C'est la première critique que j'écoute qui correspond bien à ce que j'ai ressenti en regardant le film. Le film est bien mais je n'ai pas spécialement aimé leur histoire d'amour, et le "tout est bien qui fini bien". J'ai trouvé que c'était mettre un peu en avant un amour toxique, et tellement cliché, la jeune fille qui aime le bad boy. Et tellement attendu, elle quitte un gars posé pour lui. Comme si les gars biens ne pouvaient pas vivre un amour fort avec une femme. Non faut qu'il soit dans la délinquance et fasse des folies. Un amour qui ne me fait pas rêver en tout cas. J'ai bien aimé la première partie, parce qu'à la limite quand on est ado ok, mais à l'âge adulte, peut être qu'une femme peut être plus réfléchie pour éviter ce genre de gars.
ATTENTION SPOILER * Comme quoi on a tous une vision des choses différente...Chacun à son prisme. Clotaire est certainement toxique pour lui même, cependant sa violence n'est il me semble à aucun moment dirigée vers Jackie. Pour moi l'autre mec (dont je me rappelle même pas le prénom tellement j'ai refoulé le personnage) est toxique, il la drague dans un moment de faiblesse et de vulnérabilité, après l'avoir virée avec dédain et donc bien fait sentir son pouvoir. Le regard malsain quand elle se déshabille sous la pluie... La scène dans la cabine téléphonique on en parle de cette violence ? C'est ça un homme bien 😱😱😱 ? Ils ne s'aiment pas ni l'un ni l'autre, lui pense pouvoir l'aimer avec sa situation financière et son confort matériel. Leur histoire m'a semblée pas du tout crédible et surtout bien plus toxique que l'amour entre Jackie et Clothaire..
@A_mustardseed oui je me suis mal exprimé, je ne pense pas que l'autre mec était bien non plus, surtout après la scène de la cabine téléphonique. Pour ce qui est de la scene sous la pluie quand elle se déshabille, je ne l'ai pas trouvé crédible, et du coup leur couple non plus. Et je suis d'accord que Clothaire n'est pas violent avec elle, et ce qui le rend pas si mauvais. Mais un homme qui est dans la delinquance, qui fait des trucs de fou, je trouve ça toxique dans le sens où il fait vivre du stress, une insécurité, des problemes à une femme à cause de ce qu'il peut commettre à l'extérieur. Alors je ne trouve pas que ça fasse rêver et je trouve ça plutôt égoïste. Je comprend plus quand ils étaient jeunes mais à l'âge adulte moins... Et sinon c'était juste pour parler du côté cliché du film, la fille bien qui aime le bad boy, et comme si on ne pouvait pas raconter une histoire d'un amour ouf avec un homme bien (mais je ne parle pas du gars du film). Comme si être avec un homme bien c'était forcément chiant. Ou alors une fin différente, qu'elle rencontre un vrai homme bien dans le film dont elle est amoureuse et qu'elle décide de rester avec le gars bien au lieu d'aller avec le délinquant. C'est tellement prévisible et cliché, c'est ça que je n'ai pas aimé. Après le film n'est pas mauvais, j'ai apprécié quand même mais je suis sortie de la séance, mitigée.
