( Jean SEVILLIA, Le terrorisme intellectuel, Paris, Perrin, 2000 et 2004, Avant propos : Les mots qui TUENT ). Heureusement, il y a ceux qui ont pu s’échapper vivants du paradis communiste, et qui, même, ont prospéré : Mona OZOUF vient d’être décorée de l’Ordre de l’Hermine. Il est difficile d’imaginer sur la terre un peuple plus naïf que les Bretons. Je rappelle souvent cette définition géniale d’un ami normand : » LES BRETONS SONT DES GENS QUI CROIENT QUE CE QU’ON LEUR DIT EST VRAI ! » Madame Ozouf, qui pourtant n’en est pas à son coup d’essai, leur dit que l’Universalisme (sic), tout compte fait, ne vaut que s’il n’efface pas les « identités particulières » : voilà qu’on découvre soudain qu’elle, philosophe, formée à l’école de la vérité marxiste, est la plus grande historienne du siècle ! Elle est née en Bretagne : on se rengorge, on croit avoir engendré un génie de plus ! Mais venez donc par-ici, tante Mona, venez donc par-là ! Et de convoquer le ban et l’arrière ban bretons, et de lui jeter brusquement un licou (voir la définition de ce mot dans le « dico »; synonyme : licol) : la voilà prise, et ravie de l’être. Personne n’avait entendu parler d’elle - sauf dans un petit cercle d’initiés, pour être juste -; ses thèses et ses idées étaient plus que dépassées : trépassées. Personne surtout n’imaginait qu’elle fût bretonne, vus ses antécédents et ses écrits. Ne voilà-t-il pas qu’elle donne tout à coup dans le » régionalisme « , avec, faut-il le préciser, un vocabulaire plus que prudent, car il faut bien relier le présent au passé, et cacher habilement l’inconciliable en usant d’une dialectique habile. Ah les braves Bretons - aurait dit madame de Sévigné - : du jour au lendemain, la voilà célèbre, on la fête, on l’adule : bref, on veut, comme on dit, » l’instrumentaliser « . Comment résisterait-on à la gloire, alors qu’elle s’obstinait à ne pas venir ? ? ? Application du principe biblique ? L’enfant prodigue, dit-on, doit être accueilli à bras ouverts, malgré le mal qu’il a fait, ou qu’il peut avoir fait. Il aurait été préférable d’être clairvoyant, et de ne pas cautionner l’ aventure totalitaire dont elle a été partie prenante, la pire qu’ait eue à subir l’humanité. Au moins au plan intellectuel. Cautionner un totalitarisme, de droite ou de gauche, surtout pendant une période longue ou très longue, est un mal; il y a circonstance aggravante si, ayant connaissance des crimes de ce totalitarisme, on continue à y adhérer, fût-ce un jour de plus; le pardon peut être accordé, si le repentir est sincère et avoué, et le mal causé réparé. (Le droit civil n’enseigne rien d’autre; ce principe fait aujourd’hui partie du droit universel). Il doit être permis de se racheter, dans certains conditions. Pour la Bretagne, le mal est-il réparable ? Je crois, sincèrement, à moins de rétablir un pouvoir politique ferme et décidé en Bretagne, que la langue bretonne, SI CELA NE SE FAIT PAS, doit d’ores et déjà se ranger parmi les langues mortes. Quoique l’on fasse, de toutes manières, le désastre atteint des proportions si dramatiques QU’IL NE POURRA JAMAIS ETRE REPARE DANS SON INTEGRALITE.
Quelle femme honnête! On éprouve du plaisir à l'écouter.
( Jean SEVILLIA, Le terrorisme intellectuel, Paris, Perrin, 2000 et 2004, Avant propos : Les mots qui TUENT ).
Heureusement, il y a ceux qui ont pu s’échapper vivants du paradis communiste, et qui, même, ont prospéré : Mona OZOUF vient d’être décorée de l’Ordre de l’Hermine.
Il est difficile d’imaginer sur la terre un peuple plus naïf que les Bretons. Je rappelle souvent cette définition géniale d’un ami normand : » LES BRETONS SONT DES GENS QUI CROIENT QUE CE QU’ON LEUR DIT EST VRAI ! »
Madame Ozouf, qui pourtant n’en est pas à son coup d’essai, leur dit que l’Universalisme (sic), tout compte fait, ne vaut que s’il n’efface pas les « identités particulières » : voilà qu’on découvre soudain qu’elle, philosophe, formée à l’école de la vérité marxiste, est la plus grande historienne du siècle ! Elle est née en Bretagne : on se rengorge, on croit avoir engendré un génie de plus ! Mais venez donc par-ici, tante Mona, venez donc par-là ! Et de convoquer le ban et l’arrière ban bretons, et de lui jeter brusquement un licou (voir la définition de ce mot dans le « dico »; synonyme : licol) : la voilà prise, et ravie de l’être. Personne n’avait entendu parler d’elle - sauf dans un petit cercle d’initiés, pour être juste -; ses thèses et ses idées étaient plus que dépassées : trépassées. Personne surtout n’imaginait qu’elle fût bretonne, vus ses antécédents et ses écrits. Ne voilà-t-il pas qu’elle donne tout à coup dans le » régionalisme « , avec, faut-il le préciser, un vocabulaire plus que prudent, car il faut bien relier le présent au passé, et cacher habilement l’inconciliable en usant d’une dialectique habile. Ah les braves Bretons - aurait dit madame de Sévigné - : du jour au lendemain, la voilà célèbre, on la fête, on l’adule : bref, on veut, comme on dit, » l’instrumentaliser « . Comment résisterait-on à la gloire, alors qu’elle s’obstinait à ne pas venir ? ? ?
Application du principe biblique ? L’enfant prodigue, dit-on, doit être accueilli à bras ouverts, malgré le mal qu’il a fait, ou qu’il peut avoir fait. Il aurait été préférable d’être clairvoyant, et de ne pas cautionner l’ aventure totalitaire dont elle a été partie prenante, la pire qu’ait eue à subir l’humanité. Au moins au plan intellectuel. Cautionner un totalitarisme, de droite ou de gauche, surtout pendant une période longue ou très longue, est un mal; il y a circonstance aggravante si, ayant connaissance des crimes de ce totalitarisme, on continue à y adhérer, fût-ce un jour de plus; le pardon peut être accordé, si le repentir est sincère et avoué, et le mal causé réparé. (Le droit civil n’enseigne rien d’autre; ce principe fait aujourd’hui partie du droit universel). Il doit être permis de se racheter, dans certains conditions. Pour la Bretagne, le mal est-il réparable ? Je crois, sincèrement, à moins de rétablir un pouvoir politique ferme et décidé en Bretagne, que la langue bretonne, SI CELA NE SE FAIT PAS, doit d’ores et déjà se ranger parmi les langues mortes. Quoique l’on fasse, de toutes manières, le désastre atteint des proportions si dramatiques QU’IL NE POURRA JAMAIS ETRE REPARE DANS SON INTEGRALITE.