*_Philippe Mercier wrote as insert (catalog, sources, and bio excluded) 1/2_* Le choix des pièces du présent enregistrement s'est fait dans le souci de préserver l'unité des entités constituées, c'est-à-dire en conservant des suites entières, surtout lorsque ces dernières révèlent des tentatives de construction organisée, de type unitaire. On a donc rejeté la formule du «choix de pièces», ce qui revient à dire que l'on n'a pas nécessairement tous les meilleurs morceaux de Raick. Mais chacune des quatre suites choisies contient suffisamment de pièces à la fois excellentes et réellement représentatives du compositeur. _ D'autre part, dans le dessein d'insister davantage sur l'aspect pré-romantique de l'art de Raick, on a retenu, à côté de deux suites en majeur de l'opus I (n° 2 en sol et n° 4 en ut), ses deux seules suites en fa mineur (n° 5 de l'op. I et n° 4 de l'op. II). La Suite en fa mineur n° 4 de l'op. II (ca. 1745 ?) se rapproche nettement par la forme interne et externe de la sonate italienne à trois mouvements de coupe quasi ternaire : andante - grazioso - vivace. Mais par le contenu émotionnel, elle vogue totalement dans le sillage des sonates «sentimentales» de Carl Philipp Emmanuel' Bach (parues à Nuremberg en 1742 et 1744). L'andante initial est d'ailleurs l'un des plus étonnants morceaux de Dieudonné Raick. Chargé d'une expressivité particulièrement douloureuse, voire même d'un pathétisme déchiré, il se meut dans un chromatisme exacerbé, et est quasiment dépourvu de thème : en effet, les quelques motifs qui l 'animent ne sont en fait que des résultantes de marches harmoniques recherchées, presque bizarres à force de chromatisme, de sorte que l'on croit se trouver en présence d'une mélodie quasi infinie, sans contour précis, et extrêmement mouvante qui semble seulement à l'affût de tournures chromatiques et de dissonances expressives. Outre cela, un joli déploiement harmonique (haendelien) de triples croches à la main droite crée, dans la seconde partie, un effet particulièrement envoûtant. Le gratioso en fa majeur qui suit nous offre à nouveau, dans une forme ternaire ,identique, l'exemple d'une mélodie de type maniéré, au dessin imprécis. enfouie sous l'amas des agréments et des formules rythmiques variées: on trouve d'ailleurs de façon continuelle chez Raick, cette alternance souple, presque capricieuse, entre duolets, triolets et souvent quartolets. C'est le cas ici: aux doubles croches, aux triolets de doubles, succèdent, déjà dans la première partie, des triples croches qui offrent un déploiement harmonique tout à fait analogue à celui du 1ᵉʳ mouvement. La formule finale ou coda est d'ailleurs identique aussi à celle de l'andante, ce qui démontre un souci évident d'organisation interne de l'œuvre. Enfin le vivace final nous propose, toujours dans le même schéma, un morceau au rythme pointé, au thème carré et de très fière allure : il s'agit d'une sorte de gigue fort secouée, où les petites imitations de la main gauche (généralement rares) contribuent à accuser l'allure baroque proche de Haendel et même de Bach. On trouve des thèmes pointés semblables dans la 7ème suite pour clavier en sol mineur de Haendel, notamment le "vif» de l'ouverture et le 6ème mouvement, après la gigue : La suite en ut majeur n° 4 de l'op. I (ca. 1740) se compose des morceaux suivants : capricio (sic) moderato en majeur, allemande en mineur, andante, courante et presto, tous trois en majeur. Si on a préféré supprimer le capricio du présent enregistrement, ce n'est pas tant à cause de la bizarrerie harmonique du début : quintes à vide à la main droite qui, bien que tolérées, sonnent assez curieusement : C'est plutôt à cause de cette sorte de déploiement harmonique en triples croches à la Haendel que l'on trouve dans la partie centrale (car c'est une pièce ternaire à Da Capo) : 22 mesures à ce régime, même en alternant puis en combinant les deux mains, c'est trop: le procédé cache mal l'absence d'inspiration. Plutôt que de couper ou corriger, il valait