Bacio Nord. L'ambition de Gilles Lellouche est formidable : à partir du roman de Neville Thompson, faire un vrai Polar romantique, furieux et monumental, avec des acteurs stars capables de servir le film tout en restant chacun dans leurs styles. Coécrit avec Ahmed Hamidi et Audrey Diwan, nanti d'un gros budget et d'une durée non moins... Autrement dit, un opus capable de susciter de la jalousie et/ou de l'incompréhension, notamment pour ceux qui n'ont pas compris tout de suite où on se trouvait... et qui ont cru qu'on serait bien dans une sorte de belle comédie musicale, avec juste assez de drama. Alors que le film est bien plus dur que ça, et s'est en fin de compte reformaté pour ne garder qu'une seule performance dansée (et quelle performance !). Car d'abord il y a la scène introductive (c'est toujours là que Lellouche réalisateur donne sa note d'intention), qui exhale du "Guerriers de la nuit" de Walter Hill, ainsi que de la pure bande-dessinée. Donnant donc le ton du film, du point de vue de l'énergie surtout, peut-être moins de la tragédie... et c'est sur ce dernier point que va se construire l'enjeu du scénario : Comme toujours chez Lellouche, tout va être question de mouvements contradictoires, espérant ici casser la dynamique néfaste du premier personnage principal, Clotaire (oui même les personnages rient de ce prénom) : introduit enfant avec un simili costume de Superman, il est ainsi une créature, littéralement aux deux visages (la superposition du vert et du rouge au début), bientôt bardé de bleus ou de cicatrices, à la puissance illimitée mais incapable de la canaliser. Et donc multipliant les conneries destructrices - en fait, tout se fait casser et tabasser dans ce film. Une projection, fantasmée et anarchiste, du Gilles Lellouche de cette époque. Lequel ne semble s'être jamais remis de l'esthétique, de la musique et de la mode de sa jeunesse - on retrouve ça à chacun de ses nouveaux opus, à la BO superbe. Ne pas compter sur les darons dans cette histoire pour encourager dans la bonne voie, car les figures d'autorité dans cette ville fictive du Nord suivent les mêmes lignes comportementales respectives, incapables d'évoluer - tels pères, rude et taiseux (Karim Leklou, à la Blier), ou gaga de sa fille et un peu lunaire (Alain Chabat, tel qu'en lui-même), ou corrupteur et lâche (Benoît Poelvoorde, tel que etc)... Les potes et frères non plus, qui sont des suiveurs mais fidèles et drôles - Jean-Pascal Zadi et Raphaël Quenard, qui font leur numéro sans se limiter à de la simple désinvolture. Comme dans toutes ces histoires, ce sont des femmes, plus fluides, qu'ont besoin les têtes brûlées... Pour se la remettre un peu à l'endroit. Mais ça ne va pas se passer de manière si naïve qu'on l'aurait cru : Car si Jackie est une fille plus intelligente et choyée par son papounet, il ne faut pas se faire d'idées préconçues... ce n'est pas une gentille princesse mais un personnage qui est lui-même pété de la tête, qui a subi une (re)naissance dans la violence. Qui mieux qu'elle pour comprendre cet individu, à qui elle tient tête dès le début, jusqu'à sceller des liens forts... ou peut-être toxiques ? À part la mère de Clotaire (jolies apparitions de Élodie Bouchez), femme passive mais qui n'en pense pas moins, et qui sera une sorte de bonne fée à un moment crucial. En attendant Lellouche raconte une jeunesse qui a la "la fièvre dans le sang", rapproche peu à peu deux êtres différemment impulsifs, lance une course-poursuite sur fond de A Forest de The Cure - et la coupe directe... parce que Jackie s'en fout, elle a déjà l'album. Pas la première rupture de ton du film, donnant l'impression de muter régulièrement, de changer de genre comme des ados surexcités, jusqu'à flirter avec le Fantastique de conte de fée (des retrouvailles via un coffre de voiture par exemple)... Si on s'accroche bien, on ne peut pas être désarçonné - mais surpris, oui. Par exemple on y cite ouvertement "West Side Story" (les amoureux deviennent seuls au monde), pour enchaîner sur un ballet où les corps s'ébattent en clair-obscur... Chaque nouvelle scène étant conçue comme