et cette image me ramène à une autre, à une ouverture de film qui avait, jadis, bouleversé ma vie de cinéphile dans les années quatre-vingt-dix. Il y a une étrange résonance, presque une mélodie d’interférences. Megamax… Quelle étrange lucidité, à la frontière du rêve et de l’éveil.
    Puis vient Jack Le Fou. Un nom qui claque comme une promesse. Il ne fait pas partie de la communauté cinéphile française de TH-cam. Algérien vivant au Québec, il navigue entre TikTok et TH-cam, et ses vidéos interrogent l’islam, l’apostat, et cette énergie qui l’a forgé : l’athéisme. Mais pour moi, il est d’abord Hamou Iggui, celui d’Algérie, de l’association Chrysalide, des ciné-clubs, et de cet amour sans faille pour la dialectique des images. À travers notre dialogue, un fil se retisse. Nous reparlons de la guerre civile algérienne des années quatre-vingt-dix, et de la manière dont le cinéma a su la capter dans toute sa paradoxale absence : le quotidien, ce rien si lourd de sens. Hamou a cette capacité à faire émerger l’essentiel du rien, et à l’inscrire dans une mémoire collective.
    « On y reviendra ». Une émission co-créée avec le critique Emmanuel Burdeau. Lors d’un épisode intitulé « Burdeau de face », il relit des extraits de Serge Daney, des textes où se dessine la genèse de la critique cinématographique. Voir Emmanuel lire, respirer ces mots, les incarner… C’est percevoir que pour lui, la critique n’est pas un simple exercice. C’est un combat, une nécessité.
    D’autres moments se sont gravés, presque à la manière d’une pierre tombale, dans l’éphémère de ces lives. Comme ce spécial Leos Carax avec Ju de Melon et le podcasteur Louane. « Après Annette, que fera Carax ? » La réponse n’est jamais venue, mais l’attente elle-même était déjà un récit. Ou encore, ce live unique avec les émissions de radio rennaises « Le cinéma est mort » et « En attendant Godard ». Une soirée ivre d’images, de mots et de liquides, où l’on tentait de répondre à une question truffaldienne : « Les films de demain seront-ils des actes d’amour ? »
    Fouad Benhammou, réalisateur du « Village des ombres », réalisé en 2010, revient dans une émission dense. Il parle d’avenir, et au milieu de ses mots, il dit quelque chose de simple, mais terriblement poignant. Ce n’est qu’en réécoutant, bien plus tard, que j’ai compris.
    Et puis, Pierre-Julien Marest. Éditeur, poète, danton de la cinéphilie. Il parle de la difficile alchimie entre les mots d’un écrivain et leur transmission au public. « Qu’est-ce que éditer un livre de cinéma ? » Quand Marest parle, il vit chaque mot, comme une respiration retenue, pensant déjà au suivant. Il est l’homme des chemins de traverse, des vies parallèles qui finissent par se croiser.
    François Bégaudeau, un autre visage familier, est revenu plusieurs fois. Il incarne cette idée du passeur, celui qui éclaire le dialogue pour qu’il construise quelque chose. Lors de notre premier face-à-face, le vouvoiement s’imposait, mais très vite, nous sommes passés au tutoiement. Il parlait de critique, de textes, du dialogue avec le lecteur. « Rester dans le film », disait-il. C’est aussi ce que j’ai cherché à faire avec Asma, Hawa, Narimène, Mouni, Lyna, Saddek, Moaad, Fouad, Lyes et Aymen. Des visages, des voix algériennes magnifiques, que je forme à la critique cinématographique. Ce septième épisode est pour eux.
    Enfin, Nicolas Boukhrief. Je lui ai demandé : « Comment fait-on des films, quand la cinéphilie nous a gagnés depuis l’enfance ? Comment créer ses propres images sans céder à celles qui nous hantent ? »
    Et puis, une émission sur Paul Thomas Anderson, avec Thierry de Pinsun et le regretté Virgile, alias Souffleur de coffrets. C’est une douleur particulière que de revoir une émission et de se dire qu’un des participants n’est plus là. Virgile manque. Pas besoin d’en dire davantage. Il manque. Et étrangement, dans l’extrait que nous avons sélectionné, il parlait de cela, avec discrétion.
    Bref, le cadre nous a réunis. Et le cadre est la vérité.
    À suivre…

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