donc mieux s'abstenir. A noter qu'à cette époque, une mode voulait que la plupart des maÎtres belges présentent dans chacun de leurs recueils un capriccio aussi bizarre que virtuose, et quasi toujours en ut majeur: voir les deux livres de Raick, le recueil manuscrit de Renotte, le livre de Le Blan, les variations qui terminent le recueil de Robson (celles-ci en sol), etc. Très curieusement l'Allemande en ut mineur qui suit nous reporte en quelques mesures un demi-siècle plus tôt: on croirait, à première audition ente"ndre une pièce de d'Anglebert: écriture pleine, à quatre parties réelles en style d 'orgue, d'une grande noblesse et d'une belle expressivité. Mais c 'est là une manière que Raick ne peut soutenir d'un bout à l'autre : de quatre, il passe bientôt à trois puis à deux parties, mais s'efforce de revenir à trois pour terminer à quatre, sauf les deux dernières mesures ! C'est la seule pièce de ce style dans les trois recueils : on y retrouve certes la manière de l'organiste, mais aussi une allure très proche de certaines pièces graves de Duphly (par exemple la Forqueray ou le Rond,eau tendre en ré mineur. Le très joli Andante offre à nouveau une mélodie maniérée à la rythmique souple, mais fort agréable. Ce qui est plus remarquable ici, c'est l'accompagnement en batteries lentes de la main gauche qui rappelle ou annonce nettement l'accompagnement du 1er arioso du Messie de Haendel ("Comfort ye»), notamment en un passage d'une harmonie aussi remarquablement ingénieuse que simple : progression d'accords parfaits et de sixtes et quartes (mes. 5)
Dieudonné Raick 1703 - 1764 ... a Flemish harpsichordist, composer and priest of Walloon origin, born in Liège. As was customary at the time, he started out as a choirboy. From singing in the cathedral of Antwerp, he also became organist there. Ordained a priest in 1726, he was organist of the collegiate church of Saint-Pierre in Louvain. He also studied law (civil law and canon law) at the University of Louvain, where he obtained a doctorate. In 1741 in Soignies he was the organist of St. Vincent's Church without a permanent appointment. Later he became organist of St. Bavo's Cathedral in Ghent, and ended his career with an appointment in 1757 as organist of Antwerp Cathedral. Although he was an organist, he did not write any works for that instrument. He remains known today for his harpsichord pieces.
*_Philippe Mercier wrote as insert (catalog, sources and bio excluded) 2/2_* Très belle formule que l'on retrouvera à plusieurs reprises dans les œuvres de Raick et dont on regrette seulement qu'elle se termine un peu comme a quia. A noter aussi une belle cadence «évitée» à là mes. 7, bien typique de Bach et de Haendel. Il y a peu à dire sur la frivole et mondaine Courante à la française, laquelle présente en 1ère partie un joli échange de virtuosité entre les deux mains et dans la 2ème des modulations et chromatismes fort adroits ainsi que de jolis triolets. Quant au presto final, c'est une pièce de virtuosité de grande allure, d'une thématique gaie et pimpante à la Haendel qui ne va pas sans rappeler (ou annoncer) les fameuses Roulades et harpegio de la suite en ut majeur de Renotte: comme elles, mais avec moins de longueurs et de banalité, elles explorent à une cadence vertigineuse toute l'étendue utilisable du clavier: c'est quasi un «capriccio» comme ceux évoqués ci-dessus. La suite en fa mineur no 5 de l'op. I se compose d'un vivace en rythme de marche, d'une paire de menuets, d'un largo cantabile et d'une paire de gavottes. C'est donc là une belle combinaison de la suite française et de la sonate à l'italienne, le tout dans une tonalité rare qui convenait bien à la sentimentalité allemande pré-classique. Le Vivace, par ses accords puissants et massifs, par son thème carré et son énergie passionnée, fait bien penser à Haendel, mais le chromatisme, les batteries dissonantes de la fin (à la main gauche), les syncopes, les sauts d'intervalles de septièmes (tout comme dans l'autre suite en fa