si c'était un tour de force formel, ou juste beau et galvanisant - les moments de bonheur entre amis, entre amants... Toute la première partie étant entre les mains de la rusée Mallory Wanecque et du bondissant Malik Frikah, qui ont l'avantage d'être des visages nouveaux, débordants d'une énergie qui défie toute moralité. Puis le Polar mêlé à la lutte des classes reprend la main sur le Romantisme, et le film de changer de cadence et d'apparaître comme moins surprenant, plus conscient de la frontière entre le Bien et le Mal, plus classique. Toute cette histoire d'amour qui ne peut empêcher l'avilissement, puis la peine, puis les désillusions et les décisions drastiques etc, c'est très familier. Mais compensé par la virtuosité de Lellouche, ses idées de mise en scène, qui ne ralentissent jamais, elles. Un plaisir cinématographique, raccord avec l'identité baroque du film. Le passage de relais avec Adèle Exarchopoulos et François Civil apparaît alors comme étonnant : ado, c'était le garçon qui avait une "gueule"... adulte c'est plutôt la fille qui en a une. Comme s'il y avait eu un transfert, l'influence d'un loser flamboyant. Mais surtout ça devient l'histoire d'une maturité qui ne demande qu'à éclore, à condition que les deux soient enfin sur la même longueur d'ondes. Donc devant trouver chacun de leur côté un moyen de solder leur existence de soit-disant adultes épanouis - lui en chef de gang impitoyable, elle en épouse banalisée (avec un subtil Vincent Lacoste), soit deux extrêmes qui n'ont rien d'enviable. Œil cadré pile au milieu, travellings, plans-séquences, montages alternés, vues subjectives, caméras volantes, transitions oniriques, échanges de places, beaucoup de couleur rouge et de méchanceté (il faut oser titiller les spectateurs avec ça en 2024), et beaucoup de bastons... Est-ce trop ? Faut-il bouder la démarche alors que la plupart des films (français ou non) ne font pas un quart de tout ça ? Énormément généreux, le film ne laisse aucun répit tout en garantissant à ses acteurs des scènes touchantes, qui permettent de ne pas avoir l'impression d'être devant un truc simplement bourrin, égotique et déséquilibré (voir la version longue du "Grand Bain"). Quand on a la justesse éternelle de Chabat, l'émotion à fleur de peau de Exarchopoulos, Civil qui retient ses poings, la musique de Jon Brion... Et que l'œuvre assume jusqu'au bout sa facture de pure objet filmique, c'est à dire avec l'auteur s'autorisant même à contrecarrer le Destin (feu vert, tout est homogène). Et garder ainsi le contrôle absolu de la narration - non ce n'est pas une fausse fin, c'est juste une boucle qui est brisée (devenant donc une Spirale d'Archimède ?). Ne reste plus qu'un épilogue, dont la longueur semble elle aussi excessive, voir même un peu trop humble et terre-à-terre pour être honnête. C'est un peu avant qu'il devait y avoir une scène de danse supplémentaire, qui pouvait être un très beau final à lui seul... mais Lellouche a décidé de surprendre encore en embrassant cette fameuse maturité, ramenant ses protagonistes à une taille humaine pendant quelques temps - la fameuse question : Est-ce qu'on peut, est-ce qu'on Doit changer qui on est ? Ou juste évoluer ? Néanmoins, encore une fois, qu'on ne s'y trompe pas : c'est toujours l'histoire de deux fêlés du bulbe, impossibles à changer et qu'il ne vaut mieux pas dégoupiller... le tout dernier plan donnant même l'impression d'avoir assisté à l'origin story des Ringo et Yolanda de "Pulp Fiction". C'est sûr, on n'était pas loin de Tarantino... Il est fou afLellouche, il est fou.
14:17 pas du tout d’accord sur ce coup là. Elle expliquait au manager pile ce qu’elle a expliqué. Que (au passage contrairement à ce que t’as dit juste avant; “c’est facile de se ranger”) c’est pas simple pour Clotaire de vraiment essayer de respecter les normes sociales, de garder son calme. Elle disait justement au manager que ses paroles sont tout à fait normales mais que par Clotaire elles sonnent très différemment. C’était loin d’être une menace, ils font de leur mieux. Tu m’as soûlé à t’entendre on croirait que c’est personnel.
Je découvre ta chaîne, bravo tu amènes de manière structuré et argumenté ton avis sans jamais que l'on ai l'impression que tu l'imposes. Je n'ai pas vu le film mais c'est exactement ce que je ressens via les différentes bandes annonces et écoute d'interview du réalisateur. Complément daté, limite ringard dans son approche, réalisation pointu du fait d'un budget conséquent et d'une ambition certaine de la part de Lellouche. Malgré cela je pense aussi qu'il se vautre en faisant passer du "style" à tout prix au détriment d'un scénario d'une platitude certaine 🫤
@@dafyork3161 Un grand merci pour ton commentaire ! ☺️ N'hésite pas à me dire si tes craintes se confirment lorsque tu auras vu le film ! C'est tout de même une belle proposition dans le paysage français et ça mérite qu'on lui laisse une petite chance... 😇
On confond trop souvent complexité technique avec virtuosité. Un plan peut être techniquement remarquable mais complètement creux. Au contraire, un plan très simple peut exprimer des thèmes et avoir des sens qui le rendent extrêmement complexe. C'est ce qui différencie à mon sens la publicité du cinéma. C'est pour ça que l'ambition et la splendeur du film, c'est très subjectif. Un film peut être beau mais n'avoir rien à proposer, aucune approche novatrice en vue. Faire du beau, juste pour montrer qu'on sait le faire, ce n'est pas suffisant. C'est pour ça que les Coréens nous mettent une gifle à chaque fois. Les films sont souvent superbes et exigents du point de vue de la narration. Gilles Lellouche est très certainement ambitieux mais cette ambition est-elle saine pour le cinéma ? J'entends profitable. Que le monsieur ait des choses à se prouver soit mais au-delà ? Dans 15 ans, est-ce qu'on aura encore le souvenir de ce long-métrage ? Être ambitieux, c'est chercher à défier le temps, dépasser le mur des mœurs et permettre à l'oeuvre de survivre à ses créateurs. C'est aussi arriver à atteindre l'universel comme l'Odyssée ou les contes et légendes. L'amour ouf est un produit de son temps. On le voit quand il sort et après il prend la poussière dans les médiathèques. Je ne suis pas sûre que le film cherche à banaliser la violence, les comportements déviants et la délinquance. Je crois que le film n'a tout simplement rien à nous raconter en terme de message à part peut-être que la passion ne se décide pas alors autant la vivre "à donf" parce qu'après tout un jour ou l'autre, on est mourus. Carpe Diem et Yolo, mon reuf ! C'est l'amour ouf ! Et puis les Thug et les Gangsta, c'est grave swaaag ! Ah la la... Faut que je pense à me cloîtrer avant la crise des cinquantes ans.
Tu passes un peu à coté de la vision lutte des classes de ce film. Y'a un enjeu de classe assez significatif dans l'oeuvre, illustré par le personnage de Clotaire, après c'est super mal fait pcq je pense pas que Gilles Lellouche soit un prolo, mais bon...
Sur coté ce film... encore des stéréotypes, c'est caricatural.. trop d'effets de caméra.. déçu..et déçu que les filles aillent fantasmer un mec ultra violent.. bref je suis ultra déçue.. y en a marre de ces films qui se ressemblent avec ce même thème du bad boys sexy et amoureux.. 🙄 les filles mince! ouvrez les yeux ! Augmentez vos standards ! C'est "pas satisfaisant!" Et je trouve ça hallucinant qu'il devienne le film d'une génération.. 🙄 y a mieux franchement.. cool pour la musique après..j'ai pas eu de coup de cœur pour ces personnage..j'ai eu l'impression que c'était les acteurs eux mêmes, j'y ai pas cru, ils m'ont pas touché du tout, ils sont antipathiques et ne se remettent jamais en questions ! Ça fait pas rêver ! Loin, très loin derrière Un petit truc en plus et Monte cristo evec lesquels on ressort plus intelligent, contrairement a l'Amour ouf..🙄 Super dommages..super déçue 😔 et super en colère aussi de voir autant d'engouement pour des valeurs dépassées et destructrices.. Allez je vais revoir le grand bain !!!😆
On a eu l'avant première mais mon cinéma n'a pas diffusé le truc où le Real et l'équipe devaient être diffusés... J'ai attendu la fin, générique, lumière qui s'allument, et, rien
@@kraftix0 Étonnant ! Vous avez au moins eu le petit mot avant la projection ? 🤔 C'est une petite organisation, peut-être que tous les cinémas n'ont pas les moyens techniques pour mettre ce dispositif en place... 😶
Je sais pas comment c'est possible d'avoir aussi peu d'empathie. Voir ce film et être capable de dire "Clotaire n'est rien" c'est une dinguerie de déshumanisation
Sans dire que Clotaire n'est rien, j'avoue moi non plus ne pas avoir été touché non plus par son histoire. C'est un amour qui ne me fait pas rêver alors que c'était un peu ce que j'attendais d'un tel film.
C'est la première critique que j'écoute qui correspond bien à ce que j'ai ressenti en regardant le film. Le film est bien mais je n'ai pas spécialement aimé leur histoire d'amour, et le "tout est bien qui fini bien".