mineur) rapprochent cette pièce de l'art de C.P.E. Bach, d'autant plus que sa partie majeure (en la bémol) semble directement inspirée d'une marche du Petit Livre d'Anna Magdalena. Même emprunt, semble-t-il, pour le menuet en fa majeur, tandis que celui en mineur, par son joli chromatisme, se veut à nouveau expressif et se révèle proche de Duphly. Le très bref Largo reprend, dans une coupe ternaire bien italienne, le thème du vivace auquel il confère un caractère cantabile et charmeur que renforce encore, au milieu de la pièce, la marche harmonique typique de l'andante de la suite no 4: accords de sixtes et quartes combinés aux accords parfaits (comme dans le Messie). Les deux gavottes, de coupe binaire-ternaire, semblent écrites par Rameau ou Couperin, c'est tout dire, A la première, bien délurée et sans manière, s'oppose la seconde (majeure), toute en écoulement fluide et gracieux; elle utilise aussi la «petite reprise» typique de Couperin. Quant à la suite en sol majeur no 2 de l'op I, elle débute en fanfare par un allegro de sonate italienne à Da Capo sur un motif pimpant de gammes descendantes rapides qui se répondent en écho aux deux mains : c'est quasi du Domenico Scarlatti. Les séquences d'intervalles qui suivent et les batteries de la main gauche, de même que les modulations expressives de la partie centrale dénotent une ingéniosité débordante et font de ce petit allegro un admirable morceau de style italien qui contraste vivement avec la jolie gavotte en rondeau et le charmant gratioso également en rondeau, qui lui succèdent: après Scarlatti, revoici Rameau dans la gavotte : rythme marqué, thème bien frappé, altérations inattendues; et Couperin dans le gratioso en sol mineur: c'est une sorte de rondeau pastoral à la manière ·des Rozeaux : une adorable mélodie se voit simplement accompagnée par une formule d'accords brisés qui se meut le plus souvent à la 10ème du chant; Renotte a fait quelque chose de semblable dans son allegro rondeau de la suite en sol (ms. pp. 26-27). Vient ensuite un Andante expressif et cantabile de coupe binaire-ternaire, utilisant à nouveau des «accidents» inattendus, une rythmique variée (duo/ets-triolets) et - in fine - une formule d'accompagnement semblable à celle des sixtes et quartes. Le Vivace ne semble bâti que sur des formules toutes faites et dénote à tous points de vue beaucoup moins d'originalité que les autres morceaux. C'est une sorte de gavotte rapide qui rappelle d'ailleurs quelques mesures de la gavotte en rondeau qui précédait. Enfin le Presto à l'italienne , tout comme le presto final de la suite en ut, fait preuve d'une belle ingéniosité et d'une grande allure qui ne manque pas d'un certain clinquant, et ce malgré les petites maladresses d'harmonie qui déparent curieusement le début de la seconde partie. Car par ailleurs Raick prouve que de tous les compositeurs belges de clavecin à cette époque, il est l 'un des meilleurs et l 'un des plus habiles harmonistes. Philippe Mercier
Hello Harpsichord Vinyl Gallery, I haven't heard of the composer before? As I do love J.S. Bach and other more well known composers. It's lovely to hear something different and be introduced to someone new to me. 😊 To enjoy their music, on this morning starting my days off from work with a steaming cup of tea. Thank you so much. 😁
Enjoy, I guess it is a cocktail with some C.P.E. Bach-elements mixed in a basic of Händel- syrup. Not that my ears are that good, but the text was a big help.
@@HarpsichordVinylGallery I love C.P.E. Bach, so drastically different from his father. He was looking forward into the new musical styles and beyond. A lovely upload indeed. 🥰
Lovely. So far I'm hearing more J.S. than C.P.E. Or, put more clearly, I hear more of the late Baroque style of the early 1700s than the rococo transition that was going on the last 20-some years of this composer's life. Perhaps he did experiment with that. But so far, notwithstanding a little Alberti bass now and then, most of this sounds more alte than neue stile.