J'ai trouvé que c'était mettre un peu en avant un amour toxique, et tellement cliché, la jeune fille qui aime le bad boy. Et tellement attendu, elle quitte un gars posé pour lui. Comme si les gars biens ne pouvaient pas vivre un amour fort avec une femme. Non faut qu'il soit dans la délinquance et fasse des folies.
Un amour qui ne me fait pas rêver en tout cas.
J'ai bien aimé la première partie, parce qu'à la limite quand on est ado ok, mais à l'âge adulte, peut être qu'une femme peut être plus réfléchie pour éviter ce genre de gars.
ATTENTION SPOILER *
Comme quoi on a tous une vision des choses différente...Chacun à son prisme.
Clotaire est certainement toxique pour lui même, cependant sa violence n'est il me semble à aucun moment dirigée vers Jackie.
Pour moi l'autre mec (dont je me rappelle même pas le prénom tellement j'ai refoulé le personnage) est toxique, il la drague dans un moment de faiblesse et de vulnérabilité, après l'avoir virée avec dédain et donc bien fait sentir son pouvoir.
Le regard malsain quand elle se déshabille sous la pluie...
La scène dans la cabine téléphonique on en parle de cette violence ? C'est ça un homme bien 😱😱😱 ?
Ils ne s'aiment pas ni l'un ni l'autre, lui pense pouvoir l'aimer avec sa situation financière et son confort matériel. Leur histoire m'a semblée pas du tout crédible et surtout bien plus toxique que l'amour entre Jackie et Clothaire..
@A_mustardseed oui je me suis mal exprimé, je ne pense pas que l'autre mec était bien non plus, surtout après la scène de la cabine téléphonique. Pour ce qui est de la scene sous la pluie quand elle se déshabille, je ne l'ai pas trouvé crédible, et du coup leur couple non plus.
Et je suis d'accord que Clothaire n'est pas violent avec elle, et ce qui le rend pas si mauvais. Mais un homme qui est dans la delinquance, qui fait des trucs de fou, je trouve ça toxique dans le sens où il fait vivre du stress, une insécurité, des problemes à une femme à cause de ce qu'il peut commettre à l'extérieur. Alors je ne trouve pas que ça fasse rêver et je trouve ça plutôt égoïste.
Je comprend plus quand ils étaient jeunes mais à l'âge adulte moins...
Et sinon c'était juste pour parler du côté cliché du film, la fille bien qui aime le bad boy, et comme si on ne pouvait pas raconter une histoire d'un amour ouf avec un homme bien (mais je ne parle pas du gars du film). Comme si être avec un homme bien c'était forcément chiant. Ou alors une fin différente, qu'elle rencontre un vrai homme bien dans le film dont elle est amoureuse et qu'elle décide de rester avec le gars bien au lieu d'aller avec le délinquant. C'est tellement prévisible et cliché, c'est ça que je n'ai pas aimé. Après le film n'est pas mauvais, j'ai apprécié quand même mais je suis sortie de la séance, mitigée.
Bacio Nord.
L'ambition de Gilles Lellouche est formidable : à partir du roman de Neville Thompson, faire un vrai Polar romantique, furieux et monumental, avec des acteurs stars capables de servir le film tout en restant chacun dans leurs styles. Coécrit avec Ahmed Hamidi et Audrey Diwan, nanti d'un gros budget et d'une durée non moins...
Autrement dit, un opus capable de susciter de la jalousie et/ou de l'incompréhension, notamment pour ceux qui n'ont pas compris tout de suite où on se trouvait... et qui ont cru qu'on serait bien dans une sorte de belle comédie musicale, avec juste assez de drama. Alors que le film est bien plus dur que ça, et s'est en fin de compte reformaté pour ne garder qu'une seule performance dansée (et quelle performance !).
Car d'abord il y a la scène introductive (c'est toujours là que Lellouche réalisateur donne sa note d'intention), qui exhale du "Guerriers de la nuit" de Walter Hill, ainsi que de la pure bande-dessinée.
Donnant donc le ton du film, du point de vue de l'énergie surtout, peut-être moins de la tragédie... et c'est sur ce dernier point que va se construire l'enjeu du scénario :
Comme toujours chez Lellouche, tout va être question de mouvements contradictoires, espérant ici casser la dynamique néfaste du premier personnage principal, Clotaire (oui même les personnages rient de ce prénom) : introduit enfant avec un simili costume de Superman, il est ainsi une créature, littéralement aux deux visages (la superposition du vert et du rouge au début), bientôt bardé de bleus ou de cicatrices, à la puissance illimitée mais incapable de la canaliser. Et donc multipliant les conneries destructrices - en fait, tout se fait casser et tabasser dans ce film. Une projection, fantasmée et anarchiste, du Gilles Lellouche de cette époque. Lequel ne semble s'être jamais remis de l'esthétique, de la musique et de la mode de sa jeunesse - on retrouve ça à chacun de ses nouveaux opus, à la BO superbe.
Ne pas compter sur les darons dans cette histoire pour encourager dans la bonne voie, car les figures d'autorité dans cette ville fictive du Nord suivent les mêmes lignes comportementales respectives, incapables d'évoluer - tels pères, rude et taiseux (Karim Leklou, à la Blier), ou gaga de sa fille et un peu lunaire (Alain Chabat, tel qu'en lui-même), ou corrupteur et lâche (Benoît Poelvoorde, tel que etc)...
Les potes et frères non plus, qui sont des suiveurs mais fidèles et drôles - Jean-Pascal Zadi et Raphaël Quenard, qui font leur numéro sans se limiter à de la simple désinvolture.
Comme dans toutes ces histoires, ce sont des femmes, plus fluides, qu'ont besoin les têtes brûlées... Pour se la remettre un peu à l'endroit.
Mais ça ne va pas se passer de manière si naïve qu'on l'aurait cru :
Car si Jackie est une fille plus intelligente et choyée par son papounet, il ne faut pas se faire d'idées préconçues... ce n'est pas une gentille princesse mais un personnage qui est lui-même pété de la tête, qui a subi une (re)naissance dans la violence.
Qui mieux qu'elle pour comprendre cet individu, à qui elle tient tête dès le début, jusqu'à sceller des liens forts... ou peut-être toxiques ? À part la mère de Clotaire (jolies apparitions de Élodie Bouchez), femme passive mais qui n'en pense pas moins, et qui sera une sorte de bonne fée à un moment crucial.
En attendant Lellouche raconte une jeunesse qui a la "la fièvre dans le sang", rapproche peu à peu deux êtres différemment impulsifs, lance une course-poursuite sur fond de A Forest de The Cure - et la coupe directe... parce que Jackie s'en fout, elle a déjà l'album.
Pas la première rupture de ton du film, donnant l'impression de muter régulièrement, de changer de genre comme des ados surexcités, jusqu'à flirter avec le Fantastique de conte de fée (des retrouvailles via un coffre de voiture par exemple)...
Si on s'accroche bien, on ne peut pas être désarçonné - mais surpris, oui.
Par exemple on y cite ouvertement "West Side Story" (les amoureux deviennent seuls au monde), pour enchaîner sur un ballet où les corps s'ébattent en clair-obscur...
Chaque nouvelle scène étant conçue comme si c'était un tour de force formel, ou juste beau et galvanisant - les moments de bonheur entre amis, entre amants...
Toute la première partie étant entre les mains de la rusée Mallory Wanecque et du bondissant Malik Frikah, qui ont l'avantage d'être des visages nouveaux, débordants d'une énergie qui défie toute moralité. Puis le Polar mêlé à la lutte des classes reprend la main sur le Romantisme, et le film de changer de cadence et d'apparaître comme moins surprenant, plus conscient de la frontière entre le Bien et le Mal, plus classique. Toute cette histoire d'amour qui ne peut empêcher l'avilissement, puis la peine, puis les désillusions et les décisions drastiques etc, c'est très familier. Mais compensé par la virtuosité de Lellouche, ses idées de mise en scène, qui ne ralentissent jamais, elles. Un plaisir cinématographique, raccord avec l'identité baroque du film.
Le passage de relais avec Adèle Exarchopoulos et François Civil apparaît alors comme étonnant : ado, c'était le garçon qui avait une "gueule"... adulte c'est plutôt la fille qui en a une. Comme s'il y avait eu un transfert, l'influence d'un loser flamboyant.
Mais surtout ça devient l'histoire d'une maturité qui ne demande qu'à éclore, à condition que les deux soient enfin sur la même longueur d'ondes. Donc devant trouver chacun de leur côté un moyen de solder leur existence de soit-disant adultes épanouis - lui en chef de gang impitoyable, elle en épouse banalisée (avec un subtil Vincent Lacoste), soit deux extrêmes qui n'ont rien d'enviable.