We hope you will enjoy it. In the near future, we will post another recording in the same series to promote the culture of the French-speaking part of Belgium: the composer Hubert Renotte as played by Jos Van Immerseel released in 1974.
Hello. What a lovely one. Where did you find those rareties ? I even don't know it, and Blandine Verlet is my favorite ! ? ! With Noëlle Spieth and Kenneth Gilbert... Thanks !
I had never heard of this recording either. Found it last week in a second hand record shop here in Amsterdam. Bought another one in this series with Jos Van Immerseel playing pieces by Hubert Renotte. The odd thing about this recording is that the (later) world-famous harpsichordist Blandine Verlet was not even mentioned on the cover of the LP. On the other recording Jos his name was spelled out nicely as it should be. Enjoy the recording. I am a fan of Noëlla Spieth too (I once bought in a Paris shop the complete oeuvre and F. Couperin and never have seen that release since). Gilbert is of course a favorite too ;-)
@@HarpsichordVinylGallery François Couperin by Spieth is hard to find ! I have the cd box set. The price is one of the most expansiv invest I've done. But it is a journey in the 17th .
@@DugueFrancois-kx3jv Yes, I bought it because I liked the Sweelinck CD and I never saw the boxed set except for that super shop in Paris. Since it was my second time ever in Paris, I paid the full price but after comparing it with Olivier Baumont I must say I preferred the latter for most Ordres.
*_Philippe Mercier wrote as insert (catalog, sources, and bio excluded) 1/2_*
Le choix des pièces du présent enregistrement s'est fait dans le souci de préserver l'unité des entités constituées, c'est-à-dire en conservant des suites entières, surtout lorsque ces dernières révèlent des tentatives de construction organisée, de type unitaire. On a donc rejeté la formule du «choix de pièces», ce qui revient à dire que l'on n'a pas nécessairement tous les meilleurs morceaux de Raick. Mais chacune des quatre suites choisies contient suffisamment de pièces à la fois excellentes et réellement représentatives du compositeur. _ D'autre part, dans le dessein d'insister davantage sur l'aspect pré-romantique de l'art de Raick, on a retenu, à côté de deux suites en majeur de l'opus I (n° 2 en sol et n° 4 en ut), ses deux seules suites en fa mineur (n° 5 de l'op. I et n° 4 de l'op. II).
La Suite en fa mineur n° 4 de l'op. II (ca. 1745 ?) se rapproche nettement par la forme interne et externe de la sonate italienne à trois mouvements de coupe quasi ternaire : andante - grazioso - vivace. Mais par le contenu émotionnel, elle vogue totalement dans le sillage des sonates «sentimentales» de Carl Philipp Emmanuel' Bach (parues à Nuremberg en 1742 et 1744). L'andante initial est d'ailleurs l'un des plus étonnants morceaux de Dieudonné Raick. Chargé d'une expressivité particulièrement douloureuse, voire même d'un pathétisme déchiré, il se meut dans un chromatisme exacerbé, et est quasiment dépourvu de thème : en effet, les quelques motifs qui l 'animent ne sont en fait que des résultantes de marches harmoniques recherchées, presque bizarres à force de chromatisme, de sorte que l'on croit se trouver en présence d'une mélodie quasi infinie, sans contour précis, et extrêmement mouvante qui semble seulement à l'affût de tournures chromatiques et de dissonances expressives. Outre cela, un joli déploiement harmonique (haendelien) de triples croches à la main droite crée, dans la seconde partie, un effet particulièrement envoûtant.