Œil cadré pile au milieu, travellings, plans-séquences, montages alternés, vues subjectives, caméras volantes, transitions oniriques, échanges de places, beaucoup de couleur rouge et de méchanceté (il faut oser titiller les spectateurs avec ça en 2024), et beaucoup de bastons...
Est-ce trop ? Faut-il bouder la démarche alors que la plupart des films (français ou non) ne font pas un quart de tout ça ?
Énormément généreux, le film ne laisse aucun répit tout en garantissant à ses acteurs des scènes touchantes, qui permettent de ne pas avoir l'impression d'être devant un truc simplement bourrin, égotique et déséquilibré (voir la version longue du "Grand Bain").
Quand on a la justesse éternelle de Chabat, l'émotion à fleur de peau de Exarchopoulos, Civil qui retient ses poings, la musique de Jon Brion...
Et que l'œuvre assume jusqu'au bout sa facture de pure objet filmique, c'est à dire avec l'auteur s'autorisant même à contrecarrer le Destin (feu vert, tout est homogène). Et garder ainsi le contrôle absolu de la narration - non ce n'est pas une fausse fin, c'est juste une boucle qui est brisée (devenant donc une Spirale d'Archimède ?).
Ne reste plus qu'un épilogue, dont la longueur semble elle aussi excessive, voir même un peu trop humble et terre-à-terre pour être honnête.
C'est un peu avant qu'il devait y avoir une scène de danse supplémentaire, qui pouvait être un très beau final à lui seul... mais Lellouche a décidé de surprendre encore en embrassant cette fameuse maturité, ramenant ses protagonistes à une taille humaine pendant quelques temps - la fameuse question : Est-ce qu'on peut, est-ce qu'on Doit changer qui on est ? Ou juste évoluer ?
Néanmoins, encore une fois, qu'on ne s'y trompe pas : c'est toujours l'histoire de deux fêlés du bulbe, impossibles à changer et qu'il ne vaut mieux pas dégoupiller... le tout dernier plan donnant même l'impression d'avoir assisté à l'origin story des Ringo et Yolanda de "Pulp Fiction".
C'est sûr, on n'était pas loin de Tarantino...
Il est fou afLellouche, il est fou.
Ta chaîne fait vraiment plaisir, merci !
Merci, ton commentaire fait vraiment plaisir ! ☺
Excellente critique, bravo 👏🏼
@@Lea.D merci pour ce gentil commentaire ! 😇
14:17 pas du tout d’accord sur ce coup là. Elle expliquait au manager pile ce qu’elle a expliqué. Que (au passage contrairement à ce que t’as dit juste avant; “c’est facile de se ranger”) c’est pas simple pour Clotaire de vraiment essayer de respecter les normes sociales, de garder son calme. Elle disait justement au manager que ses paroles sont tout à fait normales mais que par Clotaire elles sonnent très différemment. C’était loin d’être une menace, ils font de leur mieux. Tu m’as soûlé à t’entendre on croirait que c’est personnel.
Je découvre ta chaîne, bravo tu amènes de manière structuré et argumenté ton avis sans jamais que l'on ai l'impression que tu l'imposes.
Je n'ai pas vu le film mais c'est exactement ce que je ressens via les différentes bandes annonces et écoute d'interview du réalisateur. Complément daté, limite ringard dans son approche, réalisation pointu du fait d'un budget conséquent et d'une ambition certaine de la part de Lellouche. Malgré cela je pense aussi qu'il se vautre en faisant passer du "style" à tout prix au détriment d'un scénario d'une platitude certaine 🫤
@@dafyork3161 Un grand merci pour ton commentaire ! ☺️
N'hésite pas à me dire si tes craintes se confirment lorsque tu auras vu le film ! C'est tout de même une belle proposition dans le paysage français et ça mérite qu'on lui laisse une petite chance... 😇
Oui je suis d'accord, ça reste une belle démarche quoi qu'il en soit.
A voir où je déciderai de le découvrir 🙂
On confond trop souvent complexité technique avec virtuosité. Un plan peut être techniquement remarquable mais complètement creux. Au contraire, un plan très simple peut exprimer des thèmes et avoir des sens qui le rendent extrêmement complexe.
C'est ce qui différencie à mon sens la publicité du cinéma.
C'est pour ça que l'ambition et la splendeur du film, c'est très subjectif.
Un film peut être beau mais n'avoir rien à proposer, aucune approche novatrice en vue. Faire du beau, juste pour montrer qu'on sait le faire, ce n'est pas suffisant.
C'est pour ça que les Coréens nous mettent une gifle à chaque fois. Les films sont souvent superbes et exigents du point de vue de la narration.
Gilles Lellouche est très certainement ambitieux mais cette ambition est-elle saine pour le cinéma ? J'entends profitable. Que le monsieur ait des choses à se prouver soit mais au-delà ?
Dans 15 ans, est-ce qu'on aura encore le souvenir de ce long-métrage ?
Être ambitieux, c'est chercher à défier le temps, dépasser le mur des mœurs et permettre à l'oeuvre de survivre à ses créateurs. C'est aussi arriver à atteindre l'universel comme l'Odyssée ou les contes et légendes.
L'amour ouf est un produit de son temps. On le voit quand il sort et après il prend la poussière dans les médiathèques.
Je ne suis pas sûre que le film cherche à banaliser la violence, les comportements déviants et la délinquance. Je crois que le film n'a tout simplement rien à nous raconter en terme de message à part peut-être que la passion ne se décide pas alors autant la vivre "à donf" parce qu'après tout un jour ou l'autre, on est mourus. Carpe Diem et Yolo, mon reuf ! C'est l'amour ouf ! Et puis les Thug et les Gangsta, c'est grave swaaag !
Ah la la... Faut que je pense à me cloîtrer avant la crise des cinquantes ans.
Tu passes un peu à coté de la vision lutte des classes de ce film. Y'a un enjeu de classe assez significatif dans l'oeuvre, illustré par le personnage de Clotaire, après c'est super mal fait pcq je pense pas que Gilles Lellouche soit un prolo, mais bon...
Excellente critique ! Perso, j'ai été tres déçu de ce film 😢
Sur coté ce film... encore des stéréotypes, c'est caricatural.. trop d'effets de caméra.. déçu..et déçu que les filles aillent fantasmer un mec ultra violent.. bref je suis ultra déçue.. y en a marre de ces films qui se ressemblent avec ce même thème du bad boys sexy et amoureux.. 🙄 les filles mince! ouvrez les yeux ! Augmentez vos standards ! C'est "pas satisfaisant!" Et je trouve ça hallucinant qu'il devienne le film d'une génération.. 🙄 y a mieux franchement.. cool pour la musique après..j'ai pas eu de coup de cœur pour ces personnage..j'ai eu l'impression que c'était les acteurs eux mêmes, j'y ai pas cru, ils m'ont pas touché du tout, ils sont antipathiques et ne se remettent jamais en questions !
Ça fait pas rêver !
Loin, très loin derrière Un petit truc en plus et Monte cristo evec lesquels on ressort plus intelligent, contrairement a l'Amour ouf..🙄
Super dommages..super déçue 😔 et super en colère aussi de voir autant d'engouement pour des valeurs dépassées et destructrices..
Allez je vais revoir le grand bain !!!😆
On a eu l'avant première mais mon cinéma n'a pas diffusé le truc où le Real et l'équipe devaient être diffusés... J'ai attendu la fin, générique, lumière qui s'allument, et, rien
@@kraftix0 Étonnant ! Vous avez au moins eu le petit mot avant la projection ? 🤔
C'est une petite organisation, peut-être que tous les cinémas n'ont pas les moyens techniques pour mettre ce dispositif en place... 😶
@@InTheMoodCinema pas de mot avant non...pourtant le ciné avait bien marqué qu'il y aurait un mot de l'équipe mais rien, dommage
Je sais pas comment c'est possible d'avoir aussi peu d'empathie. Voir ce film et être capable de dire "Clotaire n'est rien" c'est une dinguerie de déshumanisation
Sans dire que Clotaire n'est rien, j'avoue moi non plus ne pas avoir été touché non plus par son histoire. C'est un amour qui ne me fait pas rêver alors que c'était un peu ce que j'attendais d'un tel film.