Le gratioso en fa majeur qui suit nous offre à nouveau, dans une forme ternaire ,identique, l'exemple d'une mélodie de type maniéré, au dessin imprécis. enfouie sous l'amas des agréments et des formules rythmiques variées: on trouve d'ailleurs de façon continuelle chez Raick, cette alternance souple, presque capricieuse, entre duolets, triolets et souvent quartolets. C'est le cas ici: aux doubles croches, aux triolets de doubles, succèdent, déjà dans la première partie, des triples croches qui offrent un déploiement harmonique tout à fait analogue à celui du 1ᵉʳ mouvement. La formule finale ou coda est d'ailleurs identique aussi à celle de l'andante, ce qui démontre un souci évident d'organisation interne de l'œuvre.
Enfin le vivace final nous propose, toujours dans le même schéma, un morceau au rythme pointé, au thème carré et de très fière allure : il s'agit d'une sorte de gigue fort secouée, où les petites imitations de la main gauche (généralement rares) contribuent à accuser l'allure baroque proche de Haendel et même de Bach. On trouve des thèmes pointés semblables dans la 7ème suite pour clavier en sol mineur de Haendel, notamment le "vif» de l'ouverture et le 6ème mouvement, après la gigue :
La suite en ut majeur n° 4 de l'op. I (ca. 1740) se compose des morceaux suivants : capricio (sic) moderato en majeur, allemande en mineur, andante, courante et presto, tous trois en majeur. Si on a préféré supprimer le capricio du présent enregistrement, ce n'est pas tant à cause de la bizarrerie harmonique du début : quintes à vide à la main droite qui, bien que tolérées, sonnent assez curieusement :
C'est plutôt à cause de cette sorte de déploiement harmonique en triples croches à la Haendel que l'on trouve dans la partie centrale (car c'est une pièce ternaire à Da Capo) : 22 mesures à ce régime, même en alternant puis en combinant les deux mains, c'est trop: le procédé cache mal l'absence d'inspiration. Plutôt que de couper ou corriger, il valait donc mieux s'abstenir. A noter qu'à cette époque, une mode voulait que la plupart des maÎtres belges présentent dans chacun de leurs recueils un capriccio aussi bizarre que virtuose, et quasi toujours en ut majeur: voir les deux livres de Raick, le recueil manuscrit de Renotte, le livre de Le Blan, les variations qui terminent le recueil de Robson (celles-ci en sol), etc.
Très curieusement l'Allemande en ut mineur qui suit nous reporte en quelques mesures un demi-siècle plus tôt: on croirait, à première audition ente"ndre une pièce de d'Anglebert: écriture pleine, à quatre parties réelles en style d 'orgue, d'une grande noblesse et d'une belle expressivité. Mais c 'est là une manière que Raick ne peut soutenir d'un bout à l'autre : de quatre, il passe bientôt à trois puis à deux parties, mais s'efforce de revenir à trois pour terminer à quatre, sauf les deux dernières mesures ! C'est la seule pièce de ce style dans les trois recueils : on y retrouve certes la manière de l'organiste, mais aussi une allure très proche de certaines pièces graves de Duphly (par exemple la Forqueray ou le Rond,eau tendre en ré mineur.
Le très joli Andante offre à nouveau une mélodie maniérée à la rythmique souple, mais fort agréable. Ce qui est plus remarquable ici, c'est l'accompagnement en batteries lentes de la main gauche qui rappelle ou annonce nettement l'accompagnement du 1er arioso du Messie de Haendel ("Comfort ye»), notamment en un passage d'une harmonie aussi remarquablement ingénieuse que simple : progression d'accords parfaits et de sixtes et quartes (mes. 5)
💝💝💝 TY
Dieudonné Raick 1703 - 1764 ... a Flemish harpsichordist, composer and priest of Walloon origin, born in Liège.
As was customary at the time, he started out as a choirboy. From singing in the cathedral of Antwerp, he also became organist there. Ordained a priest in 1726, he was organist of the collegiate church of Saint-Pierre in Louvain. He also studied law (civil law and canon law) at the University of Louvain, where he obtained a doctorate.
In 1741 in Soignies he was the organist of St. Vincent's Church without a permanent appointment. Later he became organist of St. Bavo's Cathedral in Ghent, and ended his career with an appointment in 1757 as organist of Antwerp Cathedral.
Although he was an organist, he did not write any works for that instrument. He remains known today for his harpsichord pieces.
@@_PROCLUS Thanks for contributing with the bio, which is appreciated.
@@HarpsichordVinylGallery 🌹
Amazing! There is always 'another' composer that one never heard of before!! Thank you for yet another great upload!
Yep, the more, the better!
Thank you for uploading very rare recording as usual !
Good to hear from you again. Enjoy.
What a treasure chamber this channel is!
*_Philippe Mercier wrote as insert (catalog, sources and bio excluded) 2/2_*
Très belle formule que l'on retrouvera à plusieurs reprises dans les œuvres de Raick et dont on regrette seulement qu'elle se termine un peu comme a quia. A noter aussi une belle cadence «évitée» à là mes. 7, bien typique de Bach et de Haendel.
Il y a peu à dire sur la frivole et mondaine Courante à la française, laquelle présente en 1ère partie un joli échange de virtuosité entre les deux mains et dans la 2ème des modulations et chromatismes fort adroits ainsi que de jolis triolets. Quant au presto final, c'est une pièce de virtuosité de grande allure, d'une thématique gaie et pimpante à la Haendel qui ne va pas sans rappeler (ou annoncer) les fameuses Roulades et harpegio de la suite en ut
majeur de Renotte: comme elles, mais avec moins de longueurs et de banalité, elles explorent à une cadence vertigineuse toute l'étendue utilisable du clavier: c'est quasi un «capriccio» comme ceux évoqués ci-dessus.
La suite en fa mineur no 5 de l'op. I se compose d'un vivace en rythme de marche, d'une paire de menuets, d'un largo cantabile et d'une paire de gavottes. C'est donc là une belle combinaison de la suite française et de la sonate à l'italienne, le tout dans une tonalité rare qui convenait bien à la sentimentalité allemande pré-classique. Le Vivace, par ses accords puissants et massifs, par son thème carré et son énergie passionnée, fait bien penser à Haendel, mais le chromatisme, les batteries dissonantes de la fin (à la main gauche), les syncopes, les sauts d'intervalles de septièmes (tout comme dans l'autre suite en fa mineur) rapprochent cette pièce de l'art de C.P.E. Bach, d'autant plus que sa partie majeure (en la bémol) semble directement inspirée d'une marche du Petit Livre d'Anna Magdalena. Même emprunt, semble-t-il, pour le menuet en fa majeur, tandis que celui en mineur, par son joli chromatisme, se veut à nouveau expressif et se révèle proche de Duphly. Le très bref Largo reprend, dans une coupe ternaire bien italienne, le thème du vivace auquel il confère un caractère cantabile et charmeur que renforce encore, au milieu de la pièce, la marche harmonique typique de l'andante de la suite no 4: accords de sixtes et quartes combinés aux accords parfaits (comme dans le Messie).
Les deux gavottes, de coupe binaire-ternaire, semblent écrites par Rameau ou Couperin, c'est tout dire, A la première, bien délurée et sans manière, s'oppose la seconde (majeure), toute en écoulement fluide et gracieux; elle utilise aussi la «petite reprise» typique de Couperin.
Quant à la suite en sol majeur no 2 de l'op I, elle débute en fanfare par un allegro de sonate italienne à Da Capo sur un motif pimpant de gammes descendantes rapides qui se répondent en écho aux deux mains : c'est quasi du Domenico Scarlatti. Les séquences d'intervalles qui suivent et les batteries de la main gauche, de même que les modulations expressives de la partie centrale dénotent une ingéniosité débordante et font de ce petit allegro un admirable morceau de style italien qui contraste vivement avec la jolie gavotte en rondeau et le charmant gratioso également en rondeau, qui lui succèdent: après Scarlatti, revoici Rameau dans la gavotte : rythme marqué, thème bien frappé, altérations inattendues; et Couperin dans le gratioso en sol mineur: c'est une sorte de rondeau pastoral à la manière ·des Rozeaux : une adorable mélodie se voit simplement accompagnée par une formule d'accords brisés qui se meut le plus souvent à la 10ème du chant; Renotte a fait quelque chose de semblable dans son allegro rondeau de la suite en sol (ms. pp. 26-27).
Vient ensuite un Andante expressif et cantabile de coupe binaire-ternaire, utilisant à nouveau des «accidents» inattendus, une rythmique variée (duo/ets-triolets) et - in fine - une formule d'accompagnement semblable à celle des sixtes et quartes. Le Vivace ne semble bâti que sur des formules toutes faites et dénote à tous points de vue beaucoup moins d'originalité que les autres morceaux. C'est une sorte de gavotte rapide qui rappelle d'ailleurs quelques mesures de la gavotte en rondeau qui précédait.
Enfin le Presto à l'italienne , tout comme le presto final de la suite en ut, fait preuve d'une belle ingéniosité et d'une grande allure qui ne manque pas d'un certain clinquant, et ce malgré les petites maladresses d'harmonie qui déparent curieusement le début de la seconde partie. Car par ailleurs Raick prouve que de tous les compositeurs belges de clavecin à cette époque, il est l 'un des meilleurs et l 'un des plus habiles harmonistes.
Philippe Mercier
What a rarity!
Hello Harpsichord Vinyl Gallery, I haven't heard of the composer before? As I do love J.S. Bach and other more well known composers. It's lovely to hear something different and be introduced to someone new to me. 😊 To enjoy their music, on this morning starting my days off from work with a steaming cup of tea. Thank you so much. 😁
Enjoy, I guess it is a cocktail with some C.P.E. Bach-elements mixed in a basic of Händel- syrup. Not that my ears are that good, but the text was a big help.
@@HarpsichordVinylGallery I love C.P.E. Bach, so drastically different from his father. He was looking forward into the new musical styles and beyond. A lovely upload indeed. 🥰
Lovely. So far I'm hearing more J.S. than C.P.E. Or, put more clearly, I hear more of the late Baroque style of the early 1700s than the rococo transition that was going on the last 20-some years of this composer's life. Perhaps he did experiment with that. But so far, notwithstanding a little Alberti bass now and then, most of this sounds more alte than neue stile.
@@perrytownsend4151more galant than empfindsam for sure
Wonderful piece of art! Thanks a lot!
The album, and of course the composer is completely new to me! Thanks for your contribution.
We hope you will enjoy it. In the near future, we will post another recording in the same series to promote the culture of the French-speaking part of Belgium: the composer Hubert Renotte as played by Jos Van Immerseel released in 1974.
@@HarpsichordVinylGallery Any recording by Jos van Immerseel is always welcome :)
Hello.
What a lovely one.
Where did you find those rareties ?
I even don't know it, and Blandine Verlet is my favorite ! ? !
With Noëlle Spieth and Kenneth Gilbert...
Thanks !
I had never heard of this recording either. Found it last week in a second hand record shop here in Amsterdam. Bought another one in this series with Jos Van Immerseel playing pieces by Hubert Renotte. The odd thing about this recording is that the (later) world-famous harpsichordist Blandine Verlet was not even mentioned on the cover of the LP. On the other recording Jos his name was spelled out nicely as it should be. Enjoy the recording.
I am a fan of Noëlla Spieth too (I once bought in a Paris shop the complete oeuvre and F. Couperin and never have seen that release since). Gilbert is of course a favorite too ;-)
@@HarpsichordVinylGallery
François Couperin by Spieth is hard to find !
I have the cd box set.
The price is one of the most expansiv invest I've done.
But it is a journey in the 17th .
@@DugueFrancois-kx3jv Yes, I bought it because I liked the Sweelinck CD and I never saw the boxed set except for that super shop in Paris. Since it was my second time ever in Paris, I paid the full price but after comparing it with Olivier Baumont I must say I preferred the latter for most Ordres.
unjustly ignored among Franco-Flemish galant